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L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est une prestation sociale clef pour les personnes âgées en perte d’autonomie en France. Elle est essentiellement perçue en fin de vie. En moyenne, un retraité en France perçoit une pension durant 25,1 ans, mais ne bénéficie de l’APA que sur une période de 2,4 ans, soit environ 10 % de la durée totale de retraite.
L’accès à l’APA varie selon les niveaux de pension et les catégories socioprofessionnelles. Les retraités à plus faible pension commencent à percevoir l’APA, en moyenne, cinq ans plus tôt que les plus aisés. Parmi les 20 % de retraités aux pensions les plus faibles, 14 % de leur durée totale de retraite est passée avec l’APA, contre seulement 6 % pour les 20 % les plus aisés.
L’âge moyen d’accès à l’APA à domicile est de 85,2 ans pour les hommes aisés contre 77,7 ans pour ceux aux pensions les plus faibles. Les femmes aisées entrent tardivement dans le dispositif de l’APA (87,5 ans) que pour celles plus modestes (84 ans). La proportion de femmes bénéficiaires de l’APA est plus importante que les hommes, 69 % des femmes contre 44 % des hommes perçoivent durant leur retraite l’APA. La longévité plus importante des femmes explique leur surreprésentation dans l’accès à l’APA. Dans ce contexte, la durée moyenne de perception de l’APA est plus longue pour les femmes 3,3 ans soit 12 % de leur retraite contre respectivement 1,4 an et 6 % pour les hommes.
Les bénéficiaires d’une retraite pour inaptitude accèdent à l’APA cinq ans plus tôt que les autres retraités. Les cadres et professions libérales passent en moyenne moins de temps dans l’APA que les ouvriers et employés non qualifiés. Les anciens agriculteurs ont une durée moyenne de perception plus longue (3,9 ans pour les femmes, 1,8 an pour les hommes).
L’âge moyen d’entrée dans le dispositif APA en établissement est plus tardif pour les femmes que pour les hommes respectivement, 88,3 ans et 86,1 ans. Les retraités aisés passent moins de temps dans l’APA à domicile mais plus en APA établissement. Disposant de moyens supérieurs, ils optent pour un établissement spécialisé plus rapidement que les personnes modestes. Les plus aisés passent davantage de temps en GIR 1 et 2, reflétant une dépendance plus sévère en fin de vie. Cette situation s’explique par leur espérance de vie plus élevée.
Des inégalités liées au niveau de pension, au genre et à la carrière sont constatées au niveau de l’APA. Alors que les plus aisés entrent plus tardivement dans l’APA et y passent moins de temps, les plus modestes y recourent plus précocement. Ces inégalités posent la question de l’accessibilité de l’APA et des aides sociales en général, notamment pour les personnes en perte d’autonomie vivant à domicile. Un suivi des tendances dans les années à venir sera essentiel pour ajuster les politiques publiques en matière de dépendance et de retraite.
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