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La semaine financière a été dominée par le choc géopolitique au Moyen-Orient, avec l’attaque israélienne contre l’Iran. À la clef : tensions sur le pétrole, aversion au risque sur les marchés actions, et un retour de l’incertitude stratégique dans les prévisions économiques.
L’attaque israélienne contre l’Iran, vendredi 13 juin, a créé une onde de choc sur l’ensemble des places financières. Les États-Unis avaient été avertis de l’imminence de cette attaque, Donald Trump ayant annoncé jeudi 12 la réduction du personnel diplomatique dans la région. Tsahal a lancé son opération « Nations de lions », en frappant Téhéran et des cibles liées au programme nucléaire dans différentes régions de l’Iran. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé que l’opération militaire visait à repousser « la menace iranienne pour la survie même d’Israël ». Cette opération devrait, selon les autorités israéliennes, durer autant de jours qu’il sera nécessaire pour éliminer cette menace. Par ailleurs, Tsahal a tué le commandant des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami ; des scientifiques nucléaires auraient également été tués. L’Iran a promis de répondre à cette attaque, faisant craindre l’ouverture d’un conflit de grande envergure au Moyen-Orient. L’Iran a répliqué vendredi soir en utilisant notamment des missiles balistiques. Malgré le Dôme de fer, plusieurs bâtiments ont été touchés.
La grande majorité des États, dont la France et l’Allemagne, ont appelé à la retenue après le déclenchement des frappes par Israël. De l’ONU à Londres, en passant par Paris, tous redoutent une escalade pouvant mener à l’ouverture d’un conflit majeur. Néanmoins, Donald Trump ne joue pas la carte de l’apaisement. Dans un post sur son réseau Truth Social, le président américain a rappelé avoir « donné à l’Iran un ultimatum de 60 jours il y a deux mois pour conclure un accord. Ils auraient dû le faire ! Aujourd’hui, c’est le jour 61. » Le gouvernement de Netanyahou entend poursuivre les opérations militaires jusqu’à l’éradication des capacités nucléaires de l’Iran, voire jusqu’à la chute du régime.
Avec le déclenchement de l’attaque israélienne, les indices actions des grandes places financières ont connu une baisse immédiate vendredi 13 juin, et le prix du pétrole a gagné plus de 10 %. Les valeurs des compagnies aériennes, comme Air France, ont fortement reculé (–4,74 % vendredi 13 pour la compagnie franco-néerlandaise et –10 % sur la semaine). Le CAC 40 a reculé de 1,65 % sur la semaine, et le DAX allemand de près de 3,5 %. Le S&P 500 américain a diminué de près de 0,4 % sur la semaine. Le cours de l’or, sans surprise, est en hausse.
La semaine prochaine sera marquée par la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les taux directeurs devraient rester inchangés dans la fourchette actuelle de 4,25–4,5 % à l’issue de la réunion des 17 et 18 juin. À cette occasion, le comité présentera ses projections économiques et d’inflation.
Pétrole sous tension
Sur la semaine, le cours du baril de pétrole Brent a augmenté de 10 %, avec une hausse de plus de 6 % vendredi. Le baril s’échangeait vendredi soir contre 73 dollars. Le marché était, jusqu’à l’intervention militaire israélienne, déflationniste, avec l’engagement d’une guerre des prix au sein du cartel. La prime de risque sur le pétrole est supérieure à celles observées en avril et octobre 2024, lors des précédents incidents entre Israël et l’Iran, les investisseurs estimant que le risque d’embrasement est plus important que par le passé. Le baril de Brent n’avait plus atteint ce niveau depuis mars, avant le déclenchement de la guerre commerciale de Donald Trump. Avec la décision des pays exportateurs de pétrole, regroupés dans l’OPEP+, d’augmenter progressivement leur production, le baril était descendu aux alentours de 60 dollars, avant de se stabiliser ces dernières semaines entre 63 et 65 dollars. La baisse du cours du baril avait récemment conforté la désinflation.
Les investisseurs craignent que la poursuite des frappes israéliennes ne mette à mal la production iranienne, le pays étant le septième producteur mondial. Les autorités de Téhéran ont indiqué vendredi qu’aucune installation pétrolière n’avait été touchée. Les recettes pétrolières sont, pour l’Iran, indispensables. Elles ont atteint 67 milliards de dollars l’an dernier. Priver Téhéran de ces ressources est sans nul doute une tentation pour Israël afin d’affaiblir le régime. En moyenne, le pays a produit l’an dernier 3,26 millions de barils de brut, une production en augmentation de 13 % par rapport à 2023. La moitié de cette production est exportée, essentiellement vers la Chine. Les pays de l’OPEP ont la capacité de compenser l’arrêt de la production iranienne (soit 3 % de la production mondiale), avec néanmoins, à la clé, une hausse des cours.
Au-delà de la production pétrolière iranienne, les investisseurs sont attentifs à l’accès au détroit d’Ormuz, en partie contrôlé par l’Iran. Ce détroit est un passage stratégique pour les cargaisons de pétrole et de gaz du Moyen-Orient vers l’Asie et l’Europe. Téhéran a, par le passé, menacé de bloquer le trafic dans cette zone, même si le gouvernement n’a jamais mis ces menaces à exécution, sachant qu’il en serait la première victime. Plus de 20 % du pétrole mondial et du GNL transitent par ces routes. Le détroit d’Ormuz est notamment stratégique pour le Qatar, qui expédie son GNL vers les pays asiatiques. JP Morgan évalue que le blocage de cette voie d’accès au golfe Persique porterait le prix du pétrole brut à 130 dollars le baril. Le prix du gaz a fortement augmenté vendredi, en lien avec la crainte d’un tel blocage. Le TTF, principal indice européen, a augmenté de plus de 5 % ce vendredi, atteignant 38 euros le MWh.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 13 juin 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 684,68 | -1,65 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 42 197,79 | -1,46 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 976,97 | -0,37 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 406,83 | -0,63 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 23 499,40 | -3,42 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 850,63 | +0,11 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 290,47 | -2,76 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 834,25 | +1,03 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 377,00 | +0,40 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,256 % | +0,013 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,534 % | -0,038 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,422 % | -0,061 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1558 | +1,49 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 421,65 | +2,270 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,32 | +11,49 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 105 697,60 | +0,57 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
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