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Le Chili et ses fonds de pensions

Retraite 7 septembre 2016

Sous la présidence d’Augusto Pinochet, le Chili, il y a 35 ans, a opté pour un régime de retraite reposant uniquement sur la capitalisation. Ce modèle, très libéral, a été souvent montré en exemple et a été copié par plusieurs autres pays émergents. Néanmoins, ce régime privé de retraite fait l’objet, depuis de nombreux mois, d’une vive contestation. Ainsi, le 21 août dernier, des dizaines de milliers de Chiliens ont manifesté dans les rues de Santiago du Chili en répétant « No Mas AFP » du nom du régime de retraite. Les manifestations sont organisées par plusieurs syndicats, des associations de consommateurs et de défense des droits des retraités.

Récusant le principe de la répartition, jugée coûteuse et inefficace, l’équipe de Pinochet avait décidé de mettre en place un système de retraite par capitalisation avec une cotisation de 10 % sur les gains individuels. Les comptes retraites étaient confiés à des institutions privées dénommées « AFP ». Ce système a été assez efficace des années quatre-vingt aux années 2000 permettant une alimentation en capitaux de l’économie chilienne. Le gain de croissance a été évalué à 0,5 % par an sur la période 1981 / 2001.

Les institutions de retraite avaient comme objectif de verser une pension représentant 70 % du dernier salaire. Dans les faits, le taux de remplacement moyen est de 45 %. Le taux de 70 % n’est atteint que pour une toute petite catégorie de la population (0,2 % des personnes ayant pris leur retraite en 2015) car peu d’actifs ont pu verser leurs cotisations sur une durée suffisante pour atteindre ce taux de remplacement. Le problème concerne avant tout les femmes et tous les actifs qui ont passé du temps dans des emplois informels ou au chômage.

Au Chili, entre quart et tiers de la vie professionnelle peut ne pas avoir donné lieu à versement de cotisations. Dans ces conditions, Les salariés modestes touchent une pension inférieure de 45 % à leurs derniers revenus d’activité ; pour les femmes, ce taux est de 31 %. Ces ratios sont nettement en deçà de la moyenne de l’OCDE. Conscient de ces problèmes, en 2008, le gouvernement a décidé d’instaurer pour les mères ayant élevé des enfants une majoration de pension. L’OCDE – comme le FMI – a, par ailleurs, souligné que le taux de cotisation de 10 % était insuffisant pour faire face aux besoins d’une couverture vieillesse. Il devrait être multiplié par deux.
Face à la montée des oppositions au régime de retraite, de nombreux experts chiliens suggèrent la mise en place d’un système mixte avec la création de fonds d’État qui cohabiteraient avec fonds privés. Cette solution permettrait un minimum de solidarité. Les autorités ont annoncé dernièrement l’instauration d’un mécanisme de « minimum vieillesse » payé par l’impôt. Par ailleurs, la présidente du Chili, Madame Bachelet souhaite instituer une contribution de 5 % acquittée par les employeurs, afin de compléter les pensions les plus basses. Un régime public de fonds de pension devrait également être institué pour accroître l’offre.

 

Lettre de septembre 2016

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