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Le 28 avril dernier, l’agence Fitch a abaissé la note de la dette publique française de AA à AA-. Les deux autres grandes agences, Moody’s et Standard & Poor’s pourraient également réviser à la baisse leur note concernant la France.
Ces notes reflètent les capacités d’emprunt des États. Les agences pour les fixer prennent en compte la situation économique, financière ainsi que politique des Etats. Ces notes influent dans une certaine mesure sur le niveau des taux d’intérêt proposés par les investisseurs sur le marché obligataire et sur la liquidité de ce marché. Elles concernent directement les emprunts publics mais entraînent également des conséquences sur les emprunts souscrits par les autres acteurs économiques qui sont censés ne pas pouvoir être mieux notés que l’Etat dont ils dépendent. L’effet à court terme sur les taux est faible mais, à moyen terme, cela signifie une hausse pour tous les prêts avec à la clef un écart plus important avec les Etats les mieux notés. Pour les pouvoirs publics, c’est un surcoût pour le service de la dette qui absorbe déjà plus de 50 milliards d’euros par an. Pour les autres emprunteurs, c’est également une augmentation des coûts à prévoir.
La France a perdu son triple A est la meilleure note entre 2012 et 2013. Au 28 avril 2023, elle est AA1 pour Moody’s, AA pour Standard & Poor’s et donc AA- pour Fitch. Sont notés triple A par les trois agences, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, Danemark, l’Australie, la Norvège, la Suède et Singapour.
L’agence Fitch pour justifier la baisse de la note de la France a notamment souligné « l’impasse politique et les mouvements sociaux » limitant les capacités de réforme du gouvernement. L’agence n’imagine pas une réduction rapide du déficit public. Ce dernier s’est élevé à 4,7 % du PIB en 2022, soit plus de deux points au-dessus de la moyenne des pays classés AA (2,3 % du PIB). Cette dégradation était, par ailleurs, assez logique compte tenu du niveau atteint par la dette publique, plus de 111 % du PIB, niveau qui était le plus élevé au sein des Etats classés AA. Fitch ne prévoit pas d’amélioration en la matière. En 2027, l’agence s’attend à une dette publique de 114,3 % du PIB, soit 17 points au-dessus de son niveau prépandémie. Autre point d’inquiétude, Fitch considère que la croissance annuelle moyenne du PIB ne sera que de 1,1 % de 2023 à 2027, quand Bercy parie sur un taux se situant entre 1,7 et 1,8 %. La disparition des gains de productivité et la faible croissance du taux d’emploi font craindre une baisse de la croissance potentielle de la France.
Le prochain rendez-vous pour la notation de la France est le 2 juin prochain avec la décision de S&P (aujourd’hui notée AA avec perspective négative).
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