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Pas de repos estival pour l’assurance vie
L’assurance vie n’a pas faibli durant l’été. La collecte nette du mois d’août s’est, en effet, élevée à 3,7 milliards d’euros, soit presque autant que celle du mois de juillet (4,1 milliards d’euros). Elle est six fois supérieure au résultat d’août 2024 (618 millions d’euros) et quatre fois supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (930 millions d’euros).
Depuis 1997, au mois d’août, l’assurance vie a connu quatre décollectes : deux durant la période de la crise des dettes souveraines (2011 : −337 millions d’euros et 2012 : −967 millions d’euros) et deux durant la période des rendements faibles des fonds euros (2022 : −795 millions d’euros et 2023 : −1,776 milliard d’euros).
Cette collecte nette est portée tant par les unités de compte que par les fonds euros, ce qui constitue une rupture par rapport aux années 2020/2024 (+1,5 milliard d’euros pour les fonds euros et 2,2 milliards d’euros pour les unités de compte). Le mois d’août est le septième mois consécutif de collecte nette pour les fonds euros.
La compétitivité retrouvée de l’assurance vie
Le retour en grâce des fonds euros s’explique par la progression de leur rendement, 2,6 % en moyenne en 2024, sachant que les assureurs proposent fréquemment des taux promotionnels pouvant atteindre 4 %. Par ailleurs, les fonds euros bénéficient de la baisse de la rémunération des livrets réglementés (Livret A, LDDS) et des dépôts à terme. Le taux du Livret A est passé, de janvier à août 2025, de 3 à 1,7 %, et le taux des dépôts à terme à un an est passé sur la même période de 3 à moins de 2 %, sachant que ce type de produit est soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30 %. La bonne tenue des marchés financiers, malgré les frasques de Donald Trump, incite les ménages à investir une partie de leur épargne en unités de compte.
Depuis le début de l’année, la collecte nette atteint +35,3 milliards d’euros, supérieure de +17,1 milliards d’euros à celle de 2024 sur la même période. Cette collecte nette positive s’élève à 5,7 milliards d’euros pour les fonds euros et 29,6 milliards d’euros pour les unités de compte.
Dans ce contexte porteur, l’assurance vie conforte sa place de premier placement des ménages avec un encours qui s’élève fin août à 2 068 milliards d’euros, en hausse de +4,7 % sur un an.
Des cotisations brutes à haut niveau, des prestations en recul
En août 2025, les cotisations en assurance vie ont atteint 12,1 milliards d’euros, en progression de +26 % par rapport à août 2024. Comme le souligne France Assureurs, le niveau des cotisations n’a jamais été aussi élevé sur un mois d’août. Cette forte hausse concerne à la fois les supports en euros (+26 %) et ceux en unités de compte (UC, +25 %). Ce résultat témoigne du maintien d’un fort taux d’épargne des ménages. En effet, depuis le début de l’année, les cotisations ont atteint 128,3 milliards d’euros, en hausse de près de 10 %.
Au-delà du flux d’épargne, les ménages réaffectent, par ailleurs, une partie de leurs liquidités sur l’assurance vie, notamment celles en provenance des dépôts à terme.
Les ménages sortent moins d’argent de l’assurance vie qu’auparavant. Les prestations ne se sont élevées qu’à 8,4 milliards d’euros, en baisse de 7 % par rapport au mois d’août 2024. Les sorties sont en net recul pour les fonds euros, confirmant la compétitivité retrouvée de ce type de support.
Depuis le début de l’année, les prestations sont en recul de −7 %, s’établissant à 93,0 milliards d’euros. Cette baisse concerne à la fois les supports en euros (−6,0 milliards d’euros) et les supports en UC (−1,4 milliard d’euros).
L’assurance vie : le placement de l’année face à la hausse de la fiscalité
L’assurance vie est indéniablement le placement de l’année avec des résultats remarquables. Mais, le succès de l’assurance vie attire les convoitises. Le Premier ministre, à la recherche de recettes fiscales, étudie la possibilité d’alourdir la fiscalité de l’épargne en réhaussant notamment les prélèvements sociaux ou le prélèvement forfaitaire unique. L’assurance vie serait a priori concernée. Or, ce placement, le premier en volume, est largement diffusé au sein de la population. Près de la moitié des ménages disposent d’au moins un contrat d’assurance vie. Il est le pilier de l’épargne des classes moyennes.
En taxant l’épargne, le Premier ministre espère une reprise de la consommation ; or, celle-ci n’obéit pas à des stimuli fiscaux : elle est avant tout fonction de la confiance. Une augmentation des prélèvements sur l’épargne a souvent le résultat inverse de celui recherché. En effet, pour compenser la baisse de rendement, les ménages sont tentés d’épargner plus (effet Modigliani).
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