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Démographie, la France toujours en pointe pour l’espérance de vie

Prévoyance 9 décembre 2022

Aux États-Unis, depuis une dizaine d’années, l’espérance de vie stagne voire diminue. Avec le covid, elle s’est contractée de 2,7 ans. À la différence des pays européens, les États-Unis n’ont pas rattrapé cette chute en 2021. Le recul américain provoqué par le covid est bien plus important que celui par exemple constaté en France (0,5 an). Il soulève de nombreuses interrogations au niveau de l’évolution de l’espérance de vie. Sa baisse outre-Atlantique est attribuée à la mauvaise alimentation d’une partie de la population (surpoids) et au recours important aux drogues. Par ailleurs, un nombre croissant de jeunes seraient victimes de morts violentes en lien avec certaines de leurs addictions ou de l’utilisation d’armes qui sont, dans certains États, en vente libre. En France, les résultats publiés par l’INSEE demeurent globalement positifs en matière d’espérance de vie même si un tassement des gains est constaté.

La barre des 90 ans d’espérance de vie, franchissable en France

Selon le scénario central des projections de population de l’INSEE, les filles nées en 2022 vivraient en moyenne 93 ans et les garçons 90 ans. Les femmes et les hommes âgés de 20 ans en 2022 vivraient en moyenne un peu moins longtemps (respectivement jusqu’à 91 ans et 88 ans) car leurs risques de décès par âge sont supérieurs à ceux des générations plus jeunes. Ces projections intègrent le principe d’une augmentation ralentie mais réelle de l’espérance de vie.

Un gain de 40 ans en un peu plus d’un siècle pour l’espérance de vie à la naissance

Toujours selon les projections de l’INSEE (scénario central) l’espérance de vie à la naissance progresserait de 37 ans pour les femmes et de 42 ans pour les hommes entre la génération née en 1900 et celle née en 2022. Les filles nées en 1900 ont vécu en moyenne 56 ans, quand celles nées en 2022 devraient vivre 93 ans. Les garçons nés en 1900 ont vécu en moyenne 48 ans, ceux nés en 2022 vivraient 90 ans.

Le rythme de progression de l’espérance de vie a été particulièrement rapide pour les générations nées de 1900 à 1937 : +5,7 ans toutes les dix années de naissance pour les femmes et +5,4 ans pour les hommes. Les générations nées de 1910 à 1919 font toutefois exception en raison des deux guerres mondiales, de la canicule de 1911 et de la grippe espagnole de 1918‑1919.

L’espérance de vie par génération a stagné pour celles nées de 1937 à 1945 en raison notamment de la Seconde Guerre mondiale et d’hivers particulièrement froids. L’espérance de vie a augmenté pour les personnes nées en 1946 grâce à la fin de la guerre et à l’arrivée des antibiotiques (+3 ans par rapport aux personnes nées un an plus tôt). L’espérance de vie des générations suivantes a progressé mais à un rythme moins rapide. Les femmes nées de 1950 à 1990 pourraient gagner 2,1 ans toutes les dix années de naissance, puis 1,0 an pour celles nées de 1990 à 2022. Pour les hommes, la progression serait plus rapide, +3,1 ans toutes les dix années de naissance, puis +1,6 an. Les hommes ont des gains plus importants en fin de période et réduisent ainsi l’écart d’espérance de vie avec les femmes. La réduction de la tabagie et de l’alcoolisme chez ces derniers explique cette évolution.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Des écarts non négligeables selon les scénarios

Selon les scénarios bas et haut d’espérance de vie retenus par l’INSEE, les femmes nées en 1950 vivraient en moyenne entre 80 et 82 ans et les hommes entre 72 et 73 ans. Les femmes nées en 1970 vivraient en moyenne de 84 à 88 ans selon les hypothèses, et les hommes de 78 à 82 ans. Pour les enfants nés en 2022, selon les hypothèses, les filles vivraient en moyenne de 88 à 99 ans et les garçons de 86 à 96 ans.

Stagnation de l’espérance de vie à 65 ans pour les générations nées de 1941 à 1955

L’espérance de vie à 65 ans a augmenté pour les générations nées de 1900 à 1941, au rythme de 1,5 an toutes les dix années de naissance pour les femmes et 1,6 an pour les hommes. Il restait en moyenne 18 années à vivre pour les femmes de la génération 1900 ayant atteint 65 ans en 1965, et 13 ans pour les hommes. Cette durée a atteint 24 ans pour les femmes nées en 1941 ayant atteint 65 ans en 2006 et 20 ans pour les hommes. En revanche, la durée restant à vivre en moyenne à 65 ans devrait stagner pour les générations nées de 1941 à 1955, appelées dans les travaux de l’INSEE générations « palier ». Cette stabilisation de l’espérance de vie est imputée au maintien d’une consommation d’alcool et de tabac ainsi à un risque de suicide plus important que celui des autres générations. Pour les générations postérieures à 1955, l’espérance de vie à 65 ans reprendrait sa progression, à un rythme un peu moins rapide pour les femmes (0,8 an toutes les dix années de naissance) que pour les hommes (1,1 an). Selon le scénario central, il resterait en moyenne 29 ans à vivre aux femmes de la génération 2022 qui atteindront 65 ans en 2087 et 28 ans pour les hommes.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Réduction de l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes

L’écart d’espérance de vie à la naissance entre les femmes et les hommes a augmenté de la génération née en 1900 à celle née en 1919, où il a atteint son plus haut niveau (11 ans). La Seconde Guerre mondiale a accentué l’écart traditionnel d’espérance de vie entre les hommes et les femmes. Il a, depuis, tendance à se réduire lentement. Ainsi, il était de 8 ans pour la génération née en 1950, de 6 ans pour celle née en 1970 et de 4 ans pour celle née en 1990.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Pour l’espérance de vie à 65 ans, l’écart entre les femmes et les hommes est à son maximum (5 ans) pour les générations nées de 1907 à 1930. Puis, l’écart se réduit selon le scénario central, 4 ans pour la génération née en 1950, 3 ans pour celle née en 1970 et 2 ans pour celle née en 1990.

Plus de quatre Français sur cinq nés en 1970 atteindraient l’âge de 65 ans

Pour la génération 1900, la probabilité d’atteindre l’âge d’un an n’était que de 86 % pour les filles et 83 % pour les garçons. Ce taux était de 98 % pour les filles et les garçons nés en 1970, puis la quasi-totalité pour celles et ceux nés en 2022 (99,7 % et 99,6 %). La mortalité infantile est en France tombée à un point bas autour de 3,6 pour mille.

La probabilité d’atteindre un âge donné augmente de génération en génération. Ainsi, 87 % des femmes nées en 1940 ont atteint l’âge de 45 ans, 96 % de celles nées en 1970 et, selon les scénarios, entre 98 % et 99 % des filles nées en 2022 l’atteindraient. Quant aux hommes, 82 % de ceux nés en 1940 ont atteint cet âge, contre 93 % de ceux nés en 1970 et 98 % de ceux nés en 2022 quel que soit le scénario retenu.

Si seulement 81 % des femmes et 69 % des hommes nés en 1940 ont atteint l’âge de 65 ans, 91 % des femmes et 84 % des hommes nés en 1970 et respectivement 96 % et 95 % de ceux nés en 2022 (avec une variation de plus ou moins deux points selon le scénario) devraient l’atteindre. Environ 57 % des femmes nées en 1940 seraient en vie à 85 ans, en 2025. Selon les scénarios, cela devrait être le cas de 64 % à 74 % des femmes nées en 1970 et de 71 % à 91 % des femmes nées en 2022. Pour les hommes, seuls 36 % de ceux nés en 1940 atteindraient l’âge de 85 ans, mais ce serait le cas de 49 % à 61 % de ceux nés en 1970, et de 68 % à 89 % de ceux nés en 2022. Selon le scénario central, 6 % des femmes et 2 % des hommes nés en 1940 pourraient devenir centenaires. Pour les générations ultérieures, l’INSEE se refuse de réaliser des projections.

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