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Le Coin des Epargnants du 21 mars 2025 : des marchés encalminés

Epargne 21 mars 2025

Les indices actions européens sont restés atones cette semaine. Le CAC 40 est parvenu à progresser modestement de 0,18 % sur cinq séances. Ce résultat a été obtenu dans un contexte marqué par un volume élevé de transactions lié aux « Quatre sorcières », phénomène technique correspondant à l’arrivée à échéance simultanée de contrats à terme et d’options sur indices et actions. De leur côté, les indices américains ont légèrement progressé cette semaine, mais les pertes depuis le début de l’année restent significatives : près de 8 % pour le Nasdaq et plus de 3,5 % pour le S&P 500.

Les investisseurs demeurent prudents dans l’attente de nouveaux développements concernant la guerre commerciale. Donald Trump s’apprête à instaurer, dès le 2 avril, des droits de douane dits « réciproques », accompagnés de surtaxes ciblant spécifiquement certains secteurs économiques. Les politiques protectionnistes du président américain génèrent ainsi une vague d’incertitude inédite depuis plusieurs années.

Dans ce contexte troublé, l’or apparaît comme le grand gagnant avec une hausse hebdomadaire de 3,4 %. L’once d’or s’échange désormais au-dessus de 3 000 dollars, enregistrant depuis le 1er janvier une progression de près de 15 %. À l’inverse, le bitcoin poursuit son recul, suivant la tendance négative observée sur l’indice américain des valeurs technologiques.

Les cours du pétrole ont connu une tendance haussière cette semaine, influencés par l’annonce de nouvelles sanctions américaines visant à réduire les exportations de pétrole iranien. Le gouvernement américain a notamment sanctionné, jeudi 20 mars, une raffinerie indépendante chinoise accusée de traiter illégalement du brut iranien, réaffirmant ainsi sa volonté de « réduire à zéro » les exportations pétrolières de Téhéran. Ces nouvelles mesures visent à contraindre l’Iran à négocier un nouvel accord sur son programme nucléaire. Toutefois, la hausse du prix du baril devrait rester limitée en raison de l’augmentation constante de la production américaine.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
21 mars 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 042,95+0,18 %7 543,187 380,74
Dow Jones41 985,35+0,83 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 667,56+0,51 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite17 784,05+0,17 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 891,38-0,45 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 646,79+0,16 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 423,83+0,45 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 677,06+2,40 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 364,83-0,44 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,465 %-0,101 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,764 %-0,109 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,254 %-0,052 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0826-0,84 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 015,75+3,41 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars72,22+2,12 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars83 998,79-0,88%38 252,5493 776,61

Des fonds « verts kakis » pour les épargnants

Le Ministère de l’Économie a opté pour la mobilisation de l’épargne en faveur de la défense à travers la mise en place de fonds d’investissement. La Banque Publique d’Investissement créera un fonds accessible au grand public qui pourra acquérir des parts ou des unités de compte pour une valeur d’émission de 500 euros. Ces titres seront logeables dans des contrats d’assurance vie (unités de compte) ou dans des comptes titres (parts).

Ce fonds dont le capital pourrait atteindre 450 millions d’euros aura la faculté de prendre des participations ou de prêter de l’argent aux entreprises du secteur de la défense. Il aura à ce titre vocation à faciliter le financement des investissements rendus nécessaires par l’augmentation des commandes publiques de matériels de défense au sein de l’Union européenne. Le Ministre de l’Économie a évoqué un besoin de 5 milliards d’euros pour l’industrie de la défense.

D’autres fonds mis en œuvre par des acteurs de la place financière française et européenne devraient être également accessibles

En collectant autour de 600 millions d’euros par effet de levier, les fonds pourraient prêter 5 milliards d’euros. Il est fort probable que les fonds n’interviendront pas exclusivement sous la forme de prêts ou d’émission pour le compte de tiers d’obligations, ils prendront des participations (actions).

Un choix logique

Le choix des fonds d’investissement est la réponse la plus rapide pour mobiliser de manière volontaire l’épargne des ménages. En pouvant loger ces fonds dans l’assurance vie, l’industrie de la défense accède ainsi au premier placement des ménages dont l’encours a dépassé 2000 milliards d’euros en janvier 2025. Les assurés sont de plus en plus prompts à investir en unités de compte, ces dernières années. Ces unités de compte ont représenté 40 % de la collecte de l’assurance vie en 2024, les 60 % restant étant dévolus aux fonds en euros.

Un placement volontaire de la part des épargnants

Pas de ponction, de prélèvement, d’orientation obligatoire de l’épargne des ménages ne sont prévus. Le gouvernement n’a pas opté pour un grand emprunt national qui n’aurait ajouté que de la dette publique à la dette publique. Un tel emprunt aurait été en outre compliqué à mettre en œuvre tout comme la création d’un nouveau Livret d’épargne. Le Livret A n’est pas un outil adapté pour financer sur le long cours des entreprises qui interviennent sur le secteur concurrentiel de l’industrie de la défense. Le Livret A ne permet pas des prises de participation dans des entreprises non cotées. Produit liquide par nature, il n’est pas armé pour des investissements de long terme dans des entreprises.

Les épargnants pourront donc opter pour les unités de compte ou les parts des fonds défense. De manière indirecte, dans le cadre de la diversification, les assureurs pourraient insérer dans leurs fonds euros des parts des fonds « défense ».

Un placement par nature de long terme et potentiellement attractif

La montée en puissance de l’industrie de la défense européenne nécessitera du temps. Il est de ce fait logique que le retour sur investissement ne soit pas immédiat. Le Ministre de l’Économie a prévu une période de blocage de 5 ans, le temps nécessaire pour la réalisation des investissements. Cela signifie que les acheteurs ne pourraient pas céder leurs parts durant ce délai. Un tel blocage existe par exemple pour des produits comme le FCPI, des fonds qui financent des entreprises à forte croissance, en particulier dans le secteur technologique. En revanche, à la différence des FCPI, le gouvernement n’a pas associé d’avantage fiscal pour l’achat de parts de son fonds vert kaki.

Compte tenu de la progression de la demande en équipements militaires, le rendement de ce fonds pourrait être attractif et se situer au-dessus de la moyenne sur longue période.

La longue marche vers le marché unique de l’épargne

La Commission européenne a adopté, mercredi 19 mars, sa stratégie pour l’union de l’épargne et des investissements (UEI), une initiative visant à améliorer la manière dont le système financier de l’Union européenne (UE) oriente l’épargne vers des investissements productifs. Cette stratégie s’inscrit dans le prolongement des rapports Draghi et Letta ainsi que des prises de positions de l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Lemaire.

La stratégie de l’Union vise à offrir aux citoyens de l’UE un accès plus large aux marchés des capitaux et de meilleures possibilités de financement pour les entreprises afin d’améliorer la compétitivité de l’économie européenne. Les ménages auront des possibilités plus nombreuses et plus sûres d’investir sur les marchés des capitaux et d’accroître la valeur de leur épargne. Dans le même temps, les entreprises pourront se financer plus facilement et à moindres coûts.

Le rapport Draghi estimait entre 750 et 800 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici à 2030, les besoins d’investissement sans prendre en compte l’effort en faveur de la défense. Ces besoins concernent, en priorité, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises innovantes, qui ne peuvent pas compter uniquement sur le financement bancaire. En développant des marchés des capitaux intégrés, parallèlement à un système bancaire intégré, l’UEI peut relier efficacement l’épargne aux besoins d’investissement.

L’épargne financière des ménages européens est abondante. Elle peut s’appuyer sur 10 000 milliards d’euros en dépôts bancaires. Les dépôts bancaires sont sûrs et faciles d’accès, mais ils rapportent généralement moins d’argent que les investissements sur les marchés des capitaux. Un des objectifs de l’UEI est d’orienter vers des placements longs et plus rémunérateurs cette épargne actuellement liquide.

La mise en œuvre de l’UEI relève de la responsabilité partagée des institutions de l’UE, des États membres et de toutes les principales parties prenantes. Quatre axes de travail ont été retenus :

  • Citoyens et épargne : l’objectif est de permettre aux épargnants d’accéder plus facilement aux instruments des marchés des capitaux offrant un meilleur rendement, notamment dans la perspective de leur retraite ;
  • Investissement et financement : afin de stimuler les investissements, en particulier dans les secteurs critiques, la Commission lancera des initiatives visant à améliorer la disponibilité des capitaux et l’accès à ces derniers pour toutes les entreprises, y compris les petites et moyennes entreprises ;
  • Intégration et échelle : la réduction des inefficacités dues à la fragmentation suppose la levée des obstacle réglementaires ou prudentiels aux activités transfrontières des infrastructures de marché, à la gestion des actifs et à la répartition des fonds ;
  • Surveillance efficace au sein du marché unique : la Commission entend proposer des mesures afin que tous les acteurs des marchés financiers puissent bénéficier d’un même traitement, quel que soit leur lieu d’implantation dans l’UE.

L’UEI vise également à renforcer l’intégration et la compétitivité du secteur bancaire en avançant sur le terrain de l’union bancaire. La Commission évaluera également la situation globale du système bancaire dans le marché unique, y compris sa compétitivité.

La mise en œuvre de l’UEI reposera sur des mesures tant législatives que non législatives, ainsi que sur des mesures qu’il conviendra aux États membres d’élaborer. Au deuxième trimestre de 2027, la Commission publiera un examen à mi-parcours des progrès globaux accomplis dans la réalisation de l’union de l’épargne et des investissements.

Pertes historiques de la Banque de France en 2024

La Banque de France a enregistré, en 2024, selon les résultats publiés mercredi 19 mars dernier, une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros. « C’est un chiffre qui n’a pas existé dans l’histoire de la Banque de France », a souligné le gouverneur de la banque, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence de presse, « et qui n’existera plus non plus dans l’avenir prévisible ».

L’année dernière, a Banque de France a réalisé une perte opérationnelle de 17,9 milliards d’euros compensée à hauteur de 10,1 milliards d’euros par des réserves constituées par le passé. En 2023, elle avait déjà connu un perte opérationnelle qui avait atteint 12,4 milliards d’euros, mais celle-ci avait intégralement compensée permettant les résultats d’être à l’équilibre.

La perte nette, privant l’État d’impôts et de dividendes, est la conséquence de collision de deux cycles de taux atypiques. La Banque de France a géré successivement une crise déflationniste ayant atteint son paroxysme avec l’épidémie de Covid et une vague inflationniste après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. La Banque de France a été contrainte, dans le cadre de la politique monétaire non conventionnelle de la BCE d’acquérir des obligations à faibles taux, en moyenne 0,7 % entre 2019 et 2022. À compter du milieu de l’année 2022, la Banque de France a été contrainte de mieux rémunérer les dépôts des banques en raison du relèvement des taux directeurs de la BCE qui ont atteint plus de 4 %. L’écart ces deux taux a conduit à une perte importante pour la Banque de France. Le gouverneur a prévenu que la perte pour 2025 serait moindre et a écarté tout besoin de recapitalisation de la part de l’État actionnaire. La Banque de France n’est pas la seule, en zone euro, à être confrontée à ce problème. Les comptes de la banque centrale allemande a enregistré également une perte historique de 19,2 milliards d’euros en 2024, sa première depuis 1979.

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