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La Bourse de Paris a évolué cette semaine au gré des interrogations concernant les valorisations excessives des entreprises de la tech américaine. Les bons résultats de Nvidia, le fabricant de microprocesseurs pour l’intelligence artificielle (IA), n’ont pas complètement rassuré les investisseurs.
« Nous entrons dans une phase plus mature du cycle d’investissement, ce qui pourrait entraîner un examen plus approfondi de la part des investisseurs », a déclaré Emmanuel Cau, responsable de la stratégie actions européennes chez Barclays.
Sur la semaine, le recul du CAC 40 a atteint plus de 2 %. L’indice parisien est repassé sous les 8 000 points. Tous les grands indices ont reculé : le Nasdaq a abandonné plus de 2 %. Le bitcoin a suivi le mouvement, son cours étant corrélé à celui du Nasdaq. Il s’échangeait vendredi 21 décembre sous les 90 000 dollars, en baisse de plus de 10 % sur la semaine.
Les doutes sur les valorisations des entreprises investies dans l’IA commencent à se concrétiser, d’autant plus que la fin de l’année approche. La réédition d’un krach sur le modèle de celui de l’an 2000, lors de l’éclatement de la bulle Internet, n’est toutefois pas le scénario le plus probable. En effet, le marché est aujourd’hui dominé par de très grandes sociétés – Amazon, Microsoft, Nvidia, etc. – capables d’affronter une tempête boursière grâce à l’ampleur de leur chiffre d’affaires et de leurs bénéfices, ce qui n’était pas le cas au début du siècle pour la multitude de start-up cotées.
Le cours du pétrole a, de son côté, reculé ces derniers jours en raison de la présentation du plan de Donald Trump pour la paix en Ukraine et de l’annonce, vendredi 21 décembre, par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, de sa volonté d’en discuter avec ce dernier. L’augmentation des stocks de brut aux États-Unis a également contribué à la détente des prix sur les marchés pétroliers. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés a augmenté sa production depuis le mois d’avril, faisant croître l’offre bien plus rapidement que la demande, laquelle est pénalisée par le ralentissement de la croissance aux États-Unis.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
| Résultats 21 nov. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
| CAC 40 | 7 982,65 | -2,29 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
| Dow Jones | 46 245,41 | -1,87 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
| S&P 500 | 6 602,99 | -1,24 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
| Nasdaq Composite | 22 273,08 | -2,14 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
| Dax Xetra (Allemagne) | 23 091,87 | -3,29 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
| Footsie 100 (Royaume-Uni) | 9 539,71 | -1,64 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
| Eurostoxx 50 | 5 515,09 | -3,14 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
| Nikkei 225 (Japon) | 48 625,88 | -4,36 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
| Shanghai Composite | 3 834,89 | -4,19 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
| Taux OAT France à 10 ans | +3,473 % | +0,014 pt | +2,558 % | +3,194 % |
| Taux Bund allemand à 10 ans | +2,699 % | -0,021 pt | +2,023 % | +2,362 % |
| Taux Trésor US à 10 ans | +4,075 % | -0,066 pt | +3,866 % | +4,528 % |
| Cours de l’euro/dollar | 1,1505 | -0,63 % | 1,1060 | 1,0380 |
| Cours de l’once d’or en dollars | 4 082,62 | -0,79 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
| Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 62,31 | -2,97 % | 77,13 | 74,30 |
| Cours du Bitcoin en dollars | 83 715,23 | -11,65 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Au deuxième trimestre 2025, le patrimoine des ménages a, selon la Banque de France, atteint près de 6 500 milliards d’euros. Les produits de taux représentaient près de 3 900 milliards d’euros et les produits de fonds propres environ 2 500 milliards d’euros.
Le flux d’épargne brute des ménages a été en hausse au deuxième trimestre, tandis que l’endettement ne progresse plus significativement. Ce flux s’est élevé à 33 milliards d’euros. L’essentiel de ces placements se concentre sur l’assurance-vie et les droits à pension, ainsi que sur l’acquisition indirecte d’actions et de titres de créance via des OPC.
Les premières données couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le troisième trimestre 2025 indiquent une nouvelle décollecte sur les livrets d’épargne réglementée, ainsi qu’une stabilité des placements en numéraire et sous forme de dépôts auprès des banques. S’agissant de l’assurance-vie et des droits à pension, la collecte demeure dynamique.
Le taux d’épargne financière de la France dépasse pour la première fois en plus de dix ans celui de l’Allemagne. Il était supérieur à 10,5 % du revenu disponible brut au 2ème trimestre 2025.
La Commission européenne, dans le cadre de l’Union de l’épargne et de l’investissement, entend favoriser les fonds de pension. Elle souhaite ainsi garantir « un bon niveau de vie à la retraite, tout en libérant de nouveaux financements pour l’économie ». Aujourd’hui, au sein de l’Union, seulement 20 % des actifs sont adhérents à un régime professionnel d’épargne retraite et 18 % détiennent un produit personnel.
Pour inverser la tendance, la Commission préconise aux États membres de développer des systèmes de suivi des retraites permettant aux citoyens de visualiser l’ensemble de leurs droits à pension, afin d’améliorer la transparence et de les aider à prendre des décisions éclairées, sur le modèle de ce qui existe notamment en France.
Elle demande également aux États membres de développer des tableaux de bord donnant un aperçu de la viabilité et de l’adéquation des systèmes de pension nationaux (couverture, cotisations, revenus de retraite des différents groupes de population…). La Commission propose l’affiliation automatique aux régimes complémentaires des travailleurs. Les autorités européennes souhaitent également une réforme de la directive IORP II, qui régit les fonds de pension professionnels. Pour Bruxelles, la taille de nombreux régimes est insuffisante « pour diversifier leurs investissements et offrir des résultats optimaux aux épargnants ». La Commission propose donc de lever les obstacles à la consolidation du marché, en simplifiant les procédures transfrontalières et les règles de transfert.
La Commission souhaite également relancer le PEPP, le produit paneuropéen d’épargne retraite individuelle. Ce produit, créé en 2019 et censé être portable d’un pays à l’autre, demeure confidentiel, n’étant diffusé que dans quelques rares pays de l’Union. Par exemple, selon un article du Financial Times, au début de l’année 2025 : « seulement 4 747 utilisateurs et 11,5 millions d’euros d’encours » pour le PEPP. Le plafond de frais fixé à 1 % et l’obligation de conseil ont nui à son attractivité pour les fournisseurs et distributeurs. La réforme de la Commission introduit un « PEPP de base » simplifié, sans conseil obligatoire, investi à 95 % dans des actifs non complexes (actions, ETF). Les États devront offrir un traitement fiscal comparable à celui des produits nationaux de retraite, éliminant ainsi la distorsion de concurrence qui pénalisait le PEPP.
e 3 décembre prochain, la Commission européenne présentera un projet destiné à transformer l’architecture de la supervision des marchés financiers de l’Union européenne. Avec ce projet, les acteurs financiers les plus importants d’Europe seraient supervisés par l’ESMA, l’autorité européenne des marchés financiers basée à Paris.
L’ESMA aurait ainsi la supervision directe de toutes les plateformes de cryptoactifs et des infrastructures de marché les plus importantes : grandes places boursières, chambres de compensation et dépositaires centraux. La Bourse de Francfort serait ainsi contrôlée par l’ESMA.
Pour les gestionnaires d’actifs, le projet est moins radical : l’ESMA ne les superviserait pas directement, tout en ayant le dernier mot en cas de litiges entre autorités nationales.
Pour assumer ces nouvelles missions, l’ESMA sera dotée d’un conseil exécutif indépendant qui prendra les décisions de supervision au quotidien.
Ce projet s’inscrit dans le programme d’élimination des barrières qui fragmentent le marché européen. Actuellement, l’Union européenne compte de nombreuses plateformes de négociation, chambres de compensation et sociétés de gestion d’actifs. Le marché des capitaux européen représente environ un quart de la taille de celui des États-Unis, avec beaucoup plus de participants. Il manque cruellement de profondeur et se caractérise par une grande complexité. Si la France est favorable à la création d’un grand marché des capitaux, le Luxembourg et l’Irlande, en particulier, y sont plus hostiles, car ils craignent une perte de leur attractivité financière.
La réforme rappelle celle de la supervision bancaire, centralisée à la BCE après 2008. Mais elle sera plus délicate, car l’orientation des gouvernements est aujourd’hui moins pro-européenne, et la situation politique actuelle n’incite guère aux concessions.
L’adoption du projet de la Commission suppose l’accord des États membres et du Parlement européen. La position de l’Allemagne sera déterminante. Traditionnellement réticente à la centralisation, Berlin envoie cependant des signaux contradictoires : le chancelier Friedrich Merz se déclare favorable au principe d’une Bourse unique européenne, tout en restant opposé à la supervision centralisée des cryptoactifs.
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