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En moyenne, en France, l’espérance de vie à la naissance est, selon l’INSEE, de 85,6 ans pour les femmes et 80,0 ans pour les hommes. En un quart de siècle, elle a progressé de respectivement de 3,11 ans pour les premières et de près de 5,5 ans pour les seconds. Dans l’intervalle, c’est principalement au-delà de 65 ans que l’espérance de vie a le plus progressé.
Ainsi, l’espérance de vie des femmes à 65 ans a gagné 2,44 ans, pour atteindre 23,4 ans en 2024 et celle des hommes 3,24 ans pour s’établir à 19,7 ans. Le rallongement de la période de retraite qui en découle constitue un défi pour les régimes de retraite. La France, comme ses partenaires, a engagé ces trente dernières années plusieurs réformes en vue d’assurer la pérennité de son système par répartition dont certaines ont porté sur le report de l’âge de départ à la retraite.
S’il faut se réjouir de la progression de l’espérance de vie, les écarts précités entre hommes et femmes ne sont qu’une facette des disparités d’espérance de vie existantes au sein de la population. La période espérée à la retraite varie ainsi fortement selon son sexe, sa profession, ses revenus ou encore son lieu de résidence. L’espérance de vie « moyenne » masque ainsi des inégalités profondes, susceptibles de soulever des questions sur le plan de la justice sociale.
Ainsi, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) a relevé dans ses travaux qu’un cadre masculin de 35 ans peut espérer vivre 7 ans de plus qu’un ouvrier. De même, les hommes sans diplôme ont une espérance de vie inférieure de 7 ans à ceux titulaires d’un diplôme supérieur. La pénibilité physique et mentale du travail, l’exposition aux risques professionnels, l’accès aux soins et à la prévention ou encore le mode de vie (tabac, alcool, alimentation, activité physique) des assurés sont autant d’actifs susceptibles d’accroître le risque de mortalité précoce, d’autant plus qu’ils peuvent se cumuler.
Ces écarts, au cœur de la discussion de la dernière réforme des retraites, sont-ils suffisamment pris en compte par notre système de retraites ? Comment mieux concilier équité sociale et soutenabilité financière ? Face à ces questions qui alimentent encore le débat public, le COR s’est intéressé aux dispositifs existants en France et ailleurs pour compenser ces différences de situations.
Pour répondre à ces inégalités, différents pays ont introduit des mécanismes d’ajustement. Ces derniers peuvent, selon les cas, prendre la forme d’une adaptation de l’âge de départ en fonction de la durée de cotisation ou selon la profession exercée, ou d’une modulation du montant de la pension. Certains pays comme la Suède, vont encore plus loin, en introduisant une indexation de l’âge de départ à la retraite en fonction des gains d’espérance de vie, assurant ainsi une certaine neutralité actuarielle.
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