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Des indépendants classiques en baisse et toujours plus d’auto-entrepreneurs

Economie 24 janvier 2019

Sans prendre en compte les micro-entrepreneurs, le nombre des indépendants a tendance à diminuer en France. Cette situation s’explique par le vieillissement de la population qui conduit des indépendants à prendre leur retraite, par leur choix d’opérer dans le cadre du salariat au sein de leur entreprise et par le contexte économique peu porteur. Ainsi, le nombre d’indépendants dans le secteur industriel diminue en parallèle avec la désindustrialisation qui s’est accélérée après la crise de 2008. Le nombre de travailleurs non-salariés n’augmentent que par la forte croissance des micro-entrepreneurs (qui ont succédé aux auto-entrepreneurs).

Fin 2016, selon l’INSEE, la France comptait 3,2 millions de personnes exerçant une activité non salariée en tant qu’entrepreneurs individuels ou en tant que gérants majoritaires de société. Environ un non-salarié sur sept exerce une activité agricole.

Parmi les 2,8 millions de non-salariés hors secteur agricole, 31 % sont des micro-entrepreneurs. Ces derniers profitent du développement des activités de service en liaison avec les plateformes digitales (livraisons à domicile, transports, etc.). Hors secteur agricole, la population non salariée croît de nouveau en 2016 : + 0,3 %), après + 0,7 % en 2015 et + 0,2 % en 2014. Ces hausses sont nettement plus modérées que les années précédentes (+ 4,9 % par an en moyenne entre 2010 et 2013).

Poursuite de la baisse des non-salariés classiques

Les non-salariés classiques représentent 1,9 million de personnes fin 2016, dont 57 % sont entrepreneurs individuels et 43 % gérants majoritaires de sociétés. En 2016, le nombre d’entrepreneurs individuels classiques a diminué de 2,7 %. Leur nombre recule depuis 2009 date de l’entrée en vigueur du statut de l’auto-entrepreneur. Les effectifs de gérants de sociétés diminuent également pour la troisième année consécutive (– 2,3 % en 2016), quand il avait  augmenté entre 2009 et 2013 (+ 6,2 % en moyenne chaque année).

Le nombre de non-salariés classiques baisse dans la quasi-totalité des secteurs, et plus particulièrement dans la construction (– 5,5 %), le commerce et l’artisanat commercial (– 4,9 %) et l’hébergement-restauration (– 4,4 %). Il progresse uniquement pour les professions paramédicales, les taxis et voitures de transport avec chauffeur (VTC) et les activités juridiques et comptable.

Plus de 850 000 micron-entrepreneurs actifs

Fin 2016, 856 000 micro-entrepreneurs sont économiquement actifs. Ils  représentent 31 % des non-salariés hors agriculture. En 2016, leur nombre a augmenté de 7,7  % contre +5,9 % en 2016. Ces progressions sont inférieures à celles des années précédentes (+ 8,2 % en 2014, + 15,8 % en 2013). Une rupture est intervenue en 2015 avec le durcissement de la législation concernant les auto-entrepreneurs.

 

Les TNS sont avant tout présents dans les services

Les TNS sont avant tout présents dans le secteur des services qui de toute façon concentre plus de 75 % de la population active. Exigeant de moindres apports en capitaux, il est assez logique que les TNS soient surreprésentés dans les activités tertiaires. Ainsi, toutes catégories confondues, la moitié des non-salariés se concentre dans le commerce et l’artisanat commercial (19 %), la santé (17 %) et la construction (13 %), quand ces secteurs ne rassemblent qu’un tiers des salariés non agricoles du privé. 13 % exercent dans les activités spécialisées scientifiques et techniques (professions juridiques, comptables, conseil de gestion, architecture, ingénierie, publicité, design, etc.) et 21 % dans les services destinés aux particuliers (restauration, hébergement, activités artistiques et récréatives, enseignement, coiffure, etc.). En revanche, moins de 5 % d’entre eux travaillent dans l’industrie (hors artisanat commercial), soit une part trois fois moindre que celle des salariés du privé.

La part de micro-entrepreneurs augmente dans presque tous les secteurs d’activité. Ils représentent plus de 60 % des non-salariés dans le commerce de détail hors magasin, dans certains services personnels (réparation de biens, entretien corporel) et activités spécialisées (design, photographie, traduction), dans les arts et spectacles ou encore dans l’enseignement

Une dispersion importante pour les revenus

Les non-salariés classiques retirent en moyenne 3 440 euros par mois de leur activité : 3 720 euros pour les entrepreneurs individuels et 3 070 euros pour les gérants de sociétés. Leur niveau de vie est supérieur en moyenne à celle des salariés (2250 euros net ou 2900 euros brut).

En moyenne, 9 % des non-salariés classiques déclarent un revenu nul, car ils n’ont pas dégagé de bénéfices ou ne se sont pas versés de rémunération. Cette part varie de moins de 2 % pour les professionnels de santé et les pharmaciens, à plus de 20 % dans les arts et spectacles et les activités immobilières.

Hors revenus nuls, les disparités de revenu d’activité sont plus marquées que pour les salariés du privé. Un non-salarié classique sur dix gagne moins de 500 euros par mois (figure 2) ; ce seuil est 1,7 fois plus élevé pour les salariés du privé. 10 % des TNS perçoivent plus de 8 090 euros par mois. Ce montant est 2,3 fois supérieur au rang équivalent chez les salariés du privé.

Le commerce de détail hors magasin génère les revenus les plus faibles (1 120 euros par mois en moyenne), derrière les taxis et VTC, les services personnels et les activités artistiques et récréatives (de 1 370 à 1 430 euros mensuels). Les médecins et dentistes perçoivent en moyenne les revenus les plus élevés (8 620 euros), devant les juristes et comptables (8 060 euros) et les pharmaciens (6 990 euros).

En 2016, hors secteur agricole, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques progresse de 2,7 % en euros constants, après + 2,5 % en 2015. Il s’accroît de 2,8 % pour les entrepreneurs individuels (après + 3,0 % en 2015) et de 2,6 % pour les gérants de sociétés (après + 1,6 %). Le revenu des micro-entrepreneurs augmente de nouveau en 2016 (+ 3,4 %, après + 6,1 %) alors qu’il avait baissé régulièrement entre 2009 et 2014 (– 1,9 % en moyenne par an). Ces hausses s’inscrivent dans un contexte de reprise économique.

La progression des revenus est liée en partie à un effet de structure. En effet, le nombre de TNS diminue dans les secteurs à faibles revenus, dans le commerce ou la restauration par exemple, et augmente dans les secteurs plus rémunérateurs comme la santé. A structure constante, la hausse du revenu moyen des non-salariés classiques serait moindre : + 1,7 % en 2016 sur l’ensemble des secteurs non agricoles, au lieu de + 2,7 %.

En 2016, les micro-entrepreneurs économiquement actifs retirent en moyenne 450 euros par mois de leur activité non salariée, soit près de huit fois moins que les non-salariés classiques. Un sur quatre gagne moins de 80 euros, la moitié moins de 260 euros et un sur dix plus de 1 190 euros. Leur faible revenu est lié à la nature du régime qui impose des plafonds sur le chiffre d’affaires. Il s’agit éventuellement d’une activité d’appoint, trois micro-entrepreneurs sur dix occupant également un emploi salarié.

Le monde des TNS se féminisent

En 2016, les femmes représentent 37 % des non-salariés, contre 42 % des salariés du privé. Leur nombre s’accroît (+ 3 points en cinq ans). Elles sont de plus en plus nombreuses dans les métiers les plus qualifiés tels que médecins, professions du droit, architectes, mais aussi dans des secteurs où elles ont profité du statut de micro-entrepreneur pour lancer leur activité.

En 2016, les femmes non salariées classiques gagnent en moyenne 22 % de moins que leurs confrères : 2 900 euros par mois contre 3 730 euros. Cette différence n’est pas liée à leur secteur d’activité. En effet, elles ont tendance à exercer dans des secteurs souvent plus rémunérateurs que les hommes (santé, droit).  Une partie de l’écart s’expliquerait par un volume de travail moins important. Elles sont aussi plus jeunes et dirigent en moyenne des entreprises plus petites.

Fin 2016, en France, 448 000 personnes exercent une activité non salariée dans l’agriculture, la sylviculture ou les services d’aménagement paysager. Près de 17 % d’entre elles bénéficient du régime du micro-bénéfice agricole, leur revenu moyen en 2016 est de 450 euros par mois. Les autres sont imposées au régime réel et se concentrent majoritairement dans la production de bovins (28 %), la production de céréales et grandes cultures (21 %) et la culture et l’élevage combinés (13 %).

Les non-salariés agricoles, des revenus faibles et fluctuants

Les non-salariés imposés au régime réel des secteurs de la production agricole retirent 1 370 euros en moyenne par mois de leur activité. Ces revenus varient fortement d’une année sur l’autre, en raison des fluctuations des prix et des aléas climatiques qui pèsent sur les récoltes. En 2016, les non-salariés exerçant dans la culture de vignes (2 650 euros par mois en 2016) et la culture de légumes, fleurs ou plantes (2 100 euros) perçoivent les revenus moyens les plus élevés. À l’inverse, l’élevage (hors granivores) génère les revenus les plus faibles : 1 060 euros par mois en moyenne pour la production de bovins, marquée en 2016 par une baisse de la collecte laitière et l’effondrement du prix du lait, 1  010 euros pour la production d’ovins, caprins, équidés et autres animaux et 1 120 euros pour la culture et l’élevage combinés. 28 % des non-salariés des secteurs de la production agricole déclarent un revenu nul ou déficitaire. Cette part est particulièrement élevée dans la production d’ovins, caprins, équidés et autres animaux (39 %), et la production de céréales et grandes cultures (37 %), marquée en 2016 par des accidents climatiques. En intégrant les revenus négatifs, les non-salariés imposés au régime réel des secteurs de la production agricole ne perçoivent en moyenne que 1 110 euros par mois en 2016. Fin 2016, 13 % des non-salariés agricoles cumulent leur activité non salariée avec une activité salariée : 12 % de ceux imposés au régime réel et 20 % de ceux bénéficiant du régime du micro-bénéfice agricole.

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