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La nouvelle ruée vers l’or aura-t-elle une fin ? 

Communiqués de presse 2 septembre 2025

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Mardi 2 septembre, l’once d’or a battu un nouveau record en dépassant 3 501 dollars. L’or, valeur refuge traditionnelle, poursuit sa marche en avant. Si, ces derniers mois, les tensions géopolitiques et commerciales expliquaient l’appréciation du métal précieux, en cette rentrée 2025, c’est la possible évolution de la politique monétaire de la banque centrale américaine qui y contribue.

La probable baisse des taux directeurs de la FED au mois de septembre rendra moins attractifs les placements en dollars, ce qui incite les investisseurs à rechercher d’autres actifs jouant le rôle de valeur refuge. Par ailleurs, les pressions exercées par le président américain, Donald Trump, sur la banque centrale inquiètent et conduisent également à des arbitrages en défaveur du dollar. Ce dernier souhaite que la banque centrale adopte une politique monétaire plus accommodante.

Dans ce contexte, le dollar perd une partie de son attrait de valeur refuge au profit de l’or. Notamment parce que la justice américaine n’a pas encore statué sur le sort de la gouverneure de la banque centrale américaine, Lisa Cook, que Donald Trump veut révoquer, menaçant ce faisant l’indépendance de l’institution qu’il entend voir abaisser les taux.

Les sujets d’inquiétude continuent également à jouer en faveur du métal précieux. La poursuite de la guerre en Ukraine et dans la bande de Gaza, tout comme les soubresauts liés aux droits de douane américains, entretiennent un climat anxiogène.

Les banques centrales, en particulier celles des pays émergents et en développement, demeurent présentes sur le marché de l’or avec un double objectif : diversifier leurs actifs de réserve et réduire leur exposition au dollar. Entre 2022 et 2024, elles ont acquis plus de 1 000 tonnes d’or. Sur le premier semestre 2025, le volume des achats a dépassé 400 tonnes. Avant l’épidémie de Covid-19, ces achats se situaient entre 400 et 600 tonnes par an.

Les achats d’or des particuliers sont également en hausse, notamment en Chine. Avec la crise immobilière, les Chinois se sont tournés vers l’or (lingots, pièces et ETF). Ces acquisitions répondent à la fois à une logique de précaution et à une préparation de la retraite.

Depuis le 1er janvier, le cours de l’or a progressé de plus de 30 %. Sur un an, la hausse atteint 40 %. La succession inédite de chocs et de crises, depuis cinq ans, a contredit toutes les prévisions. La probabilité d’une stabilisation, voire d’une baisse, est désormais importante compte tenu du niveau actuel du cours de l’or, qui ne produit ni intérêts ni dividendes. En revanche, le contexte international reste instable et anxiogène, ce qui alimente les achats de métal précieux. Il faut néanmoins rappeler que les périodes de baisse peuvent être longues. En dollars constants, il a fallu attendre les années 2010 pour que l’or retrouve son niveau de 1980.

L’or ne peut être considéré que comme un actif de diversification au sein des patrimoines, compte tenu de sa volatilité potentielle et de l’absence de revenus générés.

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