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Édito février de Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne « La faible rémunération de l’épargne n’est pas une fatalité ! »

Les éditos du Président 9 février 2022

Le taux du Livret A est passé de 0,5 à 1 % à compter du 1er février. Un rendement de 1 % quand l’inflation dépasse 2 % peut apparaître comme ridicule. Même s’il est absurde de comparer la rentabilité d’un placement à l’évolution des prix du panier de consommation des ménages, l’épargnant, avec le Livret A, voit son capital s’éroder mois après mois. Pour autant, ce taux de 1 % est une anomalie compte tenu du niveau des taux d’intérêt à court terme. En raison de la politique monétaire des banques centrales, ces derniers sont toujours en territoire négatif. En Allemagne, les épargnants pour profiter de produits offrant la garantie du capital peuvent supporter des taux négatifs. En France, le taux moyen des livrets bancaires non réglementés est proche de zéro.

Pour obtenir du rendement, les épargnants sont appelés à opter pour des placements dits à risque, les actions, les unités de compte de l’assurance vie ou du Plan d’Épargne Retraite. Ils sont de plus en plus nombreux à franchir le gué. Il n’en demeure pas moins que les épargnants de la zone euro se voient, en moyenne, offrir des rendements inférieurs à ceux du Royaume-Uni ou des États-Unis. Si les faibles taux directeurs de la BCE expliquent en partie cette situation, d’autres facteurs interviennent. La réglementation européenne, l’inexistence d’un grand marché unifié européen des capitaux et la faiblesse du capital risque contribuent à cette moindre rémunération des épargnants du Vieux Continent. Ces derniers acceptent de financer, « à l’insu de leur plein gré », leurs États impécunieux faute d’avoir accès à des produits plus intéressants. Les pays de la zone euro, pour rattraper leur retard dans l’industrie ainsi que dans les technologies de l’information et de la communication, auraient tout avantage à développer des fonds de pension et des fonds de capital risque ayant un champ d’action non pas local mais européen. Les licornes d’Italie, d’Espagne, du Portugal, des Pays-Bas, de Belgique, de France, d’Allemagne et des autres États membres auraient tout à gagner de pouvoir compter sur des fonds ayant accès à un large marché de capitaux. Les épargnants seraient gagnants car en matière de capital risque l’important est de mutualiser l’aléa. De larges fonds sont mieux couverts que des petits fonds franco-français. La diversification est une loi de survie que les SCPI appliquent à merveille pour éviter d’être dépendantes d’un pays, d’une région ou d’une catégorie d’actifs immobiliers. Pour les actions, en particulier les non cotées qui offrent potentiellement les meilleurs rendements, cette devise est de mise. Les Européens devraient en tirer les conclusions et mettre sur pied de véritables fonds couvrant tous les États de la zone euro.

Jean-Pierre Thomas

A lire dans le Mensuel de février du Cercle de l’Épargne

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