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Le retour à une inflation inférieure à 2 % est différé de quelques mois selon la Commission européenne, le temps de résoudre les goulets d’étranglement et la hausse de l’énergie provoquée par une forte demande et par l’exacerbation des tensions géopolitiques.
La Commission européenne a estimé, jeudi 9 février, que la hausse des prix repassera dès 2023 sous la barre des 2 %, l’objectif de moyen terme de la Banque centrale européenne (BCE). Selon les services de Paolo Gentiloni, le commissaire à l’Économie, l’inflation de la zone euro devrait se situer à 4,8 % au premier trimestre de cette année, et se maintenir au-dessus de 3 % jusqu’au troisième trimestre. Elle devrait revenir à 2,1 % au dernier trimestre, ce qui donnerait un taux de 3,5 % pour l’ensemble de l’année 2022. Pour 2023, il prévoit une inflation de 1,7 % en 2023. La Commission considère qu’« après l’été, la hausse des prix de l’énergie devrait ralentir et les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement se résorber ». Il reconnaît toutefois que la Commission a dû « considérablement revoir à la hausse ses prévisions d’inflation par rapport à celles de l’automne 2021, en raison de l’extension des hausses de prix du secteur de l’énergie vers d’autres catégories de biens ». En 2022, l’inflation devrait ainsi s’établir à 6,7 % en Lituanie, à 6,4 % en Slovaquie, à 6,1 % en Estonie et à 5,9 % en Lettonie. Hors zone euro, la Pologne est la plus touchée, à 6,8 % cette année. Pour la France, la Commission prévoit un taux de 2,8 % en 2022 et de 1,7 % en 2023, à des niveaux significativement plus bas qu’en Allemagne. Outre-Rhin, la Commission s’attend respectivement à 3,7 % et à 2,1 %
L’inflation a rythmé la semaine des marchés financiers. En fin de semaine, l’annonce de la progression de 7,5 % sur un an des prix aux Etats-Unis, un niveau inconnu depuis quarante ans, a jeté un léger froid. Cette annonce pourrait amener la FED à relever ces taux qui passeraient de 0-0,25% actuellement à 0,5-0,75 %. Certains membres du Conseil de Politique Monétaire plaident pour une augmentation vigoureuse afin de casser l’inflation. James Bullard, le membres de la FED de Saint Louis, se déclare favorable à une hausse de 100 points de base du taux d’intérêt directeur d’ici au 1er juillet et n’écarte pas la possibilité de relèvements en dehors des réunions programmées du FOMC, ce qui n’est plus arrivé depuis 1994. Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans a dépassé la barre des 2 %, barre franchie jeudi 9 février pour la première fois depuis août 2019. Celui à deux ans évolue autour de 1,6 %. Le taux de l’OAT à 10 ans est désormais au-dessus de 0,7 %, l’écart avec l’Allemagne augmente légèrement en atteignant 467 points de base. Le pétrole a continué sa progression en se rapprochant de 95 dollars le baril pour le Brent.
Si les marchés européens étaient orientés à la baisse vendredi, sur la semaine pour la première fois depuis un mois, ils ont enregistré de très légères hausses, +0,87 % pour le CAC 40. En revanche, les indices américains ont reculé sous la pression de l’inflation.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 11 février 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 011,60 | +0,87 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 738,06 | -1,00 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 791,15 | -2,18 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 15 425,12 | +2,16 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 661,02 | +1,92 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 155,23 | +1,68 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 696,08 | +0,93 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 462,95 | +3,70 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,754 % | +0,107 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | +0,287 % | +0,082 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +2,026 % | +0,117 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1357 | -0,79 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 850,075 | +2,39 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 94,680 | +1,41 % | 78,140 |
Thibault Lanxade a proposé de rendre obligatoire la participation dans toutes les entreprises. Toute distribution de bénéfices par une entreprise devrait s’accompagner d’une participation pour les salariés. L’ancien vice-président du Medef qui anime avec François Perret et Agnès Bricard, une mission pour le compte de l’État visant à favoriser la diffusion de la participation au sein des PME, souhaite mobiliser les branches professionnelles pour signer des accords type d’intéressement ou de participation permettant aux entreprises de moins de 50 salariés de mettre en place un dispositif de façon unilatérale. Trente branches ont déjà signé. Il espère que 80 autres suivront d’ici 2023. Thibault Lanxade souhaite la création d’un « dividende salarié » pérennisé qui pourrait prendre la forme de la prime « Macron » au sein des plus petites entreprises. Il propose qu’une entreprise, quelle que soit sa taille, ne puisse plus distribuer de dividendes aux actionnaires sans en même temps introduire une mécanisme de participation pour tous les salariés. Il prône aussi la suppression de la règle du « un demi » dans le calcul de la réserve de participation, ce qui pourrait doubler les montants. Cette mesure pourrait s’accompagner d’une baisse du forfait social qui est de 20 %. Les sommes reçues par les salariés devraient être assujetties non pas au barème de l’impôt sur le revenu mais au prélèvement forfaitaire unique. En cas de versement de la participation dans un plan d’épargne et bloquée cinq ans, la neutralité fiscale serait maintenue.
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