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Le Coin des Epargnants du samedi 23 mars 2024 : le temps de la baisse des taux se précise

Quand le luxe tousse, le CAC40 recule

Le CAC 40 a reculé cette semaine en raison de Kering, le groupe de luxe dont le cours de l’action s’est contracté après l’annonce de prévisions de résultats décevants. Les autres valeurs du luxe ont également souffert. Les autres indices européens moins exposés au luxe que celui de Paris ont, en revanche, poursuivi leur marche en avant tout comme les indices américains.

La publication des indices PMI a laissé entrevoir une reprise possible de l’activité en zone euro pour les prochains mois. L’indice flash PMI composite HCOB de l’activité globale dans la zone euro s’est, en effet, établi à 49,9 en mars contre 49,2 en février, signalant ainsi une quasi-stabilisation des niveaux d’activité en mars.

En Europe comme aux Etats-Unis, les taux des obligations d’Etat ont reculé en ligne avec les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales. En France, la question des finances publiques devient de plus en plus prégnante. Le Président de la République et le gouvernement préparent l’opinion tant à l’annonce d’un déficit public conséquence pour 2023 que sur la nécessité d’assainir les finances publiques. Compte tenu de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, l’adoption de mesures risque d’être extrêmement compliquée.

Les grandes manœuvres sur les taux directeurs se précisent

La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale Américaine (FED) et la Banque d’Angleterre ont opté, sans surprise, pour le statu quo en ce qui concerne leurs taux directeurs mais la banque centrale suisse a décidé de les abaisser marquant ainsi l’entrée dans un nouveau cycle.

Après la BCE le 7 mars dernier, la Réserve fédérale a décidé, mercredi 20 mars,  de maintenir ses taux directeurs dans la fourchette 5,25/5,5 %, ce niveau étant inchangé depuis le mois de juillet 2023. Ce statu quo était attendu. La publication des derniers indices des prix à la consommation souligne que la désinflation sera plus longue que prévu. L’objectif des 2 % ne sera pas atteint en 2024. Le taux d’inflation pourrait se situer entre 2,5 et 2,75 % cette année. Par ailleurs, l’économie américaine demeure dynamique. La banque centrale a ainsi révisé à la hausse ses prévisions de croissance. Celle-ci a été porté à 2,1 % contre 1,4 % prévu en décembre.  La réduction du bilan de la FED qui avait atteint avec la pandémie 9000 milliards de dollars est relativement lente ce qui contribue à maintenir sur le marché de fortes liquidités. Depuis 2022, la banque centrale n’a réduit son bilan que de 15,3 %.

Jeudi 21 mars, la Banque d’Angleterre a décidé de laisser inchangé ses taux directeurs maintenus  5,25 % pour la cinquième fois consécutive, après un cycle de resserrement visant à lutter contre ayant atteint 11,2 % en octobre 2022. La hausse des prix à la consommation a depuis diminué pour revenir en février à 3,4 %. Au sein du Comité de politique monétaire, huit membres ont voté pour le statu quo et un pour une baisse. Lors de la réunion de ce comité, les membres ont révisé à la hausse leurs prévisions de croissance en prenant en compte les effets du budget présenté par le gouvernement. Celui-ci est censé amené un surcroît de croissance de 0,25 % et sortir l’économie britannique de la récession. Les investisseurs s’attendent à une baisse des taux directeurs pour le mois d’août.

La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé jeudi 21 mars la diminution de son principal taux directeur de 25 points de base. La banque centrale suisse a pris cette décision au vu des résultats de l’inflation. Selon ses nouvelles prévisions de la banque centrale, la hausse des prix à la consommation ne dépasserait pas 1,5 %, au moins jusqu’en 2026. Cette baisse a surpris les investisseurs qui ne s’y attendaient pas, la banque centrale suisse n’ayant pas l’habitude d’agir de la sorte quand l’inflation dépasse 1 %. En outre, l’économie helvète – toujours en croissance semblait supporter l’augmentation des taux directeurs de ces derniers mois. L’assouplissement monétaire aurait avant tout un objectif de change. Le franc suisse s’est apprécié en 2022 et en 2023, ce qui affecte la compétitivité des exportations.

La vieille relique n’en finit pas de briller

Mercredi 10 mars, l’once d’or a battu un nouveau record en dépassant 2200 dollars. Le métal précieux bénéficie d’un contexte favorable. Les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales amènent les investisseurs à arbitrer leurs positions sur les marchés monétaires en se repliant sur l’or. Le contexte géopolitique tendu favorise toujours la hausse de son cours. Par ailleurs, les banques centrales des pays émergents et de l’OPEP augmentent leurs réserves en or. En 2023, les instituts d’émission ont ajouté plus de 1 000 tonnes de lingots dans leurs réserves comme en 2022. Les pays du Golfe engrangeant d’importants excédents commerciaux avec le pétrole et le gaz sont acheteurs d’or, tout comme la Chine qui entend réduire son exposition du dollar. Pour ces mêmes raisons, la Russie est dans une situation similaire. La baisse du dollar soutient également le prix de l’or car ce dernier devient moins cher dans les pays dans lesquels la monnaie américaine n’est pas la devise officielle. Enfin, en Chine, les ménages placent de plus en plus leur épargne en or, délaissant l’immobilier qui connaît une grave crise.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
22 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 152,79-0,27 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 475,90+2,06 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 234,18+2,34 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 428,82+2,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 211,92+1,56 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 930,92+2,72%7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 031,15+0,90 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)40 888,43+5,63 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 048,03-0,22 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,793 %-0,089 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,321 %-0,118 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,212 %-0,099 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0808-0,65 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 164,84+0,59 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,49+0,32 %77,1384,08

2,6 % le rendement moyen des fonds euros de l’assurance vie

Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le rendement moyen des fonds euros s’est élevé, en 2023, à 2,6 % (résultat provisoire établi sur deux tiers de l’encours de l’assurance vie). En 2022, le rendement avait été de 1,9 % et en 2021 de 1,28 %. Le rendement des fonds euros se sont rapprochés du taux du Livret A (2,9 % sur l’ensemble de l’année 2023) et de ceux des dépôts à terme (3,6 % fin décembre 2023). Pour retrouver un taux de rendement plus élevé, il faut remonter à 2013. La rémunération brute des fonds euros (avant prélèvements sociaux et fiscaux) reste inférieure aux 3 % nets offerts par le Livret A et aux 3,6 % bruts des comptes à terme à fin 2023,

En fonction du montant des réserves (provisions pour participations aux bénéfices, PPB) et de leur utilisation par les compagnies, le rendement des fonds euros varie selon les contrats de 1 à 4 %.

Cercle de l’Epargne

Epargne salariale : une belle croissance en 2023

Les encours des plans d’épargne salariale et des plans d’épargne retraite collectifs d’entreprise ont, selon l’Association Française de Gestion (AFG) progressé en 2023 de près de 16 % (+ 15,7 %) pour s’élever à 187,8 milliards d’euros. Depuis 2008, le taux de croissance annuel moyen des encours est de + 6,7 %. La progression de l’encours en 2023 est imputable à la bonne tenue de la collecte et à la forte augmentation de la valeur des actions.

En 2023, la collecte brute a été de  20,2 milliards d’euros, contre + 19 milliards d’euros en 2021 et  16,3 milliards d’euros en 2021. La bonne tenue des résultats des entreprises expliquent cette progression tout comme les mesures prises en 2018 et 2019 en faveur de l’épargne salariale.

Poursuite de la diffusion de l’épargne salariale

Le nombre d’entreprises équipées d’un dispositif d’épargne salariale ou d’épargne retraite était, selon l’AFG, en 2023 de 397 200 entreprises en hausse de 5 % sur un an. En 2012, 269 600 entreprises étaient équipées.

63 500 entreprises disposent d’un dispositif PERCO, au bénéfice de 948 600 salariés et pour un encours de 6,7 milliards d’euros. 158 700 entreprises sont équipées d’un dispositif PER, au bénéfice de 3 millions de salariés disposant de 23 milliards d’euros d’encours.  Sur l’année 2023, la création de nouveaux PER et les transformations d’anciens PERCO / PERCOI en nouveaux PERCOL / PERCOLI ont concerné 38 100 entreprises, contre 30 600 en 2022, 45 700 entreprises en 2021 et 66 100 entreprises en 2020.

Près de 13 milliards d’euros de versement pour l’intéressement et la participation

Les flux versés par les salariés issus de l’intéressement et / ou de la participation ont progressé de  5,8  % et ont atteint 12,3 milliards d’euros, contre 11,6 milliards d’euros en 2022 et + 9 milliards d’euros en 2021. La collecte nette atteint + 2,4 milliards d’euros  après +  2,5 milliards d’euros en 2022. Les fonds actions  et mixtes ont bénéficié de 2,8 milliards d’euros de versements en 2023, contre 3,1 en 2022 et 2,4 en 2031. Les fonds ISR ont enregistré un flux de 9,1 milliards d’euros en brut, contre + 6,9 en 2022. Ces flux représentent 58 % des flux bruts des fonds diversifiés en 2023, contre 47 % en 2022 et 37 % en 2021. Leur collecte nette s’est établi à + 3,1 milliards d’euros. La collecte brute des fonds solidaires a atteint 1,9milliards d’euros soit 12 % des souscriptions brutes des fonds diversifiés, tandis que leur collecte nette est de 0,5 milliards d’euros.

Le  niveau des rachats a été important, 17,8 milliards d’euros, en augmentation par rapport aux deux années précédentes 16,4 milliards d’euros en 2022 et 15,5 milliards d’euros en 2021. En 2020, avec les confinements, les rachats avait atteint un point bas à 11,4 milliards d’euros. Les déblocages anticipés représentent 35 % des montants des rachats (stable par rapport à 2022) soutenus par les motifs de cessation du contrat de travail et d’acquisition ou d’agrandissement de la résidence principale. Ces deux raisons représentent respectivement 39  % et 37 % des montants des déblocages anticipés.

Poursuite de la progression de l’épargne retraite PERCO et PER collectif

Les encours sur les PERCO et PER Collectif ont atteint, en 2023, 29,7 milliards d’euros en hausse de + 16,9 % sur un an. Les versements bruts sur les dispositifs collectifs d’épargne retraite se sont élevés à 4,0 milliards d’euros et la collecte nette à 2,5 milliards d’euros. Les PER Collectifs se substituent progressivement aux PERCO. Ils représentent désormais 77  % des encours des produits d’épargne retraite collectifs en comptes-titres en décembre 2023, contre seulement 15 % en juin 2020.

Les deux tiers des porteurs de parts d’un PERCO ou d’un PER d’entreprise Collectif ont opté, sur une partie ou l’ensemble de leurs avoirs, pour la gestion pilotée, permettant ainsi une désensibilisation progressive du risque en fonction de l’âge et du profil de l’épargnant. Les encours de la gestion pilotée représentent 37,8  des encours d’épargne retraite en 2023, contre 36,5 % en 2022 et 29,3 % en 2013. 51 % des encours d’épargne retraite des porteurs de moins de 30 ans est en gestion pilotée en 2023, contre 49 % en 2022 et 28 % en 2016. Cette progression de la gestion pilotée s’explique par son caractère par défaut au sein des nouveaux PER.

Chez les moins de 30 ans, l’exposition aux actions est plus marquée dans les portefeuilles soumis à la gestion pilotée. 63 % des encours des moins de 30 ans sont investis en actions, contre 33 % pour l’ensemble des classes d’âge en gestion pilotée.

Le Livret A poursuit sa normalisation en février mais à un niveau élevé

Dans les colonnes du journal Les Echos, Philippe Crevel commente les résultats de la collecte des principaux produits d’épargne réglementée que sont le Livret A , le LDDS et le LEP. Il note que « contrairement à ce qu’on a pu observer aux Etats-Unis par exemple, où les épargnants ont complètement consommé les sommes accumulées pendant la crise sanitaire, les Français continuent d’alimenter leur cagnotte constituée pendant le Covid ». Il estime par ailleurs que la moindre collecte du LEP par rapport au mois précédents s’expliquerait par la fin de l’effet relèvement du plafond de ce placement destiné au ménages modestes.

Livret A : pas de relâchement de l’effort

Après les collectes exceptionnelles  de 2022 et de 2023 en lien avec le relèvement de son taux, le Livret A se normalise certes, tout en restant, néanmoins, à un haut niveau. La surprise n’est pas le montant de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur épargne depuis quatre ans pour consommer ou pour investir sur des produits de long terme.

Pas de relâchement dans l’effort

Le Livret A n’a pas failli en février avec une collecte de 2,36 milliards d’euros, soit un niveau supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Depuis 2009, trois décollectes ont été enregistrées en février (2014, 2015, 2016) dans une période de faibles rendements pour le Livret A. La collecte du mois de février 2024 est sans rapport avec celle de l’année dernière (6,27 milliards d’euros) mais celle-ci avait été portée par le relèvement du taux du Livret A de 2 à 3 %. Cette année, le taux est resté inchangé à 3 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire connait également une collecte positive en février (+1,04 milliard d’euros). La collecte du Livret d’Épargne Populaire a été, en février, de 1,39 milliard d’euros, contre 1,92 milliard d’euros en janvier et 3,16 milliard d’euros en février 2023. La collecte de ce dernier produit s’assagit avec la fin de l’effet relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu au mois d’octobre 2023. Les titulaires ayant la possibilité de saturer leur LEP l’ont réalisé. Les capacités d’épargne limitées des personnes éligibles au LEP pèsent par nature sur la collecte.

La collecte de janvier et de février s’inscrit dans la normalité saisonnière du Livret A et du LDDS, le premier semestre étant favorable à l’épargne quand le second est plus propice aux dépenses.

Pas de rupture dans la préférence à l’épargne

Les ménages français continuent à accroître leur cagnotte d’épargne de précaution, l’encours du Livret A et du LDDS battant de nouveaux records (respectivement 419,9 et 151,6 milliards d’euros). La désinflation ne les incite pas – pour le moment – à puiser dans leurs réserves pour augmenter leurs dépenses de consommation. Les Français diffèrent en cela des Américains qui ont utilisé la quasi-totalité de leur cagnotte constituée durant la période covid. En France, les ménages, au contraire, continuent de l’augmenter.

Défiance, vieillissement et rendement, les trois piliers de la collecte du Livret A

La préférence pour l’épargne en France s’explique par une défiance face à la situation économique, par le vieillissement de la population et par la bonne rémunération de l’épargne sans risque.

Le moral des ménages, mesuré mensuellement par l’INSEE, demeure faible depuis près de deux ans. La crise covid et la guerre en Ukraine ont conduit les ménages à mettre plus d’argent de côté. La résurgence de l’inflation a accru cette tendance. Les Français restent dubitatifs face à la désinflation ce qui induit un attentisme en matière de consommation. Les gains de pouvoir d’achat sont, en grande partie, épargnés. Le ralentissement de la croissance ne les incite pas à relâcher leurs efforts.

Le vieillissement de la population est un facteur structurel de hausse de l’épargne. Les ménages craignant une baisse sensible de leur pouvoir d’achat à la retraite mettent de l’argent de côté. le caractère compétitif du taux du Livret A est également un facteur favorisant la collecte.

L’attractivité du Livret A s’améliore, par ailleurs, avec le recul de l’inflation qui s’est élevée à 3 % en février 2024. Logiquement, le rendement réel du Livret A (comme du LDDS) redeviendra positif dans les prochains mois. La baisse des rendements des dépôts à terme, constatée depuis le début de l’année, avantage le Livret A comme le LDDS.

Le dernier facteur jouant en faveur du Livret A est l’importance des liquidités encore disponibles sur les comptes courants : plus de 470 milliards d’euros. Les ménages diminuent progressivement cette enveloppe de liquidités qui ne rapporte rien.

Un premier semestre couleur « fourmis »

Dans les prochains mois, la collecte du Livret A restera portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Le contexte économique et géopolitique demeurant anxiogène, les Français resteront sans nul doute attentistes. Les effets de la désinflation sur leur comportement se feront certainement ressentir à la fin du premier semestre avec à la clef un arbitrage plus favorable à la consommation.

Résultats du Livret A – LDDS – LEP du mois de février 2024 | Toujours plus haut !

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Après les collectes exceptionnelles  de 2022 et de 2023 en lien avec le relèvement de son taux, le Livret A se normalise certes, tout en restant, néanmoins, à un haut niveau. La surprise n’est pas le montant de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur épargne depuis quatre ans pour consommer ou pour investir sur des produits de long terme.

Pas de relâchement dans l’effort

Le Livret A n’a pas failli en février avec une collecte de 2,36 milliards d’euros, soit un niveau supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Depuis 2009, trois décollectes ont été enregistrées en février (2014, 2015, 2016) dans une période de faibles rendements pour le Livret A. La collecte du mois de février 2024 est sans rapport avec celle de l’année dernière (6,27 milliards d’euros) mais celle-ci avait été portée par le relèvement du taux du Livret A de 2 à 3 %. Cette année, le taux est resté inchangé à 3 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire connait également une collecte positive en février (+1,04 milliard d’euros). La collecte du Livret d’Épargne Populaire a été, en février, de 1,39 milliard d’euros, contre 1,92 milliard d’euros en janvier et 3,16 milliard d’euros en février 2023. La collecte de ce dernier produit s’assagit avec la fin de l’effet relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu au mois d’octobre 2023. Les titulaires ayant la possibilité de saturer leur LEP l’ont réalisé. Les capacités d’épargne limitées des personnes éligibles au LEP pèsent par nature sur la collecte.

La collecte de janvier et de février s’inscrit dans la normalité saisonnière du Livret A et du LDDS, le premier semestre étant favorable à l’épargne quand le second est plus propice aux dépenses.

Pas de rupture dans la préférence à l’épargne

Les ménages français continuent à accroître leur cagnotte d’épargne de précaution, l’encours du Livret A et du LDDS battant de nouveaux records (respectivement 419,9 et 151,6 milliards d’euros). La désinflation ne les incite pas – pour le moment – à puiser dans leurs réserves pour augmenter leurs dépenses de consommation. Les Français diffèrent en cela des Américains qui ont utilisé la quasi-totalité de leur cagnotte constituée durant la période covid. En France, les ménages, au contraire, continuent de l’augmenter.

Défiance, vieillissement et rendement, les trois piliers de la collecte du Livret A

La préférence pour l’épargne en France s’explique par une défiance face à la situation économique, par le vieillissement de la population et par la bonne rémunération de l’épargne sans risque.

Le moral des ménages, mesuré mensuellement par l’INSEE, demeure faible depuis près de deux ans. La crise covid et la guerre en Ukraine ont conduit les ménages à mettre plus d’argent de côté. La résurgence de l’inflation a accru cette tendance. Les Français restent dubitatifs face à la désinflation ce qui induit un attentisme en matière de consommation. Les gains de pouvoir d’achat sont, en grande partie, épargnés. Le ralentissement de la croissance ne les incite pas à relâcher leurs efforts.

Le vieillissement de la population est un facteur structurel de hausse de l’épargne. Les ménages craignant une baisse sensible de leur pouvoir d’achat à la retraite mettent de l’argent de côté. le caractère compétitif du taux du Livret A est également un facteur favorisant la collecte.

L’attractivité du Livret A s’améliore, par ailleurs, avec le recul de l’inflation qui s’est élevée à 3 % en février 2024. Logiquement, le rendement réel du Livret A (comme du LDDS) redeviendra positif dans les prochains mois. La baisse des rendements des dépôts à terme, constatée depuis le début de l’année, avantage le Livret A comme le LDDS.

Le dernier facteur jouant en faveur du Livret A est l’importance des liquidités encore disponibles sur les comptes courants : plus de 470 milliards d’euros. Les ménages diminuent progressivement cette enveloppe de liquidités qui ne rapporte rien.

Un premier semestre couleur « fourmis »

Dans les prochains mois, la collecte du Livret A restera portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Le contexte économique et géopolitique demeurant anxiogène, les Français resteront sans nul doute attentistes. Les effets de la désinflation sur leur comportement se feront certainement ressentir à la fin du premier semestre avec à la clef un arbitrage plus favorable à la consommation.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Le Coin de l’épargne du samedi 16 mars 2024 : les actions, la hausse s’essouffle

Des records malgré des tensions inflationnistes persistantes

Cette semaine, à Paris comme à Frankfort, les indices « actions » ont continué de battre des records et cela malgré des résultats décevants en matière d’inflation.  Aux Etats-Unis, un léger repli a été enregistré pour le Nasdaq et le S&P 500 quand le Dow Jones est resté stable. Sur la semaine, malgré la déconvenue sur l’inflation en France et aux Etats-Unis, le CAC 40 a gagné 1,7 %, portant la hausse à 3 % sur le mois de mars et à plus de 8 % depuis le début de l’année. La Bourse de Paris a ainsi clôturé la semaine non loin de son nouveau record datant de jeudi 14 mars à 8 218,07 points. La bourse de Paris a été porté ces derniers jours par plusieurs de ses valeurs phares dont Air Liquide, Airbus, Schneider Electric, Hermès International, Essilor Luxottica et Publicis. L’action Air Liquide continue de profiter des annonces de ces dernières semaines qui soulignaient que l’entreprises avait atteint avec deux ans d’avances, ses objectifs d’amélioration de marges. Air Liquide est devenue, la semaine passée, la 11e multinationale française à franchir le seuil des 100 milliards d’euros de capitalisation.

L’économie américaine en phase de ralentissement

L’indice de confiance du consommateur américain pour le mois de mars calculé par l’Université du Michigan a été publié vendredi 15 mars, et a reculé à 74,5 points, contre 76,9 en février et 77,1 points espéré. La composante des anticipations d’inflation à un an est restée stable, à 3 % tandis que le consensus craignait une réaccélération à 3,1 %. De son côté, l’enquête Empire Manufacturing a révélé une dégradation plus forte que prévu au titre de mars dans la région de New York, l’indice chutant de -2,4 à -20,9 points en un mois, contre -7 attendu par le consensus. La production industrielle de février a, progressé de 0,1%, après un repli de même ampleur symbolique en janvier. Une récession n’est pas anticipée par les investisseurs mais ils s’attendent un net ralentissement de l’activité dans les prochains mois. Toujours aux Etats-Unis, en février, les prix à la consommation ont augmenté de 0,4 % par rapport au mois précédent, selon les chiffres du département du Travail. Ce rythme soutenu provoque la remontée du taux d’inflation sur douze mois à 3,2 % (+0,1 point). Depuis l’été dernier, l’inflation est stable aux Etats-Unis. Hors énergie et alimentation, l’inflation a également progressé de 0,4 % sur un mois et de 3,8 % sur un an témoignant de la difficulté à revenir à 2 %, l’objectif fixé par la banque centrale.

Le comité de politique monétaire de la Fed, qui se réunit la semaine prochaine, ne modifiera sans doute pas ses taux directeurs (actuellement évoluant entre 5,25 % et 5,5 %) comme c’est le cas depuis le mois de juillet dernier. Les analystes financiers et les investisseurs estiment désormais que la première baisse n’interviendra qu’en juin.
Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
15 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 164,35+1,70 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 714,77+0,01 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 117,09-0,13 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 973,17-0,70 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 936,65+0,84 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 727,42+1,02%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 986,02+0,76 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 707,64-2,22 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 054,64-0,26 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,882 %+0,164 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,439 %+0,178 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,311 %+0,223 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0886-0,47 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 159,25+0,76 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,44+4,30 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Livret A, LEP… Cette vieille règle qui pénalise le montant de vos intérêts

Money Vox revient sur la « règle des quinzaines » utilisée pour le calcul de la rémunération des produits d’épargne réglementée. Pour Philippe Crevel ce particularisme constitue une spécificité française. Cette règle, précise-t-il date sans doute des débuts du Livret A  « Par souci de simplicité, à une époque où il n’y avait pas d’ordinateurs… ».

Vendre, garder, acheter : le dilemme des petits porteurs face à l’envolée de la Bourse

Philippe Crevel explique dans les colonnes du Figaro le comportement des nouveaux investisseurs « Les nouveaux investisseurs ont davantage le goût du gain rapide, peuvent vendre ou acheter de façon plus opportuniste, explique l’économiste. Ce ne sont pas toujours les actionnaires bons pères de famille qui achètent des actions Air Liquide et qui vont les garder pendant trente ans».

Bitcoin ou or : le cours de ces valeurs bat des records, mais dans laquelle investir ?

Dans Ouest-France, Philippe Crevel a été invité à commenter l’envolé des cours du bitcoin. Pour le directeur du Cercle de l’Epargne, la cryptomonnaie est « un marché volatil, soumis à un environnement pas toujours rationnel ». Il met en garde les investisseurs tentés d’investir des sommes conséquentes, estimant que « cela ne peut être qu’un placement de diversification : on peut placer une petite partie de son patrimoine. Mais le reste doit être ailleurs »

Economie : Bruno Le Maire défend à Bruxelles son produit d’épargne européen

Dans cet article consacré au soutien de Bruno Le Maire à l’émergence d’un produit d’épargne européen, Philippe Crevel précise que si cette initiative bénéficie du soutien de la Banque centrale européenne et Christine Lagarde, elle ne fait pas l’unanimité au sein et notamment peine à convaincre l’Allemagne.

Le Coin de l’épargne et du patrimoine du samedi 9 mars 2023 : le CAC 40 et l’or au plus haut !

Le CAC 40 au-dessus de 8000 points

Jeudi 7 mars, en séance, le CAC 40 a franchi la barre symbolique des 8 000 points. Ce franchissement a été facilité par les annonces de la Banque Centrale Européenne (BCE), les bons résultats des entreprises et l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Vendredi 8 mars, les résultats de l’emploi américain ont également contribué à la bonne tenue des marchés. Après un pic absolu en cours de séance à 8 048,09 points, le CAC 40 a conclu la semaine à 8 028,01 points. Sur une semaine, le gain a été de 1,18 %. Depuis le début de l’année, la progression atteint 6,43 %. Sur un an, elle dépasse 9 %. Aux Etats-Unis, les grands indices ont néanmoins légèrement reculé sur la semaine, les grandes valeurs technologiques ont cédé du terrain  en lien avec le durcissement des législations à leur encontre. Des prises de bénéfices ont été sans nul doute réalisées après plusieurs mois de fortes hausses.

La hausse rapide des cours des actions depuis le second semestre 2024 se nourrit d’anticipations sur la baisse des taux directeurs et les retombées de l’intelligence artificielle. En cas de déception sur l’un ou l’autre sujet, une correction pourrait intervenir. Le contexte géopolitique demeure toujours anxiogène et est susceptible d’interférer sur le cours des valeurs mobilières. En cas de ralentissement économique plus fort et plus long que prévu, les entreprises rencontreront des difficultés à maintenir leurs  résultats à des niveaux élevés. L’augmentation du cours de l’or traduit la persistance des craintes des investisseurs tant sur le plan économique que géopolitique. L’or a, en effet, atteint un nouveau sommet historique. L’once d’or a terminé la semaine a plus de 2183 dollars. En un an, l’or a gagné près de 20 %.

Ralentissement possible de l’économie américaine

La publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis pour le mois de février a été bien accueillie par les investisseurs. Le pays a créé, en février, 275 000 postes non agricoles, soit plus que les 200 000 anticipés en moyenne par le consensus Bloomberg, mais, selon les données du département du Travail, il y a eu moins de créations en janvier et en décembre qu’initialement annoncées. Elles se sont établies en cumulé à 519 000 au lieu de 686 000. Le taux de chômage a augmenté de 0,2 point, à 3,9 %, un plus haut depuis janvier 2022, quand la croissance du salaire horaire moyen a décéléré à 0,1 % sur un mois, contre +0,2 % attendu, et à 4,3 % sur un an, comme prévu. Ces résultats semblent témoigner d’un ralentissement de l’économie américaine de bon augure pour l’inflation et une future baisse des taux directeurs. Le consensus parie de plus en plus sur une décision en ce sens en juin.

La BCE révise à la baisse ses hypothèses de croissance

Lors de la réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 7 mars, la BCE, tout en maintenant inchangés ses taux directeurs, a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. Cette révision rend possible une diminution prochaine des taux directeurs. La hausse des prix s’établirait à 2,3 % en 2023 (contre 2,7 % anticipé en décembre), à 2 % en 2025 et à 1,9 % en 2026. La croissance de l’économie en zone euro s’élèverait à 0,6 % en 2024 (contre 0,8 % précédemment), à 1,5 % l’an prochain et à 1,6 % dans deux ans.

Cercle de l’Épargne – données BCE

Une offre de pétrole toujours bridée

Dimanche 3 mars, plusieurs pays de l’OPEP ont décidé de renouveler les mesures de réduction de leur production de pétrole. L’Arabie saoudite, dont les engagements représentent environ la moitié des 2,2 millions de barils jour de limitation de la production, le Koweït, l’Algérie et Oman, ont ainsi annoncé la reconduction des quotas du mois de novembre dernier. La Russie a, de son côté, décidé de réduire progressivement sa production pour atteindre 471 000 barils d’ici à la fin du mois de juin.

Ces baisses de production visent à maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé au moment où les marchés mondiaux doivent absorber davantage de pétrole issu du schiste américain. Par ailleurs, le ralentissement économique en Europe et en Chine pèse sur la demande. La Russie a besoin d’un prix du pétrole élevé pour financer son effort de guerre tout comme l’Arabie saoudite qui s’est engagée dans des investissements gigantesques (tourisme, industrie, bâtiment).

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
8 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 028,01+1,18 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 722,69-0,46 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,69+0,08 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 085,11-0,79 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 814.51+0,51 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 659,74-0,16%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 961,11+1,40 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 688,94-0,56 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 046,02+0,63 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,718 %-0,185 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,265%-0,150 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,088 %-0,119 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0945+1,99 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 183,60+4,14 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars82,14-1,28 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Comptes à terme, livrets et super-livrets d’épargne : bientôt la fin des bonnes affaires ?

Dans le journal Le Monde, explique pourquoi le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec la décrue de l’inflation. Il estime par ailleurs qu’à compter du 1er février 2025, date du fin du gel de sa rémunération décidé par Bercy, la rémunération de ce placement « pourrait alors baisser aux environs de 2,50 % compte tenu du reflux de l’inflation ».

Le CAC 40 au-dessus des 8000 points

Jeudi 7 mars, en séance, le CAC 40 a franchi la barre symbolique des 8000 points aidé par les annonces de la Banque Centrale Européenne BCE), par les bons résultats des entreprises et par l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Depuis le début de l’année, le CAC 40 a progressé de plus de 6 % et de plus de 9 % en un an. Sur l’ensemble de l’année 2023, il s’était apprécié de 16,5 %. Les indices des grandes places financières battent record sur record ces dernières semaines. Le Nasdaq porté par les valeurs technologiques a gagné près de 50 % en un an.

 Lors de la réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 7 mars, la BCE tout en maintenant inchangés ses taux directeurs a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. Cette révision rend possible une diminution prochaine des taux directeurs. La hausse des prix devrait ainsi s’établir à 2,3 % en 2023 (contre 2,7% anticipé en décembre), à 2 % en 2025 et à 1,9 % en 2026. La croissance de l’économie en zone euro est estimée à 0,6 % en 2024 (contre 0,8 % précédemment), à 1,5 % l’an prochain et à 1,6 % dans deux ans.

Sources : BCE

La hausse rapide des cours des actions se nourrit d’anticipations sur la baisse des taux directeurs et sur les retombées de l’intelligence artificielle. En cas de déception sur l’un ou l’autre sujet, une correction pourrait intervenir. Le contexte géopolitique demeure anxiogène et peut à tout moment générer un choc sur les places boursières. En cas de ralentissement économique plus fort et long que prévu, les entreprises ne pourront pas maintenir des résultats aussi élevés que ceux de ces dernières années. L’augmentation du cours de l’or traduit la persistance des craintes des investisseurs tant sur le plan économique que géopolitique.

L’édito de Jean-Pierre Thomas « la France, le patrimoine, l’épargne et la retraite »

Si la croissance économique française est éprise d’une langueur toute monotone, le patrimoine continue sa course en avant. À la fin du premier semestre 2023, l’ensemble des ménages possédaient ainsi plus de 14 000 milliards d’euros de patrimoine, soit un montant de 446 000 euros par ménage. Le patrimoine net a progressé rapidement, entre fin 2009 et fin 2021, pour toutes les catégories sociales. L’augmentation a été de  5 329 milliards d’euros en euros courants durant cette période. Le patrimoine des Français s’est depuis stabilisé à ce niveau. Rapportée à chaque ménage, la valeur du patrimoine net moyen a augmenté de 144 000 euros entre la fin de 2009 et la mi 2023. La hausse du patrimoine a été, sur cette période, de 17 points plus rapide que l’inflation. Elle provient essentiellement des prix de l’immobilier. En douze ans, le patrimoine immobilier s’est accru de 2 684 milliards d’euros. Cette plus-value est latente car les biens immobiliers détenus par les ménages sont essentiellement affectés à la résidence principale et ne donnent lieu qu’à peu de cessions.

Fruit des transmissions et de l’accumulation durant toute la vie, les inégalités de patrimoine sont souvent décriées. Si, après redistribution, le rapport des revenus entre les 10 % des ménages les plus modestes et les 10 % les plus aisés est de 3,5,  les 10 % des ménages les plus fortunés possèdent en moyenne près de huit fois le patrimoine médian. Ces derniers détiennent plus de la moitié du patrimoine quand les 50 % des ménages les moins fortunés ne se partagent que 5 % des richesses. Contrairement à quelques idées reçues, les inégalités de patrimoine sont, en France, plus faibles que celles observés dans le reste de la zone euro, car l’immobilier y est un peu mieux réparti. Par ailleurs, les inégalités y sont restées stables depuis 2009. Le patrimoine financier est, en revanche, concentré sur un nombre plus réduit de ménages, ce qui n’est pas sans conséquences en matière de préparation financière de la retraite.

Faute de fonds de pension, les ménages ont, en France, privilégié la pierre, ce qui a contribué à la hausse de son prix, surtout depuis que les pouvoirs publics ont décidé de raréfier le foncier disponible. La pierre n’offre pas toutes les qualités d’un bon placement retraite. Elle est peu liquide et n’est pas à l’abri de fluctuations liées à l’évolution des taux d’intérêt ou de l’attractivité des territoires. L’investissement locatif souvent prôné a, bien souvent, après charges et impôts, un rendement assez faible.

Le choix implicite de l’immobilier a également comme conséquence de priver l’économie réelle de capitaux. La pierre a stérilisé une part non négligeable de l’épargne des ménages au détriment des entreprises. Du fait de l’augmentation du prix des logements en France et de l’appétence des ménages pour ce type d’actifs, le manque à gagner, en vingt ans, pour les entreprises françaises par rapport à leurs concurrentes allemandes a été évalué à plus de 200 milliards d’euros.

La création du Plan d’Épargne Retraite par la loi PACTE en 2019 vise à favoriser la réallocation de l’épargne des ménages sur des supports longs mais force est de constater que celle-ci reste modeste. Fin 2022, l’encours de l’épargne retraite s’élève à 260 milliards d’euros soit bien moins que le Livret A. Or, la France ne manque pas de ressources financières : le taux d’épargne s’est élevé, en 2023, à 17,6 % du revenu disponible brut. Une plus large diffusion des produits retraite par capitalisation devrait être menée par les pouvoirs publics comme par l’ensemble des acteurs économiques afin de drainer les liquidités vers les entreprises et, en particulier, vers celles qui ne sont pas cotées.

Par Jean-Pierre Thomas
Président du Cercle de l’Épargne

Placements financiers et immobiliers, retour sur 2023

En 2023, les Français ont continué à épargner, à la différence des Américains. Le taux d’épargne des premiers s’est élevé à 17,6 du revenu disponible brut quand celui des seconds a été inférieur à 10 %. Les ménages, en France, ont joué la prudence en accentuant leur effort d’épargne de précaution. Ils ont également décidé d’y affecter une partie de leurs importantes liquidités qui n’étaient pas jusqu’à maintenant rémunérées. La préférence pour l’épargne est, en France, assez classique en période d’inflation. Elle s’explique par la volonté des ménages de préserver leur encaisse réelle et de disposer d’une réserve suffisante pour faire face aux futures augmentations des prix. Ils n’ont pas touché à leur cagnotte covid, à la différence des Américains.

Au sommaire de cette étude

  • Les Français aiment le cash
  • La décrue des dépôts à vue
  • Les livrets d’épargne
  • L’Épargne logement dans le creux de la vague
  • Le renouveau des dépôts à terme
  • L’année de transition pour l’assurance vie
  • Le Plan d’Épargne Retraite trace sa voie
  • Les actions, 2023, un bon cru
  • Le placement obligataire retrouve des couleurs
  • L’immobilier, un ajustement plus qu’une crise
  • Les tendances de 2024

Cinq ans après l’adoption de la loi PACTE, les Français et l’épargne retraite

Cinq ans après la promulgation de la loi PACTE (22 mai 2019) qui a permis la création du Plan d’Épargne Retraite (PER), les Français ont adopté ce nouveau produit. Il répond, en effet, à leurs attentes et à leurs besoins. Il constitue une simplification dans le paysage de la capitalisation qui ressemblait, jusqu’à son avènement, à un véritable maquis corse en raison de ces nombreux produits.

Un large consensus en faveur de l’épargne retraite

L’épargne retraite n’est pas un sujet de conflits. Il n’y a pas d’opposition réelle à la mise en place de suppléments de retraite par capitalisation, sachant que les régimes par répartition assurent une grande part des revenus des retraités. 56 % des Français, selon l’enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne réalisée en 2023, sont favorables à la mise en place d’un système de retraite mixte ou en capitalisation pure (41 % pour un système mixte, 15 % pour un système 100 % par capitalisation). Quels que soient les sensibilités politiques ou l’âge des sondés, l’épargne retraite fait l’objet d’un large consensus. Les plus jeunes y sont les plus favorables, tout comme les cadres. Près des trois quarts des 18/24 ans se prononcent en faveur d’un tel système. Leur forte adhésion à la capitalisation n’est pas sans lien avec leurs doutes sur la pérennité de la répartition même si, dans les faits, cette dernière ne peut pas techniquement faire faillite. 70 % des cadres supérieurs et 59 % des cadres moyens indiquent leurs préférences pour un système mixte.

Une crainte forte et ancienne d’une baisse du niveau de vie à la retraite

Deux tiers des Français sont, selon l’enquête précitée, inquiets pour leur pouvoir d’achat à la retraite. Cette crainte est stable depuis trois ans. Seuls 4 % des Français estiment que les pensions sont ou seront « tout à fait suffisantes » pour vivre correctement à la retraite. Ce taux est stable depuis dix ans. 7 % des retraités et 11 % de ceux gagnant plus de 4 000 euros pensent ainsi. En revanche, 2 % des 35/64 ans et 1 % des employés considèrent que leurs pensions sont ou seront « tout à fait suffisantes ». Il convient de souligner que 11 % de ceux qui épargnent régulièrement en vue de leur retraite pensent ainsi, contre 2 % de ceux qui n’épargnent pas pour leur retraite. À l’inverse, 27 % des Français pensent que leurs pensions sont ou seront « tout à fait insuffisantes ». Ce sont les 25/49 ans qui sont les plus pessimistes (plus de 35 % d’entre eux) quand les retraités ne sont que 12 % à le penser. 51 % des Français à revenus modestes pensent que leurs pensions sont ou seront « tout à fait insuffisantes », contre 12 % pour ceux gagnant plus de 4 000 euros par mois.

Enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne 2023

Près de trois femmes sur quatre (73 %) jugent que leurs pensions ne leur permettent ou ne leur permettront pas de vivre correctement, contre 57 % des hommes. Cet écart important est en lien avec celui des pensions entre hommes et femmes. Les pensions de ces dernières sont, en moyenne, avant réversion, inférieures de 40 % à celles des hommes. Les jeunes actifs (25/34 ans) et les seniors (50/64 ans) sont les plus inquiets au niveau des classes d’âge. Ils sont respectivement 73 et 74 % à penser que leurs pensions seront insuffisantes. Pour les jeunes actifs, l’idée que le système fasse faillite avant leur arrivée à l’âge de la retraite est amplement partagée. Les seniors à quelques années de la retraite figurent parmi les plus inquiets en raison, notamment, des modifications de la législation qui pourraient les toucher. Trois quarts des personnes modestes sont inquiètes pour leur niveau de vie à la retraite (personnes avec moins de 2 000 euros de revenus par mois). A contrario, 38 % des personnes qui touchent plus de 4 000 euros sont inquiètes. Les ménages qui épargnent en vue de la retraite sont relativement plus confiants, ce qui est assez logique, que ceux qui ne peuvent pas épargner. 48 % des premiers sont inquiets contre 72 % des seconds.

La préparation financière de la retraite, un facteur important d’épargne

Selon l’enquête précitée, près d’un Français sur deux (47 %) indique épargner pour sa retraite. Ce ratio a baissé depuis le début de la crise sanitaire, les Français privilégiant l’épargne de précaution. En ne retenant que les non-retraités, le taux était de 51 % en 2023 et de 59 % en 2019. Si la proportion des Français qui épargnent régulièrement reste constante de 2019 à 2023 (26 %), celle de ceux qui épargnent quand c’est possible baisse nettement, passant sur cette période de 33 à 25 %. 61 % des personnes à revenus modestes déclarent ne pas épargner en vue de la retraite. Assez logiquement, ce sont les 50/64 ans qui sont les plus nombreux (58 %) à épargner en vue de la retraite. La proximité de cette dernière et le fait que les charges liées à l’éducation des enfants ainsi que celles liées à l’acquisition de la résidence principale tendent à baisser expliquent leur plus forte propension à épargner pour la retraite. 37 % des retraités disent épargner encore pour améliorer leur retraite. C’est beaucoup moins qu’en 2022 (49 %).

Enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne 2023

En période d’inflation, les Français éprouvent plus de difficultés à épargner à long terme. La baisse est particulièrement nette chez les Français à revenus modestes. Ils étaient 61 % à épargner en 2019 ; ils ne sont plus que 39 % en 2023. La baisse est bien moins marquée pour les personnes à revenus élevés (respectivement 75 % et 72 %).

Enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne 2023

Plus des deux tiers des cadres supérieurs (69 %) épargnent en vue de la retraite. Ils sont 22 % à le faire régulièrement. Néanmoins, un ouvrier sur deux indique faire de même mais ils ne sont que 10 % à le faire régulièrement. Les femmes épargnent un peu moins que les hommes pour leur retraite malgré leur inquiétude plus forte en ce qui concerne l’évolution de leur pouvoir d’achat. Elles ne sont que 42 % à mettre de l’argent de côté, contre 53 % des hommes. Leurs revenus inférieurs à ceux des hommes sont une raison de cet écart.

Enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne 2023

L’effort d’épargne en faveur de la retraite est important chez les 35/64 ans ; plus de 55 % d’entre eux mettent de l’argent de côté pour leur retraite. Ce sont les actifs bien insérés dans la vie professionnelle qui disposent par définition de capacités financières suffisantes pour épargner pour leur retraite. Le ratio monte à 58 % chez les 50/64 ans. Ces derniers ont une vision plus précise de leurs futurs revenus à la retraite et voient progressivement leurs charges de remboursement des emprunts immobiliers et de famille diminuer.

Enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne 2023

L’épargne retraite à la 4e place pour les placements « retraite »

Faute de pouvoir accéder à des produits d’épargne retraite, les Français ont opté pour des produits de substitution. Leur appétence pour la pierre a fait de cette dernière le premier des placements retraite, suivi par l’assurance vie. 75 % des retraités sont propriétaires de leur résidence principale, contre 57 % pour l’ensemble de la population. L’augmentation du prix de l’immobilier et les faibles taux d’intérêt ont favorisé l’investissement immobilier locatif, qui, néanmoins, ne concerne qu’une petite partie de la population française, 18 % des ménages. Avec les Britanniques et les Belges, les Français sont ceux qui recourent le plus à ce type d’investissement. L’assurance vie est, de son côté, possédée par plus de 42 % des ménages. Ce ratio dépasse 50 % pour les ménages atteignant l’âge de la retraite. L’épargne réglementée est souvent citée comme un placement en vue de la retraite, en particulier par les ménages les plus modestes. Le Livret A, le LDDS ou le LEP sont souvent les seuls produits possédés par ces derniers.

Enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne 2023

L’épargne retraite, une lente montée en puissance

La place de la retraite supplémentaire dans l’ensemble des régimes de retraite (légalement obligatoires ou non) reste, en France, faible. La part des cotisations versées à ce titre par rapport à l’ensemble des cotisations acquittées a atteint 5,1 % en 2022, tandis que les prestations servies s’élèvent à 2,3 % de l’ensemble des prestations de retraite versées. En moyenne, au sein de l’OCDE, ce ratio est de 15 %.

Cercle de l’Épargne – Données DREES

23 % des actifs de 15 à 64 ans ont, en 2022, un produit d’épargne retraite. 10 % ont un produit individuel, 5,6 % ont un produit d’épargne retraite en lien avec l’épargne salariale et 7,7 % un produit collectif obligatoire (PERO ou article 83). La proportion de personnes couvertes progresse lentement. Elle était de 20,5 % en 2009.

Cercle de l’Épargne – Données DREES

Les cotisations retraite se sont élevées à 18,5 milliards d’euros en 2022, contre 19,8 milliards d’euros en 2021. Les cotisations collectives ont représenté 43 % de l’ensemble des cotisations en 2022, contre 57 % en 2005. L’essor des produits individuels à compter de 2003 puis avec la création du PER en 2019 a accru la part des cotisations individuelles.

Cercle de l’Épargne – Données DREES

En 2022, le montant des prestations versées s’est élevé à 8,3 milliards d’euros, contre 7,6 milliards d’euros en 2021 et 4,2 milliards d’euros en 2005. Les prestations émanant des contrats collectifs représentaient, en 2022, 57 % de l’ensemble contre 80 % en 2005. La montée en puissance des contrats individuels depuis dix ans se traduit désormais sur la nature des prestations.

Cercle de l’Épargne – Données DREES

L’encours de l’épargne retraite était en France, en 2022, de 260 milliards d’euros, en légère baisse par rapport à 2021 du fait du recul de la valeur des actions. Les contrats collectifs représentaient, en 2022, 53 % de l’encours total, contre 64 % en 2005.

Cercle de l’Épargne – Données DREES

La France et l’Allemagne et l’Italie sont les trois pays où le poids des fonds de pension est le plus faible au sein de l’OCDE. Ce sont trois pays qui se caractérisent par des dépenses publiques en faveur de la retraite élevées.

La répartition a durant des années pourvu au niveau de vie des retraités de manière correcte rendant moins nécessaire qu’ailleurs le développement de l’épargne retraite.

Le vieillissement démographique et le ralentissement de la croissance changent la donne et ont conduit ces trois pays à prendre des mesures visant à faciliter les suppléments de retraite par capitalisation.

Poids des fonds de pension en % du PIB

Cercle de l’Épargne – données Conseil d’orientation des retraites

Répartition dépenses publiques et privées de retraite en % du PIB

Cercle de l’Épargne – données Conseil d’orientation des retraites

Principales caractéristiques des détenteurs des produits d’épargne retraite

Depuis la création du PER, un rajeunissement des détenteurs de produits d’épargne retraite est constaté. Près d’un cinquième des souscripteurs avaient moins de 30 ans en 2022 soit environ leur poids dans la population active. Mais au niveau de l’ensemble des adhérents, les jeunes actifs demeurent sous-représentés. Fort logiquement, les 50/59 ans sont surreprésentés. Ayant des capacités financières plus importantes et se rapprochant de l’âge de la retraite, ils sont les plus susceptibles d’avoir souscrit un produit d’épargne retraite.

Cercle de l’Épargne – données DREES

Les PER individuels sont essentiellement souscrits par les 40/59 ans, près des deux tiers quand cette catégorie d’âge représente 50 % de la population active. Les PER d’entreprise sont moins marqués par des considérations d’âge même si les 40/59 sont toujours surreprésentés.

Cercle de l’Épargne – données DREES

Les anciens produits d’épargne retraite étaient majoritairement souscrits par les hommes. Avec le PER, un certain rééquilibrage est constaté. Ce dernier tient, par ailleurs, à une plus grande égalité au sein du monde du travail. Les adhérents du PER entreprise obligatoire étaient, en 2022, à 52 % des hommes. Pour le PER individuel, ce ratio est de 51 %. Pour la Retraite Mutualiste Combattant, ce taux est de 89 % du fait que la quasi-totalité des anciens soldats sont des hommes. Pour l’ensemble des produits d’épargne retraite, la proportion des femmes parmi les adhérentes est de 44 %.

Cercle de l’Épargne – données DREES

62 % des adhérents d’un produit d’épargne retraite supplémentaire ont effectué, en 2022, des versements pour moins de 1 500 euros. Pour la moitié d’entre eux, les versements étaient inférieurs de 500 euros. Les versements les plus importants sont réalisés par les détenteurs de contrats Madelin (indépendants) et par les agriculteurs. Le montant de leurs pensions obligatoires étant, par nature faible, les travailleurs indépendants sont conduits à se constituer des compléments par capitalisation plus importants que le reste de la population.

Cercle de l’Épargne – données DREES

2,4 millions de personnes bénéficient d’une rente issue d’un produit d’épargne retraite sur un total de 17 millions de retraités, soit 14 %. En 2009, le nombre de bénéficiaires était de 1,9 million. Avec la possibilité de sortie en capital ouverte par le PER, le nombre de rentiers ne devrait pas progresser dans les prochaines années. Il est à noter que depuis 2010 le nombre de rentiers des produits individuels dépasse celui des rentiers des produits collectifs.

Cercle de l’Épargne – données DREES

En 2022, 27 % des bénéficiaires d’une rente issue d’un produit retraite touchent moins de 500 euros par an, quand seulement 9 % touchent plus de 5 000 euros.

Cercle de l’Épargne – données DREES

Le montant moyen de la rente versée dans le cadre d’un produit d’épargne retraite varie fortement d’un produit à un autre. Le montant annuel est de 2 314 euros. Le montant le plus élevé est celui des rentes versées dans le cadre des articles 39. Les produits collectifs offrent de meilleures rentes que les produits individuels en raison du fréquent abondement de l’employeur.

Cercle de l’Épargne – données DREES

Sortie en capital des produits d’épargne retraite

En 2022, 450 000 personnes ont bénéficié d’une sortie en capital au titre de leur produit d’épargne retraite. Ces sorties peuvent être intervenues lors de la liquidation de la retraite, à la suite d’un accident de la vie, de l’acquisition de la résidence principale, à l’occasion de la transformation d’une petite rente en capital ou encore dans le cadre du versement d’une fraction du capital (20 % pour le PERP ou fraction dans le cadre du PER).

Cercle de l’Épargne – données DREES

Le montant moyen des sorties en capital est de 3 120 euros. Il se monte à plus de 36 000 euros pour les produits destinés aux élus locaux et à plus de 13 000 euros pour les PER. Les titulaires de PERP peuvent bénéficier, sous certaines conditions, de la sortie en capital (20 % au maximum, rente inférieure à 110 euros, accidents de la vie, acquisition de la résidence principale).

Cercle de l’Épargne – données DREES

La montée en puissance du Plan d’Épargne Retraite

En 2021, 32 % des Français ont entendu parler du PER dont le début de commercialisation date du 1er octobre 2019. 51 % des Français gagnant plus de 4 000 euros par mois connaissaient ce nouveau produit. 36 % des Français qui en avaient entendu parler en avaient déjà souscrit un (10 %) ou étaient prêts à le faire (26 %). (données enquête 2021 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – Cercle de l’Épargne).

En 2022, les versements sur les PER ont représenté 70 % des cotisations d’épargne retraite, contre 55 % en 2021. Les versements associés au PER individuel représentaient plus des quatre cinquièmes des cotisations sur les dispositifs individuels (81 %). Ceux associés au PER d’entreprise collectif représentaient plus des quatre cinquièmes des cotisations sur les dispositifs collectifs à cotisations définies (82 %) et ceux associés au PER obligatoire, plus des deux cinquièmes des cotisations sur les dispositifs collectifs à cotisations définies obligatoires (42 %). Le PER a bénéficié de nombreux transferts en provenance des anciens produits (PERP, PERCO, contrats Madelin, etc.).

En 2023, le PER comptait plus de 10 millions de titulaires et son encours dépassait 100 milliards d’euros.

Fin décembre 2023, plus de 5 millions de PER souscrits auprès d’un assureur étaient en cours de constitution avec un encours de 64,5 milliards d’euros. La progression s’est, fort logiquement, ralentie avec la fin des transferts qui avaient animé le marché entre 2019 et 2022.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Plus de 640 000 nouveaux PER individuels ont été ouverts en 2023 par les assureurs, soit 50 000 de plus qu’en 2022.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

L’épargne retraite, avec un encours de 260 milliards d’euros en 2022, représente, en France, autour de 5 % du patrimoine financier des ménages, ce qui est modeste face à l’assurance vie ou à l’épargne réglementée. Conçue initialement pour améliorer les pensions des catégories sociales dont le taux de remplacement (pensions/revenus d’activité) était le plus faible, l’épargne retraite était de ce fait, avant, destinée aux cadres supérieurs, aux indépendants, aux professions libérales et aux agriculteurs. Le système de déduction fiscale tel qu’il a été imaginé répondait à cet objectif. Le mécanisme retenu reprend le principe des cotisations sociales qui sont, dans la limite d’un certain plafond, déductibles. Compte tenu de l’espérance de vie plus longue des assurés concernés et de leur niveau de revenus, il est apparu plus juste de mettre en place un système d’épargne retraite que d’améliorer, par la répartition, leur taux de remplacement. Par souci d’égalité, il a été admis que les produits d’épargne retraite devaient être diffusés auprès du plus grand nombre. Cette volonté pose le problème de l’absence d’avantage fiscal pour les non-imposables à l’impôt sur le revenu, soit un ménage sur deux en France, et celui de la difficulté pour les PME de proposer des produits collectifs à leurs salariés. La faiblesse des marges de manœuvre financières de l’État rend difficile l’élaboration de solutions.

Vous avez dit RSE ? 3 questions à Philippe Da Costa

AG2R LA MONDIALE, groupe de protection sociale et patrimoniale, spécialiste de la retraite, de la prévoyance et de la santé, est en première ligne en matière de responsabilité sociale et environnementale. Comment s’articule-t-elle ?

AG2R LA MONDIALE, groupe paritaire et mutualiste, s’inscrit dans la longue histoire de l’économie sociale et solidaire. En assurant une entreprise sur quatre et 15 millions de personnes, notre Groupe a une connaissance inestimable des réalités sociales et économiques et de leurs liens avec les enjeux environnementaux.

Le défi environnemental, avec la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de préserver la biodiversité, est naturellement intégré à la démarche RSE du Groupe. Tout groupe de protection sociale, tout assureur se doit d’appréhender les risques et de tenter de les limiter pour l’intérêt de toutes et tous.

Dans un environnement complexe et incertain, il est indispensable de se fixer des caps forts en matière de responsabilité sociale et environnementale. Au sein d’AG2R LA MONDIALE, elle repose sur quatre piliers :

  • Les clients ;
  • Les collaborateurs ;
  • La protection de la planète ;
  • Les territoires et l’inclusion.

La politique d’investissement responsable du Groupe, qui porte sur près de 93 milliards d’euros, en est l’une des voies d’expression ; nombreuses sont ainsi dans ce champ les initiatives qui visent le financement des entreprises françaises, des infrastructures dont elles ont besoin, de la transition énergétique, et plus généralement, du développement durable et inclusif de l’économie de notre pays.

Le groupe AG2R LA MONDIALE entend promouvoir « le bien-être, le bien-travailler et le bien-vieillir ». Comment se traduit cette formule sur le terrain ?

La responsabilité d’AG2R LA MONDIALE concerne l’ensemble de la population et des activités économiques en lien avec les métiers qu’elle exerce : la retraite, la prévoyance, la santé et la dépendance et, désormais, l’hébergement dans des résidences services séniors. AG2R LA MONDIALE apporte des solutions globales pour faire face aux aléas de la vie, tant en matière d’épargne, de handicap, de santé, de retraite, de dépendance, et de prévoyance, contribuant ainsi nativement au bien-être, au bien-travailler et au bien-vieillir.

Le bien-être, c’est évidemment la possibilité pour tout un chacun de bénéficier des meilleures conditions de vie aujourd’hui et demain, dans un environnement dont l’état de conservation le permette. Conscient du lien indissociable entre le bien-être et l’environnement, AG2R LA MONDIALE travaille à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de ses activités, de longue date, à commencer par celles produites par la consommation énergétique de l’immobilier. Cette dernière est en diminution de 46 % entre 2015 et 2022. D’ici 2025, cette consommation sera encore réduite de 12 % ; une ambition également au cœur de notre politique d’investissement en immobilier avec l’objectif que 70 % du parc soit certifié à l’horizon 2025 et ainsi aligné avec les normes environnementales les plus strictes ; une ambition portée par la démarche d’investissement responsable du Groupe qui procède notamment d’une politique climat dont le degré d’exigence a encore été récemment rehaussé.

Le bien-travailler constitue une nécessité pour préserver la qualité des services de l’entreprise et pour permettre le meilleur épanouissement possible des collaborateurs. Chaque collaborateur a accès à un minimum de 20 heures de formation par an. L’insertion des jeunes et le maintien des seniors en activité constituent des priorités pour le groupe. Il est également important que les travailleurs handicapés, qui représentent 9 % des effectifs hors activités de résidences services séniors, puissent exercer, dans les meilleures conditions et sans discrimination, leur métier. Ce bien-travailler concerne également nos clients, grâce aux produits assurantiels et aux services de prévention que nous développons au bénéfice des employeurs et des employés.

Le bien-vieillir est, pour un groupe de protection sociale dont la retraite est au cœur de ses métiers, un objectif majeur. Acteur majeur de la complémentaire AGIRC-ARRCO, de l’épargne retraite ainsi que des maisons de retraite senior, AG2R LA MONDIALE accompagne et conseille ses assurés afin de faciliter leur vie. Dans cette optique, un portail dédié aux aidants réunissant plus de 32 000 membres (www.aidantslesnotres.fr) a été créé afin de promouvoir la solidarité intergénérationnelle.

AG2R LA MONDIALE, en tant que groupe de protection sociale, consacre une partie de ses ressources à l’action sociale. Que recouvre le concept d’action sociale ?

L’action sociale est une spécificité des institutions paritaires, constituée par les fonds sociaux de l’institution de retraite complémentaire et de l’institution de prévoyance. AG2R LA MONDIALE, grâce à ces fonds, soutient ses assurés particuliers et entreprises ainsi que de nombreux acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire. En 2022, AG2R LA MONDIALE a ainsi soutenu plus de 1 100 associations.

 L’action sociale permet ainsi, via des aides individuelles et des soutiens financiers à des projets portés le plus souvent par le milieu associatif, de participer au financement de frais de santé, de prestations de maintien à domicile, ou de faciliter l’accès à une structure d’hébergement adaptée à la perte d’autonomie. AG2R LA MONDIALE accompagne également les aidants, en leur apportant écoute, conseil et appui dans leurs démarches ainsi que des moments de répit.

AG2R LA MONDIALE contribue, également, au financement de projets de prévention au sein de nombreuses branches professionnelles, notamment dans le cadre du programme « Branchez-vous santé ». En outre, afin d’accompagner les branches, un pôle paritaire dédié à l’Économie Sociale et Solidaire a été intégré à la gouvernance du Groupe. Il a pour vocation de renforcer le poids économique et l’ancrage dans les territoires de la filière pour soutenir les innovations sociales et répondre aux besoins des populations et aux transformations sociétales en cours.

Outre l’action sociale, AG2R LA MONDIALE dispose d’une Fondation d’entreprise qui accompagne, depuis 20 ans, des projets concrets portés par des organismes basés en France, plus de 250 depuis 2020 et 57 en 2023. Dans le cadre de la feuille de route 2020-2025, elle s’est fixé 4 champs d’actions prioritaires :

  • L’expérimentation de nouvelles méthodes dans les domaines de l’éducation, de la jeunesse et de la santé par un soutien pluriannuel à quelques associations identifiées en début de mandature et accompagnées pendant 3 à 5 ans ;
  • L’identification et le financement de projets locaux entrant dans les champs de l’ESS ; 
  • Le partage avec d’autres les enseignements tirés des expérimentations ;
  • Le soutien à des alliances opérationnelles entre les acteurs d’un même territoire, d’un même secteur d’activité ou partageant un même objectif. 

Epargne, retraite, Bourse : les femmes sont-elles vraiment différentes ?

A quelques jours de la journée internationale consacrée aux droits de la femme, les Echos citent les travaux du Cercle de l’Epargne et reprennent notamment les résultats des enquêtes AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – LE CERCLE DE L’ÉPARGNE qui mettent en évidence les différences en terme de choix de placements et reviennent sur les causes intrinsèques à plus grande aversion à la prise de risques des femmes.

Les femmes, l’épargne et la retraite, une affaire avant tout de revenus

Le rapport des femmes à l’argent et la retraite donne lieu à beaucoup de clichés, de raccourcis, de corrélations hasardeuses et de conclusions rapides. L’analyse des comportements en matière d’épargne dépend davantage du niveau de revenus et de patrimoine que de facteurs genrés. Les femmes sont bien souvent les gestionnaires du budget familial même si, pour les investissements importants, au sein des couples hétérosexuels, ce sont les hommes qui ont, longtemps, joué un rôle déterminant. Cette vision est néanmoins datée. Pour les couples les plus récents, un net rééquilibrage est constaté dans la prise des décisions financières. Selon une récente enquête IFOP publiée en 2023 pour le compte de Vives Média (groupe Bayard presse), trois femmes sur quatre consultent leurs comptes au moins une fois par semaine et 70 % assument, par ailleurs, la gestion des dépenses courantes du ménage.

Au sommaire de cette étude

  • Les écarts de revenus demeurent le principal frein à l’épargne des femmes
  • Un nombre d’hommes épargnant plus important que celui des femmes
  • Les femmes privilégient la sécurité car elles peuvent moins épargner que les hommes
  • Les femmes, plus adeptes au conseil que les hommes
  • La retraite, un sujet anxiogène pour les femmes

L’épargne salariale, la moitié des salariés couverts

La 8e édition de la « Semaine de l’épargne salariale » se tiendra du 25 au 29 mars prochain. Ce rendez-vous initié par l’Autorité des marchés financiers, la Direction générale du Travail, l’Association Française de la Gestion financière et La finance pour tous, regroupera l’ensemble des acteurs de la place. Destiné aux salariés et aux chefs d’entreprise, il vise à faire connaître et promouvoir les dispositifs existants, en particulier auprès des entreprises où la part de salariés couverts demeure marginale. À cette occasion, le Cercle de l’Épargne dresse un bilan de la pratique de l’épargne salariale, de la forme qu’elle prend.

En 2021, plus de la moitié des salariés du secteur privé non agricole avaient accès à au moins un dispositif d’épargne salariale (participation, intéressement, PEE, et PER d’entreprise collectif ou PERCO). Cette proportion est stable après avoir connu une période de hausse de 2018 à 2020. 9,6 millions de salariés sont ainsi concernés par au moins un des quatre dispositifs précités. Le PEE reste le dispositif le plus répandu, 44,4 % des salariés en ont un. Il devance la participation aux résultats de l’entreprise (39,0 %). 35,3 % des salariés peuvent bénéficier de l’intéressement. La diffusion du PER d’entreprise collectif et du PERCO poursuit sa hausse ininterrompue depuis la création du PERCO en 2003. Elle couvre plus du quart des salariés (26,0 %).

Cercle de l’Épargne – données DARES

D’importants écarts dans l’accès à l’épargne salariale selon le secteur d’activité

L’accès aux dispositifs d’épargne salariale dépend toujours des secteurs et de la taille des entreprises. La proportion de salariés couverts est de 25,0 % dans l’hébergement-restauration et de 82,2 % dans les activités financières et d’assurance.

Cercle de l’Épargne – données DARES

La taille de l’entreprise, l’autre facteur d’inégalité dans l’accès à l’épargne salariale

Dans les entreprises de moins de 10 salariés, seuls 18,9 % des salariés sont couverts. Ce taux est également de 18,9 % dans les entreprises de 10 à 49 salariés. S’il a augmenté en 2021 dans les entreprises de moins de 10 salariés, il est en légère baisse dans celles de 10 à 49 salariés. Le taux de couverture est de 46,5 % dans les entreprises de 50 à 99 salariés. Il est en baisse de 3,5 points par rapport à 2020. Le taux de couverture atteint 80,4 % dans les entreprises de plus de 500 salariés. Dans les grandes entreprises au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME), 94,0 % des salariés sont couverts.

Cercle de l’Épargne – données DARES

Les Plans d’épargne d’entreprise (PEE) avant tout dans les grandes entreprises

Les plans d’épargne salariale (PEE, Perco et PER d’entreprise collectif) sont principalement mis à disposition des salariés des entreprises de grande taille. 82,8 % des salariés sont couverts par un PEE dans les entreprises de 1 000 salariés et plus contre seulement 10,4 % dans celles de 1 à 9 salariés. 56,6 % des salariés sont couverts par un Perco ou un PER d’entreprise collectif dans les entreprises de 1 000 salariés et plus (contre 7,5 % dans celles de 1 à 9 salariés).

Cercle de l’Épargne – données DARES

La percée des plans d’épargne retraite

La loi Pacte de 2019 a instauré le PER d’entreprise collectif qui se substitue progressivement au Perco. 30,3 % des salariés dans les entreprises de 10 salariés et plus sont couverts en 2021 par un plan d’épargne retraite (Perco et/ou PER d’entreprise collectif), soit une hausse de 0,9 point par rapport à 2020. 18,0 % des salariés ont accès à un Perco mais pas à un PER d’entreprise collectif, 6,7 % à un PER d’entreprise collectif mais pas à un Perco et 5,6 % ont accès aux deux dispositifs en 2021.

Cercle de l’Épargne – données DARES

8,4 millions de bénéficiaires d’une prime au titre de l’épargne salariale

8,4 millions de salariés ont bénéficié de primes de participation et d’intéressement, versées en 2022 au titre de l’exercice 2021 ou d’un abondement de l’entreprise versé sur les PEE et les Perco (+10,9 % par rapport à l’année précédente). 45,9 % des salariés du privé ont ainsi bénéficié d’un revenu en provenance de l’épargne salariale.

Cela a concerné 86,9 % des salariés couverts par au moins un dispositif d’épargne salariale, soit 7,3 points de plus qu’en 2020.

Dans les entreprises de moins de 10 salariés, la part des bénéficiaires d’une prime d’épargne salariale parmi les salariés couverts poursuit sa forte progression et passe de 66,4 % en 2020 à 75,7 % en 2021. Cependant, compte tenu du faible taux de couverture dans ces petites entreprises, les salariés bénéficiaires ne représentent que 14,3 % des salariés de ces petites entreprises.

Dans les entreprises de plus de 10 salariés, le nombre de bénéficiaires de la participation repart à la hausse en 2021 (+13,3 % après -8,1 % en 2020), pour s’établir à 5,6 millions.

En 2021, 5,3 millions de salariés perçoivent une prime d’intéressement dans les entreprises de 10 salariés et plus. Le nombre de bénéficiaires se redresse par rapport à 2020 (+20,3 % après -13,8 %). En 2021, 2,2 millions de salariés bénéficient de l’abondement des entreprises sur un PEE et 1,1 million sur les Perco et PER d’entreprise collectifs.

Le montant total de primes versées a été évalué à 24 milliards d’euros bruts (y compris CSG et CRDS). Le rebond enregistré en 2021 fait plus que compenser le repli observé en 2020 provoqué par la crise sanitaire. En 2021, les versements pour la participation, l’intéressement et l’abondement aux PEE et PER d’entreprise collectif/Perco représentent 7,4 % de la masse salariale des bénéficiaires et 4,5 % de la masse salariale totale.

Les sommes versées pour la participation rebondissent très fortement en 2021 pour atteindre 9,7 milliards d’euros (+40,4 % après -13,7 % en 2020). Ces primes de participation représentent 4,6 % de la masse salariale des bénéficiaires en 2021, en hausse par rapport à une part qui était stable autour de 3,7 % depuis 2015.

Les sommes distribuées dans le cadre de l’intéressement ont atteint 10,5 milliards d’euros, en hausse de 27,6 % après une baisse de 16,4 % en 2020. Ces primes d’intéressement représentent 4,9 % de la masse salariale des bénéficiaires en 2021, en hausse de 0,3 point par rapport à 2020.

En 2021, les entreprises ont versé 1,8 milliard d’euros bruts d’abondement sur les PEE et 600 millions d’euros bruts sur les Perco/PER d’entreprise collectif, en complément des versements du salarié sur ces plans. Ces sommes représentent des parts stables à 1,8 % et 1,2 % de la masse salariale.

La part des versements volontaires du salarié sur un PEE (16,6 %) augmente, en 2021, de 2,8 points. Les versements effectués sur un Perco/PER d’entreprise collectif par les entreprises de 10 salariés et plus et leur 1,4 million de salariés épargnants représentent 2,4 milliards d’euros (-1,1 % par rapport à 2020).

La pierre papier, retour aux fondamentaux

Durant les années 2010, la pierre papier a eu le vent en poupe, favorisée par des taux historiquement bas. Avec la hausse de ces derniers et la baisse des prix de l’immobilier, la collecte a baissé en 2023 tout en restant élevée. Les rendements en 2023 des SCPI restent, en revanche, en phase avec ceux des années précédentes. Certains fonds immobiliers ont néanmoins dû faire face à des rachats importants de parts et ont pu être contraints de limiter ces derniers. Ces problèmes de liquidités rappellent que l’immobilier est soumis à des cycles et qu’il n’est pas, contrairement à certaines idées reçues, un placement sans risque. Dans le passé, et en particulier dans les années 1990, la chute des prix avait été bien plus importante.

Des décollectes nettes pour les SCI et les OPCI

Dans un contexte de crise immobilière et de ralentissement de l’activité, après plusieurs années de fortes collectes, des investisseurs ont préféré procéder à des rachats de leurs parts de fonds immobiliers. Ces rachats ont provoqué une chute de la valeur des parts et ont, dans certains cas, posé des problèmes de liquidités pouvant les amener à geler des opérations.

En 2023, les sociétés civiles supports d’unités de compte immobilières ont ainsi enregistré une décollecte nette de 543 millions d’euros. L’actif net des sociétés civiles en unités de compte immobilières s’établit à 23,5 milliards d’euros au 31 décembre 2023. 

Pour les OPCI grand public, distribuées essentiellement en unités de compte d’assurance vie, la décollecte nette a atteint 3 milliards d’euros. L’actif net des OPCI grand public s’établit à 15,3 milliards d’euros au 31 décembre 2023, reflétant une valorisation globale comparable à celle de 2018.

Cercle de l’Épargne – données AFPIM

Les SCPI plient mais ne rompent pas

Sur l’ensemble de l’année 2023, les Sociétés de Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont restées en collecte nette positive à hauteur de 5,7 milliards d’euros (7,7 milliards d’euros de collecte brute et 2 milliards d’euros de rachats). Après une année record en 2022, la collecte nette de 2023 est comparable à celle de 2020 ou à celle de 2016 (pour prendre une année non touchée par les effets de la pandémie). Au 31 décembre 2023, la capitalisation des SCPI s’établit à 90,1 milliards d’euros.

La collecte brute des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) s’est élevée à 7,7 milliards d’euros, contre 10,20 milliards d’euros en 2022. Elle est revenue à son niveau de 2021 (7,37 milliards d’euros). En 2023, plus de la moitié de la collecte a été effectuée par les SCPI diversifiées, celles spécialisées en bureaux reculant fortement.

Cercle de l’Épargne – données AFPIM

Des performances globales en baisse pour la pierre papier

Le taux de distribution moyen servi par les SCPI, toutes catégories confondues, s’établit à +4,52 % en 2023, un taux stable par rapport à l’année 2022 (4,53 %). Les SCPI par catégorie offrant le meilleur rendement sont celles spécialisées dans la logistique (5,9 %) qui devancent celles spécialisées dans les hôtels et le tourisme (5,1 %).

Cercle de l’Épargne – données AFPIM

Compte tenu de la baisse de la valeur des parts, en 2023, la performance globale des sociétés civiles en unités de compte immobilières a été de -6,8 % et celles des OPCI grand public de -7,6 %. Concernant les SCPI, le prix de part moyen pondéré de la capitalisation a diminué de 4,9 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023. Cette baisse moyenne intègre l’essentiel des ajustements des prix de l’immobilier constatés en 2023.

Cercle de l’Épargne – données AFPIM

Les Français toujours en mode fourmis

Les Français ont maintenu un important effort d’épargne en 2023 malgré – ou à cause – de l’inflation. Si cette dernière érode le pouvoir d’achat des ménages, elle les amène à épargner à la fois par crainte de l’avenir, par effet d’encaisse réelle. Les Français et plus globalement les Européens se distinguent des Américains qui ont, en 2023, diminué leur effort d’épargne au profit de la consommation. Le taux d’épargne des ménages était, fin 2023, inférieur à son niveau d’avant crise sanitaire.

Le taux d’épargne des ménages, en France, en 2023, selon l’INSEE, s’est élevé à 17,6 % du revenu disponible brut, contre 17,5 % en 2022. Le taux d’épargne financière s’est établi, en 2023, à 7 % contre 6,2 % en 2022. Le taux d’épargne reste supérieur de plus de deux points à son niveau d’avant crise sanitaire.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

En fin d’année, les ménages ont accru un peu plus leur effort d’épargne. Le taux d’épargne est, en effet, passé de 17,3 à 17,9 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne financière s’est ainsi élevé à 7,5 %.

La baisse de l’inflation ne conduit pas, pour le moment, les ménages à réduire leur effort d’épargne, la prudence restant de mise. Ils ont ainsi décidé de mettre de côté une grande partie des gains de pouvoir d’achat du dernier trimestre (+0,7 %). Sur l’ensemble de l’année, le pouvoir d’achat s’est accru de 0,8 %, or le ressenti est tout autre en raison de la persistance de la hausse des prix sur certains biens et prestations (énergie en particulier).

Tant que les ménages n’intégreront pas le processus de désinflation, le taux d’épargne pourrait rester élevé. Logiquement, d’ici la fin du premier semestre, un ajustement devrait intervenir avec à la clef une reprise de la consommation, ce qui pourrait favoriser le retour de la croissance pour le second semestre.

Les femmes, l’épargne et la retraite, une affaire avant tout de revenus

Analyse de Sarah Le Gouez, Secrétaire générale du Cercle de l’Épargne

Le rapport des femmes à l’argent et la retraite donne lieu à beaucoup de clichés, de raccourcis, de corrélations hasardeuses et de conclusions rapides. L’analyse des comportements en matière d’épargne dépend davantage du niveau de revenus et de patrimoine que de facteurs genrés. Les femmes sont bien souvent les gestionnaires du budget familial même si, pour les investissements importants, au sein des couples hétérosexuels, ce sont les hommes qui ont, longtemps, joué un rôle déterminant. Cette vision est néanmoins datée. Pour les couples les plus récents, un net rééquilibrage est constaté dans la prise des décisions financières. Selon une récente enquête IFOP publiée en 2023 pour le compte de Vives Média (groupe Bayard presse), trois femmes sur quatre consultent leurs comptes au moins une fois par semaine et 70 % assument, par ailleurs, la gestion des dépenses courantes du ménage.

Le comportement des femmes en matière d’épargne et de patrimoine est dicté par le niveau des revenus et de patrimoine. Si au niveau des salaires, des progrès sont réalisés pour réduire les écarts, au niveau du patrimoine, selon l’INSEE, l’écart reste important entre les sexes. Cet écart est même en augmentation. Il est passé de 9 % en 2009, à 15 % en 2015. Le patrimoine est une photographie des revenus du passé ce qui pénalise les femmes qui sont, par ailleurs, généralement désavantagées lors dans le cadre des transmissions.

Selon l’INSEE, dans le secteur privé, le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 24 % à celui des hommes. Cet écart s’explique pour partie par le choix, pour les premières, de filières professionnelles moins lucratives telles que le domaine médico-social, la santé, ou les cursus en lettres et sciences humaines, et par le fait que les femmes assument davantage le poids de la conciliation vie familiale/vie professionnelle que les hommes (interruption de carrières, recours accru au temps partiel, etc.). Au-delà de ces divergences de parcours, plus ou moins choisies, les femmes continuent à être victimes de discriminations professionnelles. À temps de travail et métiers équivalents, les femmes salariées du secteur privé touchent, en moyenne, en 2022, toujours selon l’INSEE, 4,0 % de moins que les hommes.

INSEE

Ces écarts, s’ils tendent à se réduire, ne sont pas sans conséquence sur la capacité des femmes à épargner. Elles sont moins nombreuses que les hommes à appartenir aux catégories sociales qui ont les capacités financières d’épargner (cadres, indépendants, professions libérales). Les travaux de l’INSEE soulignent par ailleurs que les inégalités salariales augmentent avec le niveau de rémunération. Les femmes qui représentent moins de 23 % des salariés du 99e centile (c’est-à-dire les 1 % des salariés les mieux rémunérés du privé) perçoivent un salaire inférieur de 27,7 % à celui des hommes du même centile de revenus.

INSEE

Selon l’enquête 2022 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – Cercle de l’Épargne, les épargnants sont plus nombreux chez les hommes que chez les femmes (respectivement 74 % pour les premiers contre 66 % pour les secondes). De plus, les femmes qui épargnent indiquent le faire sur une part plus faible de leurs revenus que les hommes. 38 % des femmes déclarent épargner moins de 5 % de leurs revenus annuels (contre 33 % des hommes). 17 % des sondées déclarent placer entre 5 et 10 % de leurs revenus (contre 25 % des hommes). Enfin, 28 % déclarent mettre de côté plus de 10 % de leurs revenus quand ce ratio est de 41 % pour les hommes.

Enquête 2022 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE – CECOP – IFOP

Du fait de plus faibles revenus et de leur forte exposition aux aléas de la vie familiale, en particulier pour celles qui appartiennent à une famille monoparentale, les femmes sont plus inquiètes que les hommes concernant leur situation financière. En 2022, selon une enquête de l’Autorité des marchés Financiers (AMF), 47 % d’entre elles exprimaient leur inquiétude quant à l’évolution de leur situation financière personnelle contre 38 % des hommes. Les femmes privilégient de ce fait la sécurité en matière de placement.

Le baromètre 2022 de l’épargne et de l’investissement publié par l’AMF relève ainsi que près d’une femme sur deux (48 % exactement) déclarait en 2022 refuser toute prise de risque en matière de placements quand cette décision était partagée par 36 % des hommes., 79 % des femmes jugeaient par exemple le placement actions trop risqué (contre 70 % des hommes). L’enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – Cercle de l’Épargne menée en 2023 confirme le résultat de l’AMF. 34 % des femmes ont indiqué en 2023, qu’elles trouvaient intéressant d’investir dans le placement « actions » contre 50 % des hommes.

Enquêtes AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE – CECOP – IFOP

Le récent rapport de l’OCDE[1] consacré aux nouveaux investisseurs particuliers  indique que seulement 36 % des nouveaux investisseurs étaient des femmes (alors qu’elles représentent 52 % de la population). Si leur part tend à s’accroître parmi les nouveaux investisseurs, la hausse reste faible (+4 points par rapport à la période pré-covid).

Note: Les ratios relatifs aux investisseurs traditionnels et aux nouveaux investisseurs sont tirés de l’étude menée par Audirep en 2023 quand les chiffres de la population totale sont issus de la base statistique de l’INSEE
Source: OCDE – Étude quantitative 2023 Audirep.

Davantage contraintes en matière financière, les femmes ont une vision plus court termiste que les hommes. En moyenne, selon l’enquête de l’AMF les femmes sont prêtes à placer leur argent sur une période plus courte que les hommes ; respectivement de 3,5 ans pour les premières contre 4,9 pour les seconds. Seulement 5 % des femmes seraient disposées à investir dans un placement plus de 10 ans (contre 10 % des hommes).

En matière de placements jugés intéressants, à l’exception des actions et de l’assurance vie, les femmes ne diffèrent guère des hommes. L’assurance vie, placement patrimonial par excellence est un peu plus l’apanage des hommes. Son caractère long terme explique certainement qu’il soit moins apprécié par les femmes.

Enquête 2023 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE – CECOP – IFOP

Pour leurs placements, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à juger nécessaire de s’appuyer sur un professionnel (banquier ou assureur) avant de choisir un produit. 54 % des sondées sont dans ce cas contre 45 % des hommes, ces derniers estimant, majoritairement, être en mesure de faire leurs choix seuls. L’homme n’aime guère indiquer de manière spontanée qu’il a besoin d’un conseil, ce qui pose moins de problèmes aux femmes.

Enquête 2022 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE – CECOP – IFOP

Les femmes tendent, en moyenne, à sous-estimer leur niveau de connaissance et de compréhension des produits d’épargne et des placements financiers. L’enquête précitée de l’AMF mettait ainsi en évidence que seules 27 % des femmes avaient le sentiment de s’y connaitre quand c’était le cas de 42 % des hommes. Cet écart de perception a été confirmé par une enquête destinée à mesurer la culture financière du grand public. Menée en juin 2023 par la Banque de France à partir d’un questionnaire bâti par l’OCDE, cette étude révèle que seulement 16 % des femmes estiment avoir une connaissance élevée sur les questions financières quand 23 % des hommes partagent cette opinion.

Le niveau de connaissance réel en matière financière des femmes est proche de celui des hommes. Seuls 14 % des hommes interrogés dans le cadre de l’enquête menée par la Banque de France ont été en mesure de répondre correctement aux questions qui leur ont été posées contre 10 % des femmes. Le niveau de connaissance est davantage lié au niveau de formation et à la catégorie socioprofessionnelle des sondés. Sans surprise, les sondés aisés affichent les meilleurs résultats au test précité. L’écart s’estompe chez les sondés de moins de 35 ans, cadres, professions libérales ou indépendants (avec respectivement 13 % et 11 % de réponses correctes). Au sein d’un public constitué exclusivement d’investisseurs, l’avantage aux hommes est plus notable : 21 % des hommes détenteurs de produits d’investissement contre 14 % des détentrices ont réussi le test de connaissances.

Le pessimisme des femmes à l’égard de leur situation financière personnelle est encore plus marqué quand elles envisagent leur niveau de vie à la retraite. Moins de trois femmes sur dix (27 % exactement) estiment que le niveau de leurs pensions de retraite est (ou sera) suffisant pour vivre correctement. Les hommes semblent moins inquiets puisque 43 % jugent que leur pension est/sera suffisante. Cette différence d’appréciation est liée aux écarts de pension entre les hommes et les femmes.

Enquête 2023 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE – CECOP – IFOP

La pension moyenne des femmes à la retraite demeure, en 2021, inférieure de 39,6 % à celle des hommes. Si l’écart se réduit après prise en compte de la réversion (27,9 %), le rapport 2023 du Conseil d’orientation des retraites mettait en évidence une surreprésentation des femmes parmi les retraités les plus pauvres. 10 % des retraitées (toutes situations conjugales confondues) sont en situation de pauvreté contre 7,5 % des hommes retraités. Ce taux avoisine les 16 % pour les retraitées seules (contre 13 % pour les hommes seuls à la retraite).

Si la crainte de ne pas disposer d’un pouvoir d’achat suffisant à la retraite se confirme enquête après enquête, les femmes, faute de moyens suffisants, concentrent leur effort d’épargne sur la gestion du quotidien et sont moins enclines ou en possibilité d’épargner en vue de leur retraite. En 2023, 42 % des femmes déclarent le faire contre 53 % des hommes. Parmi celles qui épargnent plus de la moitié indiquent le faire de manière ponctuelle, « quand c’est possible ».

Enquête 2023 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE – CECOP – IFOP

Si les Français, sans distinction de genre, font de l’acquisition de la résidence principale une priorité pour maintenir leur niveau de vie à la retraite, les femmes sont plus nombreuses à indiquer n’avoir envisagé ou mis en place aucune des solutions proposées dans l’enquête AG2R LA MONDIALE-AMPHITÉA-Cercle de l’Épargne (28 % contre 22 % des hommes) pour y parvenir. Conscientes qu’elles bénéficieront, en moyenne, de pensions plus faibles que les hommes, elles partent un peu plus tard à la retraite que ces derniers. Elles sont également plus nombreuses à évoquer le recours au cumul emploi-retraite (17 %, soit 6 points de pourcentage de plus que les hommes).

Le recours à l’épargne financière (quel que soit le placement considéré) ou à l’immobilier locatif n’arrive qu’après chez les femmes et dans des proportions plus faibles que les hommes.

Enquête 2023 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE – CECOP – IFOP

***

*

L’épargne est un miroir accentuant les inégalités de revenus que subissent les femmes. Trop longtemps, les produits d’épargne ont été créés par des hommes pour les hommes. Depuis quelques années, les établissements financiers grâce à une féminisation de leurs cadres, ont des approches moins masculines. Les besoins et les attentes des femmes en matière d’épargne sont, en effet, en partie différents. Elles peuvent avoir la charge seule d’une famille et ont une espérance de vie plus longue. Elles peuvent être amenées à gérer seule leur dépendance. Leur vie professionnelle est souvent moins linéaire que celle des hommes. En matière de transmission de patrimoine, elles ont été longtemps victimes des préjugés, les entreprises, les actifs nobles étant transmis en priorité aux hommes de la fratrie.

Si évidemment et fort heureusement, ce type de comportement tend à s’estomper, il explique en partie les écarts de patrimoine entre les deux sexes. Des progrès restent à réaliser pour obtenir une répartition plus équilibrée du patrimoine, progrès qui passent par une plus grande égalité salariale et une évolution des comportements.


[1] L’OCDE s’appuie sur une étude quantitative menée en ligne par l’Institut Audirep auprès d’un échantillon représentatif de la population française métropolitaine composé de 8 456 personnes âgées de 18 ans et plus. Les « nouveaux investisseurs particuliers » y sont définis comme les investisseurs qui ont commencé à investir en 2020, quand par opposition les investisseurs traditionnels rassemblent ceux qui ont commencé à investir avant 2020. Le champ de l’étude est par ailleurs limité  aux placements réalisés dans des actions et des fonds, en financement participatif et dans les cryptoactifs (excluant par voie de conséquence les personnes ayant investi exclusivement dans l’assurance-vie, les fonds immobiliers, les NFT et les plans d’épargne retraite et entreprise).

Le Coin de l’Epargne du samedi 2 mars 2024 : l’inflation toujours au cœur des débats

L’inflation n’a pas dit son dernier mot

Si les investisseurs n’ont pas surréagi au discours belliqueux de Vladimir Poutine, ils ont été marqués par le ralentissement plus lent que prévu de l’inflation au sein de la zone euro. L’indice des prix à la consommation a progressé de 2,6 % en rythme annuel en février et non de 2,5 %, comme anticipé par le consensus Bloomberg. L’écart est plus net pour l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui s’est élevée à 3,1 % contre 2,9 % prévu. De plus en plus de membres de la Banque Centrale Européenne souhaitent laisser un peu plus de temps au temps avant de baisser les taux directeurs afin d’être certain que la désinflation se soit bien installée dans la zone euro. La première réduction des taux directeurs est attendue par le marché non plus en avril mais en juin. Aux Etats-Unis, un ralentissement de l’activité manufacturière semble se confirmer. L’indice établi par l’Institute for supply Management a reculé de 1,3 point à 47,8 contre une amélioration à 49,5 attendue. Le moral des consommateurs a diminué, en février, pour la première fois en trois mois et même plus qu’en première estimation. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est confirmée à 3 %, contre 2,9 % un mois plus tôt. Le principe d’une baisse des taux directeurs en juin est également retenue. Les indicateurs avancés de l’inflation, comme les loyers et les prix des voitures d’occasion suggèrent que la désinflation se poursuivra au cours des prochains mois. Le CAC 40 a légèrement baissé cette semaine de 0,47 %. En février, la hausse a été assez forte, +3,75 %. Sur un an, le CAC 40 s’est apprécié de près de 10 %. Le Nasdaq sur les deux premiers mois de l’année a gagné plus de 8 % et sur un an plus de 43 % toujours par l’engouement dans l’intelligence artificielle.

Nouvelle vague pour les cryptoactifs

Les cryptoactifs continuent leur mouvement de hausse. Leur capitalisation s’est accrue de plus de 500 milliards de dollars depuis le mois de janvier pour dépasser 2 300 milliards de dollars dont plus de 1 200 milliards pour le bitcoin et 400 milliards pour l’ether. Cette capitalisation se rapproche de son sommet historique de 3 000 milliards atteint le 9 novembre 2021. Cette semaine, le cours du bitcoin a franchi la barre des 60 000 dollars.

La hausse des cours des cryptoactifs s’explique par le lancement de plusieurs fonds indiciels (ETF) qui répliquent notamment la valeur du bitcoin. La collecte de ces fonds a dépassé les 14 milliards de dollars entre le 11 janvier et le 27 février. L’ether devrait, à son tour, prochainement pouvoir compter sur des ETF. Huit émetteurs ont déposé une demande de création de fonds auprès du régulateur américain (la SEC).

Les cryptoactifs bénéficient également de la forte progression des cours des valeurs technologiques toujours dopées par l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Ces derniers réallouent une partie des gains réalisés sur les marchés actions dans les cryptoactifs.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
2 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 934,17-0,47 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 087,38-0,21 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 137,08+0,96 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 274,94+1,74 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 738,001,57 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 686,95-0,32%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 894,86+0,63 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 910,82+2,08 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 027,02+0,74 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,903 %+0,078 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,415 %+0,055 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,207 %-0,048 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0831-0,18 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 079,15+0,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,18+2,73 %77,1384,08

Cercle de l’Epargne

La pierre papier, retour aux fondamentaux

Durant la dernière décennie, la pierre papier a eu le vent en poupe, favorisée par des taux historiquement bas. Avec la hausse de ces derniers et la baisse des prix de l’immobilier, la collecte a baissé en 2023 tout en restant élevée. Les rendements en 2023 des SCPI restent, en revanche, en phase avec ceux des années précédentes. Certains fonds immobiliers ont néanmoins dû faire face à des rachats importants de parts et ont pu être contraints de limiter ces derniers. Ces problèmes de liquidité rappellent que l’immobilier est soumis à des cycles et qu’il n’est pas un placement sans risque. Dans le passé et en particulier dans les années 1990, la chute des prix avait été bien plus importante

Des décollectes nettes pour les SCI et les OPCI

Dans un contexte de crise immobilière et de ralentissement de l’activité, après plusieurs années de fortes collectes, des investisseurs ont préféré procéder à des rachats de leurs parts de fonds immobiliers. Ces rachats ont provoqué une chute de la valeur des parts et ont posé pour certains fonds des problèmes de liquidités pouvant les amener à geler certaines opérations.

En 2023, les sociétés civiles supports d’unités de compte immobilières ont ainsi enregistré une décollecte nette de 543 millions d’euros. L’actif net des sociétés civiles en unités de compte immobilières s’établit à 23,5 milliards d’euros au 31 décembre 2023. 

Pour les OPCI grand public, distribués essentiellement en unités de compte d’assurance vie, la décollecte nette a atteint de 3 milliards d’euros. L’actif net des OPCI grand public s’établit à 15,3 milliards d’euros. au 31 décembre 2023, reflétant une valorisation globale comparable à celle de 2018.

Les SCPI plient mais ne rompent pas

Sur l’ensemble de l’année 2023, les Sociétés de Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont restées en collecte nette positive à hauteur de 5,7 milliards d’euros (7,7 milliards d’euros de collecte brute et 2 milliards d’euros de rachats). Après une année record en 2022, la collecte nette de 2023 est comparable à celle de 2020 ou à celle de 2016 pour prendre une année non touchée par les effets de la pandémie. Au 31 décembre 2023, la capitalisation des SCPI s’établit à 90,1 milliards d’euros.

La collecte brute des Société civile de placement immobilier (SCPI) s’est élevée à 7,7 milliards d’euros, contre 10,20 milliards d’euros en 2022. Elle est revenue à son niveau de 2021 (7,37 milliards d’euros). En 2023, plus de la moitié de collecte a été effectué par les SCPI diversifiées, celles spécialisées en bureaux reculant fortement.

Le taux de distribution moyen servi par les SCPI, toutes catégories confondues, s’établit à +4,52 % en 2023, un taux stable par rapport à l’année 2022 (4,53 %). Les SCPI par catégorie offrant le meilleur rendement sont celles spécialisées dans la logistique (5,9 %) qui devancent celles spécialisées dans les hôtels et le tourisme (5,1 %).

Des performances globales en baisse pour la pierre papier

Compte tenu de la baisse de la valeur des parts, en 2023, la performance globale des sociétés civiles en unités de compte immobilières a été de -6,8 % et celles des OPCI grand public de -7,6 %. Concernant les SCPI, le prix de part moyen pondéré de la capitalisation a diminué de 4,9 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023. Cette baisse moyenne intègre l’essentiel des ajustements des prix de l’immobilier constatés en 2023.

Épargne : pour la première fois depuis trois ans, le Livret A redevient rentable

Philippe Crevel était invité à réagir au résultat de l’inflation en février au micro d’Europe 1 et à son incidence sur le rendement du Livret A.

Guerre en Ukraine : quels risques pour votre épargne ?

Dans les colonnes des Echos, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne évoque le risque d’une remontée brutale des taux d’intérêts. Il rappelle que « les fonds euros de l’assurance-vie sont des tankers. Il y a une forte inertie. Ils mettent du temps à baisser et il en sera de même pour leur remontée. » Il précise par ailleurs que « la BCE veillera à ce que la montée des taux soit la plus progressive possible pour éviter des effets de ciseaux sur la valeur des obligations ».

Le livret A redevient rentable, une première depuis plus de trois ans

Cité dans le Figaro, le Directeur du Cercle de l’Epargne explique comment doit être calculé le rendement réel du Livret A (après prise en compte de l’inflation). Il précise ainsi que «si l’inflation en glissement annuel qui est désormais inférieure au taux du livret A. L’inflation annuelle, elle, est encore supérieure à 3%». Avec un retour de l’inflation à 2,5 % sur un an à partir du printemps (projections INSEE), Philippe Crevel calcule « pour un livret A garni de 6500 euros, soit l’encours moyen selon la Banque de France, le gain réel espéré en 2024, après prise en compte de l’inflation, serait de 32,50 euros.» Face au caractère limité des gains espérés, il rappelle qu’«avec le livret A, les gains n’ont jamais été extrêmement importants»

Assurance vie, le retour du boss

Après plusieurs mois difficiles, l’assurance vie, le premier des placements des ménages, démarre l’année 2024 sur de bons auspices en renouant avec une collecte nette positive.

Le mois de janvier réussit à l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte nette entre 2014 et 2023 s’élève à 1,6 milliard d’euros. 2024 ne déroge pas à la règle avec une collecte nette de 2,4 milliards d’euros. Comme les mois précédents, cette collecte nette est portée par les unités de compte (+4,7 milliards d’euros) quand les fonds euros demeurent en décollecte nette (-2,3 milliards d’euros). Sur un an, la décollecte des fonds euros atteint 27 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte s’élève à 31 milliards d’euros.

Après plusieurs mois difficiles, l’assurance vie, le premier des placements des ménages, démarre l’année 2024 sur de bons auspices en renouant avec une collecte nette positive.

Le mois de janvier réussit à l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte nette entre 2014 et 2023 s’élève à 1,6 milliard d’euros. 2024 ne déroge pas à la règle avec une collecte nette de 2,4 milliards d’euros. Comme les mois précédents, cette collecte nette est portée par les unités de compte (+4,7 milliards d’euros) quand les fonds euros demeurent en décollecte nette (-2,3 milliards d’euros). Sur un an, la décollecte des fonds euros atteint 27 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte s’élève à 31 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Le résultat du mois de janvier fait suite à la décollecte de décembre (-939 millions d’euros). La collecte du mois de janvier 2024 est supérieure à celle de l’année dernière (1,149 milliard d’euro).

Un fort taux d’épargne et la bonne tenue des marchés, les deux moteurs de l’assurance vie

La bonne tenue des marchés « actions » en janvier et les annonces de rendement des fonds euros pour 2023 ainsi que la multiplication des taux bonifiés pour 2024 ont incité les ménages à revenir vers l’assurance vie. En janvier, les ménages réalisent traditionnellement des arbitrages financiers en affectant une partie de leurs liquidités sur des placements à long terme. L’assurance vie bénéficie par ailleurs du maintien d’un fort taux d’épargne. Celui-ci s’est élevé à 17,6 % du revenu disponible brut en 2023 et même à 17,9 % sur le seul dernier trimestre 2023.

En janvier 2024, les encours des contrats d’assurance vie poursuivent leur marche en avant et se rapprochent des 2000 milliards d’euros (1 933 milliards d’euros). Sur un an, ils ont augmenté de +2,5 %.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Une collecte brute portée par les unités de compte

Les cotisations brutes au mois de janvier se sont élevées à 15,9 milliards d’euros, en augmentation de +12 % sur un an. Avec la bonne tenue de la bourse, les épargnants ont souscrit en masse des unités de compte (UC), La collecte de ces dernières est en hausse de 28 %. Elle représente 44 % de l’ensemble de la collecte brute (39 % en janvier 2023).

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Des prestations toujours élevées

Au mois de janvier, les prestations se sont élevées à 13,5 milliards d’euros contre 13,29 milliards d’euros au mois de décembre 2023. En janvier de l’année dernière, elles avaient atteint 13,11 milliards d’euros. Le maintien à un haut niveau des prestations s’explique par les besoins d’apports personnels plus importants que dans le passé pour l’acquisition d’un logement. Par ailleurs, l’augmentation du nombre de décès conduit automatiquement à celui des liquidations de contrats dans le cadre des succession.

2024, l’année de l’assurance vie ?

La hausse des rendements des fonds euros ne s’est pas encore traduite par la fin de leur décollecte. Néanmoins, l’écart avec le taux du Livret A ou des contrats à terme tend à se réduire d’autant plus que les assureurs proposent des taux bonifiés pouvant atteindre 4 %, voire plus. La bonne tenue du marché « actions » concourt également à la hausse de la collecte comme le prouvent les fortes souscriptions des unités de compte.

Avec la baisse annoncée des taux directeurs par les banques centrales, la hiérarchie des taux devrait être mieux respectée dans les prochains mois ce qui devrait être favorable à l’assurance vie.

Assurance vie en janvier : bon pied, bon œil

Assurance vie | Résultats janvier 2024

Bon pied, bon œil

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Le retour du boss

Après plusieurs mois difficiles, l’assurance vie, le premier des placements des ménages, démarre l’année 2024 sur de bons auspices en renouant avec une collecte nette positive.

Le mois de janvier réussit à l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte nette entre 2014 et 2023 s’élève à 1,6 milliard d’euros. 2024 ne déroge pas à la règle avec une collecte nette de 2,4 milliards d’euros. Comme les mois précédents, cette collecte nette est portée par les unités de compte (+4,7 milliards d’euros) quand les fonds euros demeurent en décollecte nette (-2,3 milliards d’euros). Sur un an, la décollecte des fonds euros atteint 27 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte s’élève à 31 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Le résultat du mois de janvier fait suite à la décollecte de décembre (-939 millions d’euros). La collecte du mois de janvier 2024 est supérieure à celle de l’année dernière (1,149 milliard d’euro).

Un fort taux d’épargne et la bonne tenue des marchés, les deux moteurs de l’assurance vie

La bonne tenue des marchés « actions » en janvier et les annonces de rendement des fonds euros pour 2023 ainsi que la multiplication des taux bonifiés pour 2024 ont incité les ménages à revenir vers l’assurance vie. En janvier, les ménages réalisent traditionnellement des arbitrages financiers en affectant une partie de leurs liquidités sur des placements à long terme. L’assurance vie bénéficie par ailleurs du maintien d’un fort taux d’épargne. Celui-ci s’est élevé à 17,6 % du revenu disponible brut en 2023 et même à 17,9 % sur le seul dernier trimestre 2023.

En janvier 2024, les encours des contrats d’assurance vie poursuivent leur marche en avant et se rapprochent des 2000 milliards d’euros (1 933 milliards d’euros). Sur un an, ils ont augmenté de +2,5 %.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Une collecte brute portée par les unités de compte

Les cotisations brutes au mois de janvier se sont élevées à 15,9 milliards d’euros, en augmentation de +12 % sur un an. Avec la bonne tenue de la bourse, les épargnants ont souscrit en masse des unités de compte (UC), La collecte de ces dernières est en hausse de 28 %. Elle représente 44 % de l’ensemble de la collecte brute (39 % en janvier 2023).

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Des prestations toujours élevées

Au mois de janvier, les prestations se sont élevées à 13,5 milliards d’euros contre 13,29 milliards d’euros au mois de décembre 2023. En janvier de l’année dernière, elles avaient atteint 13,11 milliards d’euros. Le maintien à un haut niveau des prestations s’explique par les besoins d’apports personnels plus importants que dans le passé pour l’acquisition d’un logement. Par ailleurs, l’augmentation du nombre de décès conduit automatiquement à celui des liquidations de contrats dans le cadre des succession.

2024, l’année de l’assurance vie ?

La hausse des rendements des fonds euros ne s’est pas encore traduite par la fin de leur décollecte. Néanmoins, l’écart avec le taux du Livret A ou des contrats à terme tend à se réduire d’autant plus que les assureurs proposent des taux bonifiés pouvant atteindre 4 %, voire plus. La bonne tenue du marché « actions » concourt également à la hausse de la collecte comme le prouvent les fortes souscriptions des unités de compte.

Avec la baisse annoncée des taux directeurs par les banques centrales, la hiérarchie des taux devrait être mieux respectée dans les prochains mois ce qui devrait être favorable à l’assurance vie.

Les Français toujours en mode fourmis

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Les Français ont maintenu un important effort d’épargne en 2023 malgré – ou à cause – de l’inflation. Si cette dernière érode le pouvoir d’achat des ménages, elle les amène à épargner à la fois par crainte de l’avenir, par effet d’encaisse réelle. Les Français et plus globalement les Européens se distinguent des Américains qui ont, en 2023, diminué leur effort d’épargne au profit de la consommation. Le taux d’épargne des ménages était,  fin 2023, inférieur à son niveau d’avant crise sanitaire.

Le taux d’épargne des ménages, en France, en 2023, selon l’INSEE, s’est élevé à 17,6 % du revenu disponible brut, contre 17,5 % en 2022. Le taux d’épargne financière s’est établi, en 2023, à 7 % contre 6,2 % en 2022. Le taux d’épargne reste supérieur de plus de deux points à son niveau d’avant crise sanitaire.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

En fin d’année, les ménages ont accru un peu plus leur effort d’épargne. Le taux d’épargne est, en effet, passé de 17,3 à 17,9 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne financière s’est ainsi élevé à 7,5 %.

La baisse de l’inflation ne conduit pas, pour le moment, les ménages à réduire leur effort d’épargne, la prudence restant de mise. Ils ont ainsi décidé de mettre de côté une grande partie des gains de pouvoir d’achat du dernier trimestre (+0,7 %). Sur l’ensemble de l’année, le pouvoir d’achat s’est accru de 0,8 % or le ressenti est tout autre en raison de la persistance de la hausse des prix sur certains biens et prestations (énergie en particulier).

Tant que les ménages n’intègreront pas le processus de désinflation, le taux d’épargne pourrait rester élevé. Logiquement, d’ici la fin du premier semestre, un ajustement devrait intervenir avec à la clef une reprise de la consommation, ce qui pourrait favoriser le retour de la croissance pour le second semestre.

Le Coin des Epargnants du samedi 24 février 2024 : pluie de records sur les marchés « actions »

Toujours plus haut….

Les marchés « actions » n’en finissent pas de battre des records. A Tokyo, le Nikkei a dépassé un record vieux de près de 35 ans après avoir progressé de plus de 17 % depuis le début du mois de janvier et de plus de 1,5 % sur la semaine. A Wall Street, le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq 100 ont tous atteint de nouveaux sommets lors de ces derniers jours. En Europe, l’indice Stoxx 600 a effacé son pic de janvier 2022, tandis qu’à Paris, le CAC 40 a ajouté, à son actif, un septième record de clôture d’affilée à 7 966 points. Le CAC 40 a ainsi augmenté de plus de 5 % depuis le début de l’année. L’indice MSCI All Country Wide, qui regroupe 85 % des marchés mondiaux, a également effacé son record de novembre 2021. Les marchés sont toujours portés par l’intelligence artificielle (IA) avec en point d’orgue, cette semaine, les résultats exceptionnels du concepteur de puces Nvidia, le champion incontesté de l’IA en Bourse. L’envolée spectaculaire du géant américain cette année (+60 %), dont la capitalisation a dépassé en séance les 2 000 milliards de dollars vendredi 23 février, a entraîné dans son sillage la hausse des autres grandes valeurs technologiques. Au-delà de l’intelligence artificielle, le cours des entreprises est tiré vers le haut par la publication de leurs résultats. Les profits sont en augmentation et supérieurs aux attentes. En dehors du secteur de l’énergie, pénalisé par la baisse des prix des hydrocarbures, ils s’inscrivent, selon la banque Barclays, en hausse, en moyenne, de 5 % pour le Stoxx 600, et de 10 % pour le S&P 500. Les profits des entreprises du CAC 40 ont atteint près de 140 milliards d’euros en hausse de 10 % pour un chiffre d’affaires en progression de 3,5 %.

Pour le moment, les investisseurs prennent peu en compte le ralentissement de la croissance. Le climat des affaires du mois de février s’est légèrement dégradé en France et reste à un niveau faible en Allemagne même si une légère hausse a été constatée. L’indice allemand Ifo est, passé à 85,5 en février, en ligne avec les attentes, après 85,2 en janvier. « Cette amélioration s’explique par des attentes un peu moins pessimistes », souligne l’institut de recherche économique de l’université de Munich. Ce dernier considère néanmoins que « l’économie allemande se stabilise à un bas niveau ». L’indice du climat des affaires allemand a continué de reculer dans le secteur manufacturier, atteignant un plus bas depuis septembre 2020. La baisse des carnets de commandes s’est poursuivie. Les entreprises ont annoncé de nouvelles réductions de production. Le climat des affaires s’est, en revanche, amélioré dans le secteur des services. Les prévisions pour les prochains mois demeurent pessimistes mais un peu moins qu’en janvier.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
23 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 966,68+2,56 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 131,53+1,25 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 088,80+1,68 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 996,82+1,35 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 419,331,79 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 706,28+0,01%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 872,57+2,40 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 098,68+1,59 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 004,88+3,24 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,825 %-0,052 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,360 %+0,066 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,2551 %-0,046 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0828+0,42 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 038,19+1,23 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,91-1,68 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour la création d’un marché unique des capitaux européens

Vendredi 23 février, à l’occasion du conseil informel de l’Ecofin qui rassemblait les vingt-sept ministres des Finances de l’Union européenne à Gand, en Belgique, Bruno Le Maire, a souligné la nécessité de relancer le projet d’Union des marchés de capitaux avec comme objectif, la mobilisation de l’épargne des Européens. « L’argent des Européens dort au lieu de travailler pour la croissance, pour l’innovation, pour les entreprises, pour l’emploi » a indiqué à cette occasion le ministre français, qui évalue le montant d’épargne sur le continent à 35 000 milliards d’euros, dont « plus de 10 000 milliards dorment sur des comptes bancaires ». Si l’Europe s’est dotée d’une monnaie unique, elle n’a pas réellement de marché des capitaux unifié ce qui constitue un réel inconvénient pour le financement des entreprises. Les États-Unis, de leur côté peuvent compter sur un grand marché couvrant tout leur territoire. Afin de favoriser l’émergence d’un marché unique des capitaux, Bruno Le Maire a proposé la création d’un produit d’épargne européen. Les détails de ce produit n’ont pas été précisés. Ce vœu intervient deux ans après le lancement du produit d’épargne paneuropéen (PEPP), dont l’initiative revenait à la Commission européenne, et dont les caractéristiques ressemblent globalement au PER (plan d’épargne retraite) français. Ce PEPP n’a pas, pour le moment rencontré, le succès escompté, aucun établissement financier le distribuant. Les spécificités législatives et réglementaires des États membres notamment sur le plan fiscal constituent un frein à la création d’un produit réellement européen.

Le retour de la maison individuelle ?

La France est confrontée à une pénurie de logements sur fond de baisse de la construction. Le Gouvernement a annoncé de prochaines mesures afin de relancer le secteur du bâtiment, handicapé par la hausse des taux d’intérêt et par la raréfaction du foncier ainsi que par le coût croissant de la construction en raison notamment des dernières normes environnementales.

En déclarant en 2021 que « le modèle à l’ancienne du pavillon avec jardin dont on peut faire le tour n’est plus soutenable et nous mène à une impasse », la ministre déléguée au logement Emmanuelle Wargon avait pris le risque de heurter une grande majorité des résidents français. Selon un sondage de l’institut Kantar réalisé en juin 2022 pour La Fabrique de la cité (think tank créé par le groupe Vinci), 8 Français sur 10 préféreraient vivre dans une maison individuelle. Plus de la moitié des ménages habitent, par ailleurs, dans une maison individuelle.

Depuis plusieurs années, la maison individuelle fait l’objet de critiques, accusée d’être une source d’étalement urbain et d’artificialisation des sols. Elle obligerait ses occupants à recourir à des modes de transports individuels susceptibles de générer des émissions de gaz à effet de serre importantes. Ces arguments peuvent être retournés. Les espaces urbanisés, donc artificialisés, génèrent d’importantes pollutions et accentuent les effets du réchauffement climatique. Les lotissements de maisons individuelles peuvent être plus facilement arborés que les centres villes. Les embouteillages dans les grandes agglomérations sont des sources d’émission de gaz à effet de serre non négligeables. Par ailleurs, la construction de maisons en milieu rural ou en périphérie des grands centres urbains contribuerait au réaménagement du territoire.

Le Premier Ministre, Gabriel Attal, entend sans revenir sur le principe de la zéro artificialisation nette d’ici 2050, faciliter la  division parcellaire permettant ainsi à un propriétaire de scinder son terrain en plusieurs lots qui pourront donner lieu à des constructions. « Si seulement 1 % des Français qui vivent en pavillon font cela, c’est un potentiel de 160 000 logements supplémentaires qui sont possibles », a-t-il calculé. Dans certaines conditions et dans certaines communes, les propriétaires de terrains peuvent déjà procéder à la parcellisation de ce dernier. Pour faciliter la parcellisation, le gouvernement a promis une simplification des procédures en permettant aux maires d’autoriser les constructions sur les terrains parcellisés, sans changer les plans locaux d’urbanisme. Ce projet risque de buter sur la frilosité des élus qui ne souhaitent pas densifier les zones pavillonnaires et sur l’opposition des riverains. Les professionnels du bâtiment préféraient le retour du prêt à taux zéro pour les maisons individuelles neuves. Parmi les autres propositions susceptibles d’être reprises par le gouvernement figure la « surélévation » qui avait été appliquée à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy avant d’être supprimée par son successeur. L’actuel gouvernement a, par ailleurs, retenu vingt-deux « territoires engagés pour le logement » censés accueillir, d’ici à trois ans, quelque 1 500 logements neufs chacun (dont au moins 25 % de logements sociaux), soit au total 30 000 logements. Parmi ces territoires figurent notamment Villejuif (Val-de-Marne), Versailles, Dunkerque (Nord), Dieppe (Seine-Maritime), Toulouse, Bordeaux, Marseille, Nice, Saint-Etienne, Strasbourg, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Nantes ou la communauté d’agglomération du Pays basque. Ces zones ont été sélectionnées en raison d’une forte tension immobilière ou de l’arrivée de projets économiques d’envergure.

Retour en grâce du bitcoin avec la création de fonds indiciels

Mi-février, le bitcoin s’échangeait au-dessus des 50 000 dollars quand il n’en valait que 20 000 un an auparavant. Depuis le 1er janvier 2024, ce cryptoactif s’est apprécié de plus de 22 % (période 1er janvier – 21 février 2024). Pour la première fois, depuis avril 2022, la valeur de l’ensemble des actifs numériques en circulation a dépassé les 2 000 milliards de dollars. Le bitcoin représente à lui seul un encours de 1 000 milliards de dollars.

La hausse du bitcoin s’explique par la forte augmentation des valeurs technologiques en lien avec l’essor de l’intelligence artificielle. Les actionnaires des entreprises du digital investissent une partie de leurs gains dans les cryptoactifs. En règle générale, le cours du bitcoin suit l’indice Nasdaq. Par ailleurs, le lancement de fonds indiciels (ETF) aux États-Unis dédiés au bitcoin a conduit à l’augmentation du cours de ce dernier. BlackRock et Fidelity ont capté 3,9 milliards de dollars depuis le lancement de leurs produits ouverts au grand public. Cette collecte est la plus importante enregistrée par des fonds indiciels ces trente dernières années. L’augmentation de la valeur du bitcoin en 2024 ressemble à celle qui avait eu lieu au moment de l’effervescence autour des NFT en 2021. Le développement des fonds indiciels en bitcoins fait espérer une institutionnalisation ces cryptoactifs. Dans le passé, les envolées de leur cours avaient été suivies de violentes corrections. En dehors du bitcoin, d’autres cryptoactifs profitent du mouvement haussier actuel. L’ether constitue toujours le deuxième cryptoactif le plus valorisé. Il s’échange autour de 2.830 dollars, en hausse de 80 % sur an. Le jeton du réseau Ethereum est néanmoins encore loin de ses records de 2021 au-dessus de de 3 400 dollars.

Monnaies digitales des banques centrales, le débat fait rage

Depuis plusieurs années, les banques centrales travaillent sur les monnaies digitales. Ainsi, en janvier dernier, la Banque Centrale Européenne a lancé un appel d’offres pour sélectionner des prestataires de marché capables de développer la plateforme et l’infrastructure technique amenée à supporter l’euro numérique. Les appels d’offre portent sur plus d’un milliard d’euros de budget, preuve de la volonté de la BCE de mettre en œuvre son projet. Depuis le début de l’aventure, les banques commerciales se montrent réservées par crainte de perdre une grande partie de leurs activités. La blockchain permet de se passer d’intermédiaires de confiance, rôle que jouent par nature les banques. Elles craignaient notamment une fuite des dépôts. La BCE a, ces derniers mois, rassuré les banques commerciales en soulignant que la monnaie digitale n’avait pas vocation à remplacer la monnaie actuelle. Elle a précisé que les entreprises et les organismes publics pourraient recevoir et traiter des paiements en euros numériques, mais ne pourraient pas en stocker. Ils seraient donc automatiquement transférés en euros classiques. Les particuliers pourraient payer avec des euros numériques sans avoir à préfinancer leur portefeuille ; leur compte en euros numériques serait relié à leur compte classique. Les banques plaident pour que les dépôts en monnaie numérique soit limités (moins de 500 euros pour BNP PARIBAS par exemple).

La décision de développer, ou non, l’euro numérique sera prise par la BCE d’ici la fin de l’année 2025 pour un éventuel lancement à partir de 2028. L’objectif de la BCE est d’empêcher que les échanges interbancaires européens ne basculent sur une plateforme privée fondée sur la blockchain que pourraient proposer par exemple des banques américaines comme JP Morgan. Elle souhaite éviter qu’un cryptoactif s’impose comme monnaie d’échanges et de réserve en-dehors de tout contrôle des banques centrales. Au-delà des oppositions des banques commerciales, les monnaies numériques soulèvent des problèmes de confidentialité.

Si cette question est encore évanescente en Europe, elle est devenue un thème de campagne présidentielle aux États-Unis. Donald Trump a indiqué sa totale opposition au déploiement du dollar numérique considérant que cela donnerait des pouvoirs exorbitants au pouvoir central, ce dernier étant capable de suivre en temps réel les achats des Américains. Il a évoqué une menace tyrannique du « big government ».  Les Républicains estiment que les Démocrates veulent supprimer le numéraire. Pour conjurer cette menace, le Gouverneur de Floride, ancien candidat aux primaires républicaines, Ron DeSantis, a interdit toute monnaie digitale dans son État avant même qu’elle ne soit créée. 

Pour le moment, ni la Réserve fédérale (FED) ni la Maison-Blanche n’ont projeté officiellement le lancement d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). La FED a néanmoins engagé une réflexion sur le sujet et a publié un premier rapport, expliquant notamment qu’une telle monnaie numérique pourrait « favoriser des paiements plus rapides et moins chers » et « élargir l’accès des consommateurs au système financier ».  À la demande de Joe Biden, le département du Trésor a également publié, à la fin de l’année 2022, un rapport sur « le futur de la monnaie et des paiements ».

Un produit européen d’épargne pour un marché unifié des capitaux !

Bruno Le Maire, à l’occasion du conseil informel de l’Ecofin, qui rassemble les vingt-sept ministres des Finances de l’Union européenne, vendredi 23 février, à Gand, en Belgique, a souligné la nécessité de relancer le projet d’Union des marchés de capitaux avec comme objectif, la mobilisation de l’épargne des Européens. « L’argent des Européens dort au lieu de travailler pour la croissance, pour l’innovation, pour les entreprises, pour l’emploi » a indiqué à cette occasion le ministre français, qui évalue le montant d’épargne sur le continent à 35 000 milliards d’euros, dont « plus de 10 000 milliards dorment sur des comptes bancaires ». Si l’Europe s’est dotée d’une monnaie unique, elle n’a pas réellement de marché des capitaux unifié ce qui constitue un réel inconvénient pour le financement des entreprises. Les États-Unis, de leur côté peuvent compter sur un grand marché couvrant tout leur territoire. Bruno Le Maire a proposé, afin de favoriser l’émergence d’un marché unique des capitaux, la création d’un produit d’épargne européen. Les détails de ce produit n’ont pas été précisés. Ce vœu intervient deux ans après le lancement du produit d’épargne paneuropéen (PEPP), dont l’initiative revenait à la Commission européenne, et dont les caractéristiques ressemblent globalement au PER (plan d’épargne retraite) français. Ce PEPP n’a pas, pour le moment rencontré, le succès escompté, aucun établissement financier le distribuant. Les spécificités législatives et réglementaires des États membres notamment sur le plan fiscal constituent un frein à la création d’un produit réellement européen.

Fin de l’effet taux pour le Livret A au mois de janvier !

Pas d’effet taux en 2024 pour le Livret A

La collecte du livret A au mois de janvier 2024 n’a pas été affectée, à la différence des années précédentes, par des effets d’annonce concernant son taux de rémunération, celui-ci étant gelé jusqu’au 1er février 2025.

Janvier sourit en règle générale au Livret A, les Français mettant de côté une partie des étrennes et des primes reçues à la fin de l’année précédente. 2024 ne démord pas à cette tradition avec une collecte de 2,27 milliards d’euros mais celle-ci n’est en rien comparable avec celle de 2023 (9,23 milliards d’euros) ou celle du mois de janvier 2022 (6,25 milliards d’euros).

Ces deux dernières années, la collecte du Livret A du mois de janvier avait bénéficié des annonces concernant le taux de rémunération de ce dernier. Le taux est passé de 0,5 à 1 % le 1er février 2022 et de 2 à 3 % le 1er février 2023. En 2021, malgré un taux de 0,5 %, la collecte avait été forte en raison de la crise sanitaire (6,32 milliards d’euros). En 2024, l’absence de relèvement au 1er février explique la moindre collecte de janvier. Cette dernière est ainsi plus en phase avec les collectes d’avant crise sanitaire (1,13 milliard d’euros en janvier 2020).

Normalisation également à l’œuvre pour le LDDS

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré, au mois de janvier 2024, une collecte de 0,98 milliard d’euros, comparable à celle du mois de décembre 2023 (1,01 milliard d’euros). En janvier 2023, la collecte du LDDS avait été de 1,95 milliard d’euros. Comme pour le Livret A, il y a un retour à la normale. La collecte du mois de janvier 2019 avait été de 630 millions d’euros et celle de janvier 2020 de 410 millions.

Des encours au zénith

L’encours du Livret A a atteint 417,6 milliards d’euros et celui du LDDS à 150,2 milliards d’euros. Pour ces deux produits, ces montants constituent de nouveaux records absolus.

Un tempo moins épargne pour les prochains mois

Après quatre années de forte épargne, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation. Pour cela, ils attendent la confirmation de la baisse de l’inflation. Jusqu’à maintenant, l’atonie de la croissance et la légère augmentation du chômage les a incité à la prudence. En fonction des résultats de l’inflation et de l’évolution du pouvoir d’achat, le taux d’épargne devrait diminuer avec comme conséquence une collecte plus faible pour le Livret A. Par ailleurs, les annonces de rendements des fonds euros de plus en plus attractifs devraient conduire les ménages à revenir sur l’assurance vie, placement qu’ils avaient eu tendance à délaisser ces derniers mois.

Le Livret d’Épargne Populaire, toujours populaire auprès des épargnants

Après une collecte exceptionnelle en décembre dernier (2,01 milliards d’euros), le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sur sa lancée au mois de janvier. La collecte a atteint pour le premier mois de l’année 2024, 1,92 milliard d’euros contre 1,96 milliard d’euros en janvier 2023 et 480 millions d’euros en janvier 2022.

L’annonce de la baisse de son taux de rendement à 5 % contre 6 % depuis le 1er juillet 2023, baisse devenue effective le 1er février, n’a pas eu d’incidence notable sur la collecte. Le taux de 5 % reste supérieur à l’inflation permettant au LEP d’avoir un rendement réel positif. Il bénéficie par ailleurs du relèvement de son plafond de 7 700 à 10 000 euros, entré en vigueur le 1er octobre dernier. L’encours du LEP a atteint, au mois de janvier 2024, 73,8 milliards d’euros.

Les ménages à revenus modestes ont ainsi continué à épargner malgré l’inflation. La détérioration de la situation économique joue certainement en faveur du maintien d’un effort d’épargne parmi les ménages des deux premiers quintiles qui sont ceux éligibles au LEP. Si les ménages du premier quintile ont été relativement préservé par la baisse du pouvoir d’achat, il en est différemment pour celui du deuxième quintile.

Résultats du Livret A – LDDS – LEP du mois de janvier : fin de l’effet taux !

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Pas d’effet taux en 2024 pour le Livret A

La collecte du livret A au mois de janvier 2024 n’a pas été affectée, à la différence des années précédentes, par des effets d’annonce concernant son taux de rémunération, celui-ci étant gelé jusqu’au 1er février 2025.

Janvier sourit en règle générale au Livret A, les Français mettant de côté une partie des étrennes et des primes reçues à la fin de l’année précédente. 2024 ne démord pas à cette tradition avec une collecte de 2,27 milliards d’euros mais celle-ci n’est en rien comparable avec celle de 2023 (9,23 milliards d’euros) ou celle du mois de janvier 2022 (6,25 milliards d’euros).

Ces deux dernières années, la collecte du Livret A du mois de janvier avait bénéficié des annonces concernant le taux de rémunération de ce dernier. Le taux est passé de 0,5 à 1 % le 1er février 2022 et de 2 à 3 % le 1er février 2023. En 2021, malgré un taux de 0,5 %, la collecte avait été forte en raison de la crise sanitaire (6,32 milliards d’euros). En 2024, l’absence de relèvement au 1er février explique la moindre collecte de janvier. Cette dernière est ainsi plus en phase avec les collectes d’avant crise sanitaire (1,13 milliard d’euros en janvier 2020).

Normalisation également à l’œuvre pour le LDDS

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré, au mois de janvier 2024, une collecte de 0,98 milliard d’euros, comparable à celle du mois de décembre 2023 (1,01 milliard d’euros). En janvier 2023, la collecte du LDDS avait été de 1,95 milliard d’euros. Comme pour le Livret A, il y a un retour à la normale. La collecte du mois de janvier 2019 avait été de 630 millions d’euros et celle de janvier 2020 de 410 millions.

Des encours au zénith

L’encours du Livret A a atteint 417,6 milliards d’euros et celui du LDDS à 150,2 milliards d’euros. Pour ces deux produits, ces montants constituent de nouveaux records absolus.

Un tempo moins épargne pour les prochains mois

Après quatre années de forte épargne, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation. Pour cela, ils attendent la confirmation de la baisse de l’inflation. Jusqu’à maintenant, l’atonie de la croissance et la légère augmentation du chômage les a incité à la prudence. En fonction des résultats de l’inflation et de l’évolution du pouvoir d’achat, le taux d’épargne devrait diminuer avec comme conséquence une collecte plus faible pour le Livret A. Par ailleurs, les annonces de rendements des fonds euros de plus en plus attractifs devraient conduire les ménages à revenir sur l’assurance vie, placement qu’ils avaient eu tendance à délaisser ces derniers mois.

Le Livret d’Épargne Populaire, toujours populaire auprès des épargnants

Après une collecte exceptionnelle en décembre dernier (2,01 milliards d’euros), le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sur sa lancée au mois de janvier. La collecte a atteint pour le premier mois de l’année 2024, 1,92 milliard d’euros contre 1,96 milliard d’euros en janvier 2023 et 480 millions d’euros en janvier 2022.

L’annonce de la baisse de son taux de rendement à 5 % contre 6 % depuis le 1er juillet 2023, baisse devenue effective le 1er février, n’a pas eu d’incidence notable sur la collecte. Le taux de 5 % reste supérieur à l’inflation permettant au LEP d’avoir un rendement réel positif. Il bénéficie par ailleurs du relèvement de son plafond de 7 700 à 10 000 euros, entré en vigueur le 1er octobre dernier. L’encours du LEP a atteint, au mois de janvier 2024, 73,8 milliards d’euros.

Les ménages à revenus modestes ont ainsi continué à épargner malgré l’inflation. La détérioration de la situation économique joue certainement en faveur du maintien d’un effort d’épargne parmi les ménages des deux premiers quintiles qui sont ceux éligibles au LEP. Si les ménages du premier quintile ont été relativement préservé par la baisse du pouvoir d’achat, il en est différemment pour celui du deuxième quintile.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Le Coin des Epargnants du 17 février 2024 : un œil toujours sur l’inflation

Quand l’inflation fait de la résistance  

Vendredi 16 février, pour la première fois de son histoire, le CAC40 a dépassé les 7800 points en début de séance mais a perdu du terrain dans la journée du fait des doutes concernant le calendrier de la baisse des taux directeurs de la part de la FED. Il a ainsi clôturé à 7 768,18 points. La bourse de Paris bénéficie des bons résultats des entreprises du CAC 40 et surmonte sans problème les annonces peu enthousiasmantes concernant la croissance. En revanche, les investisseurs ont réagi négativement à la publication des prix producteurs (PPI) pour janvier aux Etats-Unis. Ils ont augmenté de 0,3 % en janvier et de 0,9 % sur un an, contre respectivement 0,1 % et 0,6 % anticipé. Cette augmentation traduit un rebond des coûts dans les services (+0,6 %), dont les soins hospitaliers ambulatoires. Elle marque la persistance d’une inflation sous-jacente. Cette publication a provoqué un recul des indices « actions » de New York et une augmentation du taux des obligations d’Etat américaine.

Cette persistance de l’inflation semble renvoyer la première baisse des taux directeurs au mois de juin. Malgré cette inflation rampante, le moral des consommateurs américains demeure élevé comme en témoigne l’indice de l’Université du Michigan qui a atteint son plus haut niveau en février depuis juillet 2022.

L’écart de taux sur les obligations d’Etat entre la France et l’Allemagne tend à s’accroître légèrement. Il est passé de 0,5 à 0,6 point depuis le début de l’année. La trajectoire incertaine des finances publiques et une anticipation de la dégradation de la note de la dette souveraine de la France au printemps expliquent cette petite dégradation.

En Asie, la bourse de Tokyo continue de progresser. Vendredi 16 février, l’indice Nikkei japonais a clôturé à un nouveau sommet de 34 ans. Depuis le 1er janvier, cet indice a gagné plus de 15 %. Il est toujours porté par les valeurs technologiques.

Révision à la baisse de la croissance en Europe

Eurostat a confirmé cette semaine que la croissance a été nulle au cours du dernier trimestre 2023, la première puissance économique de la zone euro enregistrant une contraction de son PIB de 0,3 point. Le Royaume-Uni a connu un recul équivalent de sn PIB au quatrième trimestre. Il est ainsi entré en récession, son PIB ayant déjà diminué de 0,1 point au troisième trimestre 2023.

Dans un contexte économique peu porteur, jeudi 15 février, la Commission européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2024. Après une croissance atone de 0,5 % pour l’Union et la zone euro l’année dernière, la Commission prévoit, pour 2024, une progression du PIB de 0,9 % dans l’Union et de 0,8 % dans la zone euro. Ces prévisions ont été corrigées à la baisse par rapport à celles de l’automne dernier (respectivement 1,3 % et 1,2 %).

L’Allemagne enregistrerait une croissance limitée à 0,3 % cette année. Une légère amélioration étant attendue en 2025 (1,2 %). La deuxième économie, la France, fait un peu mieux (0,9 % en 2024, 1,3 % en 2025). La croissance de l’Italie serait de 0,7 % en 2024 et de 1,2 % en 2025, les taux respectifs pour l’Espagne étant de 1,7 % et 2 %. Parmi les grands pays de l’Union, ce pays resterait pour les deux prochaines années le plus dynamique. La Commission ne prévoit pas de contraction du PIB sur un an pour aucun Etat membre. Le plus faible taux de croissance serait celui de la Suède (0,2 % en 2024 et 1,6 % en 2025). Ce pays a connu en 2023 une diminution de son PIB de 0,1 %.

Pour la Commission, la faible croissance serait due aux difficultés de pouvoir d’achat des ménages en lien avec le resserrement monétaire ainsi qu’au recul des exportations.

L’inflation devrait reculer en 2024 à 2,7 % dans la zone euro, puis revenir à 2,2 % en 2025, se rapprochant ainsi de l’objectif de la Banque centrale européenne (2 %). Dans l’Union, elle restera plus élevée, à 3 % en 2024 et 2,5 % en 2025. Le taux d’inflation devrait être en France de 2,8 % en 2024 et de 2 % en 2025. Les prix continueraient à augmenter plus vite que la moyenne en Belgique (3,5 % en 2024), en Autriche (4 %), en Hongrie (4,5 %), en Pologne (5,2 %) et en Bulgarie (3,4 %).

L’Allemagne, troisième puissance économique mondiale

Par effet de change avant tout, l’Allemagne ravit la troisième place du podium des puissances économiques mondiale au Japon. En 2023, le PIB nominal de l’Allemagne s’est élevé à 4 500 milliards de dollars contre 4 200 milliards de dollars pour le Japon. Ce dépassement a été obtenu malgré un taux de croissance, en 2023, au Japon de 1,9 % quand le PIB allemand déclinait de 0,3 %. La dépréciation du yen par rapport à l’euro explique le recul du Japon. La perte de change est imputable à une politique monétaire bien plus accommodante au Japon qu’en Europe. Il n’en demeure pas moins que le Japon est confronté à un déclin sur fond de diminution de sa population et de faibles gains de productivité.

Le Japon avait dû céder sa deuxième place en 2010 à la Chine. Il pourrait être dans les prochaines années être dépassé par l’Inde.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

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Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 768,18+1,58 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 627,99-0,03 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 005,57-0,23 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 775,65-1,10 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 117,441,11 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 711,71+1,84%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 765,65+1,02 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 487,24+3,42 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+6,06 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,877 %-0,016 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,294 %-0,085 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,301 %+0,114 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0775-0,08 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 012,65-0,64 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,27+1,57 %77,1384,08
Cercle de l’Epargne

Les ménages privilégient toujours l’épargne

Selon la Banque de France, les ménages français restent en mode « fourmis ». Au troisième trimestre 2023, le flux trimestriel net de placements des ménages s’est élevé à 34,9 milliards, en hausse de 1,7 milliard par rapport au trimestre précédent. Il demeure à un niveau historiquement élevé. Les flux d’épargne investis en produits de taux ont augmenté au troisième trimestre (24,6 milliards après 17,4 milliards au deuxième trimestre), notamment en raison d’une moindre décollecte sur les dépôts à vue et sur l’assurance vie en euros. Les flux d’épargne orientés vers les produits de fonds propres diminuent. En cumul sur quatre trimestres glissants, le flux net de placements financiers des ménages s’établit à 121,2 milliards au troisième trimestre, restant toujours au-dessus de sa moyenne de long terme. Avant la crise sanitaire, ce flux évoluant entre 90 et 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Epargne – données Banque de France

Les premières données collectées par la Banque de France concernant le quatrième trimestre 2023 indiquent une reprise du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-17,2 milliards contre -0,7 milliard au troisième), une augmentation des dépôts sur les livrets d’épargne et un rebond de l’assurance-vie (9,2 milliards après 2,4 milliards au troisième trimestre).

Ces deux raisons qui poussent les ménages à piocher toujours plus dans leurs comptes courants

La Tribune consacre un article sur le dégonflement des comptes courant. Une tendance qui s’expliquerait selon le Directeur du Cercle de l’Epargne par « l’effet taux et l’effet inflation ont joué à plein, les ménages ont privilégié par prudence l’épargne de précaution au détriment de la consommation ».

Le montant record des prestations a pesé sur l’assurance-vie en 2023

Dans la Tribune, Philippe Crevel explique la moindre collecte sur 2023 par l’importante décollecte sur les fonds euros sur l’année écoulée. Avec une décollecte nette sur les fonds en euros de 27,6 milliards d’euros en 2023, il s’agit selon le Directeur du Cercle de l’Epargne « de la plus importante décollecte de ces dix dernières années ».

Argent : ces placements sécurisés bien rémunérés

Dans l’Express, Philippe Crevel est interrogé sur les dépôts à terme (DAT) et les livrets d’épargne réglementée (Livret A et LDDS), des placements sûrs qui offrent à leurs détenteur un niveau de rémunération relativement important. Rappelant que le rendement des DAT a été soutenu par le relèvement des taux directeurs décidé par les banquiers centraux, il estime que ce placement qui peut être souscrit sur un laps de temps court demeure une solution intéressante pour les épargnants encore quelques mois. De même, le Livret A et le LDDS devraient rester attractifs avec l’engagement pris par le gouvernement de maintenir leur niveau de rémunération jusqu’à février 2025. Ces placements, plébiscités en 2023 devraient de plus offrir à nouveau des rendements réels positifs courant 2024 si la baisse de l’inflation attendue était confirmée.

Le Compte Epargne Temps au service du PER Collectif

Le compte épargne-temps (CET) permet au salarié d’accumuler des droits à congé rémunéré ou de bénéficier d’une rémunération (immédiate ou différée), en contrepartie des périodes de congé ou de repos non prises, ou des sommes qu’il y a affectées. Les modalités de fonctionnement du CET dépendent de l’accord ou de la convention qui l’a mis en place a sein de l’entreprise

Le salarié peut, à sa convenance, affecter sur son CET des droits issus :

  • de la 5e semaine de congés annuels ;
  • de congés supplémentaires pour fractionnement ou issus de droits conventionnels ;
  • de périodes de repos non pris (exemple : journées de RTT) ;
  • de rémunérations diverses (exemples : prime d’ancienneté, 13eme mois).

L’employeur peut affecter sur le CET les heures accomplies au-delà de la durée collective comme des heures supplémentaires par le salarié.

Les conditions d’utilisation du CET sont librement définies par la convention ou l’accord.  Le salarié peut, à sa demande et en accord avec son employeur, utiliser son CET pour compléter sa rémunération ou pour cesser de manière progressive son activité. Des jours de congés peuvent être convertis sous forme de complément de rémunération si le salarié a affecté des jours de congés au-delà des 5 semaines de congés annuels.

Le salarié peut utiliser les sommes issues de son CET pour alimenter son plan d’épargne retraite (PER). L’utilisation des droits inscrits sur un CET pour alimenter un PER Collectif peut se faire dans la limite de 10 jours par an et par salarié. Ce transfert est exonéré d’impôt sur le revenu. En revanche, les sommes concernées sont assujetties à la CSG et à la CRDS.

Un  Plan d’Epargne Retraite peut être alimenté par des jours de congé non pris en dehors de tout CET dans la limite de 10 jours par an et par salarié.

Epargne : dis-moi comment tu économises, je te dirai qui tu es

Dans Les Echos, le directeur du Cercle de l’Epargne a publié une tribune dans laquelle il analyse les choix de placements des épargnants Français, leurs motivations, et leur propension à la prendre des risque. Mettant en perspective les similitudes et les différences entre les épargnants, selon qu’ils soient Américains, Français ou Allemands, il s’intéresse plus particulièrement aux origines de ces comportements.

Le Coin des Epargnants du 10 février 2024 : en attendant la baisse des taux

En attendant la baisse des taux directeurs !

Les indices actions ont été assez atones cette semaine. Les investisseurs cherchent le sens du vent. Entre les bons résultats des entreprises, l’affaiblissement de la croissance, les tergiversations sur la date de la baisse des taux directeurs, les incertitudes géopolitiques, ils optent pour la prudence. Le CAC 40 a gagné 0,7 % durant la semaine et l’Eurostoxx 50, près de 1,3 %. L’indice des valeurs technologiques continuent sur la lancée de l’année dernière avec une progression de plus de 2 % sur la semaine et de plus de 6 % depuis le début de l’année. Le pétrole, de son côté, a augmenté durant la semaine, de près de 6 %, en raison des doutes sur la capacité des Etats-Unis à accroître leur production.

En ce début d’année, les banques américaines recommencent à faire parler d’elles. La New York Community Bancorp (NYCB) a annoncé une perte financière inattendue et une importante provision pour pertes sur prêts à cause de son exposition au marché en difficulté de l’immobilier commercial amenant Moody’s à abaisser sa note de crédit en catégorie spéculative (« junk »). La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a fait savoir que les autorités de régulation suivaient avec attention la situation des banques et travaillaient avec elles pour les aider à gérer les risques qu’elles encourent sur les prêts immobiliers. Pour le moment, les problèmes de la banque newyorkaise n’affectent pas les autres banques par effet domino, l’espoir d’une future baisse des taux directeurs étant anticipé. Le débat reste, sur ce sujet, ouvert. Plusieurs responsables de la Fed ont relayé le message de Jerome Powell selon lequel la banque centrale n’est pas pressée d’assouplir sa politique monétaire. La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, et son homologue de Minneapolis, Neel Kashkari, ont indiqué que des baisses de taux sont possibles plus tard dans l’année. Deux ou trois baisses sont envisagées. Ils soulignent que la désinflation doit être consolidée avant de s’engager dans un processus de taux. En Europe, si les banques ont enregistré des niveaux de bénéfices élevés en 2023, les annonces de prévisions revues à la baisse pour 2024 ont provoqué le recul du cours de leurs actions. En revanche, les investisseurs ont été rassurés par la publication de la hausse des prix en décembre aux Etats-Unis qui a été corrigée à la baisse à 0,2 % contre +0,3 % initialement présenté. L’indice hors alimentation et énergie a augmenté à un taux annualisé de 3,3 % au quatrième trimestre, ce qui correspond à l’estimation préliminaire. Ce résultat laisse présager une baisse des taux directeurs en mai.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
9 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 647,31+0,73 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 671,69-0,01 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 026,61+1,31 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 990,66+2,24 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 918,550,00 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 572,58-0,54%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 715,87+1,29 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)36 897,42+2,04 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+4,97 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,893 %+0,105 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,379 %+0,082 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,187 %+0,046 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0783-0,03 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 021,96-0,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,70+5,74 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Plan d’Épargne Retraite, un succès à confirmer

En 2023, le PER assurance a séduit un million de nouveaux assurés et bénéficié de 14,7 milliards d’euros de versements dont 10,9 milliards d’euros de cotisations et 3,7 milliards d’euros issus de transferts d’anciens contrats d’épargne retraite. La collecte nette des PER a atteint +8,4 milliards d’euros, en hausse de +1,1 milliard d’euros par rapport à celle enregistré en 2022.

À la fin de l’année 2023, les PER assurantiels comptabilisaient 5,5 millions d’assurés pour 74,6 milliards d’euros d’encours, dont 41 % en unités de compte. En prenant en compte tous les PER (bancaires et assurantiels), le nombre de titulaires s’élevait à près de 10 millions en 2023, pour un encours proche des 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Surendettement en France, une augmentation du nombre de dossiers en 2023

En 2023, le nombre de dossiers de surendettement déposés à la banque de France est en augmentation de 8 % par rapport à 2022. 121 617 dossiers ont été ainsi enregistrés l’année dernière. Le niveau des dépôts de 2023 reste néanmoins inférieur de 15 % à celui de 2019 avant la crise sanitaire.

Sur les dix dernières années, les dossiers déposés ont reculé de 6 % par an en moyenne, soit une baisse de 50 % depuis 2014. Le durcissement de la réglementation pour l’accès aux crédits à la consommation, une meilleure information des emprunteurs et la baisse du chômage expliquent cette diminution du nombre de cas de surendettement.

En 2023, l’encours de crédits des ménages surendettés s’élevait à 4,2 milliards d’euros, montant stable sur un an, mais en recul de 27 % par rapport à 2019. Hors dettes immobilières, l’endettement médian s’établit à 16 898 euros et l’endettement moyen à 30 429 euros.

Comme les années précédentes, la population des ménages ou personnes surendettés demeure caractérisée par la prédominance de :

  • personnes vivant seules (52 %) ;
    • personnes âgées de 25 à 64 ans (83 %) ;
    • familles monoparentales (20 %)
    • personnes divorcées et séparées (26 %) ;
    • personnes (débiteurs ou codébiteurs) en recherche d’emploi (25 %) ;
    • employés et ouvriers (52 %) ;
    • ménages locataires (76 %) ;
    • personnes pauvres (58 %) ;
    • ménages dont le niveau de vie est inférieur au SMIC net mensuel (69 %) ;
    • ménages ne disposant d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes (50 %).

Sur le plan géographique, le taux de dépôts de dossiers de surendettement des particuliers est plus important dans les régions Hauts-de-France, Normandie, Bourgogne-Franche Comté et Centre-Val de Loire.

Baisse de la natalité, vrai ou faux problème ?

Le Président de la République a, lors de sa conférence de presse du 16 janvier, évoqué la nécessité d’un « réarmement démographique ». La baisse de la natalité constatée ces dernières années met-elle en danger la France ? Ce débat est une antienne dans notre pays. La réminiscence de l’entre-deux-guerres, marqué par un violent déclin démographique, demeure vive. Si aujourd’hui, les enjeux militaires apparaissent moindres que dans les années 1930, la question démographique est tout à la fois économique, sociale et identitaire. Au-delà de ces considérations, les pouvoirs publics ont-ils les moyens d’infléchir la courbe des naissances sachant que celles-ci obéissent à de multiples facteurs qui ne sont pas, loin de là, qu’économiques ?

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Au sommaire de cette étude

Des résultats démographiques à interpréter avec prudence et nuance

  • Un ralentissement de la croissance de la population française
  • Une baisse de la natalité assez logique
  • Une normalisation de l’indice de fécondité en France.
  • Une progression légèrement plus rapide que prévu de la mortalité
  • Une progression moins rapide de l’espérance de vie
  • Un cinquième de la population en France a plus de 65 ans
  • Le vieillissement démographique, phénomène mondial

Quelle population pour la France d’ici 2070 ?

  • Une diminution de la population attendue d’ici le milieu du siècle
  • Le vieillissement incontournable de la population française
  • Des conséquences économiques et sociales plurielles

Les politiques familiales en Europe

  • Une comptabilité délicate des dépenses en faveur des familles
  • Un lien difficile entre dépenses familiales et natalité

Protection sociale et mobilité internationale : tendances post-covid

La mobilité internationale est un phénomène en expansion, particulièrement au sein de l’Union européenne qui a fait de la libre circulation des personnes un de ses principes fondateurs. Au cours des cinq dernières décennies, la France a tissé un réseau de coopération en matière de sécurité sociale avec 71 pays et territoires parmi lesquels figurent trente États membres de la zone UE-EEE-Suisse soumis aux règlements européens incluant le Royaume-Uni (en vertu de l’accord de coopération signé en 2021 à la suite du Brexit), ainsi que 38 États dans le cadre de conventions bilatérales et trois États liés par décrets de coordination afin de couvrir ses ressortissants résidant à l’étranger. Ces accords visent à la fois les travailleurs, les familles qui les accompagnent, les étudiants et les retraités. Ils fixent un cadre juridique destiné à garantir une continuité de leurs droits sociaux lorsqu’ils quittent temporairement ou définitivement leur pays d’affiliation.

Depuis 1959, le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale (Cleiss) contribue, en France, à la bonne application de la protection sociale des personnes en mobilité internationale. Placé sous la double tutelle du ministère chargé de la sécurité sociale et du ministère chargé du budget, cet établissement public national assiste les organismes de sécurité sociale, français ou étrangers, les assurés ainsi que les employeurs. À travers le rapport statistique qu’il produit chaque année depuis 1968 sur la mobilité internationale des assurés français, il mesure les enjeux financiers de cette mobilité pour les acteurs français de la protection sociale. Dans le cadre du rapport rendu public fin 2023, le Cleiss communique les données recueillies au titre de l’année 2022, première année post-covid, et fait un bilan sur dix ans des prestations sociales versées aux assurés français en situation de mobilité internationale.

Cercle de l’Épargne – Cleiss

Au sommaire de cette étude

  • Mobilité internationale, une hausse relative des dépenses de protection sociale
  • La retraite, premier poste de dépenses
  • Les mouvements migratoires : la France envoie davantage de ressortissants à l’étranger qu’elle n’en reçoit
  • La mobilité intra-européenne renforcée par la pandémie

Les complémentaires santé, des compléments de plus en plus en première ligne

En 2022, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) s’élève à 235,8 milliards d’euros, soit 8,9 % du produit intérieur brut (PIB). Entre 1950 et 2022, les dépenses de santé ont progressé en France à un rythme annuel moyen supérieur à celui du PIB. De ce fait, la part de la CSBM dans la production nationale a été multipliée par 3,4 au cours de la période, passant de 2,5 % à 8,9 % du PIB.

L’Assurance maladie est le principal financeur de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM). En 2022, elle en prend en charge 79,6 %. Les organismes complémentaires arrivent en deuxième position en contribuant à 12,6 % des dépenses. Le reste à charge des ménages s’élève à 7,2 % de la CSBM. Sur dix ans, la part à la charge des ménages a diminué de 1,6 point et celle des organismes complémentaires de 1,0 point, au profit d’un financement accru de l’Assurance maladie. Cette vision globale s’accompagne de transferts entre les différents acteurs de la santé en fonction de la nature des dépenses.

Si les complémentaires santé contribuent à un peu plus d’un dixième des dépenses de santé, leur poids psychologique est bien plus élevé que leur poids financier. Pour une majorité de ménages, elles sont des intermédiaires, des interlocuteurs plus visibles que l’assurance maladie. Elles sont incontournables pour les dépenses du quotidien.

Si l’assurance maladie est financée par les prélèvements obligatoires (CSG, cotisations sociales), les complémentaires santé le sont par les entreprises et les ménages. Les augmentations de tarifs sont de ce fait plus visibles que celles décidées au profit de l’assurance maladie. En cas de non-remboursement ou de remboursement jugé faible, les patients incriminent plus fréquemment leurs complémentaires que l’assurance maladie. Ils en veulent pour leur argent avec à la clef, parfois, des comportements amoraux. La logique assurantielle, je cotise pour la couverture d’un risque probabilisé est remplacée par une approche consumériste. J’ai payé donc j’ai le droit d’être remboursé.

L’État a tendance à faire jouer aux complémentaires le mauvais rôle en les transformant en parfaits boucs émissaires. Durant la crise du covid-19, elles furent accusées de s’enrichir en raison de la diminution des consultations lors des confinements. L’État avait alors décidé la création d’une taxe de plusieurs milliards d’euros. Ce dernier a également tendance à leur imposer le rôle de financeur marginal du système, l’assurance maladie leur transférant certaines charges afin de réduire ses pertes.

Les complémentaires santé peuvent relever divers types d’organismes d’assurance. Ils peuvent ainsi être régis par trois codes : le Code de la mutualité, le Code des assurances ou le Code de la Sécurité sociale. Le code dont relève un organisme détermine notamment les types d’activités d’assurance que l’organisme peut mener, ainsi que son mode de gouvernance. Ainsi, les mutuelles sont régies par le Code de la mutualité, les entreprises d’assurance par le Code des assurances et les institutions de prévoyance par le Code de la Sécurité sociale. Pour pouvoir pratiquer une activité d’assurance donnée, un organisme doit, en outre, avoir obtenu une autorisation spécifique, dénommée agrément, de la part de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Au sommaire de l’étude

  • Un ralentissement de la concentration
  • Augmentation plus rapide des prestations que des cotisations
  • Quatre cinquièmes des cotisations reversées aux assurés
  • Des résultats techniques globalement à l’équilibre

Comment bien liquider son Plan d’Épargne Retraite ?

Plus de 7 millions de Plan d’Épargne Retraite (PER) ont été ouverts depuis son lancement en 2019. La grande majorité de ces plans sont en cours de constitution, mais avec le vieillissement des souscripteurs, progressivement, le nombre de ceux qui atteignent la retraite augmente. Fin novembre, 450 000 PER donnaient lieu au versement d’une rente. Sur les 11 premiers mois de l’année 2023, près de 740 000 titulaires de PER avaient demandé la liquidation de leur PER. Avant de liquider son PER, le titulaire doit se poser plusieurs questions. Doit-il opter pour la sortie en rente ou en capital ? Dans le cas de la sortie en capital, doit-il privilégier la sortie en fractionné ? Peut-il mixer rente et capital ? Peut-il continuer à faire des versements sur son PER une fois à la retraite ? Faut-il reverser sur un contrat d’assurance vie le montant de son PER pour préparer sa succession ?

Quand intervient la liquidation du PER ?

Le Plan d’Épargne Retraite, hors déblocages anticipés, peut être mis en liquidation à partir de l’âge de la retraite ou de l’obtention des droits à la retraite. Toutefois, le titulaire n’a aucune obligation de le faire. Il peut continuer à faire des versements après son départ à la retraite et continuer à capitaliser. Il peut, s’il opte pour une sortie en capital fractionné, également poursuivre ses versements.

Le contrat du PER peut prévoir un âge minimal pour la liquidation. Dans de nombreux contrats, il est fait référence à l’âge légal de départ à la retraite.

Les différents cas de déblocages anticipés

Avant l’âge de départ à la retraite, des possibilités de déblocages anticipés existent. Elles concernent cinq accidents de la vie :

  • Le décès du conjoint (époux/épouse) ou du partenaire de PACS ;
  • L’invalidité du titulaire lui-même, d’un enfant, du conjoint ou du partenaire de PACS ;
  • Le surendettement (dans ce cas, c’est à la commission de surendettement de faire la demande) ;
  • L’expiration des droits aux allocations chômage ;
  • La cessation d’activité non salariée à la suite d’un jugement de liquidation judiciaire.

Comme dans le cadre du contrat Madelin, le PERI permet aux mandataires sociaux de solliciter le rachat de leur contrat dans le cadre du non-renouvellement ou de révocation de leur mandat. Un travailleur non salarié (TNS) peut demander le rachat de son contrat en cours de constitution en cas de cessation de son activité non salariée à la suite d’une liquidation judiciaire sur présentation du jugement du tribunal de commerce. Le rachat peut être réalisé pour toute situation justifiée par le président du tribunal de commerce auprès duquel est instituée une procédure de conciliation.

Un sixième cas de déblocage existe avec l’acquisition de la résidence principale. Ce cas ne concerne que les versements volontaires et ceux issus de l’épargne salariale. Les sommes versées dans le compartiment trois du PER, correspondant aux versements obligatoires, n’ouvrent pas droit à une sortie anticipée pour l’achat de la résidence principale.

Le titulaire ne peut pas bénéficier du déblocage anticipé au titre de la résidence principale dans les cas suivants :

  • acquisition de la résidence en usufruit et en nue-propriété, car l’acquisition doit être réalisée en pleine propriété ;
  • acquisition d’une résidence via une société civile immobilière (SCI) ;
  • rénovation d’un bien existant, même endommagé à la suite d’une catastrophe naturelle reconnue par arrêté ministériel ;
  • agrandissement de la résidence principale ;
  • rachats anticipés successifs en cas de vente en État Futur d’Achèvement (VEFA). L’intégralité des sommes peut, en revanche, être débloquée soit à la signature du contrat de réservation, soit à la signature du contrat VEFA, soit à la date de livraison ;
  • achat de terrain seul.

Le régime fiscal et social applicable au PER, en cas de déblocage anticipé, varie en fonction du motif ayant poussé l’adhérent à récupérer l’épargne constituée. Les demandes de déblocages intervenant à la suite d’un accident de la vie (décès du conjoint ou du partenaire de Pacs, surendettement, etc.) ne sont pas soumises au même régime que la demande de sortie anticipée pour l’acquisition de la résidence principale :

  • En cas d’accidents de la vie (décès, invalidité, surendettement, fin de droits au chômage et cessation d’activité non salariée, le montant perçu sera exonéré d’impôt (l’exonération fiscale s’applique à la fois au capital investi et aux plus-values réalisées). Seuls les prélèvements sociaux seront dus au taux applicable au moment du versement (17,2 % à ce jour).
  • En cas d’acquisition de la résidence principale, il faut distinguer le capital et les gains ainsi que la nature des versements :
  • Pour le capital, l’imposition au revenu ne concerne que les sommes issues des versements ayant bénéficié de la déduction fiscale à l’entrée ;
  • Pour les plus-values issues des versements effectués à titre individuel, le titulaire aura la possibilité d’opter soit pour le Prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8 %, soit pour l’intégration à l’impôt sur le revenu. À cette imposition, s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 % ;
  • Pour les plus-values réalisées à partir des versements issus de l’épargne salariale, seuls les prélèvements sociaux sont appliqués.

La liquidation au terme du PER

Le titulaire du PER est informé de ses droits au titre de son produit par l’assureur dans le cadre du relevé annuel de situation. Par ailleurs, les produits d’épargne retraite sont désormais mentionnés sur l’application « mon compte retraite » de l’assurance retraite. La loi PACTE de 2019 a prévu qu’à l’approche du départ en retraite, une information renforcée du titulaire du PER puisse se faire en partant de l’âge légal du départ en retraite :

  • 5 ans avant, l’adhérent peut interroger par tout moyen son assureur afin de s’informer sur ses droits et sur les modalités de restitution de l’épargne. Il pourra aussi, le cas échéant, confirmer le rythme de réduction des risques financiers dans le cadre de la gestion de votre épargne sur les dernières années ;
  • 6 mois avant l’âge légal de départ à la retraite, le gestionnaire du plan devra informer l’adhérent sur sa possibilité de l’interroger sur les modalités de restitution de l’épargne.

Dès que l’adhérent a liquidé ses pensions auprès de ses régimes obligatoires ou qu’il atteint l’âge de la retraite, il peut débloquer son PER. En tenant compte des dispositions contenues dans son contrat, l’assuré pourra choisir entre :

  • Une sortie en une seule fois de son capital et des revenus qui y sont attachés ;
  • Une sortie fractionnée ;
  • Une sortie en rente ;
  • Une sortie en rente et en capital.

Pour rappel, seuls les droits issus des segments « versements individuels et épargne salariale » peuvent donner lieu au choix entre sortie en capital ou sortie en capital et rente. L’épargne du compartiment issu des versements obligatoires est, pour le moment, uniquement liquidée sous forme de rente viagère. Toutefois, il est possible pour les « petits contrats » de percevoir son épargne sous forme de capital.

Par un arrêté du 7 juin 2021, les rentes inférieures à 100 euros par mois peuvent laisser place à un versement en capital. Cette option concerne trois anciens produits (les PERP, les Contrats Madelin et les contrats “articles 83”) et le compartiment 3 des PER. Les contrats concernés par ces seuils peuvent selon le ministre atteindre jusqu’à 30 000 ou 40 000 euros.

En fonction de son contrat, l’assuré a accès à plusieurs options comme :

  • Une réversion au profit du conjoint, concubin, partenaire de PACS ou toute autre personne, en cas de décès de l’assuré ;
  • Un versement sous forme d’annuités garanties, qui intégrera alors une durée minimale de règlement de la rente en cas de décès prématuré de l’assuré (voire du bénéficiaire de la réversion si cette option a été choisie) ;
  • Une garantie dépendance, permettant de bénéficier d’une rente plus importante dans le cas de la perte d’autonomie de l’assuré avec le grand âge ;
  • des majorations ou minorations de rentes, afin de disposer de revenus, non pas étalés de manière linéaire à la retraite, mais adaptés en fonction des âges et des besoins dans le temps.

Comment sont imposés le capital et la rente après la liquidation du PER ?

En cas de sortie en rente si l’assuré a bénéficié de l’avantage fiscal à l’entrée, c’est le régime fiscal des rentes à titre gratuit qui s’applique : abattement de 10 % et impôt sur le revenu. Pour les prélèvements sociaux, c’est en revanche le régime social des rentes viagères à titre onéreux qui s’applique. Ainsi, les prélèvements sociaux de 17,2 % sont appliqués sur une fraction de l’épargne en fonction de l’âge du rentier. S’il a moins de 50 ans, il bénéficie d’un abattement de 30 %, s’il a entre 50 et 59 ans, le taux passe à 50 %. Il est de 70 % pour ceux ayant plus de 69 ans.

Pour les sorties en capital, le montant versé est soumis à l’impôt sur le revenu avec des prélèvements sociaux de 10,1 %. Les gains sont assujettis au Prélèvement forfaitaire unique de 30 % (12,8 % pour l’impôt et 17,2 % pour les prélèvements sociaux) ou au barème de l’impôt sur le revenu auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux.

Pour les versements du compartiment 1 qui n’auraient pas donné lieu à déduction fiscale à l’entrée, les sorties en capital seront soumises au Prélèvement forfaitaire unique de 30 % ou au barème de l’IR plus les prélèvements sociaux. Les sorties en rente sont assujetties au régime des rentes à titre onéreux bénéficiant d’un abattement en fonction de l’âge et aux prélèvements sociaux.

Pour les sorties de sommes issues de l’épargne salariale, les sorties en capital sont exonérées d’impôt sur le revenu et sont soumises aux prélèvements sociaux de 17,2 % sur les gains. Les sorties en rente sont assujetties au régime des rentes à titre onéreux et aux prélèvements sociaux sur les gains avec l’abattement en fonction de l’âge.

Les rentes issues des Plans d’Épargne Retraite Obligatoires (produit d’entreprise avec cotisation obligatoire de l’employeur) sont soumises, après un abattement de 10 %, à l’impôt sur le revenu. Les prélèvements sociaux sont retenus à hauteur de 10,1 %.

En cas de décès du titulaire, il faut distinguer les PER comptes titres qui entrent dans la succession de manière classique des PER assurance dont la réglementation se rapproche des contrats d’assurance vie.

Pour le PER assurance, le régime fiscal en vigueur en cas de décès prend en compte :

  • l’âge du défunt au moment du décès (selon qu’il intervienne avant ou après 70 ans), en approchant les règles fiscales de l’assurance vie définies aux articles 990I et 757B du Code général des impôts ;
  • le mode de liquidation de l’épargne constituée, selon que le défunt ait choisi la sortie sous forme de capital ou de rente viagère ;
  • les liens de parenté des bénéficiaires, selon qu’il s’agisse du conjoint ou du partenaire Pacsé, des frères et sœurs, des enfants ou d’un autre parent.

Si le décès intervient avant 70 ans, la valeur de rachat du contrat est transmise aux bénéficiaires désignés qui pourront recevoir :

  • jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire en franchise d’impôt et taxes sociales ;
  • pour les sommes allant de 152 500 euros à 700 000 euros, un taux de taxation de 20 % est appliqué ;
  • au-delà de ce montant, le taux passe à 31,25 %.

Si le décès de l’adhérent intervient après 70 ans, les droits de succession sont applicables sur le montant total des sommes capitalisées après application d’un abattement de 30 500 euros. Cet abattement est commun à tous les bénéficiaires désignés et à l’ensemble des contrats souscrits par le titulaire (assurance vie et PER si l’adhérent possède les deux). Néanmoins, si le conjoint est le bénéficiaire, il n’aura aucun droit à payer.

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