Le système de santé est sous tension depuis une vingtaine d’années : urgences saturées, déserts médicaux, pénuries de médicaments, dérive des comptes, etc. L’Assurance maladie devrait continuer d’afficher des niveaux records de déficits, hors période de crise, avec plus de 16 milliards d’euros prévus chaque année au cours des trois prochaines années. La croissance des dépenses de santé – hors dépenses liées à la crise sanitaire – s’est accélérée ces dernières années, l’Objectif national de dépenses d’Assurance maladie (Ondam) ayant progressé de 4,8 % en moyenne annuelle de 2019 à 2025, contre seulement 2,4 % entre 2015 et 2019. La part des dépenses d’Assurance maladie dans le PIB s’est accrue, atteignant 8,9 % en 2025, soit 0,7 point de plus qu’à la veille de la crise sanitaire en 2019. La Cour des comptes a présenté, le 14 avril dernier, une série de recommandations pour maîtriser la progression des dépenses d’Assurance maladie dans les prochaines années. Elle estime qu’il est possible de dégager 20 milliards d’euros d’économies par des mesures d’efficience, « sans revenir sur les grands principes » de la Sécurité sociale.
La France demeure l’un des pays de l’OCDE consacrant la plus grande part de son PIB à la santé : 11,8 % en 2023, contre 10,4 % dans l’Union européenne (UE), avec un reste à charge parmi les plus faibles (9,2 % contre 14,2 % en moyenne européenne). En 2022, le reste à charge, corrigé des écarts de prix, s’élevait à 426 € par habitant, contre 516 € dans l’UE. Ce modèle solidaire, très protecteur pour les patients, est financé à 78,4 % par l’Assurance maladie obligatoire, à 12,4 % par les complémentaires santé, et à 9,2 % par les ménages eux-mêmes. Le reste à charge tend à diminuer sur le long terme.
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