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2022, une année de ruptures et de confirmations pour l’épargne

Epargne 13 février 2023

L’année 2022 a été marquée par la résurgence de l’inflation, la remontée des taux et par la baisse du CAC 40 de plus de 8 %. Les Français n’avaient pas connu de vague inflationniste depuis près de deux générations. La progression rapide des prix a érodé le pouvoir d’achat des ménages, contraignant les gouvernements à intervenir massivement.

Cette inflation qui s’est amorcée après la crise covid s’est amplifiée avec la guerre en Ukraine. La désorganisation des circuits de production et de distribution provoquée par l’épidémie ainsi que les plans de relance mis en œuvre par de nombreux gouvernements ont débouché sur des déséquilibres entre offre et demande propices à des hausses de prix. La guerre en Ukraine, en soustrayant du marché international deux pays disposant de ressources importantes dans le domaine de l’agriculture, des matières premières et de l’énergie, a accru les pénuries et les tensions sur les prix.

L’inflation s’est d’autant plus facilement diffusée que les liquidités ont atteint des niveaux records, les banques centrales ayant pratiqué depuis une dizaine d’années des politiques monétaires non conventionnelles. Avec le retour de l’inflation, les banques centrales ont été amenées à relever leurs taux directeurs, à mettre un terme à leurs programmes de rachats d’obligations voire à réduire leur bilan.

Les Français ont maintenu un effort d’épargne élevé durant l’année 2022. Leur taux d’épargne, s’il est en baisse par rapport à une année 2021 encore marquée par une période de confinement, demeure supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire. Le haut niveau d’incertitudes et le vieillissement de la population constituent des facteurs contribuant au maintien d’un taux d’épargne élevé.

De manière contre-intuitive, l’inflation favorise également une épargne importante. Les ménages ont, en effet, surtout en début de vague inflationniste tendance à épargner pour maintenir constante la valeur réelle de leur patrimoine. Ce retour de l’inflation a mis à mal le rendement de nombreux produits d’épargne, même si certains ont bénéficié du processus de hausse des taux. Le rendement réel (taux de rendement – taux d’inflation) est devenu négatif tant pour le Livret A que pour les fonds euros de l’assurance vie. Les produits investis en « actions » ont été affectés par la chute des cours qui a été néanmoins limitée, la baisse du CAC40 de 8 % faisant suite à sa hausse de 28 % en 2021. Sur trois ans, le CAC 40 a gagné 22 % et 30 % sur 5 ans. Par ailleurs, le placement « actions » comprend deux composantes, l’évolution du titre et les dividendes. Les deux sont certes liés mais il convient, pour mesurer le rendement de ce type de placements, de prendre l’un et l’autre en compte. Sur moyenne et longue période, les placements en actions ou en unités de compte offrent potentiellement de meilleurs rendements que les produits de taux. La succession de crises, encaissée depuis une quinzaine d’années, ne change pas la donne.

Les points saillants de l’année 2022 ont été les bons résultats du Livret A dopé par le relèvement de son taux, le maintien de la part des unités de compte de l’assurance vie au-dessus de 38 % et l’augmentation du nombre de détenteurs de Plans d’Épargne Retraite individuels qui se rapproche de la barre des 4 millions. Par ailleurs, le nombre de titulaires de Plans d’Épargne Actions a franchi celle des 5 millions.

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