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L’assurance vie : 2024 une année charnière

Epargne 11 juin 2025

L’assurance vie a traversé plusieurs années de progression modérée, en lien avec la faiblesse des rendements des fonds en euros. Cette situation s’expliquait principalement par la politique monétaire accommodante menée par la Banque centrale européenne (BCE) entre 2015 et 2022. La fin des rachats d’actifs par la BCE, conjuguée à la hausse des taux directeurs sur fond de besoins de financement public accrus, a entraîné une remontée des taux longs. Le rendement moyen des fonds en euros est ainsi passé de 1,3 % à 2,6 % entre 2022 et 2024.

Au cours des années 2010, les unités de compte (UC) ont progressivement pris le relais des fonds en euros comme moteur de la croissance de l’assurance vie. Leur part représente désormais 40 % de la collecte et 28 % de l’encours.

La bonne tenue des unités de compte en 2024 et le rebond des fonds en euros

En 2024, la collecte en UC a atteint 66,2 milliards d’euros, en hausse de plus de 8 % sur un an, sur un total de 173,3 milliards d’euros de cotisations. La part des UC dans les cotisations s’élève à 38,2 %, en légère baisse par rapport à 2023. Pour la première fois depuis 2018, les cotisations en fonds en euros ont franchi à nouveau le seuil des 100 milliards d’euros, atteignant 107,1 milliards.

Les UC ont bénéficié de la bonne tenue des marchés financiers. Elles n’ont pas été affectées par la crise politique française de juin 2024, qui a pourtant entraîné un recul du CAC 40.

Des prestations en baisse

Les rachats d’UC ont légèrement augmenté, à 31,8 milliards d’euros (+2,4 %). Ceux sur les fonds en euros sont en recul, passant de 120 à 112 milliards d’euros, signe du regain d’attractivité de ces derniers. Globalement, les prestations se sont contractées, passant de 151 à 143,8 milliards d’euros.

Une collecte nette portée exclusivement par les UC

La collecte nette en 2024 s’élève à 29,5 milliards d’euros, portée uniquement par la dynamique des UC. Leur collecte nette atteint 34,4 milliards d’euros, tandis que celle des fonds en euros est négative de 5 milliards. Les flux en faveur des UC proviennent essentiellement des fonds obligataires et monétaires, alors que l’immobilier enregistre une désaffection pour la deuxième année consécutive.

Les UC : 28 % de l’encours de l’assurance vie

À la fin de l’année 2024, l’encours total de l’assurance vie atteignait 1 988,8 milliards d’euros, dont 584,6 milliards en UC, en progression de 10 % sur un an. Celles-ci représentent désormais 28 % de l’encours total.

Les placements adossés aux UC contribuent à hauteur de 82 % au financement des entreprises (soit 493 milliards d’euros) : 322 milliards sont investis en actions, 136 milliards en obligations et 34 milliards en immobilier. La part des actifs investis en titres de capital ou de dette (77 %) est nettement supérieure à celle des fonds en euros (52 %). Selon France Assureurs, près de la moitié de ces financements productifs bénéficie à des entreprises françaises (237 milliards), principalement en actions (133 milliards), mais aussi en obligations (77 milliards) et en immobilier (27 milliards).

Près de 5 % de performance moyenne pour les UC en 2024

En 2024, les supports en UC ont affiché un rendement moyen de +4,9 %, après +6,5 % en 2023. Les actions et les fonds à allocation d’actifs enregistrent, respectivement, des performances de +8,5 % et +6,8 %. Les fonds obligataires progressent de +4,2 %, et les fonds monétaires de +3,5 %. En revanche, les supports immobiliers affichent une performance négative de -6,7 %.

Sur les cinq dernières années, la performance annuelle moyenne des fonds en UC, nette de frais, s’établit à +4,1 %.

Des frais en baisse sur les UC

Selon France Assureurs, les coûts récurrents des fonds, pondérés par les encours, ont diminué de 5 points de base, à 1,62 %, par rapport à 2023.

En 2024, le taux moyen de frais de gestion sur encours des contrats en UC est estimé à 0,88 %, un niveau stable par rapport à l’an passé. Ce taux descend à 0,83 % pour la gestion libre ou pilotée sans frais additionnels. En cas de gestion sous mandat facturée, un surcoût moyen de 0,36 point est observé.

Après plusieurs années marquées par la prudence, l’assurance vie retrouve un second souffle. Le redressement des fonds en euros, stimulé par le contexte de taux plus élevés, offre une alternative rassurante pour les épargnants, tandis que les unités de compte confirment leur rôle central dans le financement de l’économie productive. À la croisée des dynamiques monétaires, financières et politiques, l’assurance vie française démontre sa capacité d’adaptation. La clé de son avenir résidera sans doute dans l’équilibre subtil entre rendement, transparence des frais et diversification, conditions nécessaires pour répondre à la fois à l’exigence de performance et à l’appétence accrue pour la sécurité.

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