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Après la pluie, le beau temps ou l’inverse ?

Epargne 3 décembre 2016

Durant des semaines, les taux bas étaient une source infinie d’inquiétudes ; nombreux étaient ceux qui souhaitaient le retour des taux d’intérêt positifs. La hausse constatée ces deniers jours génère, à son tour, chez un certain nombre d’acteurs, un effroi.

Plusieurs facteurs contribuent à cette hausse. La première et c’est une bonne nouvelle, est le retour d’une très légère inflation. Il ne faut pas oublier que la Banque Centrale Européenne a opté pour un « Quantitative Easing » pour empêcher la déflation et pour se rapprocher, autant que, possible de l’objectif d’augmentation des prix de 2 %. L’inflation qui était nulle en 2015 atteint désormais 0,5 % et pourrait se rapprocher de 1 % au cours des prochains mois en cas de hausse du prix du pétrole.

À moyen terme, les investisseurs considèrent que l’inflation devrait augmenter, ce qui conduirait à une hausse des taux d’intérêt. Par ailleurs, ce phénomène est amplifié par les engagements pris par le nouveau Président des États-Unis d’accroître certaines dépenses publiques et donc le déficit budgétaire. En outre, la tendance est au réamorçage des politiques budgétaires. Après plusieurs années d’austérité, du moins pour certains États, plusieurs organisations internationales dont le FMI et l’OCDE appellent de leurs vœux des relances budgétaires ciblées sur les investissements. Les tensions financières dans certains pays comme l’Italie avec le problème des créances douteuses des banques contribuent à l’augmentation des taux au sein de la zone euro surtout qu’elles se doublent de fortes incertitudes électorales et institutionnelles.

La reprise des taux sera-t-elle forte et durable ?

L’augmentation des prix est encore très liée à l’évolution des prix de l’énergie. Du fait de l’importance du chômage dans plusieurs pays de la zone euro, la transmission de l’inflation des prix des biens à celle des salaires est, pour le moment, limitée. Les surcapacités de production demeurent importantes pour les biens industriels ce qui limite d’autant les relèvements de prix. Plusieurs facteurs structurels pèsent, par ailleurs, durablement sur les prix. Le vieillissement freine la demande en biens quand l’économie digitale, avec des coûts marginaux nuls ou quasi nuls, est, par nature, déflationniste. Le développement d’une consommation de l’usage qui remplace celle de l’achat et des plateformes collaboratives est également un frein aux augmentations des prix en réduisant la demande finale et en accentuant la concurrence.

Les banques centrales ne laisseront pas les taux s’emballer faute de quoi plusieurs États seraient dans l’incapacité de faire face à leurs échéances pour le remboursement de leur dette. Une augmentation d’un point des taux d’intérêt peut coûter près d’une dizaine de milliards d’euros pour des États fortement endettés comme la France ou l’Italie. Pour enrayer la hausse, les banques centrales pourraient accroître leurs achats de titres.

Le scénario d’une hausse progressive et maitrisée des taux reste le scénario le plus crédible. Certes, ce scénario pourrait être remis en cause en cas de grave crise. Si l’Italie se révélait ingouvernable ou si la recapitalisation de ses banques apparaissait compliquée à mener, il est fort probable que les tensions sur les taux s’accentueraient.

Lettre de décembre 2016

 

 

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