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Les Français épargnent près d’un cinquième de leurs revenus en une année. Cela les place dans le peloton de tête au sein de l’Union européenne, juste derrière les Allemands. Mais pourquoi le font-ils ? Par habitude, par peur de l’avenir, pour préparer leur retraite ou pour leurs enfants ou petits-enfants ? Quand la question leur est posée, ils répondent qu’ils le font pour toutes ces raisons. En regardant leurs comportements, force est de constater que l’habitude et la transmission aux futures générations prédominent. Les Français n’aiment pas puiser dans leur bas de laine. Ainsi, malgré la résurgence de l’inflation, ils n’ont pas touché à leur cagnotte covid, à la différence des Américains. Après avoir liquidé leurs droits à pension, les retraités français ne touchent pas à leur assurance vie. Ils continuent même à épargner au-delà de 70 ans. Ils préfèrent se priver que de toucher à leurs placements. Ils obéissent à une logique patrimoniale. Aux États-Unis, les épargnants sont avant tout des consommateurs. Régulièrement, ils purgent leurs plus-values pour pouvoir acheter une voiture, s’offrir un voyage ou le dernier téléphone à la mode. Les Américains qui ont investi sur les cryptoactifs se caractérisent ainsi par leur appétence à la consommation. En Europe, les revenus des ménages sont décorrélés des marchés financiers. Cette sagesse n’en est pas totalement une. Les ménages européens privilégient la sécurité au détriment du rendement. Ils sont encouragés dans ce sens par les pouvoirs publics. En France, ils ont accès à une kyrielle de produits réglementés comme le Livret A, le LDDS ou le LEP. Les rendements des placements proposés sur le vieux continent sont, en moyenne, bien plus faibles qu’aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Peu d’études comparent selon les pays la profitabilité des placements. Dernièrement Applebank et Revolut ont communiqué des taux d’intérêt élevés pour leurs produits de taux.
Au sein de l’Union européenne, la libre circulation des capitaux, un des piliers du Marché unique, ne concerne guère l’épargnant particulier. À l’exception des contrats d’assurance vie luxembourgeois, réservés aux ménages les plus aisés, les possibilités de placer son argent en dehors des frontières de son pays restent assez virtuelles. Même si l’Autorité des marchés financiers a demandé leur démocratisation, le non-coté, qui offre de bonnes rémunérations, reste l’apanage des épargnants les plus fortunés. Avec l’augmentation des taux, s’ouvre une nouvelle période qui devrait être bénéfique aux épargnants qui ont subi de 2015 à 2022 une véritable répression financière. L’amélioration du pouvoir d’achat de l’épargnant suppose néanmoins qu’il puisse avoir accès à des produits innovants et rémunérateurs et qu’il se départe de sa vision purement accumulative.
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