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La rentrée a été brutale pour les marchés avec des reculs importants pour les indices « actions ». Le CAC 40 a reculé de plus de 7 % sur un mois, le Daxx allemand de plus de 6 %, le Dow Jones de près de 9 % et le Nasdaq de plus de 10 %. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur et le CAC 40 plus du cinquième. Le CAC 40 a accumulé sept semaines et trois trimestres successifs de perte. L’ajustement peut encore continuer quelques semaines, sachant que les marchés sont des indicateurs avancés de la situation économique. Un retournement pourrait intervenir dans le courant du premier semestre 2023.
Les investisseurs ont pris conscience que la résorption de l’inflation passe par de fortes hausses des taux directeurs avec, à la clef, un ralentissement marqué de la croissance et donc une dégradation des résultats des entreprises. Avec une inflation qui a atteint 10 % en zone euro et les perspectives de pénuries énergétiques, le retour aux fondamentaux était sans nul doute incontournable. Les hésitations des banques centrales ont entretenu l’illusion du maintien de l’argent facile mais ce processus semble s’achever du moins en partie.
La dernière semaine de septembre a été marquée par la fin du mouvement haussier sur les taux des marchés obligataires avec notamment l’intervention d’urgence de la Banque d’Angleterre pour tenter ramener le calme après les critiques suscitées par le projet de réduction d’impôts financé par la dette présenté par le gouvernement britannique.
Compte tenu de la vigueur de l’inflation en zone euro, la BCE devrait relever à nouveau ses taux d’au moins 75 points de base à l’occasion de sa réunion de la fin octobre, à un minimum de 1,5 %. Malgré les risques d’une récession plus profonde, nous n’écartons pas une hausse de plus grande ampleur. Le taux de dépôt principal pourrait atteindre 2 % avant la fin de l’année, avec d’autres hausses à suivre en début d’année prochaine qui le porteraient à 3 %.
Aux Etats-Unis, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,3 % en août, comme prévu, et leurs dépenses ont progressé de 0,4 %, soit deux fois plus qu’attendu. La consommation est toujours dynamique malgré le resserrement monétaire. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, ressort à 4,9 % sur un an, contre 4,6 % en juillet et 4,7 % anticipé, témoignant de la vivacité de l’inflation. La composante des anticipations d’inflation à 1 an a, en revanche, légèrement diminué à 4,7 % après 4,8 % en août, selon les données définitives de l’enquête de l’Université du Michigan pour le mois de septembre. La perspective d’un cycle de taux d’intérêt durablement élevés est régulièrement martelée par les responsables de la Réserve fédérale même en cas de survenue de récession.
L’euro en-dessous de la parité avec le dollars
Le mois de septembre aura confirmé la dépréciation de l’euro qui est passé sous la parité par rapport au dollar. Cette dépréciation est la conséquence de l’écart entre les taux directeurs des deux banques centrales et des menaces de récession concernant l’Europe. Par ailleurs, en période de crise, le dollar joue son rôle traditionnel de valeur refuge. La baisse de la monnaie européenne renchérit le coût des importations et notamment celles en matières premières et en produits énergétiques. Elle ne favorise guère les exportations de l’industrie qui peine à produire en raison de la multiplication des pénuries.
Le pétrole en hausse sur fond de réduction de l’offre
Les pays pétroliers entendent profiter de la rente pétrolière en maximisant leurs gains. Face aux perspectives de récession, les cours étaient orientés à la baisse depuis quelques semaines, la diminution de la demande pouvant aboutir à un excès d’offre.
L’Opep+ qui comprend la Russie pourrait lors de la prochaine réunion annoncer une baisse des quotas de production. L’Organisation avait déjà annoncé en septembre la réduction de son objectif de production total de 100 000 barils par jour pour octobre. Moscou demande une réduction d’un million de baril jour. La décision sera prise lors de la prochaine réunion de l’OPEP+ prévu le 5 octobre prochain.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 30 septembre 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 5 762,34 | -0,36 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 28 725,51 | -2,92 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 10 575,62 | -2,69 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 12 114,36 | -1,38 % | 15 884,86 |
Footsie | 6 893,81 | -1,78 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 318,20 | -0,91 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 25 937,21 | -4,48 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 024,39 | -1,53 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,715 % | +0,143 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,108 % | +0,078 pt | –0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,738 % | +0,072 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 0,9787 | +1,21 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 671,500 | +1,87 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 86,660 | +0,69 % | 78,140 |
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