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La question sensible du niveau de vie des retraités

Retraite 9 juin 2021

Fin 2019, la pension moyenne brute de droit direct (majoration pour trois enfants ou plus comprise) s’élevait, selon le service statistique du ministère des Solidarités et de la Santé, à 1 503 euros pour les personnes retraitées résidant en France, contre 1 432 euros pour l’ensemble des retraités des régimes français qui comprend ceux résidant à l’étranger.

Cercle de l’Épargne – données DREES

Pour les retraités résidant en France, le montant moyen de la pension de droit direct nette des prélèvements sociaux s’élève à 1 393 euros en 2019, et à 1 532 euros en prenant en compte l’éventuelle pension de réversion. La pension de retraite totale nette moyenne, fin 2019, représente 63,2 % du revenu d’activité net moyen de l’ensemble des personnes en emploi.

Un pouvoir d’achat en baisse

En 2019, la pension moyenne de droit direct a diminué de 0,4 % en euros constants. Si pour les retraités résidant en France, le montant mensuel moyen de la pension de droit direct a augmenté de 0,3 % en euros courants par rapport à décembre 2018, elle baisse de 1,1 % en euros constants, les prix à la consommation ayant augmenté de 1,5 % durant cette période.

Entre 2014 et 2019, la pension brute de droit direct (majoration pour trois enfants ou plus comprise) des retraités résidant en France a augmenté de 4,5 % en euros courants, mais a baissé de 0,6 % en euros constants. Sur cette période, la revalorisation des pensions a été, en moyenne, inférieure à l’inflation. Entre fin 2014 et fin 2019, les pensions ont ainsi été revalorisées de 1,2 % (en moyenne tous régimes confondus), alors que l’inflation (tabac compris) a été de 5,1 %, soit un écart de 3,9 points. Cette dégradation a été en partie compensée par l’effet de noria, les anciennes générations de retraités à faible retraite étant remplacées par des générations de jeunes retraités ayant des pensions plus élevées, en particulier en ce qui concerne les femmes.

Le montant moyen de la pension de droit direct (majoration pour trois enfants ou plus comprise) nette des prélèvements sociaux des retraités résidant en France augmente de 1,1 % par rapport à fin 2018 en euros courants, mais diminue de 0,4 % en euros constants. Entre 2014 et 2019, la pension nette de droit direct (majoration pour trois enfants ou plus comprise) des retraités résidant en France diminue de 0,8 % en euros constants, soit un recul un peu plus marqué que celui de la pension brute (-0,6 %) du fait de la hausse de la CSG.

Un niveau de vie encore préservé

L’évolution des pensions n’est pas le seul facteur à prendre en compte pour mesurer les conditions de vie des retraités. Si leurs revenus sont principalement composés de leurs pensions, pour plus de 80 %, ils disposent d’autres ressources telles que les prestations sociales, les produits financiers, les revenus fonciers voire les revenus professionnels en cas de cumul emploi-retraite. La composition du ménage affecte également le niveau de vie.

En 2018, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’Insee, le niveau de vie médian des retraités vivant en France métropolitaine s’élevait à 1 850 euros par mois. Il était supérieur de 4,6 % au niveau de vie médian de l’ensemble de la population, qui est de 1 770 euros par mois.

L’Insee n’intègre pas la possession de la résidence principale dans son calcul de niveau de vie or les retraités en sont propriétaires à 75 %, contre 57 % en moyenne pour l’ensemble de la population. De fait, l’écart réel de niveau de vie est supérieur à celui mentionné par l’Insee.

Entre 2012 et 2018, le niveau de vie médian des retraités a augmenté de 0,3 % par an en moyenne en termes réels. Ce rythme de croissance est identique à celui du niveau de vie médian de l’ensemble de la population. Avec la hausse de la CSG, un recul a été néanmoins constaté. Depuis, la crise sanitaire a entraîné une augmentation du niveau de vie relatif des retraités dont les pensions sont insensibles, à court terme, à l’évolution de l’activité. En moyenne, ils bénéficiaient en 2020 d’un niveau de vie supérieur de 10 points à celui de l’ensemble de la population.

Les retraites sont environ deux fois moins souvent pauvres que l’ensemble de la population. 8 % des retraités avaient, en 2018, un niveau de vie inférieur à 1 063 euros, contre 14,8 % pour l’ensemble de la population. Le taux de pauvreté des retraités a augmenté de 1,0 point entre 2017 et 2018. Le taux de pauvreté des actifs occupés a également augmenté, mais dans une plus faible proportion (de 8,2 % à 8,4 %).

L’absence de revalorisation des pensions de base en 2018 et la baisse des allocations logements expliquent en grande partie l’augmentation du taux de pauvreté pour les retraités.

Les niveaux de vie des retraités sont moins dispersés que ceux de l’ensemble de la population. Les 10 % les plus aisés ont un niveau de vie mensuel supérieur à 3 250 euros. Il est 2,9 fois supérieur au niveau de vie maximal des 10 % les plus modestes (1 110 euros mensuels) quand ce ratio est de 3,5 dans l’ensemble de la population.

A lire dans le Mensuel N°86 de juin 2021

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