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2021, une année encore atypique pour l’épargne en France

Epargne 8 août 2022

En 2021, selon l’Observatoire de la Banque de France, le patrimoine financier des ménages s’élevait 6 025 milliards d’euros, soit une progression de 363 milliards d’euros sur un an (+6,4 %) générée par un effet valorisation et par un effet flux financier. L’un et l’autre ont été marqués en 2021.

Une augmentation de l’encours des placements en fonds propres

La part des produits de taux dans le patrimoine financier a diminué, en passant de 64,9 % fin 2020 à 62,2 % fin 2021, tandis que les produits de fonds propres atteignent 36,6 % en 2021 contre 33,8 % en 2020. Le poids des produits de fonds propres est au plus haut depuis le début de l’établissement, par la Banque de France, de la série statistique.

L’encours du numéraire et des dépôts à vue a progressé de 9,1 % en 2021 pour atteindre 777 milliards d’euros, soit 12,9 % du patrimoine financier des ménages (contre 12,6 % en 2020).

L’encours de l’épargne réglementée a augmenté de 20 milliards d’euros pour atteindre 834 milliards à fin 2021, contre 814 milliards à fin 2020. Sa croissance est passée de +5,5 % à +2,5 %. Son encours représente 834 milliards d’euros en encours fin 2021 (+2,5 % sur un an). L’épargne réglementée représente 13,8 % du patrimoine financier des ménages, en légère baisse par rapport à la moyenne de ces dix dernières années (15,3 %). Cette contraction est la conséquence de l’effet valorisation dont ont bénéficié les produits de fonds propres.

Sa rémunération moyenne est stable, soutenue par la composante « taux moyen des PEL », celui-ci restant sous l’incidence du poids important des PEL souscrits avant 2011. En 2021, la rémunération des produits d’épargne réglementée s’est inscrite à 1,24 % en moyenne annuelle pondérée contre une inflation qui s’est établie à 1,60 %. Hors PEL, le rendement nominal moyen des livrets ressort à 0,52 % et le rendement réel instantané est négatif.

En moyenne sur cinq ans, le rendement réel des livrets réglementés, PEL inclus, est positif à 0,2 %.

Fin 2021, le taux de rémunération annuel des livrets ordinaires avant imposition était de 0,09 % à la fin 2021, soit un taux réel négatif de -1,51 %.

Du fait de la forte augmentation du cours des actions et malgré la stagnation des flux, l’encours des produits de fonds propres est passé de 1 912 à 2 206 milliards d’euros entre fin 2020 et fin 2021. L’effet valorisation a été, en 2021, de 192 milliards d’euros en 2021 contre 5 milliards en 2020. Les contrats d’assurance vie en unités de compte connaissent aussi une hausse de leur valorisation, 46 milliards d’euros contre 7 milliards en 2020.

Des flux encore soutenus toujours en lien avec la crise sanitaire

En 2021, les ménages ont épargné sur des produits financiers 166 milliards d’euros, contre 203 milliards d’euros en 2020. Les flux sont restés à un niveau supérieur à celui d’avant la crise sanitaire. Les flux annuels des produits de taux ont atteint en 2021 à 115 milliards et retrouvent un niveau proche de celui de 2019, quand les flux annuels de produits de fonds propres, à 54 milliards d’euros, sont demeurés au-dessus de la moyenne des dix dernières années. Du fait des mesures restrictives encore en vigueur au premier semestre 2021, les flux y ont été plus importants qu’au second qui est en outre toujours plus axé dépenses qu’épargne.

Les incertitudes liées à la crise sanitaire ainsi que la résurgence de l’inflation en fin d’année ont amené les Français à épargner de manière soutenue.

Les flux nets de placements de taux ont atteint 115 milliards d’euros en 2021, contre 149 milliards en 2020 et 120 milliards en 2019. Le niveau de flux d’épargne en produit de taux est donc revenu à un montant proche de celui d’il y a deux ans, après le pic exceptionnel de 2020.

Les flux vers l’assurance vie en unités de compte ont atteint 34 milliards d’euros en 2021, contre 21 milliards en 2020. L’assurance vie reste le placement le plus important du patrimoine financier des ménages (36 % du patrimoine financier en 2021). Les supports en unités de compte ne représentent que 8 % du patrimoine financier, mais ils sont en progrès. Il convient de souligner que les flux de placement sur l’assurance vie en unités de compte ont augmenté en 2021, tandis que les placements directs en actions ont baissé dans l’ensemble, l’un compensant à peu près l’autre.

Les flux des actions cotées ont baissé, passant de 18 à 5 milliards d’euros entre 2020 et 2021.

Le Livret A, encore une bonne année

Les versements bruts sur les livrets A ont atteint 168 milliards d’euros en 2021, le plus haut niveau historique.

Au 31 décembre 2021, le nombre de livrets A ouverts s’élève à 55,7 millions, dont 54,9 millions détenus par des personnes physiques et 0,8 million détenus par des personnes morales.

Depuis le 31 décembre 2020, le nombre de livrets A a augmenté de 66 000 unités (+0,1 %), avec une hausse de 76 000 livrets pour les personnes physiques, et une baisse de 10 000 livrets pour les personnes morales. Le taux de détention des personnes physiques s’établit donc à 80,9 % en 2021, en léger recul par rapport à 2020. 2,9 millions de Livrets A ont été ouverts sur l’année, quand 2,7 millions ont été clôturés.

L’encours du livret A s’établit en 2021 à 343,1 milliards d’euros, dont 319,3 milliards pour les personnes physiques et 23,8 milliards pour les personnes morales. Depuis le 31 décembre 2020, l’encours des livrets A a progressé de 16,8 milliards d’euros. Cette progression est à la fois due aux souscriptions des personnes morales (+5,5 %) que des personnes physiques (+5,1 %).

Les versements bruts sur les livrets A en 2021 ont atteint 168,4 milliards d’euros, alors que les retraits ont représenté 148,9 milliards d’euros. La collecte nette a été ainsi de 20 milliards d’euros (hors intérêts). Depuis 2009, il s’agit de l’année enregistrant les plus hauts niveaux historiques pour les versements et les retraits sur Livret A. En matière de collecte nette, l’année 2021 se classe en troisième position, après 2012 et 2020.

L’encours moyen d’un livret A est de 5 800 euros pour une personne physique (5 500 euros en 2020 et 5 100 euros en 2019).

4,3 millions de livrets A détenus par des personnes physiques, soit 7,8 % des détenteurs, dépassent le plafond réglementaire de 22 950 euros. Ces livrets représentent ainsi 32 % de l’encours. Depuis 2019, plus de 800 000 ont atteint ou dépassé le plafond.

Les épargnants âgés de plus de 65 ans détiennent 34 % des encours des livrets A, mais 21 % des livrets – soit leur poids dans la population française au 1er janvier 2022. En décomposant par âge, la population âgée de moins de 25 ans est celle dont les encours connaissent l’évolution la plus forte, avec 9 % de croissance. Les personnes de plus de 65 ans ont, quant à elles, le taux de croissance le plus faible (4,3 %).

5,4 millions de livrets A sont classés comme inactifs car n’ayant pas fait l’objet d’un un versement ou d’un retrait depuis au moins cinq ans. 4,0 millions d’entre eux ont un encours inférieur à 150 euros. Ces 5,4 millions de livrets représentent un encours de 14,9 milliards d’euros.

Le nombre moyen de mouvements constatés sur les livrets A actifs s’établit en 2021 à 5,0 versements et 5,5 retraits par an, soit environ un mouvement par mois.

Le LDDS, une progression moins soutenue que le Livret A

Au 31 décembre 2021, le nombre de LDDS s’élève à 24,5 millions. En 2021, le nombre de LDDS progresse de 189 000 unités (+0,8 %). Son taux de détention a atteint 45,9 % l’an dernier.

Les ouvertures de LDDS s’élèvent en 2021 à 1,6 million d’unités, alors que 1,4 million de LDDS ont été fermés.

L’encours du LDDS s’élevait fin 2021 à 126,2 milliards d’euros, soit une hausse de 4,6 milliards d’euros par rapport à 2020 (+3,8 %), contre une hausse de +5,1 % pour les Livret A détenus par des personnes physiques.

Les versements sur les LDDS en 2021 se sont élevés à 57 milliards d’euros, alors que les retraits ont représenté 53 milliards d’euros, soit une collecte nette (hors intérêts) de 4 milliards d’euros.

Depuis la mise en place de la série statistique en 2009, l’année dernière a été celle qui a connu les niveaux de versements et de retraits les plus élevés.

L’encours moyen d’un LDDS est de 5 100 euros (5 000 euros en 2020), en progression continue depuis 2009. Les 22 % de LDDS dont l’encours dépasse le plafond réglementaire de 12 000 euros représentent ainsi 52 % de l’encours.

En 2021, 5,3 millions de LDDS sont concernés par le plafonnement (21,6 % de l’ensemble), soit 720 000 de plus qu’en 2019.

La population âgée de 18 à 25 ans est celle dont les encours connaissent l’évolution la plus forte, avec 13 % de croissance. Les personnes âgées de 45 à 65 ans ont quant à elles le taux de croissance le plus faible (3 %).

Les épargnants de plus de 65 ans détiennent 41 % des encours des LDDS, mais 35 % des livrets – pour un poids dans la population française de 21 % en 2021.

1,4 million de LDDS sont inactifs totalisant un encours de 6,5 milliards d’euros. Le nombre moyen de mouvements constatés sur les LDDS actifs s’établit en 2021 à 3,2 versements et 2,9 retraits par an, soit environ un mouvement tous les deux mois.

57 % des LDDS ont plus de dix ans, et concentrent 60 % de l’encours.

Le Livret d’Épargne Populaire, toujours en retrait

Au 31 décembre 2021, le nombre de LEP s’élève à 6,9 millions, en repli de 170 000 unités (-2,4 %) par rapport à 2020. Les dispositions prises afin de favoriser la diffusion de ce produit n’ont pas encore produit leurs effets. Le ministère de l’Économie a modifié les modalités de vérification d’éligibilité au LEP. Désormais, les banques communiquent directement avec Bercy quand auparavant les épargnants devaient eux-mêmes fournir les preuves de leur éligibilité. Les premières données pour 2022 laissent augurer d’un retournement de tendance. Le ministre de l’Économie a continué à enjoindre aux banques à proposer ce produit aux ayants droit. Les capacités réduites d’épargne de la clientèle du LEP expliquent en partie sa faible appétence pour ce produit mieux rémunéré que le Livret A.

En 2021 0,7 million de LEP ont été ouverts 0,9 ont été fermés. Depuis 2016, le solde est négatif. Le taux de détention des personnes physiques par rapport à la population majeure s’établit à 12,9 % en 2021, contre 13,3 % en 2020. Selon la Direction générale des finances publiques, le nombre d’individus éligibles au LEP à fin 2021 est de près de 18,6 millions. Seules 37 % des personnes éligibles détenaient un LEP en décembre 2021.

L’encours du LEP est de 38,3 milliards d’euros en 2021 en recul d’un milliard d’euros (-2,6 %) sur l’année. Cette baisse est principalement due aux fermetures de LEP en 2021. Les versements sur les LEP en 2021 se sont élevés à 10,7 milliards d’euros, alors que les retraits ont représenté 11,5 milliards d’euros – soit une décollecte nette (hors intérêts) de 0,8 milliard d’euros.

L’encours moyen d’un LEP est de 5 600 euros, équivalant à celui observé en 2020. Les 43 % de LEP dont l’encours dépasse le plafond réglementaire de 7 700 euros représentent ainsi 70 % de l’encours global.

Le Plan d’Épargne Logement en repli

Au 31 décembre 2021, le nombre de PEL s’élève à 12,2 millions, en repli de 612 000 plans sur un an (-4,8 %). En 2021, 0,8 million PEL ont été ouverts et 1,4 million de PEL ont été fermés. Le PEL a perdu en attractivité avec, pour les plans souscrits depuis le 1er janvier 2018, un taux de rendement brut de 1 %, un assujettissement des gains à l’impôt et la fixation du taux du prêt obtenu à la liquidation du PEL à 2,2 %, soit un niveau supérieur aux taux du marché.

Le taux de détention des personnes physiques s’établit, en 2021, à 18,0 % en 2020, contre 19,1 % en 2020. Depuis 2012, année du début de la série statistique, le taux de détention le plus élevé a été constaté en 2016 (23,9 %). Depuis, il est en baisse constante.

L’encours du PEL est en hausse en raison des versements d’intérêts capitalisés. Il s’établit, en 2021, à 296,1 milliards d’euros. Les versements sur les PEL en 2021 se sont élevés à 25 milliards d’euros, alors que les retraits ont représenté 29 milliards d’euros – soit une collecte nette négative (hors intérêts) de 4,6 milliards d’euros.

À la différence du Livret A, le taux du PEL en vigueur à la souscription s’applique durant toute la durée du plan. Le taux moyen des PEL avec primes s’élève à 2,58 % en pondérant le taux d’intérêt par le nombre de PEL, et à 3,04 % en le pondérant par l’encours. 42 % des PEL, représentant 44 % de l’encours, ont un taux d’intérêt égal à 2,50 % et 5 % des PEL représentant 11 % de l’encours sont rémunérés à un taux au moins égal à 5,25 %.

L’encours moyen d’un PEL est de 24 200 euros. 12 % des PEL qui ont un encours supérieur au plafond de 61 200 euros représentent ainsi 36 % du total de l’encours. Les épargnants âgés de 65 ans et plus détiennent 41 % de l’encours des PEL et 31 % des plans – pour un poids dans la population française qui s’établit à 21 % au 1er janvier 2021.

A lire dans le Mensuel d’août du Cercle de l’Épargne

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