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Dans cette seconde partie du mois d’août, la Bourse de Paris n’a pas signé une septième semaine de hausse consécutive. Devant la montée des incertitudes et les résultats décevants sur le front de l’inflation, les investisseurs optent pour la prudence. Cette semaine, le CAC 40 a ainsi reculé de 0,9 %. Le recul a été plus prononcé en Allemagne, le Daxx perdant près de 2 %. Depuis le début de l’été, l’indice parisien connaît une évolution plus favorable que les autres indices européens. La bonne tenue du luxe et le regain d’intérêt pour les valeurs financières expliquent l’évolution du CAC 40 quand son homologue allemand est pénalisé par les difficultés de l’industrie automobile.
Le pessimisme des investisseurs pour l’Europe est lié, cette semaine, à de mauvais résultats pour le secteur de la construction. Selon Eurostat, la production dans la construction, corrigée des variations saisonnières, a diminué de 1,3 % dans la zone euro et de 1,2 % dans l’Union européenne. En mai, la production avait déjà diminué de 0,3% dans la zone euro et de 0,1% dans l’Union. En Allemagne, la hausse des prix à la production a dépassé les attentes en juillet. Ils ont augmenté de 37,2 % sur un an et de 5,3 % sur un mois. C’est la plus forte augmentation observée par l’Office fédéral de la statistique depuis le début des études en 1949. Sur le marché de gros en Allemagne, le prix de l’électricité a atteint un nouveau record à 550 euros le mégawattheure. Dans ce contexte, l’inflation ne peut que continuer sa route en avant sur le vieux continent. Selon Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, les perspectives d’inflation dans la zone euro ne se sont pas améliorées depuis la hausse des taux en juillet. Le prochain relèvement des taux directeurs en septembre pourrait être de 50 points de base après celui juillet. Au Royaume-Uni, l’inflation pourrait dépasser 15 %. Elle est à l’origine d’importantes grèves, sachant que les mesures de soutien du pouvoir d’achat outre-Manche sont rares. Dans l’ensemble de l’Europe, la décrue de l’inflation n’est pas attendue avant le début d’année prochaine.
Le durcissement de la politique monétaire fait craindre à de nombreux investisseurs la survenue d’une récession en Europe. Le PIB allemand pourrait se contracter au cours des trois prochains trimestres. Aux Etats-Unis, l’immobilier est dans une situation de quasi-récession. Les ventes de logements anciens ont reculé de 6 % de juin à juillet, soit une chute de 20 % en un an. Les reventes de biens immobiliers sont au plus bas depuis mai 2020.
Les acteurs de marché attendent la tenue du symposium de Jackson Hole qui réunit les banquiers centraux à la fin du mois d’août. Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, pourrait affirmer sa volonté de lutter contre l’inflation.
Avec la montée des incertitudes et la persistance de l’inflation, les taux des obligations d’Etat étaient orientés cette semaine à la hausse, le taux de l’OAT à 10 ans se rapprochant de 1,8 %. Les anticipations d’augmentation des taux directeurs américains et l’aversion aux risques pénalise l’euro qui est à nouveau à parité avec le dollar.
Depuis le mois de juin, le baril de pétrole (Brent) a perdu 25 % de sa valeur. La baisse du cours du pétrole s’explique par les anticipations sur la demande. Les mauvais chiffres de l’activité manufacturière aux Etats-Unis et le ralentissement attendu de l’économie chinoise laissent supposer une progression moindre de pétrole dans les prochains mois. Dans le raffinage qui est un des principaux indicateurs de demande de brut), la dynamique post-covid s’éteint. L’activité de transformation du pétrole brut est tombée en juillet au plus bas depuis mars 2020. La demande de produits raffinés est en retraite de 10 % sur un trimestre.
Au niveau de l’offre, la décision de puiser dans les réserves stratégiques et l’augmentation certes légère des quotas de production par l’OPEP ont pesé sur les prix. Les anticipations sur un éventuel accord sur le nucléaire iranien jouent également en faveur d’une détente sur les cours, la République islamique pouvant à terme revenir sur le marché international de pétrole. En cas de levée des sanctions, l’Iran pourrait augmenter sa production de 1,3 million de barils par jour, permettant une stabilisation des cours jusqu’en 2023.
La tendance baissière pourrait s’inscrire dans la durée mais reste malgré tout fragile. Le principal risque demeure les tensions sur le marché du gaz qui pourraient atteindre celui du pétrole. Le 16 août dernier, le cours du MWh de gaz à Rotterdam a dépassé 250 euros. Le gaz est ainsi onze fois plus cher que la moyenne saisonnière de ces cinq dernières années. Les Russes prétendent que le MWH atteindra près de 350 euros à l’automne. L’impossibilité de réaliser des livraisons fluviales en charbon et en fioul en Allemagne contraint à un recours plus important que prévu des centrales au gaz, ce qui pèse sur les prix. La Russie limite toujours ses exportations vers l’Europe en prétextant des problèmes techniques liés aux embargos qui lui sont imposés. Le prix du gaz devrait conduire les producteurs d’électricité à privilégier le charbon et le pétrole, ce qui augmentera le cours de ces deux matières premières.
Résultats 19 août 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 495,83 | -0,89 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 706,74 | -0,16 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 12 705,22 | -2,62 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 544,52 | -1,82 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 550,37 | +0,66 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 730,32 | -1,23 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 28 930,33 | +1,34 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 258,08 | -0,44 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,797 % | +0,252 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,223 % | +0,236 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,981 % | +0,121 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0039 | -2,20 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 750,560 | -2,80 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 97,290 | -0,64 % | 78,140 |
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