Accueil > Actualités > Epargne > 2019 >
Le tableau financier de la semaine
Résultats 25 octobre 2019 | Évolution hebdomadaire | Résultats 31 déc. 2018 | |
CAC 40 | 5 722,15 | +1,52 % | 4 678,74 |
Dow Jones | 26 958,06 | +0,70 % | 23 097,67 |
Nasdaq | 8 243,12 | +1,90 % | 6 583,49 |
Dax Allemand | 12 894,51 | +2,07 % | 10 558,96 |
Footsie | 7 324,47 | +2,43 % | 6 733,97 |
Euro Stoxx 50 | 3 624,68 | +1,26 % | 2 986,53 |
Nikkei 225 | 22 799,81 | +1,37 % | 20 014,77 |
Shanghai Composite | 2 955,86 | +0,09 % | 2493,89 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | -0,072 % | +0,015 pt | 0,708 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,370 % | +0,018 pt | 0,238 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | 1,805 % | +0,076 pt | 2,741 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1074 | -0,86 % | 1,1447 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 503,300 | +0,89 % | 1 279,100 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 61,500 | +3,78 % | 52,973 |
Le Brexit est reporté à une date à déterminer. Après l’adoption de l’accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sous réserve d’examen par les députés britanniques, la possible convocation prochaine des électeurs et la décision des 27 Etats membres de reporter le Brexit, la question du calendrier du départ du Royaume-Uni reste en suspens. Néanmoins, les probabilités d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne a augmenté, ce qui ne peut que satisfaire les investisseurs.
En cette fin de mois d’octobre, la Bourse de Paris a dépassé la barre des 5700 points pour atteindre un de ses plus hauts de l’année, qui sont aussi ses meilleurs niveaux enregistrés depuis décembre 2007, juste avant la grande crise financière. Le Cac 40 a fini la semaine à 5.722,15 points, dans de faibles volumes. L’indice a été notamment porté par les bons résultats du secteur du luxe et par Michelin qui dans un marché difficile, réussit à compenser les baisses des ventes en volume par des hausses de prix. Tous les indices actions ont terminé la semaine en hausse, la palme revenant sans surprise au Footsie londonien.
Aux Etats-Unis, le ralentissement économique se manifeste à travers d’une contraction des bénéfices ce qui est une première depuis plus de trois ans se confirme. Cette baisse est constatée dans les données agrégées des entreprises qui ont publié leurs résultats trimestriels. En prenant en compte les programmes de rachats d’actions, les bénéfices par action ressortent en légère hausse (+3% environ).
Etats-Unis ou la tentation de la facilité budgétaire
Le déficit public au sein de la zone euro est nettement inférieur à 1 % du PIB et tend à se réduire d’année en année quand dans le même temps, le Président Donald Trump met en œuvre une politique de laxisme budgétaire. Ainsi, pour l’exercice qui s’est terminé fin septembre, le déficit a atteint 984 milliards de dollars, selon les données publiées par le département du Trésor. Ce déficit équivaut à 4,6 % du PIB. En un an, il a augmenté de 26 %. Il reste néanmoins inférieur à son record de 2012 (1 100 milliards de dollars). Il y a sept ans, le gouvernement américain gérait encore la sortie de crise à travers des mesures de soutien à l’économie sans précédent. La situation est tout autre en 2019 après dix ans de croissance et avec un taux de chômage historiquement bas.
Si les recettes ont progressé de 4 % grâce notamment aux majorations des droits de douane, les dépenses ont connu une hausse encore plus vive de 8 %. Les pensions de retraites et les frais d’assurance santé pour les plus pauvres (Medicaid) et les plus âgés (Medicare) ont fortement progressé, notamment pour des raisons démographiques. Le déficit budgétaire s’est également accru par une augmentation du service de la dette, à hauteur de 51 milliards de dollars (+10 %) ainsi que par une hausse des dépenses militaires (+9 %) et de l’aide aux agriculteurs qui souffraient de l’escalade des tarifs douaniers entre la Chine et les Etats-Unis.
Septembre 2019 a dérogé à la règle selon laquelle le neuvième mois de l’année est peu porteur pour l’épargne financière. Traditionnellement, les dépenses de rentrée scolaire, l’impôt sur le revenu et les impôts locaux à acquitter pèsent sur le niveau de la collecte. Cette année, avec la retenue à la source, la suppression pour 80 % de la population de la taxe d’habitation et les gains de pouvoir d’achat non consommés, le Livret A comme l’assurance vie ont connu un début d’automne florissant.
L’assurance vie maintient toujours le cap
Au mois de septembre 2019, l’assurance vie a poursuivi sur sa lancée avec une collecte nette positive de 2,9 milliards d’euros. Elle est supérieure à celle du mois d’août dernier (2,1 milliards d’euros) et à celle de septembre 2018 (700 millions d’euros). Ce bon résultat de septembre a été porté par la collecte brute (12 milliards d’euros) et par la relative modération des prestations (9,1 milliards d’euros), prouvant ainsi que les Français sont toujours en mode « épargne ». Sur les neuf premiers mois de l’année 2019, la collecte nette atteint 22,3 milliards d’euros contre 17,2 milliards d’euros sur la même période en 2018. L’encours de l’assurance vie atteint un niveau record à 1776 milliards d’euros.
Le Livret A près de la barre des 300 milliards d’euros d’encours
Le Livret A, après six années consécutives de décollecte en septembre, a renoué, cette année, avec une collecte positive à hauteur de 1,06 milliard d’euros. Elle avait été négative de 410 millions en septembre 2018. Il faut remonter à 2012, année de relèvement du plafond et en pleine crise des dette souveraines, pour retrouver en septembre, une collecte positive (+190 millions euros en 2012).
Depuis le mois de janvier 2019, la collecte nette atteint, pour le Livret A, 15,77 milliards d’euros contre 10,93 milliards d’euros sur la même période de 2018. Cette collecte permet au Livret A d’espérer enregistrer son meilleur résultat depuis 2012, année qui avait été marquée par le relèvement du plafond. L’encours à fin septembre frôle la barre historique des 300 milliards d’euros au mois de septembre (299,6 milliards d’euros).
Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré une décollecte de 40 millions d’euros au mois de septembre. Ce livret qui est depuis son origine, en 1983, distribué par tous les réseaux quand le Livret A ne le fut qu’à partir de 2009. De ce fait, le LDDS est associé aux comptes courants des ménages. Il fluctue de manière plus fine que le Livret A en fonction de l’évolution des dépenses de ces derniers. Le Livret A est considéré comme un produit d’épargne quand le LDDS est utilisé comme une annexe des comptes courants. Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte du LDDS reste positive de 3,57 milliards d’euros. L’encours de ce produit est de 111,2 milliards d’euros.
Les produits de taux, inoxydables malgré leur faible rendement
Les livrets réglementés et les fonds euros de l’assurance vie représentent plus de 60 % du patrimoine financier des ménages. Les collectes de septembre confirment la préférence des ménages pour la liquidité et la sécurité. Certes, la part des unités de compte dans la collecte de l’assurance vie a été de 30 % en septembre mais depuis le 1er janvier, elle n’atteint que 24 %.
Progression de l’épargne sur fond de méfiance voire de défiance
Depuis le milieu de l’année dernière, les Français augmentent leur effort d’épargne. Ce phénomène est également constaté à l’étranger. Les signes positifs comme l’amélioration du marché de l’emploi et les gains de pouvoir d’achat n’amènent pas un surcroît de consommation. Cette dernière demeure étale. L’accumulation des menaces (croissance en berne, tensions commerciales sino-américaines, Brexit, dérèglement climatique) semble conduire les ménages à opter pour un comportement de fourmis que de cigales.
Entre effet de précaution et effet d’encaisse
Avec l’augmentation des prix de l’immobilier, les ménages voulant acquérir un logement sont contraints de disposer d’apports personnels plus importants et donc d’épargner en amont davantage. Les taux bas provoquent de manière contre-intuitive une augmentation du taux d’épargne.
L’effet vieillissement
Du fait du vieillissement de la population, une part croissante des ménages est amenée à préparer financièrement sa retraite. Cette motivation est d’autant plus prégnante que le débat sur la future réforme des retraites s’est engagé. 75 % des non-retraités estiment selon l’enquête 2019 du Cercle de l’Épargne/Amphitéa que leurs futures pensions ne leur permettront pas de vivre correctement quand ils seront à la retraite.
Quand trop d’assurance vie en fonds euros devient un problème
Même si la proportion des unités de compte a augmenté en septembre, elle reste très largement minoritaire (24 % sur les 9 premiers mois de l’année). Avec des taux négatifs devenus la règle, la garantie en fonds euros devient un supplice pour les assureurs. Du fait des règles prudentielles en vigueur, cette garantie coûte de plus en plus chère en fonds propres. Elle expose à terme les assureurs à un risque de solvabilité.
Les annonces de plusieurs compagnies d’assurance vie de restreindre l’accès aux fonds euros et d’en limiter le rendement sont intervenues au mois d’octobre. Il conviendra d’analyser les effets de ces déclarations sur les résultats des prochains mois. Naturellement, les épargnants demeurent averses à la prise de risque. Ils sont toujours très sensibles aux variations des marchés financiers.
La réorientation de l’épargne, un chantier toujours en cours
Lors de son intervention au cours de la 11e édition de la Conférence Internationale de la Fédération Française de l’Assurance, vendredi 25 octobre, le Ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a insisté sur la solidité du secteur de l’assurance français qui gère près de 2 800 milliards d’euros d’actifs financiers. Il a tenu à rappeler la pertinence des fonds euros et cela malgré la baisse des taux. Il a simplement souligné que ces fonds ne pourront plus être rémunérés à l’avenir aussi bien qu’ils l’ont été dans le passé. Il a demandé aux assureurs d’être clairs sur le sujet et de « faire preuve de pédagogie envers les épargnants pour les orienter sur des placements correspondant à leurs besoins et leur mentionner que l’époque où l’on pouvait cumuler garantie, liquidité et rendement, s’éloigne progressivement ».
Le Ministre de l’Économie a mis en avant lors de son discours la loi PACTE qui a réformé de fond en comble la législation sur les suppléments d’épargne par capitalisation et qui entend donner un nouveau souffle au fonds eurocroissance. Il a jugé que « le nouvel Eurocroissance prévu par la loi PACTE sera plus simple, flexible, plus lisible pour les assurés ».
Afin de réorienter l’épargne vers les entreprises et notamment vers les entreprises de taille intermédiaire, le Ministre souhaite instamment le développement de l’Union des marchés de capitaux au niveau européen. Il se donne trois ans pour bâtir cette union. À cette fin, la directive Solvency II devra être révisée avec à la clef le renforcement de la supervision des activités transfrontalières et l’allègement de la charge prudentielle liée à la détention des actions par les assureurs.
Depuis René Monory et ses SICAV, en 1978, tous les Ministres de l’Économie ou presque ont tenté de favoriser les placements à long terme sans pour autant remettre en cause les avantages dont bénéficient les produits d’épargne de court terme. En 1983, le Ministre de l’Économie et des Finances, Jacques Delors créa le Compte d’Épargne en Actions (CEA). Durant la première cohabitation de 1986, le CEA laisse la place au Plan d’Épargne Retraite, première mouture avant celui prévu par la loi PACTE de 2019. Ce produit PER est supprimé le 31 décembre 1989 au profit du Plan d’Épargne Populaire qui n’a pas vocation à être investi obligatoirement en actions. Il fut supprimé en 2003 par la loi Fillon sur les retraites qui a institué le PERP et le PERCO. En 1992, le Gouvernement de Pierre Bérégovoy décide la création du Plan d’Épargne en Actions (PEA) qui est un compte titre bénéficiant d’avantages fiscaux. Initialement réservé aux actions françaises, il a été élargi, en 2003, aux actions européennes. En 2014, le PEA-PME fut créé. Toujours dans le rayon des produits visant à inciter les Français à placer leur argent sur les marchés financiers, il faut citer le Contrat d’assurance vie DSK, du nom du Ministre de l’Économie et des Finances de l’époque. Il s’agit d’un contrat de capitalisation ou un contrat d’assurance vie dans lequel l’épargne est investie à au moins 50 % dans des actions françaises ou européennes dont une part d’au moins 5 % est affectée à des actifs dits risqués. La commercialisation fut arrêtée le 1er janvier 2005 du fait du remplacement de ces contrats par les contrats dits NSK. Les contrats NSK obéissent aux mêmes règles que les DSK néanmoins les seuils d’actions à détenir sont différents. Pour bénéficier de l’exonération totale d’impôt sur le revenu après 8 ans, les sommes investies doivent être placées à au moins 10 % dans des actions d’entreprises dites à risque (actions directes, parts d’OPC à risques, de FCPI ou FIP) et au moins 5 % d’actions non cotées. Ce type de contrat n’est plus ouvert à la souscription depuis le 1er janvier 2014. Pourraient être ajoutés à cette longue liste les Fonds de Commun Placement dans l’Innovation et les Fonds de Placement de Proximité. En 2019, la France compte 4 millions de PEA et trois millions d’
Le Brexit est reporté à une date à déterminer. Après l’adoption de l’accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sous réserve d’examen par les députés britanniques, la possible convocation prochaine des électeurs et la décision des 27 Etats membres de reporter le Brexit, la question du calendrier du départ du Royaume-Uni reste en suspens. Néanmoins, les probabilités d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne a augmenté, ce qui ne peut que satisfaire les investisseurs.
En cette fin de mois d’octobre, la Bourse de Paris a dépassé la barre des 5700 points pour atteindre un de ses plus hauts de l’année, qui sont aussi ses meilleurs niveaux enregistrés depuis décembre 2007, juste avant la grande crise financière. Le Cac 40 a fini la semaine à 5.722,15 points, dans de faibles volumes. L’indice a été notamment porté par les bons résultats du secteur du luxe et par Michelin qui, dans un marché difficile, réussit à compenser les baisses des ventes en volume par des hausses de prix. Tous les indices actions ont terminé la semaine en hausse, la palme revenant sans surprise au Footsie londonien.
Aux Etats-Unis, le ralentissement économique se confirme à travers une contraction des bénéfices, ce qui est une première depuis plus de trois ans. Cette baisse est constatée dans les données agrégées des entreprises qui ont publié leurs résultats trimestriels. En prenant en compte les programmes de rachats d’actions, les bénéfices par action ressortent en légère hausse (+3% environ).
Etats-Unis ou la tentation de la facilité budgétaire
Le déficit public au sein de la zone euro est nettement inférieur à 1 % du PIB et tend à se réduire d’année en année quand, dans le même temps, le Président Donald Trump met en œuvre une politique de laxisme budgétaire. Ainsi, pour l’exercice qui s’est terminé fin septembre, le déficit a atteint 984 milliards de dollars, selon les données publiées par le département du Trésor. Ce déficit équivaut à 4,6 % du PIB. En un an, il a augmenté de 26 %. Il reste néanmoins inférieur à son record de 2012 (1 100 milliards de dollars). Il y a sept ans, le gouvernement américain gérait encore la sortie de crise à travers des mesures de soutien à l’économie sans précédent. La situation est tout autre en 2019 après dix ans de croissance et avec un taux de chômage historiquement bas.
Si les recettes ont progressé de 4 % grâce notamment aux majorations des droits de douane, les dépenses ont connu une hausse encore plus vive de 8 %. Les pensions de retraites et les frais d’assurance santé pour les plus pauvres (Medicaid) et les plus âgés (Medicare) ont fortement progressé, notamment pour des raisons démographiques. Le déficit budgétaire s’est également accru par une augmentation du service de la dette, à hauteur de 51 milliards de dollars (+10 %) ainsi que par une hausse des dépenses militaires (+9 %) et de l’aide aux agriculteurs qui souffraient de l’escalade des tarifs douaniers entre la Chine et les Etats-Unis.
Septembre 2019 a dérogé à la règle selon laquelle le neuvième mois de l’année est peu porteur pour l’épargne financière. Traditionnellement, les dépenses de rentrée scolaire, l’impôt sur le revenu et les impôts locaux à acquitter pèsent sur le niveau de la collecte. Cette année, avec la retenue à la source, la suppression pour 80 % de la population de la taxe d’habitation et les gains de pouvoir d’achat non consommés, le Livret A comme l’assurance vie ont connu un début d’automne florissant.
L’assurance vie maintient toujours le cap
Au mois de septembre 2019, l’assurance vie a poursuivi sur sa lancée avec une collecte nette positive de 2,9 milliards d’euros. Elle est supérieure à celle du mois d’août dernier (2,1 milliards d’euros) et à celle de septembre 2018 (700 millions d’euros). Ce bon résultat de septembre a été porté par la collecte brute (12 milliards d’euros) et par la relative modération des prestations (9,1 milliards d’euros), prouvant ainsi que les Français sont toujours en mode « épargne ». Sur les neuf premiers mois de l’année 2019, la collecte nette atteint 22,3 milliards d’euros contre 17,2 milliards d’euros sur la même période en 2018. L’encours de l’assurance vie atteint un niveau record à 1776 milliards d’euros.
Le Livret A près de la barre des 300 milliards d’euros d’encours
Après six années consécutives de décollecte en septembre, le Livret A a renoué avec une collecte positive à hauteur de 1,06 milliard d’euros en 2019. Elle avait été négative de 410 millions en septembre 2018. Il faut remonter à 2012, année de relèvement du plafond et en pleine crise des dette souveraines, pour retrouver, une collecte positive à pareille époque (+190 millions euros en 2012).
Depuis le mois de janvier 2019, la collecte nette pour le Livret A atteint 15,77 milliards d’euros contre 10,93 milliards d’euros sur la même période de 2018. Cette collecte permet au Livret A d’espérer enregistrer son meilleur résultat depuis 2012, année qui avait été marquée par le relèvement du plafond. L’encours à fin septembre frôle la barre historique des 300 milliards d’euros au mois de septembre (299,6 milliards d’euros).
De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LLDS) a enregistré une décollecte de 40 millions d’euros au mois de septembre. Depuis son origine en 1983, ce livret est distribué par tous les réseaux quand le Livret A ne le fut qu’à partir de 2009. De ce fait, le LDDS est associé aux comptes courants des ménages. Il fluctue de manière plus fine que le Livret A en fonction de l’évolution des dépenses de ces derniers. Le Livret A est considéré comme un produit d’épargne quand le LDDS est utilisé comme une annexe des comptes courants. Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte du LDDS reste positive de 3,57 milliards d’euros. L’encours de ce produit est de 111,2 milliards d’euros.
Les produits de taux, inoxydables malgré leur faible rendement
Les livrets réglementés et les fonds euros de l’assurance vie représentent plus de 60 % du patrimoine financier des ménages. Les collectes de septembre confirment la préférence des ménages pour la liquidité et la sécurité. Certes, la part des unités de compte dans la collecte de l’assurance vie a été de 30 % en septembre mais depuis le 1er janvier, elle n’atteint que 24 %.
Progression de l’épargne sur fond de méfiance voire de défiance
Depuis le milieu de l’année dernière, les Français augmentent leur effort d’épargne. Ce phénomène est également constaté à l’étranger. Les signes positifs comme l’amélioration du marché de l’emploi et les gains de pouvoir d’achat n’amènent pas un surcroît de consommation. Cette dernière demeure étale. L’accumulation des menaces (croissance en berne, tensions commerciales sino-américaines, Brexit, dérèglement climatique) semble conduire les ménages à opter pour un comportement de fourmis plutôt que de cigales.
Entre effet de précaution et effet d’encaisse
Avec l’augmentation des prix de l’immobilier, les ménages voulant acquérir un logement sont contraints de disposer d’apports personnels plus importants et donc d’épargner davantage en amont. Les taux bas provoquent de manière contre-intuitive une augmentation du taux d’épargne.
L’effet vieillissement
Du fait du vieillissement de la population, une part croissante des ménages est amenée à préparer financièrement sa retraite. Cette motivation est d’autant plus prégnante que le débat sur la future réforme des retraites s’est engagé. Selon l’enquête 2019 du Cercle de l’Épargne/Amphitéa, 75 % des non-retraités estiment que leurs futures pensions ne leur permettront pas de vivre correctement quand ils seront à la retraite.
Quand trop d’assurance vie en fonds euros devient un problème
Même si la proportion des unités de compte a augmenté en septembre, elle reste très largement minoritaire (24 % sur les 9 premiers mois de l’année). Avec des taux négatifs devenus la règle, la garantie en fonds euros devient un supplice pour les assureurs. Du fait des règles prudentielles en vigueur, cette garantie coûte de plus en plus chère en fonds propres. Elle expose à terme les assureurs à un risque de solvabilité.
Les annonces de plusieurs compagnies d’assurance vie de restreindre l’accès aux fonds euros et d’en limiter le rendement sont intervenues au mois d’octobre. Il conviendra d’analyser les effets de ces déclarations sur les résultats des prochains mois. Naturellement, les épargnants demeurent averses à la prise de risque. Ils sont toujours très sensibles aux variations des marchés financiers.
La réorientation de l’épargne, un chantier toujours en cours
Lors de son intervention au cours de la 11e édition de la Conférence Internationale de la Fédération Française de l’Assurance, vendredi 25 octobre, le Ministre de l’Économie Bruno Le Maire a insisté sur la solidité du secteur de l’assurance français qui gère près de 2 800 milliards d’euros d’actifs financiers. Il a tenu à rappeler la pertinence des fonds euros et cela malgré la baisse des taux. Il a simplement souligné que ces fonds ne pourront plus être rémunérés à l’avenir aussi bien qu’ils l’ont été dans le passé. Il a demandé aux assureurs d’être clairs sur le sujet et de « faire preuve de pédagogie envers les épargnants pour les orienter sur des placements correspondant à leurs besoins et leur mentionner que l’époque où l’on pouvait cumuler garantie, liquidité et rendement, s’éloigne progressivement ».
Lors de son discours, le Ministre de l’Économie a mis en avant la loi PACTE qui a réformé de fond en comble la législation sur les suppléments d’épargne par capitalisation et qui entend donner un nouveau souffle au fonds eurocroissance. Il a jugé que « le nouvel Eurocroissance prévu par la loi PACTE sera plus simple, flexible, plus lisible pour les assurés ».
Afin de réorienter l’épargne vers les entreprises et notamment vers les entreprises de taille intermédiaire, le Ministre souhaite instamment le développement de l’Union des marchés de capitaux au niveau européen. Il se donne trois ans pour bâtir cette union. À cette fin, la directive Solvency II devra être révisée avec à la clef le renforcement de la supervision des activités transfrontalières et l’allègement de la charge prudentielle liée à la détention des actions par les assureurs.
Depuis René Monory et ses SICAV, en 1978, tous les Ministres de l’Économie ou presque ont tenté de favoriser les placements à long terme sans pour autant remettre en cause les avantages dont bénéficient les produits d’épargne de court terme. En 1983, le Ministre de l’Économie et des Finances, Jacques Delors, créa le Compte d’Épargne en Actions (CEA). Durant la première cohabitation de 1986, le CEA laissa la place au Plan d’Épargne Retraite, première mouture avant celui prévu par la loi PACTE de 2019. Ce produit PER fut supprimé le 31 décembre 1989 au profit du Plan d’Épargne Populaire qui n’avait pas vocation à être investi obligatoirement en actions. Il fut supprimé en 2003 par la loi Fillon sur les retraites qui institua le PERP et le PERCO. En 1992, le Gouvernement de Pierre Bérégovoy décida la création du Plan d’Épargne en Actions (PEA) qui est un compte titre bénéficiant d’avantages fiscaux. Initialement réservé aux actions françaises, il fut élargi aux actions européennes en 2003. En 2014, le PEA-PME fut créé. Toujours dans le rayon des produits visant à inciter les Français à placer leur argent sur les marchés financiers, il faut citer le Contrat d’assurance vie DSK, du nom du Ministre de l’Économie et des Finances de l’époque. Il s’agit d’un contrat de capitalisation ou un contrat d’assurance vie dans lequel l’épargne est investie à au moins 50 % dans des actions françaises ou européennes dont une part d’au moins 5 % est affectée à des actifs dits risqués. La commercialisation fut arrêtée le 1er janvier 2005 du fait du remplacement de ces contrats par les contrats dits NSK. Les contrats NSK obéissent aux mêmes règles que les DSK néanmoins les seuils d’actions à détenir sont différents. Pour bénéficier de l’exonération totale d’impôt sur le revenu après 8 ans, les sommes investies doivent être placées à au moins 10 % dans des actions d’entreprises dites à risque (actions directes, parts d’OPC à risques, de FCPI ou FIP) et au moins 5 % d’actions non cotées. Ce type de contrat n’est plus ouvert à la souscription depuis le 1er janvier 2014. Pourraient être ajoutés à cette longue liste les Fonds de Commun Placement dans l’Innovation et les Fonds de Placement de Proximité. En 2019, la France compte 4 millions de PEA et trois millions d’actionnaires directs. Le recours aux unités de compte et de parts d’OPC est dominant.
contact@cercledelepargne.com