La France tente de s’engager dans la plus importante réforme de son système de retraite de ses soixante-dix dernières années. L’ambition est de rassembler les 42 régimes de bases et les régimes complémentaires qui y sont associés afin de bâtir un régime universel par points. D’autres pays européens ont entrepris des réformes systémiques de grande ampleur : la Suède, l’Italie et l’Allemagne ont opté avant nous pour des régimes par points.
Jean-Paul Delevoye a ainsi présenté, le 18 juillet dernier, ses préconisations pour la réforme des retraites. Depuis 1993, les gouvernements avaient opté pour des réformes paramétriques modifiant le système sans en changer fondamentalement les règles. Un processus d’alignement avait néanmoins été engagé avec une harmonisation progressive des modalités de liquidation de la pension au sein des différents régimes, fruit de notre histoire sociale.
Le maintien de spécificités était, à tort ou à raison, de plus en plus mal perçu par l’opinion publique au point qu’elle juge le système de retraite français injuste et inéquitable (71 % des Français selon un sondage Cercle de l’Épargne/Amphitéa de 2018).
La promesse du Président de la République, Emmanuel Macron, de créer un régime universel selon le principe « un euro cotisé donne les mêmes droits pour tous », a reçu un accueil très favorable durant la dernière campagne présidentielle même si la crainte d’un report de l’âge de départ à la retraite a, depuis, érodé l’ampleur du soutien à la réforme.
La réforme pourrait s’étaler sur une quinzaine d’années. Elle aurait comme conséquence la suppression des régimes spéciaux et un changement complet du mode de calcul des pensions. Les systèmes de solidarité dont la réversion seraient profondément modifiés.
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