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La retraite en France, c’est du sérieux

Retraite 8 janvier 2021

La France est, avec l’Italie, le pays de l’OCDE qui consacre le plus aux dépenses de retraite, près de 14 % du PIB avec comme spécificité, l’hégémonie des régimes obligatoires de nature publique ou quasi publique. 97 % des pensions sont issues de ces régimes en France, quand en moyenne au sein de l’OCDE, le taux moyen est de 75 %. Aux États-Unis, la retraite dite privée représente plus de 42 % des dépenses. 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

La France, une forte progression des dépenses de retraite

Avec l’Italie et l’Espagne, la France est le pays de l’OCDE ayant enregistré la plus forte progression des dépenses de retraite. Elles sont passées de 9,3 à 13,6 % du PIB en 40 ans. La France se caractérise par l’espérance de vie à la retraite la plus importante de l’OCDE (plus de 25 ans) conséquence d’un départ précoce à la retraite et d’une espérance de vie élevée à 60 ans. Par ailleurs, la couverture d’assurance vieillesse a été fortement améliorée des années 1970 aux années 1990. La France est également confrontée à un papy-boom, la réplique du baby-boom des années 1950/1970. Ce dernier a été plus important que dans la moyenne des pays de l’OCDE. Le nombre de retraités qui s’élevait à 5 millions en 1980 a atteint, en 2019, 16 millions et devrait se rapprocher de 25 millions d’ici le milieu du siècle. 

D’autres pays ont réussi à stabiliser leurs dépenses de retraite (Allemagne, Pays-Bas) en mettant en œuvre des réformes d’ampleur plus rapidement qu’en France. Par ailleurs, ces pays avaient connu un moindre baby-boom. En revanche, selon l’OCDE, l’application des différentes réformes de retraite, engagées depuis 1993, devrait, en France, aboutir à un recul des dépenses de retraite par rapport au PIB d’ici 2070. Ce scénario qui suppose une restauration de la croissance (1,5 % au minimum) est retenu par le Conseil d’orientation des retraites. Le poids des dépenses retraites pourrait revenir autour de 11 % du PIB en 2070. À court terme, avec la crise sanitaire, le poids des dépenses de retraite augmente au sein du PIB. Les dépenses restent constantes quand le PIB se rétracte. En France, en 2020, elles devraient s’élever à 16 % du PIB avant de reculer progressivement avec le retour de la croissance. L’épidémie de Covid-19 générera des économies non pas en raison de l’augmentation des décès (cet effet sera a priori – et il faut l’espérer – marginal) mais par une diminution des droits constitués, l’année 2020 sera une année médiocre au niveau des rémunérations même si le chômage partiel sera pris en compte. La baisse des primes, des heures supplémentaires pèsera sur les salaires de référence et sur le nombre de points accordés dans le cadre des régimes complémentaires. 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

Une pension moyenne dans la moyenne

Avec une pension moyenne représentant 53 % des revenus d’activité, la France se situe dans la moyenne haute de l’Union européenne. Elle est devancée par l’Espagne et la Belgique. 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

La France, un départ précoce à la retraite

Avec les Belges, les Français figurent parmi les Occidentaux partant le plus tôt à la retraite, à 61,9 ans contre une moyenne de 63,3 ans au sein de l’Union européenne. Selon la Cour des comptes, la moitié des départs à la retraite s’effectue en dessous de l’âge légal du fait des différents dispositifs existants (départs anticipés dans la fonction publique, carrière longue, etc.). L’âge de départ effectif tend néanmoins à augmenter en raison de l’allongement de la durée de cotisation et du passage de l’âge légal à 62 ans. L’âge effectif était de 60 ans et 4 mois en 2010. Une grande majorité des États membres de l’OCDE ont des âges moyens de sortie du marché du travail proches de 65 ans. Il atteint même 70 ans en Corée du Sud et au Mexique. 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

Les français souhaitent un retour à la retraite à 60 ans

Selon une enquête commandée par le Cercle de l’Épargne et Amphitéa, 41 % des Français souhaitaient le retour de la retraite à 60 ans. Seulement 21 % étaient disposés à son report à 65 ans. Ce résultat confirme celui de l’enquête réalisée par la Commission européenne. Parmi les Européens, les Français sont ceux qui désirent prendre le plus tôt leur retraite, 60,8 ans quand les Allemands souhaitent partir à 64,5 ans.

Source EWCS – Union européenne, vague 2015.

Les Français championne de l’espérance de vie à la retraite

La France se classe devant l’Espagne et la Belgique pour l’espérance de vie à la retraite. Celle-ci dépasse 25 ans. Elle est la conséquence d’une espérance de vie à 60 ans figurant parmi les plus élevées de l’OCDE, en particulier pour les femmes, et par une liquidation des droits à pension précoce. Ce sont les pays qui ont des âges de départ effectif les plus élevés qui sont à la traîne dans ce classement, le Japon et les États-Unis. Figure également parmi ces pays la Corée du Sud. 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

La France, en tête pour le niveau de vie des retraités

Selon le sondage du Cercle de l’Épargne/Amphitéa du mois de septembre 2020, 56 % des retraités estiment que leurs pensions sont insuffisantes pour vivre correctement. L’augmentation de la CSG et la non-indexation des pensions ont été durement ressenties. Le pouvoir d’achat des retraités ayant liquidé leur retraite depuis au moins quatre ans est en baisse. Il n’en demeure pas moins que leur niveau de vie relatif est supérieur à la moyenne de la population. Il a même augmenté pour atteindre 110 % en 2020 en raison de l’épidémie qui a pesé sur les revenus d’activité.

Cercle de l’Épargne – données OCDE

La France, championne de l’épargne chez les seniors

La France se caractérise par un fort taux d’épargne. L’effort d’épargne est avant tout réalisé par les plus de 50 ans. Les retraités français épargnent au moins jusqu’à l’âge de 75 ans. Le taux d’épargne médian augmente avec l’âge du fait de la diminution des charges liées aux enfants et à l’acquisition de la résidence principale. Le taux d’épargne médian des plus de 65 ans est, en France, de 30 à 40 % plus élevé par rapport aux taux constatés au sein des différents pays de l’OCDE. 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

Des patrimoines élevés chez les retraités

Le patrimoine net médian des plus de 65 ans dépasse en France 300 000 euros, contre 65 000 euros chez les moins de 35 ans. Le montant médian de patrimoine est le plus élevé en France entre 65 et 74 ans. En Europe, il n’est dépassé que par la Belgique et l’Espagne. 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

Près de trois retraités sur quatre propriétaires de leur résidence principale en France

Plus de 70 % des retraités français sont propriétaires de leur résidence principale, contre 29 % des 16/34 ans. Les Espagnols et les Italiens ont des taux de possession supérieurs en ce qui concerne les plus de 65 ans. Les retraités allemands sont, en revanche, bien moins souvent propriétaires de leur résidence principale (52 %). 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

La France a le plus faible taux de pauvreté pour les retraités

Le taux de pauvreté des retraités français est, avec celui des Néerlandais, le plus faible de l’OCDE (respectivement 3,6 et 3,1 %). Avec la Belgique et les Pays-Bas, la France se caractérise par un taux de pauvreté chez les retraités inférieur à celui de l’ensemble de la population. Le minimum vieillesse et un taux de remplacement élevé expliquent le bon résultat de la France en matière de taux de pauvreté chez les retraités. 

Cercle de l’Épargne – données OCDE

Satisfaction pas garantie

Si la situation financière et patrimoniale des retraités est enviée, elle ne se traduit pas un degré de satisfaction élevé. Selon une enquête réalisée par l’Union européenne en 2016, les retraités français sont avec les Italiens ceux qui sont en dessous de la moyenne de la population en matière de satisfaction dans la vie. 

Niveau de satisfaction dans la vie des personnes de 65 ans et plus relatif à l’ensemble de la population en 2016

Source : Enquête sociale européenne, 2016

La situation actuelle des retraités français apparaît enviable tant en ce qui concerne le niveau de vie que du patrimoine. En revanche, leur appréciation sur leurs conditions de vie est assez négative. La crainte d’une baisse des pensions dans les prochaines années est anticipée, alimentant le climat de défiance. Le refus de la réforme des retraites est intimement lié à la question du report de l’âge de départ à la retraite qui est bien plus conflictuelle en France qu’ailleurs. Une majorité relative de Français serait pour un retour de la retraite à 60 ans et seulement un cinquième juge acceptable de la porter à 65 ans. Plus de trois siècles après la création des premiers régimes de retraite, cette dernière reste un sujet passionnel et source de divisions. 

A lire dans le Mensuel de janvier 2021

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