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Bonne surprise pour la croissance française

Communiqués de presse 30 octobre 2025

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

La croissance au troisième trimestre a été, selon l’INSEE, supérieure aux prévisions. Elle s’est élevée à 0,5 %, après +0,3 % au deuxième trimestre. L’augmentation du PIB a été essentiellement portée par le commerce extérieur et l’investissement. Malgré la situation politique chaotique, l’économie française fait preuve de résilience même si le moteur de la croissance, à savoir la consommation des ménages, reste atone.

Une production en hausse

La production totale de biens et de services enregistre une hausse de 0,8 % au troisième trimestre, contre +0,3 % au deuxième trimestre. Cette augmentation est imputable à la fois à l’industrie manufacturière (+1,1 % après +0,1 %) et aux services (+0,7 % comme au deuxième trimestre).

Pour l’industrie, les raffineries ont contribué à la hausse de la production (+10,6 % après -10,2 %). Il en a été de même pour la production de matériels de transport qui ralentit mais reste dynamique ce trimestre (+2,8 % après +4,8 %). La production a, en revanche, baissé dans les industries agroalimentaires (-1,3 % après -2,2 %). La production d’électricité a fortement augmenté.

La production de services marchands a été dynamique dans l’information-communication (+1,6 % après +0,4 %) et dans les services aux entreprises (+1,2 % après +0,7 %). En revanche, la production dans l’hébergement-restauration (-0,5 % après +1,8 %) et celle dans les services de transport (-0,6 % après +0,3 %) reculent.

La production reste quasi stable dans la construction (+0,1 % après -0,1 %).

Une consommation des ménages atone

La consommation des ménages a légèrement progressé au troisième trimestre 2025 (+0,1 % après +0,1 %). Les achats de biens sont stables au troisième trimestre (+0,0 % après +0,1 %). La consommation alimentaire (y compris tabac) a reculé de 1,0 % après +1,5 %. En revanche, la consommation d’énergie est en hausse de 1,3 % après -2,4 %

La consommation des ménages en services a été moins dynamique au troisième trimestre qu’au deuxième (+0,2 % après +0,5 %). Contrairement à la tendance passée, les dépenses liées aux loisirs ont reculé. Les dépenses d’hébergement-restauration ont baissé de 0,7 % après +2,3 % et celles de des services de transports de 0,5 % après +1,5 %. En revanche, la consommation se redresse en information-communication (+1,1 % après -0,2 %).

L’investissement en hausse

La bonne nouvelle du troisième trimestre est l’augmentation de l’investissement (formation brute de capital fixe – FCBF). La hausse est de +0,4 % contre 0,0 % au deuxième trimestre. La FBCF en produits manufacturés connait une augmentation de 0,5 % après plusieurs trimestres consécutifs de baisse. Elle est portée par la FBCF en biens d’équipement et en matériels de transport. L’investissement en services hors construction est entraîné par l’investissement en information-communication qui enregistre une hausse de +1,7 % après +0,4 %. L’investissement en construction continue, en revanche, de reculer (-0,1 % après -0,2 %), surtout dans le bâtiment.

Le commerce extérieur moteur de la croissance au troisième trimestre

Le commerce extérieur a contribué fortement à la croissance pour la première fois depuis le début de l’année. Sa contribution a été de +0,9 % au troisième trimestre 2025 après -0,4 point au deuxième trimestre et -0,5 point au premier trimestre.

Les exportations ont augmenté au troisième trimestre 2025 de +2,2 % après +0,3 %. Elles ont été portées par les ventes des matériels de transport (+8,9 % après -2,3 %), en particulier dans l’aéronautique. Les exportations françaises ont été dynamiques pour l’industrie chimique et les produits pharmaceutiques. En revanche, les exportations de produits agroalimentaires ont de nouveau reculé (-4,9 % après -5,1 %). Ces dernières ont été pénalisées par les tensions commerciales avec la Chine et les États-Unis.

Les importations ont diminué de 0,4 % au troisième trimestre après +1,4 %. Les importations en biens diminuent, -0,3 % après +2,3 %, avec un net repli dans l’énergie et, dans une moindre mesure, dans les produits alimentaires. Dans les services, les importations ont également baissé (-0,6 % après -1,1 %).

Les variations de stocks ont pesé sur la croissance de manière négative

La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est négative ce trimestre (-0,6 point après +0,5 point). Cette contribution négative est notamment imputable au secteur aéronautique (après deux trimestres consécutifs de forte contribution positive) et, dans une moindre mesure, à celui de la chimie et de la pharmacie.

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Avec un taux de croissance de 0,5 % au troisième trimestre, l’objectif de croissance de 0,8 % devrait être atteint cette année. La France, malgré un contexte complexe, marqué par la multiplication des incertitudes internationales et internes, fait preuve de résilience. L’aéronautique contribue, avec les exportations d’avions, à la croissance. En revanche, la panne de la consommation, en lien avec le maintien d’un fort taux d’épargne, demeure un frein à la croissance du PIB. La situation dégradée des finances publiques et l’instabilité politique poussent les ménages à la prudence.

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