menu

Accueil > Actualités > Epargne > 2025 > La note de la France dégradée par Ficht

La note de la France dégradée par Ficht

Epargne 13 septembre 2025

La notation réalisée par les agences Fitch, Moody’s et S&P permet de mesurer et de comparer la qualité des dettes souveraines. La France est dans l’angle de tir des agences depuis une quinzaine d’années. Moody’s a placé, en 2011, le pays sous « perspective négative ». Le 13 janvier 2012, Standard & Poor’s abaisse la note de la France de AAA à AA+, en raison de la montée des déficits et de la vulnérabilité de la zone euro. Fitch et Moody’s suivent durant l’année 2012, la France perdant ainsi son AAA auprès de toutes les grandes agences.

Avec la hausse de la dette publique, l’absence de réformes structurelles et la diminution de la croissance, Fitch puis Moody’s placent en 2015 la note française à AA, avec des perspectives stables mais prudentes. Entre 2017 et 2019, un statu quo fragile s’installe, la note restant à AA ou Aa2 selon les agences.

En 2020, avec la pandémie, la dette publique progresse, mais les agences ne sanctionnent pas immédiatement la France, car tous les pays sont touchés et la BCE soutient massivement les dettes souveraines. En avril 2023, Fitch abaisse la note française de AA à AA-. L’agence souligne la dette élevée, les tensions sociales liées à la réforme des retraites et la difficulté à réduire le déficit. En mai 2023, S&P place la note française sous surveillance négative, alimentant la crainte d’une nouvelle dégradation. La France se retrouve alors avec une note autour de AA- ou Aa2, soit deux crans en dessous du triple A.

Le 12 septembre, Fitch a décidé d’abaisser la note de la France de AA- à A+. Cette dégradation est justifiée par la situation des finances publiques de la deuxième économie de la zone euro et par son instabilité politique. Fitch souligne dans son communiqué que « cette instabilité affaiblit la capacité du système politique à mettre en œuvre une consolidation budgétaire d’ampleur ». Elle estime improbable le retour du déficit public sous 3 % du PIB en 2029.

La dette publique de la France atteint 113,9 % du PIB à fin mars (soit 3 345,4 milliards d’euros) et le déficit prévisionnel pour 2025 est estimé à 5,4 % du PIB. Selon Fitch, l’endettement de la France continuerait de progresser jusqu’à 121 % du PIB en 2027, « sans horizon clair de stabilisation ». L’agence fait basculer la dette publique française dans la catégorie inférieure, de qualité « moyenne supérieure », contre « bonne ou haute » jusqu’ici. Cela pourrait conduire certains investisseurs à vendre leurs titres de dette pour se tourner vers des placements moins risqués et entraîner une hausse des taux. L’augmentation des émissions allemandes dans les prochaines semaines pourrait faciliter ces arbitrages, avec pour conséquence un relèvement des taux pour la France. Le poids du service de la dette devrait donc s’alourdir : les intérêts de la dette devraient atteindre environ 55 milliards d’euros en 2025.

Les pays conservant encore leur triple A auprès des trois grandes agences sont l’Allemagne, le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la Suisse, l’Australie, le Canada et Singapour.

Moody’s et Standard & Poor’s présenteront leur notation en octobre et en novembre, respectivement. Les marchés financiers ont déjà anticipé de nouvelles dégradations, les spreads reflétant une notation souveraine abaissée.

Partagez cet article

Suivez le cercle

recevez notre newsletter

le cercle en réseau

contact@cercledelepargne.com