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Mercredi 18 septembre, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé une première baisse de taux de 0,5 point de pourcentage. Il s’agit de la première baisse depuis le choc de la pandémie en mars 2020. Pour ralentir l’économie et tenter de juguler l’inflation, la Banque centrale américaine avait porté les taux en juillet 2023 à leur plus haut niveau depuis 2001, dans une fourchette de 5,25 % à 5,5 %.
La baisse était attendue depuis le milieu de l’été, mais son ampleur confirme que les priorités de la Fed ont évolué. La lutte contre l’inflation cède le pas à la préservation de l’emploi dans les objectifs de la banque centrale. Les taux directeurs de la Fed se situent désormais entre 4,75 % et 5 %, et devraient continuer à diminuer au cours des prochains mois. Selon les projections des membres de la Fed, une nouvelle baisse de 0,5 point est prévue d’ici la fin de l’année. En 2025, une baisse supplémentaire d’un point est envisagée. Le président de la Fed, Jerome Powell, a évoqué un « ajustement approprié » de la politique monétaire pour préserver « la solidité du marché de l’emploi », tout en se montrant prudent sur les prochaines étapes. Les décisions à venir seront prises « réunion par réunion », a-t-il souligné lors de sa conférence de presse, ajoutant : « Nous ne suivons pas une trajectoire prédéterminée ». Avec la baisse de ses taux directeurs, la Fed s’aligne sur les autres grandes banques centrales, à l’exception de celle du Japon. Cet alignement marque les progrès réalisés dans la lutte contre l’inflation. La pandémie et l’invasion russe de l’Ukraine avaient porté l’inflation à un pic de 9 % sur un an en juin 2022. En août 2024, la hausse des prix à la consommation est retombée à 2,5 % sur douze mois, son niveau le plus bas depuis février 2021. La Fed mise sur une poursuite de la baisse de l’inflation, espérant qu’elle atteindra 2,1 % en 2025.
La Fed porte également son attention sur le marché du travail. À 4,2 % en août, le taux de chômage américain reste faible vu d’Europe, mais il reflète une dégradation par rapport à son niveau historiquement bas de 3,4 % en 2023. Certes, cette hausse est en partie due à l’arrivée sur le marché du travail de nouvelles personnes qui ne cherchaient pas d’emploi auparavant. Cependant, la hausse du taux de chômage devrait se poursuivre dans les prochains mois, atteignant 4,4 % d’ici la fin de l’année. Les créations d’emplois ont nettement ralenti ces derniers mois, avec en moyenne 114 000 nouveaux postes par mois entre juin et août.
Bien que certaines craintes de récession aient émergé durant l’été, une telle perspective n’est pas imminente. Les Américains continuent de consommer malgré l’épuisement des réserves accumulées pendant la pandémie. Les ventes au détail ont augmenté de 0,1 % en août, alors que les économistes anticipaient une baisse de 0,2 %. La croissance américaine reste dynamique : au deuxième trimestre, le PIB a de nouveau accéléré, enregistrant une hausse de 3 % sur un an, selon les derniers chiffres révisés fin août.
L’or et les actions : en fête
Après avoir franchi la barre symbolique des 2 500 dollars l’once en août dernier, l’or a dépassé celle des 2 600 dollars à la suite de la décision de la Fed de baisser ses taux directeurs le mercredi 18 septembre.
L’or est soutenu par le cycle d’assouplissement monétaire des banques centrales. Bien qu’il ne génère ni intérêts ni dividendes, il reste une valeur refuge concurrente des obligations, notamment celles de l’État américain. Lorsque le rendement des emprunts d’État américains et la valeur du dollar diminuent, l’or tend à s’apprécier. Certains investisseurs estiment que le cours de l’or pourrait bientôt dépasser les 3 000 dollars, tandis que d’autres prévoient une accalmie. Ces derniers soulignent que les banques centrales, qui ont acquis plus de 1 000 tonnes d’or en 2022 et 2023, commencent à réduire leurs achats en raison du niveau élevé des prix.
Les indices boursiers ont été orientés à la hausse durant la semaine, en raison de la baisse des taux directeurs de la Fed. Vendredi, des prises de bénéfices, en Europe, ont atténué la hausse. Le CAC 40 n’a ainsi gagné que 0,55 % en une semaine. Jeudi 19 septembre, la hausse avait atteint 2,29 %. Elle a été suivie d’une baisse de 1,51 % vendredi. En revanche, le Nikkei japonais a ainsi progressé de plus de 3 % en une semaine. Les grands indices américains (Nasdaq, S&P 500 et Dow Jones) ont progressé de plus de 1,4 % sur la semaine.
Avec la multiplication des tensions au Liban et la crainte accrue d’une guerre entre Israël et le Hezbollah, le cours du pétrole était à la hausse cette semaine (+3,84 %).
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 20 sept. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 500,26 | +0,55 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 063,36 | +1,50 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 702,55 | +1,41 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 948,32 | +1,69 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 730,86 | +0,23 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 229,99 | -0,46 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 871,54 | +0,74 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 723,91 | +3,12 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 736,81 | +1,28 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,964 % | +0,125 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,198 % | +0,050 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,730 % | +0,068 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1172 | +0,73 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 624,32 | +1,42 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,63 | +3,84 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
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