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Démographie, de quoi sera fait demain ?

Retraite 10 décembre 2021

Selon les dernières prévisions de l’INSEE, au 1er janvier 2070, si les tendances démographiques récentes se prolongeaient, la France compterait 68,1 millions d’habitants, soit 700 000 de plus qu’en 2021. Dans ce scénario dit « central », le taux de mortalité par sexe et âge diminuerait au même rythme que sur la décennie 2010, la fécondité se stabiliserait à 1,8 enfant par femme et le solde migratoire serait de 70 000 habitants en plus par an. Jusqu’en 2035, la population continuerait d’augmenter de 116 000 personnes en moyenne par an, pour atteindre 69,0 millions d’habitants, du fait d’un solde naturel positif qui s’ajouterait à l’excédent migratoire.

Un solde naturel négatif à compter de 2044

Cette croissance correspondrait à un rythme de +0,2 % par an, nettement inférieur à celui connu depuis 50 ans (+0,5 % en moyenne depuis 1970). En 2035, le solde naturel de la France deviendrait négatif, les décès devenant plus nombreux que les naissances.

Cercle de l’Épargne – données INSEE – Prévisions scénario central

Jusqu’en 2044, le solde migratoire compenserait ce déficit naturel permettant la poursuite de l’augmentation de la population qui atteindrait 69,3 millions d’habitants. À partir de 2044, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la population française diminuerait à un rythme moyen de 45 000 personnes par an, soit -0,1 % par an, pour atteindre 68,1 millions d’habitants en 2070.

Cercle de l’Épargne – données INSEE – Prévisions scénario central

De 58 à 79 millions d’habitants en fonction des scénarii

L’évolution du nombre d’habitants en France d’ici 2070 dépend surtout des hypothèses sur la fécondité et le solde migratoire. Si l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) augmentait à 2,00 enfants par femme, le solde naturel resterait positif jusqu’en 2046 et en 2070 la France compterait 4,1 millions d’habitants de plus que dans le scénario central bâti à partir d’un ICF stabilisé à 1,80 enfant par femme. Si l’ICF baissait à 1,60 enfant par femme, le solde naturel deviendrait négatif dès 2027 et il y aurait 4,0 millions d’habitants de moins en 2070. Les hypothèses migratoires induisent une aussi forte variation du nombre d’habitants d’ici 2070 si le solde migratoire en France était supérieur de 50 000 à celui du scénario central. Ainsi, dans le cas d’un excédent migratoire de 120 000 personnes par an, il y aurait 4,1 millions d’habitants de plus en 2070 et s’il était inférieur de 50 000 (le solde migratoire passant alors à +20 000 personnes par an), il y en aurait 4,0 millions de moins. Si en 2070, l’espérance de vie à la naissance était supérieure de trois ans et demi à celle du scénario central, ou de trois ans et demi inférieure, il y aurait respectivement 2,4 millions d’habitants en plus ou en moins en 2070. Si toutes les évolutions défavorables à la croissance de la population (fécondité, espérance de vie et solde migratoire plus faibles) se conjuguaient (scénario de « population basse »), la population diminuerait dès 2027 et serait de 58,0 millions d’habitants en 2070, soit son niveau de 1990. Au contraire, si toutes les évolutions favorables se combinaient (scénario de « population haute »), la population augmenterait à un rythme soutenu sur toute la période et atteindrait 79,1 millions en 2070.

Cercle de l’Épargne – données INSEE – Prévisions : scénario central

Un vieillissement rapide de la population

D’ici 2070, le nombre d’habitants de 75 ans ou plus devrait croître de 5,7 millions sur cette période, tandis que celui des moins de 60 ans diminuerait de presque autant (-5,0 millions). Quant au nombre de personnes de 60 à 74 ans, il resterait stable.

La France vieillira, ces prochaines années, non seulement en raison de l’augmentation du nombre de personnes âgées, mais aussi parce que le nombre d’enfants et d’adultes de moins de 60 ans diminuera. La population française comptera plus de personnes âgées de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 20 ans d’ici quelques années.

Cercle de l’Épargne – données INSEE – Prévisions : scénario central

Même si l’espérance de vie tend à se stabiliser, les gains passés auront un effet sur le vieillissement de la population dans les prochaines décennies. Les personnes de 75 ans ou plus en 2070, nées en 1995 ou avant, font presque toutes partie de générations plus nombreuses que celles de ces mêmes âges en 2021 (nées avant 1946 et donc avant le baby-boom). Le nombre de personnes de 60 à 74 ans serait quant à lui similaire en 2021 et en 2070, car la hausse de l’espérance de vie compenserait la moindre taille de ces générations. Les personnes d’âge actif seront moindres dans les prochaines décennies car elles sont nées dans les années 2010 marquées par une baisse de la natalité. La pyramide des âges de 2070 devrait par ailleurs être plus équilibrée entre hommes et femmes : 50,8 % de femmes, contre 51,7 % en 2021. Ce rééquilibrage s’effectuerait surtout aux âges de forte mortalité. La part des femmes parmi les 85 ans ou plus passerait de 68 % à 59 %. De même, la part de femmes parmi les centenaires diminuerait de 84 % à 71 %. En effet, dans les hypothèses retenues, les écarts d’espérance de vie entre femmes et hommes continueraient de se réduire comme ils l’ont fait entre 2010 et 2019, puisque les femmes ont gagné 0,9 an d’espérance de vie et les hommes 1,7 an.

Cercle de l’Épargne – données INSEE – Prévisions : scénario central

D’ici 2040, la part des 65 ans ou plus devrait augmenter au même rythme que précédemment. La hausse serait portée par les seniors de plus de 75 ans. La progression des 65 ans ou plus ralentirait à partir de 2040, la dernière génération du baby-boom, née en 1974, entrant alors dans cette classe d’âge. En 2070, la part des 65 ans ou plus serait de 29 %, soit une hausse de 8 points par rapport à 2021. Cette hausse serait identique à celle observée entre 1972 et 2021, période de même durée.

Cercle de l’Épargne – données INSEE – Prévisions : scénario central

Une dégradation du rapport de dépendance

Selon le scénario central, le rapport de dépendance démographique (nombre de personnes de plus de 65 ans par rapport à celles âgées de 20 à 64 ans) passerait de 37 en 2021 à 51 en 2040. Même dans les scénarios de moindre vieillissement, il augmenterait dans des proportions quasi similaires d’ici 2040. Il atteindrait 49 dans le scénario où l’espérance de vie est gelée à son niveau de 2019, ou encore 48 dans le scénario de « population jeune », qui combine de faibles progrès d’espérance de vie avec un apport migratoire plus élevé de personnes de 20 à 64 ans. Dans le scénario de « population âgée », le vieillissement de la population serait également proche de celui du scénario central en 2040, avec un rapport de 53. Entre 2040 et 2070, l’évolution du rapport de dépendance démographique est beaucoup plus incertaine. Il pourrait croître un peu selon le scénario central (rapport de 57 en 2070), de manière plus soutenue selon le scénario de « population âgée » (70) ou diminuer légèrement selon le scénario de « population jeune ».

Lecture : au 1er janvier 2070 en France, selon le scénario central il y aurait 57 personnes de 65 ans ou plus pour 100 personnes de 20 à 64 ans.
Cercle de l’Epargne – données INSEE

Conséquences pour le financement des retraites

En raison d’une baisse de la natalité, constatée depuis une dizaine d’années, d’un solde migratoire réduit, le vieillissement de la France s’accélère. Le nombre d’actifs en valeur relative a commencé à diminuer. En valeur absolue, ce déclin devrait intervenir d’ici 2035. Moins d’actifs et plus de retraités qui vivent plus longtemps, engendrent, toutes choses étant égales par ailleurs, une charge plus importante sur les premiers. La nécessité d’améliorer le taux d’emploi et d’obtenir des gains de productivité constitue les deux moyens les plus efficients à défaut de jouer sur le volant migratoire. L’autre voie est la diminution des pensions ou l’augmentation des cotisations au risque de baisser le niveau de vie des retraités ou de peser sur la compétitivité de l’économie française. L’amélioration du taux d’emploi peut passer par une réduction du sous-emploi qui est élevé en France, à tous les âges, par une participation plus forte des femmes au marché du travail et par un maintien en emploi des seniors.

A lire dans le Mensuel N°92 de décembre 2021

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