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La bourse de Paris a conclu un troisième mois consécutif de hausse mais depuis que la barre des 6300 points a été franchie, l’évolution des cours est plus hésitante. Les investisseurs ont intégré les effets des plans de relance et souhaitent engranger quelques plus-values avant de connaître la suite de l’histoire. La publication des résultats trimestriels des entreprises conduit également à quelques arbitrages. Sur un mois, le CAC 40 progresse de 4,22 % et de près de 13 % depuis le 1er janvier.
Entre l’Europe et les Etats-Unis, l’écart se creuse en termes de croissance. Le PIB de la zone euro a reculé de 0,6 % quand celles des Etats-Unis accélère. Il est à souligner que le PIB français a progressé de 0,4 % à la différence de celui de l’Allemagne qui a régressé de 1,7 %. Cette différence s’explique par le maintien d’un confinement durant la quasi-totalité du premier trimestre en Allemagne, la France ayant mis en œuvre son troisième au début du mois d’avril.
Malgré les tensions sur certaines matières premières et certains biens intermédiaires, l’inflation reste maitrisée. L’indice Core PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus surveillée par la Réserve fédérale, a augmenté de 0,4 % sur un mois et de 1,8 % sur un an, comme prévu, après +1,4 % en février. L’indice PMI de Chicago a, quant à lui enregistré, une progression surprise à 72,1 points, après 66,3 en mars et l’indicateur définitif de l’Université du Michigan mesurant la confiance du consommateur est ressorti à 88,3 en avril, contre 86,5 en première approche.
En France, le taux d’intérêt de l’OAT de l’Etat français est repassé en territoire positif en cette fin du mois d’avril, signe d’une inflation anticipée en hausse et également d’une appréciation de risques plus élevée pour la France avec en perspective l’élection présidentielle de 2022.
Le bilan de la semaine du 23 au 30 avril 2021
Résultats 30 avril 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 6 269,48 | +0,18 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 33 874,85 | -0,50 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 13 962,68 | -0,39 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 135,91 | -0,94 % | 13 718,78 |
Footsie | 6 969,81 | +0,45 % | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 3 974,74 | -0,96 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 28 812,63 | -0,72 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 444,93 | +0,02 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,080 % | +0,070 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,200 % | +0,058 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,633 % | +0,080 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,2032 | -0,48 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 766,760 | -0,55 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 66,680 | +1,05 % | 51,290 |
Début 2018, 18 % des ménages français ont reçu une donation au cours de leur vie (ménages donataires) et 8 % en ont versé une (ménages donateurs). Les parents sont à l’origine des donations reçues dans 87 % des cas et les grands-parents dans 9 %. 52 % des donations reçues comprennent un bien financier (argent, assurance-vie, valeurs mobilières) et 49 % un bien immobilier (logement, terrain). La moitié des donations reçues représentent moins de 30 000 euros, 31 % entre 30 000 euros et 100 000 euros et 19 % 100 000 euros ou plus.
Les retraités, principaux donateurs
En 2018, 65 % des ménages donateurs ont une personne de référence de 70 ans ou plus et seuls 8 % des donateurs ont une personne de référence de moins de 60 ans. Seuls 8 % des ménages dont la personne de référence a moins de 60 ans déclarent avoir réalisé une donation. Dans 85 % des cas, la personne de référence du ménage ayant fait une donation est à la retraite.
En huit ans, l’âge moyen des donateurs tend à augmenter. En 2010, dans 17 % des ménages ayant déjà effectué une donation, la personne de référence avait moins de 60 ans, contre 8 % en 2018. Les ménages de 70 ans ou plus représentaient 56 % des donateurs en 2010, contre 65 % en 2018.
Les donataires étant majoritairement les enfants des donateurs. Ils bénéficient des dons essentiellement entre 40 et 59 ans. En 2018, 45 % des donataires ont entre 40 et 59 ans, cette catégorie représentant 37 % de l’ensemble des ménages. Les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans représentent quant à eux seulement 5 % des donataires.
Les cadres, les premiers bénéficiaires de donations
Les donateurs étant souvent des retraités aisés, leurs enfants sont plus fréquemment cadres que le reste de la population. 18 % des ménages donataires sont cadres, contre 10 % de l’ensemble des ménages. Au contraire, les employés et ouvriers sont sous-représentés (18 % des ménages donataires, contre 27 % de l’ensemble des ménages).
Avec le vieillissement de la population, la première donation intervient de plus en plus tard. En 2010, les ménages dont la personne de référence avait moins de 40 ans représentaient 29 % des ménages ayant déjà reçu une donation. En 2018, ce ratio n’est plus que 20 %. Dans le même temps, la part des ménages donataires dont la personne de référence a plus de 60 ans est passée de 30 à 35 %.
Les montants et le type de donation reçue évoluent selon l’âge
Le montant des donations augmente avec l’âge des donataires. Les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans au moment de la donation reçoivent plus fréquemment que les autres des donations de moins de 8 000 euros : ces dernières représentent 26 % des donations reçues par les ménages jeunes, contre 19 % pour l’ensemble des donataires. Les ménages dont la personne de référence a entre 40 et 49 ans au moment de la donation reçoivent plus fréquemment que les autres des donations d’un montant supérieur à 100 000 euros (23 % contre 19 % pour l’ensemble des ménages) et il s’agit un peu plus souvent d’immobilier (53 % des donations reçues comportent un bien immobilier, 49 % pour l’ensemble des ménages). Les donations comprises entre 30 000 et 100 000 euros sont nettement plus fréquentes pour les donataires de 60 ans ou plus que pour l’ensemble des ménages (43 % contre 31 %). Il s’agit plus souvent de biens financiers : 60 % des donations reçues comportent un bien financier, contre 52 % pour l’ensemble des ménages.
Souvent soulignée, la mauvaise allocation des ménages français est jugée problématique pour le bon financement de l’économie. Des SICAV Monory en 1978 à la loi PACTE de 2019, tous les gouvernements ou presque ont tenté de réorienter cette épargne. Cette préférence pour les placements liquides et sûrs ne constitue pas une spécificité française. Elle se retrouve en Allemagne comme en Italie. Elle est certes un peu plus prégnante dans l’hexagone. Pour expliquer le comportement des ménages, des explications historiques – les origines paysannes, la faillite des rentiers dans l’entre-deux-guerres-, ou sociologiques voire psychologiques avec une forte demande de sécurité, sont le plus souvent avancées.
Au-delà de ces facteurs plus ou moins vérifiés, la propension des ménages pour la liquidité et la sécurité trouve ses fondements dans les rendements proposés et dans les avantages fiscaux accordés par les pouvoirs publics. La fixation administrée de la rémunération de plusieurs actifs financiers et les incitations fiscales provoquent une rupture du lien entre rémunération et risque (de liquidité, de défaut, de variabilité du revenu).
Ces vingt dernières années, les ménages ont renforcé leurs positions en produits de taux. Les fonds euros y ont concouru en passant de 500 à plus de 1700 milliards d’euros entre 1998 et 2020. Avec des rendements dépassant durant plusieurs années 4 %, ils offraient rendement et sécurité. Ils étaient alors les meilleurs placements. Avec la baisse des taux, les ménages ont réduit les versements sur l’assurance vie et ont privilégié les dépôts à vue ainsi que les livrets réglementés. De 2000 à 2020, l’encours des dépôts à vue est passé de 107 à 469 milliards d’euros. Pour l’épargne réglementée, les encours sont respectivement de 216 et 476 milliards d’euros. En 2020, les actifs liquides et monétaires des ménages représentaient 80 % du PIB, contre 60 % en 1998. Deux tiers du patrimoine financier des ménages sont investis en produits de taux, réglementés ou pas. Les unités de compte de l’assurance s’élevaient à 385 milliards d’euros fin 2020 quand les actions cotées détenues par les ménages représentaient 280 milliards d’euros auxquels il faut ajouter les 102 milliards d’euros détenus par les Organismes de Placement Collectif. Le rôle de transformation de la monnaie en placement long est ainsi porté par les intermédiaires financiers qui portent le risque de défaut.
La France se démarque de ses partenaires par l’importance des produits réglementés, produits qui se traduisent notamment par une fixation administrative du taux de rendement. Le Livret A, le LDDS, le LEP, le Livre Jeune, le Plan d’Épargne Logement (PEL) et le Compte d’Epargne Logement bénéficient de taux administrés. Ces taux sont élevés au regard des conditions de marché. Les Plans d’Epargne Logement offrent la particularité d’offrir un taux garanti, le taux en vigueur au moment de son ouverture. Pour les plans les plus anciens, le taux peut ainsi dépasser 4 % quand les taux sur les marchés monétaires sont négatifs (-0,5 % pour l’Euribor). 41 % de l’encours des PEL est rémunéré à 4 % en moyenne. La Banque Centrale Européenne comme la Banque de France ont, à plusieurs reprises, souligné les dangers de ces taux élevés pour des produits de court terme, et cela d’autant plus que ces derniers bénéficient de régimes fiscaux incitatifs. Le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire, PEL, Livret d’Épargne Populaire et le Livret Jeune sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvement sociaux. Les anciens PEL d’avant 2018 ne sont soumis qu’aux prélèvements sociaux. Les signaux adressés par ls pouvoirs publics en France sont donc contradictoires. Si le message officiel tend à inciter les ménages à orienter leur épargne vers les produits de long terme, la réglementation encourage les placements de court terme. Les avantages fiscaux pour les produits dits à risques peuvent apparaître plus limités et surtout plus complexes que ceux dont bénéficient les produits dits réglementés. Un couple avec deux enfants peut placer avec une exonération totale de prélèvements 140 000 euros.
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