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L’ensemble des activités économiques est impacté par la montée en puissance du numérique et de l’intelligence artificielle. Les services publics et privés s’équipent et transforment en profondeur leurs processus, avec pour objectif l’amélioration des prestations. La révolution numérique redéfinit en effet de manière radicale les structures économiques et sociales. Le secteur des retraites ne fait pas exception, d’autant plus qu’il est confronté à un autre défi : le vieillissement démographique, qui l’oblige à repenser son modèle. La transition numérique offre des opportunités inédites pour optimiser la gestion des retraites, améliorer l’expérience des assurés et sécuriser les processus, notamment en renforçant la lutte contre les fraudes.
La digitalisation des services de retraite permet une amélioration significative de l’interaction entre les organismes de retraite et les assurés. Ces derniers ont pris l’habitude de consulter en ligne leur relevé de carrière et d’estimer leurs droits à la retraite via des simulateurs. La liquidation des droits est largement dématérialisée, avec la possibilité d’effectuer des demandes de correction en ligne.
Les caisses de retraite, de base et complémentaire, ont mis en place des espaces personnels sécurisés où les assurés peuvent accéder à leurs informations en temps réel. Elles ont également développé des applications mobiles, multipliant ainsi les canaux de communication avec les assurés. L’utilisation de chatbots basés sur l’IA permet de répondre instantanément aux questions courantes. L’automatisation des tâches intervient au moment où le nombre de dossiers à traiter augmente rapidement en raison de l’arrivée à l’âge de la retraite des baby-boomers.
La digitalisation ne se limite pas à améliorer l’interface avec les assurés, elle optimise également les processus internes des organismes de retraite. L’utilisation de la robotique logicielle a permis l’automatisation des tâches administratives, comme le traitement des demandes ou la gestion des dossiers. La numérisation des documents facilite le stockage, la recherche et le partage d’informations, tout en réduisant le recours aux supports papier. Les plateformes numériques intègrent divers systèmes informatiques, renforçant ainsi la cohérence des données et l’efficacité opérationnelle.
La blockchain est une technologie de registres distribués permettant un stockage sécurisé et transparent des transactions. Elle garantit un suivi des opérations avec un risque de fraude réduit. Dans le domaine des retraites, elle peut être utilisée pour sécuriser les cotisations, les droits acquis et les transactions entre les différentes parties prenantes.
La nature décentralisée et cryptée de la blockchain rend les données pratiquement infalsifiables. Chaque transaction est enregistrée de manière immuable, garantissant une traçabilité complète des cotisations et des droits. La blockchain permet également l’automatisation des processus grâce aux « smart contracts », réduisant ainsi les délais et les coûts administratifs.
La diffusion de la blockchain est freinée par la complexité et les coûts informatiques qu’elle peut générer. L’interopérabilité avec les systèmes existants reste un défi majeur. De plus, les cadres juridiques autour de la blockchain sont encore en cours de développement, ce qui peut soulever des questions de conformité. L’adoption de cette technologie nécessite également des efforts importants de formation pour les organismes concernés. Plusieurs initiatives sont cependant en cours : aux Pays-Bas, plusieurs fonds de pension explorent l’utilisation de la blockchain pour la gestion des données des participants, et au Japon, le système de retraite envisage l’utilisation de la blockchain pour sécuriser les enregistrements des cotisations.
La mise à disposition croissante des données personnelles et financières des assurés permet de proposer des simulations de retraite de plus en plus personnalisées et rapides. Les algorithmes prédictifs permettent de modéliser les droits à la retraite en fonction des trajectoires professionnelles probables. Les utilisateurs peuvent, en temps réel, ajuster des variables telles que l’âge de départ, les niveaux de cotisation ou les changements de carrière pour voir leur impact sur les pensions.
Les outils numériques contribuent à une meilleure compréhension des enjeux de la retraite, incitant les individus à prendre des décisions éclairées. Grâce à l’intelligence artificielle, les simulateurs proposent des conseils personnalisés pour mieux préparer financièrement sa retraite.
Le big data analytics permet d’améliorer la qualité des simulations en analysant de vastes ensembles de données. L’apprentissage automatique améliore continuellement la précision des modèles prédictifs.
Les assurés deviennent plus autonomes, ce qui réduit la charge pesant sur les centres d’appels. Les données fournies permettent également aux organismes de retraite de mieux anticiper les besoins futurs.
Les systèmes prédictifs qui s’autoalimentent permettent de mieux calibrer les besoins financiers dans le temps et de gérer les réserves plus efficacement. Les algorithmes d’apprentissage automatique analysent en temps réel les données de marché pour identifier des opportunités d’investissement. Ils peuvent également évaluer les risques associés à différents actifs et stratégies.
L’usage des outils numériques dans la gestion d’actifs, bien qu’ayant parfois accentué la volatilité des marchés, est aujourd’hui mieux maîtrisé grâce aux progrès technologiques et réglementaires. L’intelligence artificielle (IA), en éliminant les biais psychologiques, ne peut toutefois pas se substituer totalement à l’humain. Elle présente des défis en termes de transparence et de conformité réglementaire. Une trop grande dépendance à la technologie peut aussi créer des vulnérabilités.
L’IA peut contribuer à des rendements plus élevés grâce à une analyse fine des données et une réactivité accrue aux fluctuations du marché. Elle permet également une personnalisation plus poussée des portefeuilles. Par exemple, le fonds de pension ABP aux Pays-Bas utilise l’IA pour optimiser son allocation d’actifs, et BlackRock intègre l’IA dans sa plateforme « Aladdin » pour améliorer la gestion des risques et la performance des portefeuilles.
La digitalisation expose les organismes de retraite à des risques accrus de cyberattaques. La protection des données personnelles est désormais un enjeu majeur. Les établissements financiers doivent se conformer à des réglementations strictes, comme le Règlement général de protection des données (RGPD) en Europe, pour protéger les informations sensibles des assurés et éviter les fraudes.
Le numérique permet de limiter les fraudes, que ce soit au niveau de l’assurance ou des banques. La blockchain améliore la traçabilité des transactions, tandis que le cryptage avancé et l’authentification multi-facteurs renforcent la sécurité des systèmes. L’IA peut également détecter les anomalies et comportements suspects en temps réel.
L’Internet des objets (montre avec des applications santé, détecteurs de chute, etc.) pourrait fournir des données supplémentaires pour personnaliser les services offerts aux retraités, notamment en surveillant leur état de santé.
L’intégration de principes d’économie comportementale dans la gestion des retraites permet de mieux comprendre les comportements des épargnants. Cependant, il existe un risque d’utilisation abusive de ces techniques pour manipuler et porter atteinte au libre arbitre.
Les solutions digitales facilitent les partenariats en réduisant les coûts d’interopérabilité entre différents systèmes et plateformes. L’IA permet de développer des solutions à moindre coût en réunissant des acteurs de divers secteurs.
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La transition numérique transforme en profondeur la gestion des retraites, offrant des opportunités d’amélioration en termes d’efficacité opérationnelle, de sécurité et d’expérience des assurés. Toutefois, ces avancées sont autant de défis. La collaboration entre les acteurs du secteur, les régulateurs et les fournisseurs de technologies sera essentielle pour exploiter pleinement le potentiel de la révolution numérique dans le domaine des retraites.
Nota bene : cette étude a été réalisée en utilisant les données provenant des documents suivants :
contact@cercledelepargne.com