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Après trois semaines consécutives de recul, le CAC 40 a regagné 1,68 %cette semaine et cela malgré une contraction de 2,54 % lundi dernier. L’indice parisien a terminé à quelques encablures de la ligne des 6600 points (6 568,82 points). Ce regain de forme a été rendu possible par la publication de bons résultats de la part de plusieurs entreprises et d’indices d’activité ainsi que par le discours très accommodant de la Présidente de la Banque centrale européenne. La baisse rapide de la fin de semaine dernière et du début de cette semaine a conduit des investisseurs à réaliser des achats provoquant un rebond.
En juillet, l’indice composite calculé par IHS Markit, qui mesure l’activité manufacturière comme celle des services, a battu un record vieux de 21 ans, à 60,6 points, en version préliminaire. La situation diffère néanmoins entre l’Allemagne où la reprise se confirme, et la France qui connaît un ralentissement en raison d’une pénurie de matériaux et de retards de livraisons. Si en fin de semaine, les investisseurs ont voulu oublier la menace du variant delta, elle reste néanmoins présente et pourrait entraîner une nouvelle rechute des marchés « actions ». Ces derniers ont par ailleurs compris que la politique monétaire dans la zone euro devrait rester ultra-accommodante, pour reprendre la tonalité du communiqué de la BCE. Cette dernière semble désormaisaccepter une inflation au-dessus de l’objectif de 2 %. Les prévisions d’inflation pour la zone euro prévoit que celle-ci restera assez faible à la sortie de la période de normalisation. Elle pourrait n’être que de 1,4 % en 2023. Les investisseurs suivront avec attention la réunion de la Réserve Fédérale prévue mercredi prochain. La question d’une réduction du montant des achats d’actifs, actuellement de 120 milliards de dollars par mois, devrait être largement débattue. Dans ce contexte, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont continué de baisser, le taux de l’OAT étant désormais de -0,085 %.
Malgré l’accord OPEP + prévoyant une augmentation de l’offre, le prix du baril de pétrole Brent est resté au-dessus des 70 dollars grâce à une bonne tenue de la demande. Les responsables de plusieurs compagnies aériennes américaines ont déclaré que le redémarrage de l’activité aérienne était plus soutenu que prévu.
Résultats 23 juillet 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 6 568,82 | +1,68 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 35 061,55 | +1,08 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 14 836,99 | 2,84 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 669,29 | +0,83 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 027,58 | +0,28 % | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 109,10 | +1,82 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 27 548,00 | -1,63 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 550,40 | +1,00 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | -0,085 % | -0,066 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,417 % | -0,062 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,285 % | -0,022 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1768 | -0,35 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 802,240 | -0,61 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 73,970 | +0,83 % | 51,290 |
Au mois de juin, la collecte nette du Livret A a été nulle, les versements ont parfaitement équilibré les retraits. La collecte de juin est inférieure à celle du mois de mai (1,81 milliard d’euros) et à celle de juin 2020 (2,96 milliards d’euros). Le mois de juin est traditionnellement médiocre pour le Livret A avec des collectes qui sont, en moyenne, inférieures à 1 milliard d’euros lors de ces dix dernières années. Le résultat de juin 2021 tranche avec les cinq mois précédents qui avaient été marqués par les mesures sanitaires et le troisième confinement. Les Français se sont fait plaisir en investissant les restaurants, les bars et les lieux de loisirs. Ils ont retrouvé le chemin de la consommation et ont préparé leurs vacances. Malgré tout, ils n’ont pas touché à leur cagnotte Covid, preuve qu’ils demeurent prudents face à une situation sanitaire et économique hautement instable. Compte tenu du niveau historique atteint par le Livret A, un mouvement de décollecte n’aurait pas été surprenant si les conditions économiques et sanitaires s’y étaient prêtées.
Lors du premier semestre 2021, la collecte du Livret A s’est élevée à 16,74 milliards d’euros, soit légèrement moins que sur la même période de 2020 (20,41 milliards d’euros). Le premier confinement avait entraîné un afflux important sur les livrets défiscalisés.
Depuis le début de la crise sanitaire (mars 2020), la collecte du Livret A a atteint 37,75 milliards d’euros faisant de ce produit le principal réceptacle de l’épargne Covid juste derrière les dépôts à vue (50 milliards d’euros).
De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a connu une collecte nette positive de 40 millions d’euros en juin, contre 510 millions d’euros en mai dernier et 730 millions en juin 2020. Pour le premier semestre, la collecte a été de 4,03 milliards d’euros sur ce produit.
L’encours du Livret A reste toujours à un niveau historique de 343,3 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élève désormais à 125,8 milliards d’euros.
Si les Français devraient continuer à se faire plaisir durant la saison estivale en consommant, la recrudescence de l’épidémie devrait cependant les inciter à conserver un niveau élevé d’épargne de précaution. La collecte du Livret A devrait donc se situer autour de zéro dans les prochains mois. Les Français attendront la suite de l’histoire avant de toucher réellement à leur cassette. En cas de durcissement des mesures sanitaires, une remontée de la collecte n’est pas impossible.
Dans le passé, le second semestre est davantage axé sur les dépenses que sur l’épargne. La rentrée scolaire et les fêtes de fin d’années conduisent généralement les ménages à puiser dans leurs produits d’épargne. Il en sera certainement de même en 2021 mais les Français conserveront un regard sur l’évolution de la situation sanitaire.
Cercle de l’Épargne – données CDC
Aux États-Unis comme au sein de la zone euro, de plus en plus de voix s’élèvent pour souligner les dangers de l’augmentation des prix de l’immobilier. Eric Rosengren, le Président de la Réserve fédérale de Boston, et James Bullard, Président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, ont ainsi réclamé une évolution de la politique monétaire qui évite les hausses excessives des prix des logements.
Depuis 1998, le prix des logements a été multiplié par plus de trois aux États-Unis et par plus de deux au sein de la zone euro. Sur la même période, la base monétaire a été multipliée par huit aux États-Unis et par six au sein de la zone euro. La hausse s’accélère avec la baisse des taux d’intérêts et le recours massif des banques à des rachats d’obligations. L’abondance de liquidités et les faibles taux se traduisent automatiquement par une hausse des prix et cela d’autant plus que l’offre de logements est contrainte par une réglementation de plus en plus stricte.
Jusqu’à maintenant, les banques centrales ne se préoccupent pas de l’évolution des prix de l’immobilier. Elles ont pour objectif la lutte contre l’inflation ou la déflation et, de manière plus ou moins explicite, le retour au plein emploi. Elles visent à garantir la pérennité du système financier. À ce titre, elles doivent éviter la constitution de bulles spéculatives qui pourraient se transformer en crise. Or, dans le passé, les hausses excessives des prix de l’immobilier se terminent toujours en crises financières, comme en 2008. Lors de la crise des subprimes, le taux de défaut des ménages, en raison des emprunts immobiliers, avait atteint 10 %. Ce taux était revenu à 4 % en 2019. Il remonte depuis pour atteindre 6 % en 2021. La zone euro n’a pas connu la même croissance du taux de défaut grâce à un système de financement de l’immobilier différent se caractérisant par un moindre recours aux prêts hypothécaires.
La hausse de l’immobilier génère une forte tension sociale avec des difficultés croissantes d’accès au logement pour les classes moyennes ainsi que pour les jeunes qui ne disposent pas d’apport.
Plus l’application des politiques monétaires expansionnistes perdure, plus les prix augmentent. La progression est vive en cas de remontée de la croissance qui conduit les ménages disposant d’une épargne suffisante à se positionner sur le marché de l’immobilier.
Les banques centrales ont de plus en plus de mal à s’émanciper des politiques monétaires accommodantes du fait du niveau de l’endettement des États et de la pression des gouvernements qui craignent un ralentissement de la croissance en cas de hausse des taux. Les banques centrales pourraient restreindre le crédit immobilier pour éviter un emballement des prix mais cela se retournerait dans un premier temps contre les ménages souhaitant s’endetter pour acheter un logement. Elles pourraient appeler de leurs vœux une taxation accrue des plus-values pour dissuader la hausse des prix. L’autre voie consisterait à augmenter l’offre mais cela exige du temps et entre en opposition avec la volonté de préserver le foncier.
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