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Le Coin des Epargnants du 5 août 2023 : une trêve agitée

Une semaine de hauts et de bas

Le cours des actions a pâti de la dégradation par Fitch de la note de la dette souveraine américaine intervenue cette semaine. Les moindres créations d’emploi aux Etats-Unis en juillet ont permis un rebond des cours vendredi. Selon le Bureau des statistiques du travail, la première économie mondiale a, en effet, créé moins de postes qu’anticipé par les économistes dans le secteur non agricole en juillet :  187 000, contre 185.000 en juin. Le consensus avait parié sur 200 000 créations. Le taux de chômage aux Etats-Unis est en baisse à 3,5 %, contre 3,6 % en juin, revenant ainsi à son niveau le plus bas depuis 50 ans. Ce taux est inférieur à la dernière estimation médiane de la Fed, de 4,1 % pour le quatrième trimestre de cette année. Les salaires ont continué à augmenter à un rythme soutenu avec un gain de 0,4 % en juillet comme en juin, alors que le consensus tablait sur une hausse de 0,3 %. Il affiche sur un an une progression de 4,4 %.

Les indices européens ont perdu en moyenne plus de 2 % durant la semaine. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur hausse, le taux de l’OAT à 10 ans repassant au-dessus des 3 % quand celui de son homologue américain dépassait les 4 %. Le cours du pétrole demeure élevé avec la prorogation de la réduction de la production saoudienne d’un million de baril/jour et de la forte réduction des stocks américains.

Fitch dégrade les États-Unis

Mardi 1er août, l’agence de notation financière Fitch a annoncé la dégradation de la note de crédit des États-Unis. Celle-ci passe de AAA à AA +, seule la perspective restant « stable ». « Les impasses politiques répétées sur le plafond de la dette et les résolutions de dernière minute ont érodé la confiance dans la gestion budgétaire », a mentionné l’agence Fitch Ratings pour justifier la baisse de la note. Elle a ajouté que « le gouvernement ne dispose pas d’un cadre budgétaire à moyen terme, contrairement à la plupart de ses pairs, et son processus budgétaire est complexe ». L’administration américaine a réagi immédiatement à cette décision en soulignant que les fondamentaux de l’économie étaient bien orientés avec une croissance plus forte que dans les autres pays de l’OCDE.

Le déficit budgétaire devrait atteindre 6,3 % du PIB cette année, contre 3,7 % l’an dernier en raison du plan en faveur de la transition énergétique. L’augmentation des taux d’intérêt devrait peser sur les comptes publics. La dernière dégradation de la note américaine date de 2011 après la crise des subprimes quand l’agence S&P avait privé le pays de son triple A, abaissant aussi la note d’un cran. Seule Moody’s accorde encore son triple A aux États-Unis.

L’annonce de Fitch a provoqué une baisse des indices actions sur plusieurs places financières. Cette mesure n’avait pas été anticipée. Elle s’est traduite par une augmentation des taux d’intérêt américains favorisant des arbitrages en faveur des obligations. Le dollar s’est ainsi apprécié contre les autres devises.

Le Royaume-Uni, l’inflation et la croissance

Le Royaume-Uni traverse une mauvaise passe avec une inflation qui résiste au traitement de choc de la banque centrale et une atonie économique qui perdure depuis trois ans.

La Banque d’Angleterre a décidé en ce début de mois d’août, pour a quatorzième fois, de relever son taux directeur de 5 % à 5,25 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2008. Depuis sa création en 1694, la banque centrale d’Angleterre n’avait jamais augmenté à un tel rythme ses taux.

Même si les autorités monétaires croient à la baisse de l’inflation pour l’automne, la situation britannique se démarque des Etats-Unis et de la zone euro avec une inflation qui demeure plus élevée 7,9 %. Le Royaume-Uni a été fortement touché par l’augmentation du prix du gaz qui assure 40 % de la production de l’électricité du pays. Comme aux Etats-Unis, le marché du travail est, Outre-Manche, tendu, le taux de chômage s’élevant à 4 %. Cette tension conduit à des hausses importantes des salaires. Ceux-ci ont progressé de 7,7 % sur un an, compensant presque intégralement l’inflation.  Après avoir subi une violente chute de leur pouvoir d’achat (– 4 % entre avril 2021 et mai 2023), les Britanniques devraient connaître une légère progression d’ici à la fin de 2023. L’inflation au Royaume-Uni s’explique également par les difficultés d’approvisionnement provoquées par le Brexit. Ce dernier a également renchéri le prix des importations en provenance de l’Union européenne.

La hausse des taux d’intérêt est durement ressentie par les ménages britanniques. Sur les 8,5 millions de ménages qui ont contracté un emprunt immobilier, 1,4 million l’ont fait à taux variables. Par ailleurs, 2,2 millions de foyers qui doivent renégocier leur prêt d’ici à la fin de 2024, soit environ 130 000 tous les mois. En moyenne, la hausse de leurs remboursements devrait être de 3 000 livres (3 500 euros) par an.

Le Royaume-Uni est un des pays où la croissance est la plus faible en Europe depuis la crise sanitaire au point que son PIB vient juste de retrouver son niveau de 2019. Le pays a été pénalisé par la baisse des échanges avec l’Union européenne après le Brexit.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
4 août 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 315,07-2,30 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 065,62-0,50 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 478,22-2,12 %3839,504766,18
Nasdaq13 909,4-2,76 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 951,86-3,61 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 564,37-1,97 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 332,91-2,96 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 192,75-1,83 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 288,08+0,75 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,086 %+0,054 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,528 %+0,065 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,079 %+0,104 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1038+0,21 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 943,75-0,78 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,10+0,92 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Dépôts à vue, la décrue se poursuit

Les ménages continuent de puiser sur leurs comptes courants pour financer leurs dépenses de consommation et pour alimenter leurs produits d’épargne réglementée.

Depuis le point haut du mois de juillet 2022, l’encours des dépôts à vue a diminué de 43 milliards d’euros à fin juin 2023 soit un montant équivalent à la collecte du Livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) sur la même période (45 milliards d’euros). L’encours est ainsi revenu à 500 milliards d’euros. Il s’élevait à 522 milliards d’euros fin décembre 2022. Fin décembre 2019, avant la crise sanitaire cet encours était de 406 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

Poursuite de l’augmentation de la rémunération des dépôts bancaires

En lien avec la hausse des taux d’intérêt, la rémunération moyenne des dépôts bancaires progresse de 5 points de base à 1,53 % en juin. Le taux de rémunération moyen des dépôts des ménages atteint 1,70 %, selon la Banque de France. De juin 2022 à juin 2023, la rémunération des livrets ordinaires fiscalisés est passée de 0,09 % à 0,68 %. Durant cette période, le taux moyen des livrets réglementés est passé de 1,07 % à 3,22 %. Le taux du PEL est en revanche stable à 2,59 %.

La rémunération des dépôts des Société Non Financières s’établit à 1,32 %, portée à la fois par la remontée des taux des comptes à terme et celle, plus limitée, des dépôts à vue. Les banques recommencent à proposer aux PME des dépôts à terme rémunérés.

Forte augmentation des rachats d’actions en France

En Europe, les rachats d’actions ont été importantes au premier trimestre en lien avec les bons résultats des entreprises cotées. Les sociétés françaises ont annoncé pour plus de 19 milliards d’euros de rachats d’actions au premier trimestre ce qui constitue un record. Sur la même période l’an dernier, les programmes de rachats d’actions avaient atteint 7,4 milliards d’euros. Depuis la mi-mars, les annonces ont été plus rares. La polémique sur les « surprofits » et la condamnation par Emmanuel Macron des rachats d’actions ont peut-être incité les entreprises à différer leur programme. Pour l’ensemble de l’année, un volume de 25 milliards d’euros de rachats semble atteignable pour la Bourse de Paris. En 2016, 15 milliards d’euros de rachats d’actions avaient été réalisés.

Les rachats d’actions en utilisant une partie du bénéfice de l’entreprise sont critiqués car ils visent à augmenter le cours des actions en diminuant le nombre de ces dernières. Ces rachats iraient à l’encontre des intérêts des salariés et de l’investissement. En revanche, en redonnant de l’argent aux actionnaires, ces rachats permettent à ces derniers de financer d’autres projets en-dehors de l’entreprise.

Le rajeunissement des actionnaires se poursuit en France

Juste après le déclenchement de la crise sanitaire en mars 2020, au moment où les cours des actions des entreprises cotées baissaient fortement, de nombreux jeunes avaient décidé d’entrer en bourse afin de se constituer un portefeuille de valeurs. Ils avaient eu alors un comportement opportuniste qui s’est révélé gagnant compte tenu de la remontée rapide des cours. Depuis trois ans, les millenials et les représentants de la génération Z sont de plus en plus nombreux à être des investisseurs actifs en bourse comme le confirme la récente étude de l’institut Kantar pour l’Autorité des Marchés Financiers. Selon cette enquête, près de 40 % des nouveaux venus sur les marchés financiers ont moins de 35 ans. Entre 2019 et 2023, 1,5 million de particuliers se sont lancés dans l’investissement en actions pour la première fois. En quatre ans, la moyenne d’âge des nouveaux arrivants a fortement diminué. Les moins de 25 ans représentaient 14 % des nouveaux investisseurs en 2023, contre 3 % en 2019. A contrario, la proportion des 45-54 ans est passée de 20 % à 13 %. Une tendance à la baisse qui se confirme pour les catégories d’âge supérieures. La part des moins de 25 ans réalisant fréquemment des opérations, a triplé, passant de 1,4 % en 2019 à 4,1 % aujourd’hui. Les moins de 35 ans représentaient 16,8 % des investisseurs actifs au premier semestre 2023. En excluant les stock-options auxquelles les plus jeunes ont rarement accès, la proportion des jeunes de 15-24 ans investisseurs en actions est de 11,2 % soit un taux supérieur à celui des 25-34 ans (8,1 %). Les Français âgés de 45 à 54 ans sont moins nombreux à détenir des actions en 2023 (7,6 %), contre 8 % l’année d’avant. Après avoir délaissé la Bourse en 2008, puis au moment de la crise des dettes souveraines, nombreux sont ceux qui ont été marqués par les crises à répétition.

L’engouement des jeunes pour les actions s’explique par une moindre aversion aux risques que leurs aînés. Ayant connu une longue période de taux d’intérêt bas, l’investissement « actions » se révèle plus lucratif que les produits de taux. Ils sont également ceux qui investissent le plus dans les cryptoactifs. Ils sont friands de nouvelle technologie et passent par les comptes en ligne pour acquérir des actions ou des parts de fonds. Ils plébiscitent, en particulier, les ETF (Exchange Traded Fund, également appelé tracker) qui répliquent les indices et sont peu chargés en frais. Ils ont une approche plus joueuse en lien avec les jeux vidéo que leurs aînés de la bourse. Ils peuvent acheter et vendre rapidement afin de prendre leurs plus-values.

Le Coin des Epargnants du 8 avril 2023

Marchés en trêve pascale

Les marchés ont connu de faibles évolutions en cette semaine sainte. Le CAC 40 n’a progressé que de 0,03 % sur quatre jours, la bourse de Paris comme les autres places occidentales étant fermées vendredi.

L’or au plus haut

Cette semaine, l’once d’or a franchi la barre symbolique des 2 000 dollars et se trouve à un niveau record. Le métal précieux, valeur refuge par excellence, est en hausse de 10 % sur les trente derniers jours. Les problèmes rencontrés par certaines banques, la persistance des tensions internationales et les politiques d’achats de certaines banques centrales expliquent cette hausse. Ces derniers jours, l’once d’or s’est appréciée en lien avec la baisse du dollar et des taux des obligations.

Source Boursorama

L’emploi américain ne faiblit pas

En mars, les États-Unis ont créé 236 000 postes dans le secteur non agricole, contre +326 000 en février. Ce résultat est conforme à celui attendu par le consensus. Le salaire horaire a augmenté de 0,3 % sur un mois. La hausse sur un an est de 4,2 %, soit un peu moins que celle de 4,3 % qui était anticipée. Le taux de chômage a reculé de 0,1 point, à 3,5 % de la population active.

L’augmentation de 236 000 emplois non agricoles en mars semble traduire un ralentissement de la croissance. Elle confirme que le nombre de créations d’emploi élevé de janvier et février était en partie lié aux conditions météorologiques. En décembre, des entreprises avaient différé la création de nombreux postes en raison de la vague de froid qui s’était abattue sur les États-Unis. La baisse des offres d’emplois et la progression de la demande d’allocations chômage montrent également un ralentissement de la demande de main-d’œuvre. Un ralentissement plus marqué des créations d’emploi est attendu dans les prochains mois. Malgré tout la persistance de l’inflation devrait conduire à une ou plusieurs nouvelles hausses de ses taux directeurs.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
6/7 avril 2023
Évolution sur une semaineRésultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 324,75+0,03 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 485,29+0,63 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 105,02-0,10 %3 839,504766,18
Nasdaq12 087,96-1,10 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 597,89-0,20 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 741,56+1,44 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 309.45-0,13 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 518,31-2,03 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 327,65+1,22 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,700 %-0,094 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,174 %-0,118 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,305 %-0,214 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1.0919+0,44 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars2 007,61+1,93 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84.88-0,12 %84,0878,140

Dépôts à vue, baisse confirmée

Après plus de dix ans de hausse, l’encours des dépôts à vue des ménages est en recul depuis le mois de juillet dernier. Cet encours est passé de 543 à 509 milliards d’euros de juillet 2022 à février 2023. Les ménages réaffectent une partie de leurs liquidités sur les produits d’épargne réglementée, sachant que les plus modestes puisent dans leur épargne pour faire face à l’augmentation des prix. En revanche, en moyenne, les Français tendent à réduire leurs dépenses de consommation et à maintenir leur épargne.

CdE Banque d France

Les dépôts à vue, toujours grands favoris !

Le montant des dépôts à vue des ménages continue à mener la course en tête. L’encours qui atteint 441,906 milliards d’euros à la fin du premier semestre, a progressé de près de 22 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année.

En 10 ans, de juin 2008 à juin 2018, la hausse de l’encours des dépôts à vue avoisine les 198,5 milliards d’euros. Les changements fiscaux, la diminution des rendements des différents placements et l’attachement des Français à la liquidité des placements expliquent cette évolution. En effet, dans notre enquête annuelle « Les Français, l’épargne et la retraite », réalisée en février 2018 en partenariat avec AG2R LA MONDIALE, 30 % des Français estiment qu’ «aucun » produit ne paraît rentable. Deux ans plus tôt, ils étaient seulement 22 % à le penser.

 

A lire dans le Mensuel d’Août 2018

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