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À la recherche des médecins traitants

Prévoyance 7 juin 2023

10 % de la population française (6,7 millions de personnes) ne disposent pas, selon les données fournies par la CNAM, de médecin traitant. Ce chiffre est sans nul doute sous-évalué car des médecins ferment leur cabinet tout en restant inscrits à l’ordre. Ainsi, dans les fichiers de l’Assurance maladie, leurs patients peuvent toujours avoir un médecin traitant bien que ce dernier n’exerce plus. Par ailleurs, des patients ayant déménagé peuvent avoir conservé le médecin traitant de leur précédent lieu d’habitation, faute d’avoir trouvé un nouveau à proximité de leur domicile. Le chiffre réel des patients sans médecin traitant serait ainsi certainement plus proche des 10 millions. Cette situation n’est pas sans conséquence sanitaire et financière. Faute de médecin traitant, des patients peuvent être amenés à ne pas se faire soigner ou à négliger la prévention. Ils sont aussi potentiellement soumis à des remboursements moindres de la part de la Sécurité sociale. Au lieu d’être remboursé à 70 %, la consultation ne l’est plus qu’à 30 % par l’Assurance maladie. Par ailleurs, l’absence de médecins traitants accentue la saturation des services d’urgence.

L’absence de médecins traitants est encore plus préoccupante quand elle concerne les personnes souffrant d’une affection de longue durée (ALD). Le nombre de personnes dans cette situation est passé de 510 000 fin 2018 à 714 000 fin 2022, et pourrait atteindre 800 000 fin 2023. Les personnes en ALD sans médecin traitant représentent 10,6 % de la population totale sans médecin traitant et 5,5 % des 13 millions de personnes en ALD.

L’absence de médecins traitants est la conséquence d’un manque de praticiens. En 2022, 65 % des médecins déclarent être amenés à refuser de nouveaux patients comme médecin traitant. Ils étaient 53 % en 2019. Les praticiens sont de plus en plus nombreux à refuser leur inscription en médecin référent de la part de nouveaux patients. Près de 80 % des médecins généralistes libéraux jugent, selon la DREES, en 2023, l’offre de médecine générale insuffisante dans leur zone d’exercice. Ils étaient 67 % à le penser en 2019. La proportion de médecins amenés à suivre moins régulièrement certains de leurs patients est passée de 40 % en 2019 à 44 % en 2022. Les médecins de moins de 50 ans, ceux qui ont un volume d’activité élevé, exerçant en groupe ou encore ceux qui travaillent dans les déserts médicaux adaptent davantage leurs pratiques.

Le Président de la République s’est engagé à résoudre le problème des médecins traitants pour les patients en ALD. Cet engagement devrait être étendu à tous les patients. À cette fin, l’Assurance maladie devrait communiquer les médecins acceptant de nouveaux patients et fixer des objectifs, par territoire, à chacun d’entre eux. Les patients sont aujourd’hui condamnés à réaliser de nombreux appels pour trouver un médecin traitant, ce qui n’est pas en soi acceptable.

Développement des communautés professionnelles de santé

Début 2022, un médecin généraliste sur trois fait partie d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) en fonctionnement ou en projet. Instituées par la loi de modernisation du système de santé de 2016, les CPTS regroupent des professionnels de premier ou de second recours, mais aussi hospitaliers, médico-sociaux et sociaux afin de répondre aux besoins de santé spécifiques de la population dans un territoire donné. L’exercice au sein d’une CPTS est en rapide progression. 20 % des médecins généralistes libéraux déclarent faire partie d’une CPTS en fonctionnement, alors qu’ils n’étaient que 7 % début 2019. 12 % des médecins généralistes indiquent faire partie d’une CPTS au stade de projet en 2022 et 14 % déclarent qu’ils souhaiteraient en faire partie. Les médecins généralistes qui exercent au sein de CPTS sont plus souvent des femmes, des médecins exerçant en groupe ou dans des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). La proportion la plus élevée de médecins en CPTS se retrouve dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (29 %) et dans les Pays de la Loire (27 %).

Quatre généralistes sur dix ont un avis positif sur le dispositif. 13 % considèrent que les CPTS représentent un mode d’organisation incontournable dans les années à venir.

Peu d’assistants médicaux auprès des médecins généralistes

Début 2022, seulement 5 % des médecins généralistes interrogés indiquent avoir un assistant médical qui les aide dans leurs activités. Les praticiens hommes sont plus nombreux dans ce cas (6 %, contre 3 % des femmes). Les médecins exerçant en maisons de santé pluriprofessionnelles tout comme ceux appartenant à une communauté professionnelle territoriale de santé sont également plus nombreux à exercer avec un assistant médical (12 % dans les deux cas). Par ailleurs, 5 % des médecins généralistes n’ont pas d’assistant médical mais indiquent travailler avec un autre professionnel de santé non-médecin qui les assiste dans leur pratique comme, par exemple, un infirmier salarié.

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