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Les Français sont des épargnants dans l’âme. Ce n’est pas nouveau ! La rente est une tradition française qui résiste plus au moins bien aux soubresauts de l’histoire.
François Caron, dans son ouvrage Histoire économique de la France, souligne que le taux d’épargne moyen des Français était de 4,5 % entre 1873 et 1876. Il a constamment progressé jusqu’en 1975 pour atteindre alors 22 % du revenu disponible. Il a ensuite connu une légère décrue avec un point bas en 1987 (11,1 %). Depuis, il s’est stabilisé entre 14 et 15 %. Au XIXe siècle, l’épargne française est placée à 50 % en dehors des frontières (selon Fernand Braudel).
À l’époque, la part de l’épargne du Royaume-Uni, placée à l’étranger, n’est que de 25 % et de 10 % en Allemagne. La France assure, en 1860, un tiers des flux d’investissements à l’étranger. En 1900, ce taux est encore de 20 %. Les exportations de capitaux passent de 7,5 % à 21 % du PIB de 1850 à 1914. Entre 1880 et 1914, le poids des créances à l’étranger passe de 15 à 42 milliards de francs-or. Les Français privilégient le grand large à l’industrie qui ne reçoit alors que 25 milliards de francs-or.
Les Français ont été amenés à financer le Canal de Suez et celui de Panama avec à la clef un retentissant scandale financier. Ils ont été appelés à participer à l’effort d’investissement dans les colonies. Protectionnistes dans l’âme, réticents au développement des grandes entreprises sur le territoire national, par chauvinisme et/ou par appât du gain, les Français ont été des épargnants hauturiers. La création de grands établissements financiers évoluant dans le giron de l’État a contribué à cette exportation du capital. Ce choix de l’international a certainement freiné le développement d’un tissu industriel dans notre pays.
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