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La Banque de France a publié ses prévisions économiques du mois de décembre; Elle reste sur l’idée d’une reprise modérée dans les prochains mois. Elle souligne que l’investissement des ménages resterait mal orienté quand celui des entreprises devrait s’améliorer.
Selon les projections macroéconomiques pour la France effectuées dans le cadre de l’Eurosystème, après trois années de croissance faible, le PIB progresserait en moyenne annuelle (m.a.) de 1,2 % en 2015. Le PIB croîtrait de 1,4 % en 2016 et de 1,6 % en 2017.
Après avoir crû de 0,6 % en 2014, la consommation des ménages progresserait de 1,6 % en 2015, presque au même rythme que le pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat des ménages ralentirait ainsi en 2016, à 1,2 %, et accélérerait faiblement en 2017, à 1,4 %. La consommation des ménages se maintiendrait à des rythmes proches de celui de 2015, au prix d’une légère baisse du taux d’épargne. Le taux d’épargne se réduirait ainsi de 15,2 % en 2015 à 14,9 % en 2017. L’investissement des ménages resterait durablement faible en raison de facteurs démographiques En 2014, l’investissement des ménages a reculé pour la troisième année consécutive (– 5,3 %, après – 1,5 % en 2013 et – 2,1 % en 2012). Il a continué de décliner au cours des trois premiers trimestres 2015 et il accuserait une baisse de – 3,1% sur l’ensemble de l’année. Du troisième trimestre 2013 au troisième trimestre 2015, l’investissement en construction des ménages et des administrations publiques a pesé en moyenne annuelle pour – 0,4 pp sur le PIB. À court terme, les indicateurs conjoncturels ne laissent pas présager de reprise de l’investissement en construction des ménages. Bien que le nombre de logements autorisés se soit stabilisé depuis quelques mois (0,5 % au troisième trimestre 2015, après – 0,4 % au deuxième trimestre), le ratio des stocks de logements disponibles à la vente (reflétant l’offre des promoteurs) rapportés aux ventes de logements neufs (reflétant la demande des ménages) reste notamment bien supérieur à sa moyenne de long terme. L’investissement des ménages continuerait de décliner en 2016 et se stabiliserait en 2017.
Le taux d’investissement des sociétés non financières (SNF), mesuré par la formation brute de capital fixe (FBCF) rapportée à la valeur ajoutée (VA), reste supérieur à sa moyenne d’avant-crise (23 % en 2014, contre 21 % en moyenne entre 1995 et 2007). Après avoir ralenti en 2015 (1,9 %), l’investissement des entreprises gagnerait en dynamisme d’ici 2017 : il progresserait de 3,4 % en 2016 et 3,3 % en 2017. L’investissement des entreprises serait stimulé par le redressement de l’activité et, ponctuellement, par la mesure dite de « suramortissement » (2,5 milliards d’euros) mise en œuvre en avril 2015 et qui, produirait ses effets fin 2015 et en début d’année 2016. Les entreprises françaises bénéficieraient en outre toujours de conditions de financement favorables, avec des taux réels de financement bancaire et de marché historiquement bas. Enfin, le taux de marge des SNF se redresserait nettement d’ici 2017, pour atteindre 32,3 %.
Les comptes des sociétés non financières se sont fortement dégradés entre 2008 et 2014. Leur taux de marge – mesuré par le ratio de l’excédent brut d’exploitation sur la valeur ajoutée – a ainsi atteint son point bas en 2014 à 29,5 %, perdant près de 4 points de pourcentage depuis 2008 (après s’être maintenu entre 1996 et 2008 dans une fourchette de 32 à 33 %). Mais depuis le troisième trimestre 2014, les marges se redressent sous l’effet des mesures de réduction du coût du travail (CICE et PRS). Ce redressement se poursuivrait d’ici 2017. Le taux de profit avant versement des dividendes se redresserait également, passant de 24,0 % en 2014 (chiffre proche de la moyenne observée sur la période 2000-2014, du fait de l’effet favorable de la baisse des taux d’intérêt sur les profits des entreprises) à 26,8 % en 2017.
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