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En 2018, la France a battu un triste record, celui du nombre de décès enregistrés depuis la Seconde Guerre mondiale. En effet, 610 000 personnes sont décédées, soit 3 000 de plus qu’en 2017 et 16 000 de plus qu’en 2016. Cette augmentation est imputable à l’arrivée à des âges de forte mortalité des générations du baby-boom. En 2004, un point bas avait été atteint avec 519 000 décès, après la forte hausse liée à la canicule de 2003. En 2018, L’épidémie de grippe de l’hiver a été, en outre, précoce et très longue : elle a débuté début décembre 2017 et s’est achevée fin mars 2018.
Près de la moitié des décès ont lieu dans le département de naissance du défunt
Parmi les personnes décédées en 2018, 47 % sont mortes dans leur département de naissance. Cette proportion est plus élevée dans les DOM qu’en métropole. 91 % des personnes décédées en Martinique en 2018 y étaient nées. En Guadeloupe et à La Réunion, c’est le cas de 86 % des personnes décédées. En métropole, dans le Pas-de-Calais, le Nord, la Manche et le Finistère, plus de 70 % des personnes décédées y étaient nées. Cette part est également élevée dans les départements ruraux du Massif Central (Cantal, Aveyron, Haute-Loire) et dans la région Grand Est (en particulier dans les Ardennes, les Vosges et la Moselle). Une proportion élevée signifie une plus faible mobilité entrante dans ces départements ou bien un retour des personnes originaires de ces départements dans leur département après avoir passé une partie de leur vie en dehors. Ce sont principalement des départements se situant aux extrémités de la France qui sont concernés. Ainsi, 70 % des décès constatés dans le département du Finistère concernent des personnes qui y sont nées.
À l’opposé, les huit départements d’Île-de-France figurent parmi les dix départements où le nombre de décédés nés en dehors du département est le plus important : c’est le cas de 90 % des décès dans le Val-de-Marne et 76 % à Paris. La région Île-de France est une région d’accueil et de brassage. Les autres départements, où plus de 70 % des décès concernent des personnes nées hors du département, sont situés dans le Sud (Var, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence) et à l’Est (Territoire de Belfort). Les régions du Sud attirent une population plus âgée qui souhaite y vivre ses années de retraite. Le Territoire de Belfort dispose d’un hôpital de taille importante desservant un bassin de population qui s’étend sur les départements limitrophes, ce qui contribue à augmenter la part des décès de personnes nées en dehors de ce département.
Moins du quart des décès ont lieu à domicile
Seuls 24 % des décès ont lieu à domicile. Un peu plus de la moitié des décès (53 %) ont lieu dans un hôpital ou une clinique ; parmi ces décès, 23 % ont lieu dans la commune de résidence du patient décédé. Enfin, 13 % des décès ont lieu dans une maison de retraite et seulement 1 % dans des lieux ou voies publics. Le lieu de décès n’est toutefois pas précisé dans 9 % des bulletins de décès.
Décéder là où l’on habite est le plus fréquent dans les DOM. Plus de deux décès sur trois ont lieu dans la commune de résidence à Mayotte, en Guyane et à La Réunion. En métropole, dans le Sud et dans quelques départements ruraux de l’Ouest, plus de 60 % des décès ont lieu dans la commune de résidence (65 % dans le Tarn et les Alpes-Maritimes ; 63 % en Mayenne ; 62 % dans le Tarn-et-Garonne, la Corse-du-Sud et l’Aude). En Revanche, il est plus rare de décéder dans sa commune de résidence en Île-de-France, dans le Territoire de Belfort et dans le Rhône.
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