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Le Coin des Epargnants du samedi 13 avril 2024 : Jeu de taux en cours

Statuquo monétaire prolongé ?

Jeudi 11 avril dernier, La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs inchangés à l’issue de la réunion de son Conseil des Gouverneurs. Le taux de dépôt reste à 4 %, le taux de refinancement à 4,5 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Cette décision de statuquo n’est pas une surprise et avait été largement anticipée par les investisseurs. La BCE s’en tient à son calendrier et devrait annoncer sa première baisse de taux le 6 juin prochain, à l’occasion de sa prochaine réunion de politique monétaire. La BCE a indiqué dans son communiqué que si l’analyse des prochaines statistiques renforçaient la « confiance dans la convergence durable de l’inflation vers l’objectif, il serait opportun de réduire le caractère restrictif actuel de la politique monétaire ». En mars, le taux d’inflation de la zone euro s’est élevé à 2,4 % sur un an, contre +2,8 % en janvier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) a également reculé à 2,9 % (son plus bas depuis février 2022), après 3,1 % en février. Le seul point de vigilance pour la BCE demeure les services dont la hausse des prix a cessé de se réduire depuis six mois. L’inflation pour les services se maintient ainsi à 4 %. Cette progression s’explique par la revalorisation des salaires. Aux Etats-Unis, l’inflation dépasse depuis trois mois les prévisions en raison justement des services et des salaires, ce qui a conduit la FED à différer la baisse de ses taux. La BCE suit avec attention l’évolution des prix aux Etats-Unis pour caler sa politique. Une différence de taille est néanmoins à souligner de part et d’autre de l’Atlantique. La croissance américaine est dynamique quand celle de la zone euro est atone. L’indice d’activité « PMI composite » de la zone euro a tout juste dépassé les 50 points en mars, seuil au-delà duquel l’activité est en expansion. En Europe, la croissance est portée l’Espagne et l’Italie, l’Allemagne et la France, eux, restant à la traîne. Les acteurs des marchés monétaires n’anticipaient plus, au maximum, que trois baisses de taux d’un quart de point de la part de la BCE cette année, alors qu’en début de semaine, ils évaluaient à 50 % la probabilité d’une quatrième. Dans le cas de la Banque d’Angleterre, les marchés ne prévoient plus que deux baisses de taux cette année, alors qu’ils en prévoyaient jusqu’à trois il y a quelques jours. Aux Etats-Unis, des voix se font entendre au sujet d’une baisse des taux directeurs reportés au moins de septembre. Sur fond de tensions entre Israël et l’Iran, le cours de l’or a battu de nouveaux records se rapprochant des 2400 dollars l’once. L’euro s’est déprécié sur la semaine tombant à son plus bas niveau depuis le début de l’année. Le dollar a bénéficié des rumeurs de reports de la baisse des taux et des bruits de bottes au Proche Orient en jouant son rôle de valeur refuge. Dans ce contexte, le cours du baril de pétrole (Brent) est resté au-dessus de 90 dollars. Les indices « actions » européens et américains ont perdu du terrain à l’exception de celui de Londres.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
12 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 010,83-0,86 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 983,24-2,35 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,41-1,79 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 175,09-0,65 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 904,15-1,09 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 995,58+1,23 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 955,01-1,32 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 523,55+1,36 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 019,47-1,62 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,866 %-0,042 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,363 %-0,033 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,516 %+0,150 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0650-1,77 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 394,21+2,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars90,99+0,18 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour l’Union des marchés de capitaux en Europe

La monnaie unique a plus de 25 ans mais elle cherche toujours son marché des capitaux. A la différence des Etats-Unis, l’Union européenne ne bénéficie d’un marché des capitaux unifié qu’en raison de la persistance de réglementations différentes et de l’absence d’une dette mutualisée importante. L’Europe aurait tout à gagner de se doter d’un espace unique des capitaux afin de faciliter le financement de ses entreprises et également mieux rémunérer l’épargne.

Les fédérations des banques françaises et allemandes ont adressé aux ministres de l’économie et des finances des deux pays, Bruno Le Maire et Christian Lindner, une lettre demandant la réalisation de progrès dans l’union des marchés de capitaux. Ils souhaitent que la prochaine Commission européenne s’empare du dossier considérant qu’un marché unifié constituerait un avantage concurrentiel pour les entreprises. Un tel marché augmenterait le volume des capitaux privés disponibles en faveur de l’investissement et permettraient aux banques d’offrir une plus grande variété de produits et de services. La Fédération bancaire française propose que la Banque centrale européenne intègre dans ses missions, l’amélioration de la compétitivité du secteur financier. A cette fin, avec son partenaire allemand, elle réclame la mise en place d’un « cadre juridique européen uniformisé, fondé sur des règles simples et claires, là où des règles nationales différentes nuisent à l’attrait des marchés de capitaux ». Les deux fédérations demandent  par ailleurs une meilleure « rationalisation de la réglementation », jugée « trop étendue et trop stricte », afin de ne pas décourager l’accès aux marchés de capitaux pour les investisseurs. Ils souhaitent une législation plus favorable à la titrisation, législation qui a été durcie après la crise des subprimes en 2008/2009. « La titrisation reste un outil essentiel mais sous-utilisé pour financer l’économie réelle et gérer les risques bancaires », soulignent les deux fédérations. La technique, visant à transformer des actifs peu liquides en titres financier, permet aux banques de libérer du capital pouvant être réinvesti dans de nouveaux projets. Ils proposent d’intégrer la Banque européenne d’investissement (BEI) dans le dispositif, sous la forme d’un garant, « ce qui permettrait d’attirer des investisseurs et de financer l’achat de prêts titrisés ». Cette option rapprocherait l’Europe des Etats-Unis qui peut compter sur des structures financières comme Freddie Mac ou Fannie Mae, permettent aux banques américaines de se défaire de leurs crédits immobiliers.

L’initiative des fédérations bancaires prolonge les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire en faveur de l’union des marchés des capitaux. En début d’année, Le Ministre de l’Economie français a confié une mission sur ce sujet à l’ancien gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Au niveau communautaire, l’Eurogroup s’est également saisi du dossier. Des propositions sont en cours d’élaboration. Elles devraient concerner la création de fonds de capital-risque européens, d’un registre unifié des sociétés cotées en Bourse afin de faciliter les transactions la titrisation et l’unification de la supervision des marchés européens.  L’ancien premier ministre italien Enrico Letta, doit également  faire des propositions dans le cadre de son rapport sur la modernisation du marché unique attendu en avril. Son successeur et ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a également une mission sur les défis à la compétitivité de l’Europe, dont les financements sont un des éléments.

L’augmentation des besoins d’investissement avec la transition écologique, la modernisation des armées, la numérisation des activités, etc., nécessite une allocation plus optimale de l’épargne européenne qui a l’avantage d’être abondante. Selon la Commission européenne, 620 milliards d’euros par an d’investissements seront nécessaires pour la transition climatique et 125 milliards d’euros pour le numérique. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, malgré l’échec du Plan d’Epargne Paneuropéen souhaite la création d’un nouveau produit d’épargne qui pourrait être diffusé dans l’ensemble des Etats membres. Au-delà des produits d’épargne, un des problèmes du marché européen des capitaux est son manque de profondeur. Aux Etats-Unis, le marché s’appuie sur la dette fédérale quand en Europe, la dette des Etats n’est pas communautarisée. Seul l’emprunt émis par la Commission après la crise Covid dans le cadre du plan « Next Generation » l’est.

Le Coin des Epargnants du samedi 6 avril 2024 : en attendant la baisse des taux directeurs

Les investisseurs n’ont guère apprécié les derniers résultats de l’emploi de l’économie américaine qui refuse de ralentir. Le nombre de créations d’emploi, en mars, a atteint 303 000 dans les secteurs non-agricoles) et le celui de février a été révisé en légère baisse à 270 000. Le consensus Bloomberg misait pour mars sur 214 000 créations. L’écart est important. Le taux de chômage a reculé de 0,1 point à 3,8 % de la population active, comme attendu, et les salaires moyens ont accéléré sur une base mensuelle (+0,3 % après +0,2 %), mais décéléré en rythme annuel (+4,3 % après +4,1 %), conformément aux anticipations du consensus Bloomberg. Le cours est au plus haut depuis le mois d’octobre. Cette hausse du cours du pétrole est la conséquence du surcroît de tension au Moyen Orient depuis qu’une frappe attribuée à Israël qui ne l’a pas reconnue, a détruit l’aile consulaire de l’ambassade iranienne en Syrie. Par ailleurs, l’accord de régulation de l’offre de l’OPEP et de la Russie pèse sur les cours.

Entre l’exception économique américaine et le retour du pétrole cher, les investisseurs ont boudé les actions. Le CAC 40 a perdu près de 1 % sur la semaine. Le S&P 500 américain a baissé de son côté de 0,70 % et le Dow Jones de 1,71 %. Les investisseurs commencent à douter d’une baisse des taux directeurs de la FED en juin. Ils ont été échaudés par les propos de son Président, Jerome Powell, le Président de la Reserve Federal qui a lors de son intervention à la Business School de l’Université de Stanford le 3 avril dernier, indiqué que les chiffres de l’inflation étaient plus élevés qu’attendu en janvier et en février. Même s’il ne prévoit pas de changer de scénario, il a néanmoins insisté sur l’absence d’urgence dans l’assouplissement monétaire. Il a ainsi déclaré « nous avons le temps de laisser les données à venir guider nos décisions en matière de politique économique,  les perspectives sont encore très incertaines ». Le baromètre FedWatch de CME Group calcule désormais à seulement 57 % la probabilité implicite que la Fed abaisse ses taux en juin. La probabilité de trois baisses dans l’année est également en recul. Par ailleurs, le président de l’antenne régionale de la FED de Minneapolis, Neel Kashkari qui n’entrevoyait le mois dernier que deux réductions en 2024, a évoqué cette semaine, pour la première fois, l’hypothèse d’absence d’assouplissement. « Si l’inflation continue de stagner, cela m’amènera à me demander s’il est nécessaire de procéder à ces baisses de taux »  a-t-il déclaré. De son côté, le professeur d’économie à l’Université de Cornell, Eswar Prasad a souligné que « la force remarquable du marché du travail, la persistance de l’inflation et l’assouplissement continu des conditions financières ne plaident pas en faveur d’une baisse imminente des taux ».

Dans ce contexte, les taux des obligations d’Etat sont de nouveau orientés à la hausse. Le taux de l’emprunt d’Etat américain est ainsi repassé au-dessus des 4,3 % et celui de son homologue français s’est rapproché des 3 %. Avec l’augmentation des tensions internationales, l’or a battu de nouveaux records et a dépassé 2300 dollars l’once portant la hausse à plus de 12 % depuis le 1er janvier.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
5 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 061,31-0,92 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 904,04-1,71 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 204,34-0,70 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 248,52-0,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 163,94-0,79 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 911,16-0,30 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 014,75-0,54 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 992,08-3,41 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 069,30+0,92 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,908 %+0,107 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,396 %+0,104 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,366 %+0,156 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0836+0,39 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 326,33+4,22 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars91,73+2,56 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Baisse de la rémunération des dépôts bancaires


En anticipation de la baisse des taux directeurs par la Banque Centrale Européenne, la rémunération moyenne des dépôts bancaires diminue, selon la Banque de France, légèrement à 1,87 % en février, après 1,88 % en janvier 2024. Ce taux s’établissait à 1,32 % en février 2023. Le rendement des livrets bancaires est en recul passant de 0,89 à 0,87 %. La rémunération des dépôts à terme continue à augmenter légèrement.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
févr- 2024 (p)févr- 2023déc- 2023janv- 2024 (r)févr- 2024 (p)
Dépôts bancaires (b)3 1161,321,821,881,87
dont Ménages1 8571,601,861,901,87
– dépôts à vue5430,030,060,070,07
– comptes à terme <= 2 ans (c)762,253,553,573,61
– comptes à terme > 2 ans (c)881,021,892,002,05
– livrets à taux réglementés (d)6813,213,273,283,17
dont : livret A3853,003,003,003,00
– livrets ordinaires2240,500,820,890,87
– plan d’épargne-logement2462,582,592,592,54
dont SNF8690,911,861,961,99
– dépôts à vue5240,340,730,830,82
– comptes à terme <= 2 ans (c)2742,293,823,863,89
– comptes à terme > 2 ans (c)721,853,173,203,26
Pour mémoire :
Taux des opérations principales de refinancement Eurosystème3,004,504,504,50
Euribor 3 mois (e)2,643,943,933,92
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,872,612,652,86
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,722,382,462,66
Source : Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Assurance vie : le vent en poupe en février

En février 2024, selon France Assureurs, l’assurance vie confirme son bon début d’année avec une collecte nette de +2,5 milliards d’euros proche de celle du mois de janvier (+2,4 milliards d’euros). Cette collecte est nettement supérieure à celle du mois de février 2023 (1,1 milliard d’euros).

Le mois de février réussit traditionnellement bien à l’assurance vie, aucune décollecte n’ayant été constatée durant ce mois depuis 1997. La collecte moyenne de février entre 2014 et 2023 a été de 2 milliards d’euros. L’année 2024 se situe donc dans la moyenne haute. Depuis le début de l’année, l’assurance vie bénéficie de la bonne tenue des marchés financiers et des annonces concernant le rendement des fonds euros. Les ménages continue, par ailleurs, à recycler leurs abondantes liquidités. De janvier 2023 à janvier 2024, l’encours des dépôts à vie des ménages a baissé de plus de 38 milliards d’euros (source Banque de France).

Un montant important de cotisations

En février, les cotisations ont été importantes, 16,0 milliards d’euros, en hausse de +22 % sur un an .Les cotisations en unités de compte (UC) ont atteint 6,0 milliards d’euros, soit 37 % de la collecte brute. Elles ont progressé de 15 % par rapport à février 2023. Les cotisations sur les supports euros sont  à 10,1 milliards d’euros ont augmenté de 27 %. Ce montant élevé de collecte brute s’explique par la forte propension des ménages à l’épargne. En février, ces derniers ont également placé en net 2,4 milliards d’euros sur leur Livret A et 1,04 milliard d’euros sur leur Livret de Développement Durable et Solidaire.

Des prestations toujours dynamiques

Les prestations se sont élevées en février à 13,5 milliards d’euros en hausse de +12 % sur un an. Cette hausse concerne aussi bien les supports euros (+12 %) que les supports en UC (+14 %). Ce niveau élevé des prestations est en lien avec les besoins d’apport plus importants pour les achats immobiliers et par la progression des liquidations de contrats pour succession en raison du vieillissement de la population.

La collecte nette portée par les unités de compte

La collecte nette comme depuis de nombreux mois est toujours portée par les unités de compte (collecte nette de 3,4 milliards d’euros) quand dans le même temps, la décollecte sur les fonds euros se réduit (-0,9 milliard d’euros en février). Sur un an (mars 2023 – février 2024), la décollecte nette au niveau des fonds euros atteint 26,5 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte dépasse 31,5 milliards d’euros. Il faut remonter à novembre 2019 pour une collecte nette positive sur les supports euros.

La moindre décollecte sur les fonds euros, en février, s’explique par les annonces de rendements en hausse intervenues au mois de janvier (2,6 % en moyenne pour l’année 2023). Par ailleurs, de nombreux assureurs proposent des taux bonifiés pour 2024 pouvant dépasser 4 %. Les rendements des fonds euros se rapprochent ainsi du taux du Livret A voire le dépassent ce qui contribue à l’augmentation de la collecte.

Vers 2000 milliards d’euros d’encours

A fin février 2024, les encours des contrats d’assurance vie s’établissent à 1 947 milliards d’euros, en hausse de +3,2 % sur un an.

Un bon tempo pour l’assurance vie en 2024

Les Français restant en mode fourmis, les produits d’épargne continuent à enregistrer de bons résultats. Pour le moment, les ménages n’entendent pas puiser dans la cagnotte qu’ils ont constituée depuis le début de l’épidémie de covid. Le taux d’épargne demeure deux à trois points au-dessus de son niveau de 2019. Si de 2020 à 2023, l’épargne réglementée a profité de cet effort accru d’épargne, depuis le début de l’année, l’assurance vie semble retrouver les faveurs des épargnants. L’amélioration du rendement des fonds euros et la forte appréciation du cours des actions jouent en faveur de ce placement. La baisse des transactions immobilières le favorise également, par ricochet.

Le Coin des Epargnants du 30 mars 2024 : un trimestre triomphant

Un premier trimestre de rêve pour les marchés actions

Le premier trimestre boursier s’est achevé le jeudi 28 mars, Vendredi Saint oblige, avec un bilan exceptionnel. Le CAC 40 a gagné 9 % en un trimestre confirmant la progression de la fin de l’année dernière. Pour le seul mois de mars, il enregistre une hausse de plus de 3 %. L’indice parisien a durant ce dernier mois battu plusieurs records. En séance, il a ainsi dépassé, jeudi 28 mars, 8 253 points. L’indice allemand le Daxx, s’est apprécié, de son côté, de plus de 10 % sur trois mois. Le Footsie britannique a connu une croissance plus faible au premier trimestre d’un peu plus de 3 % , mais la hausse dépasse 4 % sur le mois de mars. L’indice japonais a enregistré une augmentation de 20 % en trois mois lui permettant de battre des records vieux de 1989. Wall Street a connu son meilleur premier trimestre depuis cinq ans. Le Dow Jones atteint presque 40 000 points pour la première fois de son histoire. Quant au S&P 500, à son plus haut historique, il a déjà augmenté  de 10 % depuis le 1er janvier.

Les indices actions ont été dopés par les anticipations de baisse des taux directeurs des banques centrales censées intervenir d’ici la fin du premier semestre. Les bons résultats des entreprises ont également porté la valeur des cours. L’intelligence artificielle bénéficie toujours de l’engouement des investisseurs. Le montant élevé des liquidités contribue enfin à l’envolée des actifs que ce soient les actions, le bitcoin ou l’or.

Les Américains qui rient, les Allemands qui pleurent

L’économie américaine a habitué, depuis une dizaine d’années, les économistes de se jouer de leurs prévisions, en particulier quand celles-ci annoncent un ralentissement de la croissance. En 2023, elle a terminé l’année sur un rythme endiablé. La croissance de la première économie mondiale s’est établie, au dernier trimestre, à 3,4 % en rythme annualisé sur la période, contre 3,2 % estimé précédemment. Les dépenses de consommation, qui contribuent aux deux tiers du PIB, ont augmenté à un rythme de 3,3 %, ce qui est également plus élevé que ce qui avait été annoncé initialement.

L’année 2024 s’annonce également meilleure que prévu. Après une croissance en 2023 de 2,5 % ; un ralentissement était prévu pour cette année. Or, au vu des premiers résultats et des indicateurs avancés, les instituts de conjoncture ont, en ce mois de mars, révisé à la hausse le taux de croissance à 2,1 %, contre1,4 % initialement prévu. Le consensus parie même sur une croissance de plus de 2,2 %. Selon le consensus Bloomberg, les dépenses des ménages américains ont dû progresser de 0,5 % en mars, après +0,2 % en février. Les revenus auraient augmenté de 0,4 % contre +1 % en février. Sur un an, les prix devraient avoir encore progressé de 2,5 % après +2,4 % en février.Ces derniers mois, l’activité butait sur les pénuries de main-d’œuvre mais le taux de participation au marché du travail semble s’améliorer., permettant d’accompagner le mouvement de créations d’emploi qui reste dynamique (265 000 créations nettes par mois en moyenne de décembre à février). La consommation des ménages est toujours appelée à soutenir l’activité. Elle serait en augmentation de 2,2 % en 2024, sachant qu’elle représente les deux tiers du PIB. Les taux d’intérêt devraient rester durablement élevés, à 4,6 % à la fin de l’année et à 3,9 % fin 2025, selon les projections médianes de la Fed. L’économie américaine semble s’être adaptée à ces taux plus élevés. Par ailleurs, leur baisse progressive est amenée à provoquer un rebond de la croissance en fin d’année avec une reprise de l’investissement dans les entreprises et dans l’immobilier.

Sur le Vieux continent, la situation est tout autre ; en particulier pour la première puissance économique de la zone euro, l’Allemagne. Les principaux instituts de conjoncture allemands ont abaissé leur prévision de croissance économique du pays pour 2024. Le produit intérieur brut augmenterait seulement de 0,1 %. Ces instituts prévoyaient encore cet automne une croissance de 1,3 %. L’atonie de la consommation des ménages tire la croissance vers le bas. De son côté, le gouvernement allemand prévoit une croissance de 0,2 % cette année. Le débat en Allemagne porte sur la nécessité ou non de relancer l’économie et de réaliser des réformes structurelles.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
29 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 205.81+0,66 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 807.37+0,84 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 254.35+0,39 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 379.46-0,30 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 504.51+1,60 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 952,62+0,27%7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 083.42+1,04 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)40 369,44-1,76 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 041,17-1,23 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,801 %+0,008 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,292 %-0,029 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,210 %-0,002 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0788-0,29 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 232.90+3,12 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars87.50+2,12 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le cacao, l’autre or noir !

Le cours du cacao a franchi la barre des 10 000 dollars la tonne au mois de mars 2024 quand il ne dépassait pas 4 000 euros la tonne un an auparavant. Dans les années 2010, la tonne de cacao a longtemps évolué entre 2 000 et 3 000 dollars. L’envolée des cours s’explique par les mauvaises récoltes dans les deux principaux pays producteurs, la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui représentent respectivement 40 % et 15 % de l’offre mondiale. Les plantations ont subi de mauvaises conditions météorologiques et une prolifération de maladies en lien avec El Nino. La demande excédant l’offre, les prix augmentent rapidement.

L’augmentation des cours conduit de nouveaux producteurs à s’intéresser à ce marché. Les pays d’Amérique latine sont de plus en plus présents. Leur poids dans la production mondiale est passé de 13 à 21 % de 2000 à 2023. Leur production durant cette période a progressé de 130 %. Les producteurs d’Amérique latine disposent de deux atouts : contrairement à la Côte d’Ivoire et au Ghana, où les planteurs vendent leurs récoltes au prix bord champ, fixé par les autorités, les agriculteurs sud-américains vendent leurs fèves au prix spot du marché. Ils bénéficient ainsi directement de la hausse des cours. Les planteurs d’Amérique latine ont des rendements plus élevés grâce à une variété hybride (CCN51) de cacao développée dans les années 1960. Cette variété, utilisée dès les années 1980, résiste par ailleurs mieux aux maladies. Les États-Unis incitent les pays d’Amérique latine à favoriser la culture de fèves de cacao dans le cadre de la lutte contre la coca. En Afrique, de nouveaux pays s’intéressent également au cacao comme le Nigeria, la République démocratique du Congo ou l’Ouganda. Le problème du cacao est qu’il obéit à un cycle long. Les cacaoyers traditionnels ne donnent des cabosses qu’au bout de trois à cinq ans et atteignent leurs pleines capacités de rendement sept à huit ans plus tard. L’évolution rapide des cours dissuade les producteurs à investir dans la culture de nouveaux plants. Néanmoins, la généralisation de la variété équatorienne permet de réduire les délais. Le Nigeria entend doubler sa production en dix ans qui atteindrait alors plus de 750 000 tonnes.

Le Coin des Epargnants du samedi 23 mars 2024 : le temps de la baisse des taux se précise

Quand le luxe tousse, le CAC40 recule

Le CAC 40 a reculé cette semaine en raison de Kering, le groupe de luxe dont le cours de l’action s’est contracté après l’annonce de prévisions de résultats décevants. Les autres valeurs du luxe ont également souffert. Les autres indices européens moins exposés au luxe que celui de Paris ont, en revanche, poursuivi leur marche en avant tout comme les indices américains.

La publication des indices PMI a laissé entrevoir une reprise possible de l’activité en zone euro pour les prochains mois. L’indice flash PMI composite HCOB de l’activité globale dans la zone euro s’est, en effet, établi à 49,9 en mars contre 49,2 en février, signalant ainsi une quasi-stabilisation des niveaux d’activité en mars.

En Europe comme aux Etats-Unis, les taux des obligations d’Etat ont reculé en ligne avec les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales. En France, la question des finances publiques devient de plus en plus prégnante. Le Président de la République et le gouvernement préparent l’opinion tant à l’annonce d’un déficit public conséquence pour 2023 que sur la nécessité d’assainir les finances publiques. Compte tenu de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, l’adoption de mesures risque d’être extrêmement compliquée.

Les grandes manœuvres sur les taux directeurs se précisent

La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale Américaine (FED) et la Banque d’Angleterre ont opté, sans surprise, pour le statu quo en ce qui concerne leurs taux directeurs mais la banque centrale suisse a décidé de les abaisser marquant ainsi l’entrée dans un nouveau cycle.

Après la BCE le 7 mars dernier, la Réserve fédérale a décidé, mercredi 20 mars,  de maintenir ses taux directeurs dans la fourchette 5,25/5,5 %, ce niveau étant inchangé depuis le mois de juillet 2023. Ce statu quo était attendu. La publication des derniers indices des prix à la consommation souligne que la désinflation sera plus longue que prévu. L’objectif des 2 % ne sera pas atteint en 2024. Le taux d’inflation pourrait se situer entre 2,5 et 2,75 % cette année. Par ailleurs, l’économie américaine demeure dynamique. La banque centrale a ainsi révisé à la hausse ses prévisions de croissance. Celle-ci a été porté à 2,1 % contre 1,4 % prévu en décembre.  La réduction du bilan de la FED qui avait atteint avec la pandémie 9000 milliards de dollars est relativement lente ce qui contribue à maintenir sur le marché de fortes liquidités. Depuis 2022, la banque centrale n’a réduit son bilan que de 15,3 %.

Jeudi 21 mars, la Banque d’Angleterre a décidé de laisser inchangé ses taux directeurs maintenus  5,25 % pour la cinquième fois consécutive, après un cycle de resserrement visant à lutter contre ayant atteint 11,2 % en octobre 2022. La hausse des prix à la consommation a depuis diminué pour revenir en février à 3,4 %. Au sein du Comité de politique monétaire, huit membres ont voté pour le statu quo et un pour une baisse. Lors de la réunion de ce comité, les membres ont révisé à la hausse leurs prévisions de croissance en prenant en compte les effets du budget présenté par le gouvernement. Celui-ci est censé amené un surcroît de croissance de 0,25 % et sortir l’économie britannique de la récession. Les investisseurs s’attendent à une baisse des taux directeurs pour le mois d’août.

La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé jeudi 21 mars la diminution de son principal taux directeur de 25 points de base. La banque centrale suisse a pris cette décision au vu des résultats de l’inflation. Selon ses nouvelles prévisions de la banque centrale, la hausse des prix à la consommation ne dépasserait pas 1,5 %, au moins jusqu’en 2026. Cette baisse a surpris les investisseurs qui ne s’y attendaient pas, la banque centrale suisse n’ayant pas l’habitude d’agir de la sorte quand l’inflation dépasse 1 %. En outre, l’économie helvète – toujours en croissance semblait supporter l’augmentation des taux directeurs de ces derniers mois. L’assouplissement monétaire aurait avant tout un objectif de change. Le franc suisse s’est apprécié en 2022 et en 2023, ce qui affecte la compétitivité des exportations.

La vieille relique n’en finit pas de briller

Mercredi 10 mars, l’once d’or a battu un nouveau record en dépassant 2200 dollars. Le métal précieux bénéficie d’un contexte favorable. Les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales amènent les investisseurs à arbitrer leurs positions sur les marchés monétaires en se repliant sur l’or. Le contexte géopolitique tendu favorise toujours la hausse de son cours. Par ailleurs, les banques centrales des pays émergents et de l’OPEP augmentent leurs réserves en or. En 2023, les instituts d’émission ont ajouté plus de 1 000 tonnes de lingots dans leurs réserves comme en 2022. Les pays du Golfe engrangeant d’importants excédents commerciaux avec le pétrole et le gaz sont acheteurs d’or, tout comme la Chine qui entend réduire son exposition du dollar. Pour ces mêmes raisons, la Russie est dans une situation similaire. La baisse du dollar soutient également le prix de l’or car ce dernier devient moins cher dans les pays dans lesquels la monnaie américaine n’est pas la devise officielle. Enfin, en Chine, les ménages placent de plus en plus leur épargne en or, délaissant l’immobilier qui connaît une grave crise.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
22 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 152,79-0,27 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 475,90+2,06 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 234,18+2,34 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 428,82+2,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 211,92+1,56 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 930,92+2,72%7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 031,15+0,90 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)40 888,43+5,63 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 048,03-0,22 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,793 %-0,089 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,321 %-0,118 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,212 %-0,099 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0808-0,65 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 164,84+0,59 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,49+0,32 %77,1384,08

2,6 % le rendement moyen des fonds euros de l’assurance vie

Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le rendement moyen des fonds euros s’est élevé, en 2023, à 2,6 % (résultat provisoire établi sur deux tiers de l’encours de l’assurance vie). En 2022, le rendement avait été de 1,9 % et en 2021 de 1,28 %. Le rendement des fonds euros se sont rapprochés du taux du Livret A (2,9 % sur l’ensemble de l’année 2023) et de ceux des dépôts à terme (3,6 % fin décembre 2023). Pour retrouver un taux de rendement plus élevé, il faut remonter à 2013. La rémunération brute des fonds euros (avant prélèvements sociaux et fiscaux) reste inférieure aux 3 % nets offerts par le Livret A et aux 3,6 % bruts des comptes à terme à fin 2023,

En fonction du montant des réserves (provisions pour participations aux bénéfices, PPB) et de leur utilisation par les compagnies, le rendement des fonds euros varie selon les contrats de 1 à 4 %.

Cercle de l’Epargne

Epargne salariale : une belle croissance en 2023

Les encours des plans d’épargne salariale et des plans d’épargne retraite collectifs d’entreprise ont, selon l’Association Française de Gestion (AFG) progressé en 2023 de près de 16 % (+ 15,7 %) pour s’élever à 187,8 milliards d’euros. Depuis 2008, le taux de croissance annuel moyen des encours est de + 6,7 %. La progression de l’encours en 2023 est imputable à la bonne tenue de la collecte et à la forte augmentation de la valeur des actions.

En 2023, la collecte brute a été de  20,2 milliards d’euros, contre + 19 milliards d’euros en 2021 et  16,3 milliards d’euros en 2021. La bonne tenue des résultats des entreprises expliquent cette progression tout comme les mesures prises en 2018 et 2019 en faveur de l’épargne salariale.

Poursuite de la diffusion de l’épargne salariale

Le nombre d’entreprises équipées d’un dispositif d’épargne salariale ou d’épargne retraite était, selon l’AFG, en 2023 de 397 200 entreprises en hausse de 5 % sur un an. En 2012, 269 600 entreprises étaient équipées.

63 500 entreprises disposent d’un dispositif PERCO, au bénéfice de 948 600 salariés et pour un encours de 6,7 milliards d’euros. 158 700 entreprises sont équipées d’un dispositif PER, au bénéfice de 3 millions de salariés disposant de 23 milliards d’euros d’encours.  Sur l’année 2023, la création de nouveaux PER et les transformations d’anciens PERCO / PERCOI en nouveaux PERCOL / PERCOLI ont concerné 38 100 entreprises, contre 30 600 en 2022, 45 700 entreprises en 2021 et 66 100 entreprises en 2020.

Près de 13 milliards d’euros de versement pour l’intéressement et la participation

Les flux versés par les salariés issus de l’intéressement et / ou de la participation ont progressé de  5,8  % et ont atteint 12,3 milliards d’euros, contre 11,6 milliards d’euros en 2022 et + 9 milliards d’euros en 2021. La collecte nette atteint + 2,4 milliards d’euros  après +  2,5 milliards d’euros en 2022. Les fonds actions  et mixtes ont bénéficié de 2,8 milliards d’euros de versements en 2023, contre 3,1 en 2022 et 2,4 en 2031. Les fonds ISR ont enregistré un flux de 9,1 milliards d’euros en brut, contre + 6,9 en 2022. Ces flux représentent 58 % des flux bruts des fonds diversifiés en 2023, contre 47 % en 2022 et 37 % en 2021. Leur collecte nette s’est établi à + 3,1 milliards d’euros. La collecte brute des fonds solidaires a atteint 1,9milliards d’euros soit 12 % des souscriptions brutes des fonds diversifiés, tandis que leur collecte nette est de 0,5 milliards d’euros.

Le  niveau des rachats a été important, 17,8 milliards d’euros, en augmentation par rapport aux deux années précédentes 16,4 milliards d’euros en 2022 et 15,5 milliards d’euros en 2021. En 2020, avec les confinements, les rachats avait atteint un point bas à 11,4 milliards d’euros. Les déblocages anticipés représentent 35 % des montants des rachats (stable par rapport à 2022) soutenus par les motifs de cessation du contrat de travail et d’acquisition ou d’agrandissement de la résidence principale. Ces deux raisons représentent respectivement 39  % et 37 % des montants des déblocages anticipés.

Poursuite de la progression de l’épargne retraite PERCO et PER collectif

Les encours sur les PERCO et PER Collectif ont atteint, en 2023, 29,7 milliards d’euros en hausse de + 16,9 % sur un an. Les versements bruts sur les dispositifs collectifs d’épargne retraite se sont élevés à 4,0 milliards d’euros et la collecte nette à 2,5 milliards d’euros. Les PER Collectifs se substituent progressivement aux PERCO. Ils représentent désormais 77  % des encours des produits d’épargne retraite collectifs en comptes-titres en décembre 2023, contre seulement 15 % en juin 2020.

Les deux tiers des porteurs de parts d’un PERCO ou d’un PER d’entreprise Collectif ont opté, sur une partie ou l’ensemble de leurs avoirs, pour la gestion pilotée, permettant ainsi une désensibilisation progressive du risque en fonction de l’âge et du profil de l’épargnant. Les encours de la gestion pilotée représentent 37,8  des encours d’épargne retraite en 2023, contre 36,5 % en 2022 et 29,3 % en 2013. 51 % des encours d’épargne retraite des porteurs de moins de 30 ans est en gestion pilotée en 2023, contre 49 % en 2022 et 28 % en 2016. Cette progression de la gestion pilotée s’explique par son caractère par défaut au sein des nouveaux PER.

Chez les moins de 30 ans, l’exposition aux actions est plus marquée dans les portefeuilles soumis à la gestion pilotée. 63 % des encours des moins de 30 ans sont investis en actions, contre 33 % pour l’ensemble des classes d’âge en gestion pilotée.

Livret A : pas de relâchement de l’effort

Après les collectes exceptionnelles  de 2022 et de 2023 en lien avec le relèvement de son taux, le Livret A se normalise certes, tout en restant, néanmoins, à un haut niveau. La surprise n’est pas le montant de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur épargne depuis quatre ans pour consommer ou pour investir sur des produits de long terme.

Pas de relâchement dans l’effort

Le Livret A n’a pas failli en février avec une collecte de 2,36 milliards d’euros, soit un niveau supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Depuis 2009, trois décollectes ont été enregistrées en février (2014, 2015, 2016) dans une période de faibles rendements pour le Livret A. La collecte du mois de février 2024 est sans rapport avec celle de l’année dernière (6,27 milliards d’euros) mais celle-ci avait été portée par le relèvement du taux du Livret A de 2 à 3 %. Cette année, le taux est resté inchangé à 3 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire connait également une collecte positive en février (+1,04 milliard d’euros). La collecte du Livret d’Épargne Populaire a été, en février, de 1,39 milliard d’euros, contre 1,92 milliard d’euros en janvier et 3,16 milliard d’euros en février 2023. La collecte de ce dernier produit s’assagit avec la fin de l’effet relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu au mois d’octobre 2023. Les titulaires ayant la possibilité de saturer leur LEP l’ont réalisé. Les capacités d’épargne limitées des personnes éligibles au LEP pèsent par nature sur la collecte.

La collecte de janvier et de février s’inscrit dans la normalité saisonnière du Livret A et du LDDS, le premier semestre étant favorable à l’épargne quand le second est plus propice aux dépenses.

Pas de rupture dans la préférence à l’épargne

Les ménages français continuent à accroître leur cagnotte d’épargne de précaution, l’encours du Livret A et du LDDS battant de nouveaux records (respectivement 419,9 et 151,6 milliards d’euros). La désinflation ne les incite pas – pour le moment – à puiser dans leurs réserves pour augmenter leurs dépenses de consommation. Les Français diffèrent en cela des Américains qui ont utilisé la quasi-totalité de leur cagnotte constituée durant la période covid. En France, les ménages, au contraire, continuent de l’augmenter.

Défiance, vieillissement et rendement, les trois piliers de la collecte du Livret A

La préférence pour l’épargne en France s’explique par une défiance face à la situation économique, par le vieillissement de la population et par la bonne rémunération de l’épargne sans risque.

Le moral des ménages, mesuré mensuellement par l’INSEE, demeure faible depuis près de deux ans. La crise covid et la guerre en Ukraine ont conduit les ménages à mettre plus d’argent de côté. La résurgence de l’inflation a accru cette tendance. Les Français restent dubitatifs face à la désinflation ce qui induit un attentisme en matière de consommation. Les gains de pouvoir d’achat sont, en grande partie, épargnés. Le ralentissement de la croissance ne les incite pas à relâcher leurs efforts.

Le vieillissement de la population est un facteur structurel de hausse de l’épargne. Les ménages craignant une baisse sensible de leur pouvoir d’achat à la retraite mettent de l’argent de côté. le caractère compétitif du taux du Livret A est également un facteur favorisant la collecte.

L’attractivité du Livret A s’améliore, par ailleurs, avec le recul de l’inflation qui s’est élevée à 3 % en février 2024. Logiquement, le rendement réel du Livret A (comme du LDDS) redeviendra positif dans les prochains mois. La baisse des rendements des dépôts à terme, constatée depuis le début de l’année, avantage le Livret A comme le LDDS.

Le dernier facteur jouant en faveur du Livret A est l’importance des liquidités encore disponibles sur les comptes courants : plus de 470 milliards d’euros. Les ménages diminuent progressivement cette enveloppe de liquidités qui ne rapporte rien.

Un premier semestre couleur « fourmis »

Dans les prochains mois, la collecte du Livret A restera portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Le contexte économique et géopolitique demeurant anxiogène, les Français resteront sans nul doute attentistes. Les effets de la désinflation sur leur comportement se feront certainement ressentir à la fin du premier semestre avec à la clef un arbitrage plus favorable à la consommation.

Le Coin de l’épargne du samedi 16 mars 2024 : les actions, la hausse s’essouffle

Des records malgré des tensions inflationnistes persistantes

Cette semaine, à Paris comme à Frankfort, les indices « actions » ont continué de battre des records et cela malgré des résultats décevants en matière d’inflation.  Aux Etats-Unis, un léger repli a été enregistré pour le Nasdaq et le S&P 500 quand le Dow Jones est resté stable. Sur la semaine, malgré la déconvenue sur l’inflation en France et aux Etats-Unis, le CAC 40 a gagné 1,7 %, portant la hausse à 3 % sur le mois de mars et à plus de 8 % depuis le début de l’année. La Bourse de Paris a ainsi clôturé la semaine non loin de son nouveau record datant de jeudi 14 mars à 8 218,07 points. La bourse de Paris a été porté ces derniers jours par plusieurs de ses valeurs phares dont Air Liquide, Airbus, Schneider Electric, Hermès International, Essilor Luxottica et Publicis. L’action Air Liquide continue de profiter des annonces de ces dernières semaines qui soulignaient que l’entreprises avait atteint avec deux ans d’avances, ses objectifs d’amélioration de marges. Air Liquide est devenue, la semaine passée, la 11e multinationale française à franchir le seuil des 100 milliards d’euros de capitalisation.

L’économie américaine en phase de ralentissement

L’indice de confiance du consommateur américain pour le mois de mars calculé par l’Université du Michigan a été publié vendredi 15 mars, et a reculé à 74,5 points, contre 76,9 en février et 77,1 points espéré. La composante des anticipations d’inflation à un an est restée stable, à 3 % tandis que le consensus craignait une réaccélération à 3,1 %. De son côté, l’enquête Empire Manufacturing a révélé une dégradation plus forte que prévu au titre de mars dans la région de New York, l’indice chutant de -2,4 à -20,9 points en un mois, contre -7 attendu par le consensus. La production industrielle de février a, progressé de 0,1%, après un repli de même ampleur symbolique en janvier. Une récession n’est pas anticipée par les investisseurs mais ils s’attendent un net ralentissement de l’activité dans les prochains mois. Toujours aux Etats-Unis, en février, les prix à la consommation ont augmenté de 0,4 % par rapport au mois précédent, selon les chiffres du département du Travail. Ce rythme soutenu provoque la remontée du taux d’inflation sur douze mois à 3,2 % (+0,1 point). Depuis l’été dernier, l’inflation est stable aux Etats-Unis. Hors énergie et alimentation, l’inflation a également progressé de 0,4 % sur un mois et de 3,8 % sur un an témoignant de la difficulté à revenir à 2 %, l’objectif fixé par la banque centrale.

Le comité de politique monétaire de la Fed, qui se réunit la semaine prochaine, ne modifiera sans doute pas ses taux directeurs (actuellement évoluant entre 5,25 % et 5,5 %) comme c’est le cas depuis le mois de juillet dernier. Les analystes financiers et les investisseurs estiment désormais que la première baisse n’interviendra qu’en juin.
Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
15 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 164,35+1,70 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 714,77+0,01 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 117,09-0,13 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 973,17-0,70 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 936,65+0,84 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 727,42+1,02%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 986,02+0,76 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 707,64-2,22 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 054,64-0,26 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,882 %+0,164 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,439 %+0,178 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,311 %+0,223 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0886-0,47 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 159,25+0,76 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,44+4,30 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Coin de l’épargne et du patrimoine du samedi 9 mars 2023 : le CAC 40 et l’or au plus haut !

Le CAC 40 au-dessus de 8000 points

Jeudi 7 mars, en séance, le CAC 40 a franchi la barre symbolique des 8 000 points. Ce franchissement a été facilité par les annonces de la Banque Centrale Européenne (BCE), les bons résultats des entreprises et l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Vendredi 8 mars, les résultats de l’emploi américain ont également contribué à la bonne tenue des marchés. Après un pic absolu en cours de séance à 8 048,09 points, le CAC 40 a conclu la semaine à 8 028,01 points. Sur une semaine, le gain a été de 1,18 %. Depuis le début de l’année, la progression atteint 6,43 %. Sur un an, elle dépasse 9 %. Aux Etats-Unis, les grands indices ont néanmoins légèrement reculé sur la semaine, les grandes valeurs technologiques ont cédé du terrain  en lien avec le durcissement des législations à leur encontre. Des prises de bénéfices ont été sans nul doute réalisées après plusieurs mois de fortes hausses.

La hausse rapide des cours des actions depuis le second semestre 2024 se nourrit d’anticipations sur la baisse des taux directeurs et les retombées de l’intelligence artificielle. En cas de déception sur l’un ou l’autre sujet, une correction pourrait intervenir. Le contexte géopolitique demeure toujours anxiogène et est susceptible d’interférer sur le cours des valeurs mobilières. En cas de ralentissement économique plus fort et plus long que prévu, les entreprises rencontreront des difficultés à maintenir leurs  résultats à des niveaux élevés. L’augmentation du cours de l’or traduit la persistance des craintes des investisseurs tant sur le plan économique que géopolitique. L’or a, en effet, atteint un nouveau sommet historique. L’once d’or a terminé la semaine a plus de 2183 dollars. En un an, l’or a gagné près de 20 %.

Ralentissement possible de l’économie américaine

La publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis pour le mois de février a été bien accueillie par les investisseurs. Le pays a créé, en février, 275 000 postes non agricoles, soit plus que les 200 000 anticipés en moyenne par le consensus Bloomberg, mais, selon les données du département du Travail, il y a eu moins de créations en janvier et en décembre qu’initialement annoncées. Elles se sont établies en cumulé à 519 000 au lieu de 686 000. Le taux de chômage a augmenté de 0,2 point, à 3,9 %, un plus haut depuis janvier 2022, quand la croissance du salaire horaire moyen a décéléré à 0,1 % sur un mois, contre +0,2 % attendu, et à 4,3 % sur un an, comme prévu. Ces résultats semblent témoigner d’un ralentissement de l’économie américaine de bon augure pour l’inflation et une future baisse des taux directeurs. Le consensus parie de plus en plus sur une décision en ce sens en juin.

La BCE révise à la baisse ses hypothèses de croissance

Lors de la réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 7 mars, la BCE, tout en maintenant inchangés ses taux directeurs, a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. Cette révision rend possible une diminution prochaine des taux directeurs. La hausse des prix s’établirait à 2,3 % en 2023 (contre 2,7 % anticipé en décembre), à 2 % en 2025 et à 1,9 % en 2026. La croissance de l’économie en zone euro s’élèverait à 0,6 % en 2024 (contre 0,8 % précédemment), à 1,5 % l’an prochain et à 1,6 % dans deux ans.

Cercle de l’Épargne – données BCE

Une offre de pétrole toujours bridée

Dimanche 3 mars, plusieurs pays de l’OPEP ont décidé de renouveler les mesures de réduction de leur production de pétrole. L’Arabie saoudite, dont les engagements représentent environ la moitié des 2,2 millions de barils jour de limitation de la production, le Koweït, l’Algérie et Oman, ont ainsi annoncé la reconduction des quotas du mois de novembre dernier. La Russie a, de son côté, décidé de réduire progressivement sa production pour atteindre 471 000 barils d’ici à la fin du mois de juin.

Ces baisses de production visent à maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé au moment où les marchés mondiaux doivent absorber davantage de pétrole issu du schiste américain. Par ailleurs, le ralentissement économique en Europe et en Chine pèse sur la demande. La Russie a besoin d’un prix du pétrole élevé pour financer son effort de guerre tout comme l’Arabie saoudite qui s’est engagée dans des investissements gigantesques (tourisme, industrie, bâtiment).

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
8 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 028,01+1,18 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 722,69-0,46 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,69+0,08 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 085,11-0,79 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 814.51+0,51 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 659,74-0,16%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 961,11+1,40 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 688,94-0,56 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 046,02+0,63 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,718 %-0,185 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,265%-0,150 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,088 %-0,119 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0945+1,99 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 183,60+4,14 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars82,14-1,28 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le CAC 40 au-dessus des 8000 points

Jeudi 7 mars, en séance, le CAC 40 a franchi la barre symbolique des 8000 points aidé par les annonces de la Banque Centrale Européenne BCE), par les bons résultats des entreprises et par l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Depuis le début de l’année, le CAC 40 a progressé de plus de 6 % et de plus de 9 % en un an. Sur l’ensemble de l’année 2023, il s’était apprécié de 16,5 %. Les indices des grandes places financières battent record sur record ces dernières semaines. Le Nasdaq porté par les valeurs technologiques a gagné près de 50 % en un an.

 Lors de la réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 7 mars, la BCE tout en maintenant inchangés ses taux directeurs a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. Cette révision rend possible une diminution prochaine des taux directeurs. La hausse des prix devrait ainsi s’établir à 2,3 % en 2023 (contre 2,7% anticipé en décembre), à 2 % en 2025 et à 1,9 % en 2026. La croissance de l’économie en zone euro est estimée à 0,6 % en 2024 (contre 0,8 % précédemment), à 1,5 % l’an prochain et à 1,6 % dans deux ans.

Sources : BCE

La hausse rapide des cours des actions se nourrit d’anticipations sur la baisse des taux directeurs et sur les retombées de l’intelligence artificielle. En cas de déception sur l’un ou l’autre sujet, une correction pourrait intervenir. Le contexte géopolitique demeure anxiogène et peut à tout moment générer un choc sur les places boursières. En cas de ralentissement économique plus fort et long que prévu, les entreprises ne pourront pas maintenir des résultats aussi élevés que ceux de ces dernières années. L’augmentation du cours de l’or traduit la persistance des craintes des investisseurs tant sur le plan économique que géopolitique.

Le Coin de l’Epargne du samedi 2 mars 2024 : l’inflation toujours au cœur des débats

L’inflation n’a pas dit son dernier mot

Si les investisseurs n’ont pas surréagi au discours belliqueux de Vladimir Poutine, ils ont été marqués par le ralentissement plus lent que prévu de l’inflation au sein de la zone euro. L’indice des prix à la consommation a progressé de 2,6 % en rythme annuel en février et non de 2,5 %, comme anticipé par le consensus Bloomberg. L’écart est plus net pour l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui s’est élevée à 3,1 % contre 2,9 % prévu. De plus en plus de membres de la Banque Centrale Européenne souhaitent laisser un peu plus de temps au temps avant de baisser les taux directeurs afin d’être certain que la désinflation se soit bien installée dans la zone euro. La première réduction des taux directeurs est attendue par le marché non plus en avril mais en juin. Aux Etats-Unis, un ralentissement de l’activité manufacturière semble se confirmer. L’indice établi par l’Institute for supply Management a reculé de 1,3 point à 47,8 contre une amélioration à 49,5 attendue. Le moral des consommateurs a diminué, en février, pour la première fois en trois mois et même plus qu’en première estimation. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est confirmée à 3 %, contre 2,9 % un mois plus tôt. Le principe d’une baisse des taux directeurs en juin est également retenue. Les indicateurs avancés de l’inflation, comme les loyers et les prix des voitures d’occasion suggèrent que la désinflation se poursuivra au cours des prochains mois. Le CAC 40 a légèrement baissé cette semaine de 0,47 %. En février, la hausse a été assez forte, +3,75 %. Sur un an, le CAC 40 s’est apprécié de près de 10 %. Le Nasdaq sur les deux premiers mois de l’année a gagné plus de 8 % et sur un an plus de 43 % toujours par l’engouement dans l’intelligence artificielle.

Nouvelle vague pour les cryptoactifs

Les cryptoactifs continuent leur mouvement de hausse. Leur capitalisation s’est accrue de plus de 500 milliards de dollars depuis le mois de janvier pour dépasser 2 300 milliards de dollars dont plus de 1 200 milliards pour le bitcoin et 400 milliards pour l’ether. Cette capitalisation se rapproche de son sommet historique de 3 000 milliards atteint le 9 novembre 2021. Cette semaine, le cours du bitcoin a franchi la barre des 60 000 dollars.

La hausse des cours des cryptoactifs s’explique par le lancement de plusieurs fonds indiciels (ETF) qui répliquent notamment la valeur du bitcoin. La collecte de ces fonds a dépassé les 14 milliards de dollars entre le 11 janvier et le 27 février. L’ether devrait, à son tour, prochainement pouvoir compter sur des ETF. Huit émetteurs ont déposé une demande de création de fonds auprès du régulateur américain (la SEC).

Les cryptoactifs bénéficient également de la forte progression des cours des valeurs technologiques toujours dopées par l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Ces derniers réallouent une partie des gains réalisés sur les marchés actions dans les cryptoactifs.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
2 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 934,17-0,47 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 087,38-0,21 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 137,08+0,96 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 274,94+1,74 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 738,001,57 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 686,95-0,32%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 894,86+0,63 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 910,82+2,08 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 027,02+0,74 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,903 %+0,078 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,415 %+0,055 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,207 %-0,048 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0831-0,18 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 079,15+0,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,18+2,73 %77,1384,08

Cercle de l’Epargne

La pierre papier, retour aux fondamentaux

Durant la dernière décennie, la pierre papier a eu le vent en poupe, favorisée par des taux historiquement bas. Avec la hausse de ces derniers et la baisse des prix de l’immobilier, la collecte a baissé en 2023 tout en restant élevée. Les rendements en 2023 des SCPI restent, en revanche, en phase avec ceux des années précédentes. Certains fonds immobiliers ont néanmoins dû faire face à des rachats importants de parts et ont pu être contraints de limiter ces derniers. Ces problèmes de liquidité rappellent que l’immobilier est soumis à des cycles et qu’il n’est pas un placement sans risque. Dans le passé et en particulier dans les années 1990, la chute des prix avait été bien plus importante

Des décollectes nettes pour les SCI et les OPCI

Dans un contexte de crise immobilière et de ralentissement de l’activité, après plusieurs années de fortes collectes, des investisseurs ont préféré procéder à des rachats de leurs parts de fonds immobiliers. Ces rachats ont provoqué une chute de la valeur des parts et ont posé pour certains fonds des problèmes de liquidités pouvant les amener à geler certaines opérations.

En 2023, les sociétés civiles supports d’unités de compte immobilières ont ainsi enregistré une décollecte nette de 543 millions d’euros. L’actif net des sociétés civiles en unités de compte immobilières s’établit à 23,5 milliards d’euros au 31 décembre 2023. 

Pour les OPCI grand public, distribués essentiellement en unités de compte d’assurance vie, la décollecte nette a atteint de 3 milliards d’euros. L’actif net des OPCI grand public s’établit à 15,3 milliards d’euros. au 31 décembre 2023, reflétant une valorisation globale comparable à celle de 2018.

Les SCPI plient mais ne rompent pas

Sur l’ensemble de l’année 2023, les Sociétés de Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont restées en collecte nette positive à hauteur de 5,7 milliards d’euros (7,7 milliards d’euros de collecte brute et 2 milliards d’euros de rachats). Après une année record en 2022, la collecte nette de 2023 est comparable à celle de 2020 ou à celle de 2016 pour prendre une année non touchée par les effets de la pandémie. Au 31 décembre 2023, la capitalisation des SCPI s’établit à 90,1 milliards d’euros.

La collecte brute des Société civile de placement immobilier (SCPI) s’est élevée à 7,7 milliards d’euros, contre 10,20 milliards d’euros en 2022. Elle est revenue à son niveau de 2021 (7,37 milliards d’euros). En 2023, plus de la moitié de collecte a été effectué par les SCPI diversifiées, celles spécialisées en bureaux reculant fortement.

Le taux de distribution moyen servi par les SCPI, toutes catégories confondues, s’établit à +4,52 % en 2023, un taux stable par rapport à l’année 2022 (4,53 %). Les SCPI par catégorie offrant le meilleur rendement sont celles spécialisées dans la logistique (5,9 %) qui devancent celles spécialisées dans les hôtels et le tourisme (5,1 %).

Des performances globales en baisse pour la pierre papier

Compte tenu de la baisse de la valeur des parts, en 2023, la performance globale des sociétés civiles en unités de compte immobilières a été de -6,8 % et celles des OPCI grand public de -7,6 %. Concernant les SCPI, le prix de part moyen pondéré de la capitalisation a diminué de 4,9 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023. Cette baisse moyenne intègre l’essentiel des ajustements des prix de l’immobilier constatés en 2023.

Assurance vie, le retour du boss

Après plusieurs mois difficiles, l’assurance vie, le premier des placements des ménages, démarre l’année 2024 sur de bons auspices en renouant avec une collecte nette positive.

Le mois de janvier réussit à l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte nette entre 2014 et 2023 s’élève à 1,6 milliard d’euros. 2024 ne déroge pas à la règle avec une collecte nette de 2,4 milliards d’euros. Comme les mois précédents, cette collecte nette est portée par les unités de compte (+4,7 milliards d’euros) quand les fonds euros demeurent en décollecte nette (-2,3 milliards d’euros). Sur un an, la décollecte des fonds euros atteint 27 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte s’élève à 31 milliards d’euros.

Après plusieurs mois difficiles, l’assurance vie, le premier des placements des ménages, démarre l’année 2024 sur de bons auspices en renouant avec une collecte nette positive.

Le mois de janvier réussit à l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte nette entre 2014 et 2023 s’élève à 1,6 milliard d’euros. 2024 ne déroge pas à la règle avec une collecte nette de 2,4 milliards d’euros. Comme les mois précédents, cette collecte nette est portée par les unités de compte (+4,7 milliards d’euros) quand les fonds euros demeurent en décollecte nette (-2,3 milliards d’euros). Sur un an, la décollecte des fonds euros atteint 27 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte s’élève à 31 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Le résultat du mois de janvier fait suite à la décollecte de décembre (-939 millions d’euros). La collecte du mois de janvier 2024 est supérieure à celle de l’année dernière (1,149 milliard d’euro).

Un fort taux d’épargne et la bonne tenue des marchés, les deux moteurs de l’assurance vie

La bonne tenue des marchés « actions » en janvier et les annonces de rendement des fonds euros pour 2023 ainsi que la multiplication des taux bonifiés pour 2024 ont incité les ménages à revenir vers l’assurance vie. En janvier, les ménages réalisent traditionnellement des arbitrages financiers en affectant une partie de leurs liquidités sur des placements à long terme. L’assurance vie bénéficie par ailleurs du maintien d’un fort taux d’épargne. Celui-ci s’est élevé à 17,6 % du revenu disponible brut en 2023 et même à 17,9 % sur le seul dernier trimestre 2023.

En janvier 2024, les encours des contrats d’assurance vie poursuivent leur marche en avant et se rapprochent des 2000 milliards d’euros (1 933 milliards d’euros). Sur un an, ils ont augmenté de +2,5 %.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Une collecte brute portée par les unités de compte

Les cotisations brutes au mois de janvier se sont élevées à 15,9 milliards d’euros, en augmentation de +12 % sur un an. Avec la bonne tenue de la bourse, les épargnants ont souscrit en masse des unités de compte (UC), La collecte de ces dernières est en hausse de 28 %. Elle représente 44 % de l’ensemble de la collecte brute (39 % en janvier 2023).

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Des prestations toujours élevées

Au mois de janvier, les prestations se sont élevées à 13,5 milliards d’euros contre 13,29 milliards d’euros au mois de décembre 2023. En janvier de l’année dernière, elles avaient atteint 13,11 milliards d’euros. Le maintien à un haut niveau des prestations s’explique par les besoins d’apports personnels plus importants que dans le passé pour l’acquisition d’un logement. Par ailleurs, l’augmentation du nombre de décès conduit automatiquement à celui des liquidations de contrats dans le cadre des succession.

2024, l’année de l’assurance vie ?

La hausse des rendements des fonds euros ne s’est pas encore traduite par la fin de leur décollecte. Néanmoins, l’écart avec le taux du Livret A ou des contrats à terme tend à se réduire d’autant plus que les assureurs proposent des taux bonifiés pouvant atteindre 4 %, voire plus. La bonne tenue du marché « actions » concourt également à la hausse de la collecte comme le prouvent les fortes souscriptions des unités de compte.

Avec la baisse annoncée des taux directeurs par les banques centrales, la hiérarchie des taux devrait être mieux respectée dans les prochains mois ce qui devrait être favorable à l’assurance vie.

Le Coin des Epargnants du samedi 24 février 2024 : pluie de records sur les marchés « actions »

Toujours plus haut….

Les marchés « actions » n’en finissent pas de battre des records. A Tokyo, le Nikkei a dépassé un record vieux de près de 35 ans après avoir progressé de plus de 17 % depuis le début du mois de janvier et de plus de 1,5 % sur la semaine. A Wall Street, le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq 100 ont tous atteint de nouveaux sommets lors de ces derniers jours. En Europe, l’indice Stoxx 600 a effacé son pic de janvier 2022, tandis qu’à Paris, le CAC 40 a ajouté, à son actif, un septième record de clôture d’affilée à 7 966 points. Le CAC 40 a ainsi augmenté de plus de 5 % depuis le début de l’année. L’indice MSCI All Country Wide, qui regroupe 85 % des marchés mondiaux, a également effacé son record de novembre 2021. Les marchés sont toujours portés par l’intelligence artificielle (IA) avec en point d’orgue, cette semaine, les résultats exceptionnels du concepteur de puces Nvidia, le champion incontesté de l’IA en Bourse. L’envolée spectaculaire du géant américain cette année (+60 %), dont la capitalisation a dépassé en séance les 2 000 milliards de dollars vendredi 23 février, a entraîné dans son sillage la hausse des autres grandes valeurs technologiques. Au-delà de l’intelligence artificielle, le cours des entreprises est tiré vers le haut par la publication de leurs résultats. Les profits sont en augmentation et supérieurs aux attentes. En dehors du secteur de l’énergie, pénalisé par la baisse des prix des hydrocarbures, ils s’inscrivent, selon la banque Barclays, en hausse, en moyenne, de 5 % pour le Stoxx 600, et de 10 % pour le S&P 500. Les profits des entreprises du CAC 40 ont atteint près de 140 milliards d’euros en hausse de 10 % pour un chiffre d’affaires en progression de 3,5 %.

Pour le moment, les investisseurs prennent peu en compte le ralentissement de la croissance. Le climat des affaires du mois de février s’est légèrement dégradé en France et reste à un niveau faible en Allemagne même si une légère hausse a été constatée. L’indice allemand Ifo est, passé à 85,5 en février, en ligne avec les attentes, après 85,2 en janvier. « Cette amélioration s’explique par des attentes un peu moins pessimistes », souligne l’institut de recherche économique de l’université de Munich. Ce dernier considère néanmoins que « l’économie allemande se stabilise à un bas niveau ». L’indice du climat des affaires allemand a continué de reculer dans le secteur manufacturier, atteignant un plus bas depuis septembre 2020. La baisse des carnets de commandes s’est poursuivie. Les entreprises ont annoncé de nouvelles réductions de production. Le climat des affaires s’est, en revanche, amélioré dans le secteur des services. Les prévisions pour les prochains mois demeurent pessimistes mais un peu moins qu’en janvier.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
23 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 966,68+2,56 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 131,53+1,25 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 088,80+1,68 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 996,82+1,35 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 419,331,79 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 706,28+0,01%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 872,57+2,40 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 098,68+1,59 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 004,88+3,24 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,825 %-0,052 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,360 %+0,066 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,2551 %-0,046 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0828+0,42 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 038,19+1,23 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,91-1,68 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour la création d’un marché unique des capitaux européens

Vendredi 23 février, à l’occasion du conseil informel de l’Ecofin qui rassemblait les vingt-sept ministres des Finances de l’Union européenne à Gand, en Belgique, Bruno Le Maire, a souligné la nécessité de relancer le projet d’Union des marchés de capitaux avec comme objectif, la mobilisation de l’épargne des Européens. « L’argent des Européens dort au lieu de travailler pour la croissance, pour l’innovation, pour les entreprises, pour l’emploi » a indiqué à cette occasion le ministre français, qui évalue le montant d’épargne sur le continent à 35 000 milliards d’euros, dont « plus de 10 000 milliards dorment sur des comptes bancaires ». Si l’Europe s’est dotée d’une monnaie unique, elle n’a pas réellement de marché des capitaux unifié ce qui constitue un réel inconvénient pour le financement des entreprises. Les États-Unis, de leur côté peuvent compter sur un grand marché couvrant tout leur territoire. Afin de favoriser l’émergence d’un marché unique des capitaux, Bruno Le Maire a proposé la création d’un produit d’épargne européen. Les détails de ce produit n’ont pas été précisés. Ce vœu intervient deux ans après le lancement du produit d’épargne paneuropéen (PEPP), dont l’initiative revenait à la Commission européenne, et dont les caractéristiques ressemblent globalement au PER (plan d’épargne retraite) français. Ce PEPP n’a pas, pour le moment rencontré, le succès escompté, aucun établissement financier le distribuant. Les spécificités législatives et réglementaires des États membres notamment sur le plan fiscal constituent un frein à la création d’un produit réellement européen.

Le retour de la maison individuelle ?

La France est confrontée à une pénurie de logements sur fond de baisse de la construction. Le Gouvernement a annoncé de prochaines mesures afin de relancer le secteur du bâtiment, handicapé par la hausse des taux d’intérêt et par la raréfaction du foncier ainsi que par le coût croissant de la construction en raison notamment des dernières normes environnementales.

En déclarant en 2021 que « le modèle à l’ancienne du pavillon avec jardin dont on peut faire le tour n’est plus soutenable et nous mène à une impasse », la ministre déléguée au logement Emmanuelle Wargon avait pris le risque de heurter une grande majorité des résidents français. Selon un sondage de l’institut Kantar réalisé en juin 2022 pour La Fabrique de la cité (think tank créé par le groupe Vinci), 8 Français sur 10 préféreraient vivre dans une maison individuelle. Plus de la moitié des ménages habitent, par ailleurs, dans une maison individuelle.

Depuis plusieurs années, la maison individuelle fait l’objet de critiques, accusée d’être une source d’étalement urbain et d’artificialisation des sols. Elle obligerait ses occupants à recourir à des modes de transports individuels susceptibles de générer des émissions de gaz à effet de serre importantes. Ces arguments peuvent être retournés. Les espaces urbanisés, donc artificialisés, génèrent d’importantes pollutions et accentuent les effets du réchauffement climatique. Les lotissements de maisons individuelles peuvent être plus facilement arborés que les centres villes. Les embouteillages dans les grandes agglomérations sont des sources d’émission de gaz à effet de serre non négligeables. Par ailleurs, la construction de maisons en milieu rural ou en périphérie des grands centres urbains contribuerait au réaménagement du territoire.

Le Premier Ministre, Gabriel Attal, entend sans revenir sur le principe de la zéro artificialisation nette d’ici 2050, faciliter la  division parcellaire permettant ainsi à un propriétaire de scinder son terrain en plusieurs lots qui pourront donner lieu à des constructions. « Si seulement 1 % des Français qui vivent en pavillon font cela, c’est un potentiel de 160 000 logements supplémentaires qui sont possibles », a-t-il calculé. Dans certaines conditions et dans certaines communes, les propriétaires de terrains peuvent déjà procéder à la parcellisation de ce dernier. Pour faciliter la parcellisation, le gouvernement a promis une simplification des procédures en permettant aux maires d’autoriser les constructions sur les terrains parcellisés, sans changer les plans locaux d’urbanisme. Ce projet risque de buter sur la frilosité des élus qui ne souhaitent pas densifier les zones pavillonnaires et sur l’opposition des riverains. Les professionnels du bâtiment préféraient le retour du prêt à taux zéro pour les maisons individuelles neuves. Parmi les autres propositions susceptibles d’être reprises par le gouvernement figure la « surélévation » qui avait été appliquée à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy avant d’être supprimée par son successeur. L’actuel gouvernement a, par ailleurs, retenu vingt-deux « territoires engagés pour le logement » censés accueillir, d’ici à trois ans, quelque 1 500 logements neufs chacun (dont au moins 25 % de logements sociaux), soit au total 30 000 logements. Parmi ces territoires figurent notamment Villejuif (Val-de-Marne), Versailles, Dunkerque (Nord), Dieppe (Seine-Maritime), Toulouse, Bordeaux, Marseille, Nice, Saint-Etienne, Strasbourg, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Nantes ou la communauté d’agglomération du Pays basque. Ces zones ont été sélectionnées en raison d’une forte tension immobilière ou de l’arrivée de projets économiques d’envergure.

Retour en grâce du bitcoin avec la création de fonds indiciels

Mi-février, le bitcoin s’échangeait au-dessus des 50 000 dollars quand il n’en valait que 20 000 un an auparavant. Depuis le 1er janvier 2024, ce cryptoactif s’est apprécié de plus de 22 % (période 1er janvier – 21 février 2024). Pour la première fois, depuis avril 2022, la valeur de l’ensemble des actifs numériques en circulation a dépassé les 2 000 milliards de dollars. Le bitcoin représente à lui seul un encours de 1 000 milliards de dollars.

La hausse du bitcoin s’explique par la forte augmentation des valeurs technologiques en lien avec l’essor de l’intelligence artificielle. Les actionnaires des entreprises du digital investissent une partie de leurs gains dans les cryptoactifs. En règle générale, le cours du bitcoin suit l’indice Nasdaq. Par ailleurs, le lancement de fonds indiciels (ETF) aux États-Unis dédiés au bitcoin a conduit à l’augmentation du cours de ce dernier. BlackRock et Fidelity ont capté 3,9 milliards de dollars depuis le lancement de leurs produits ouverts au grand public. Cette collecte est la plus importante enregistrée par des fonds indiciels ces trente dernières années. L’augmentation de la valeur du bitcoin en 2024 ressemble à celle qui avait eu lieu au moment de l’effervescence autour des NFT en 2021. Le développement des fonds indiciels en bitcoins fait espérer une institutionnalisation ces cryptoactifs. Dans le passé, les envolées de leur cours avaient été suivies de violentes corrections. En dehors du bitcoin, d’autres cryptoactifs profitent du mouvement haussier actuel. L’ether constitue toujours le deuxième cryptoactif le plus valorisé. Il s’échange autour de 2.830 dollars, en hausse de 80 % sur an. Le jeton du réseau Ethereum est néanmoins encore loin de ses records de 2021 au-dessus de de 3 400 dollars.

Monnaies digitales des banques centrales, le débat fait rage

Depuis plusieurs années, les banques centrales travaillent sur les monnaies digitales. Ainsi, en janvier dernier, la Banque Centrale Européenne a lancé un appel d’offres pour sélectionner des prestataires de marché capables de développer la plateforme et l’infrastructure technique amenée à supporter l’euro numérique. Les appels d’offre portent sur plus d’un milliard d’euros de budget, preuve de la volonté de la BCE de mettre en œuvre son projet. Depuis le début de l’aventure, les banques commerciales se montrent réservées par crainte de perdre une grande partie de leurs activités. La blockchain permet de se passer d’intermédiaires de confiance, rôle que jouent par nature les banques. Elles craignaient notamment une fuite des dépôts. La BCE a, ces derniers mois, rassuré les banques commerciales en soulignant que la monnaie digitale n’avait pas vocation à remplacer la monnaie actuelle. Elle a précisé que les entreprises et les organismes publics pourraient recevoir et traiter des paiements en euros numériques, mais ne pourraient pas en stocker. Ils seraient donc automatiquement transférés en euros classiques. Les particuliers pourraient payer avec des euros numériques sans avoir à préfinancer leur portefeuille ; leur compte en euros numériques serait relié à leur compte classique. Les banques plaident pour que les dépôts en monnaie numérique soit limités (moins de 500 euros pour BNP PARIBAS par exemple).

La décision de développer, ou non, l’euro numérique sera prise par la BCE d’ici la fin de l’année 2025 pour un éventuel lancement à partir de 2028. L’objectif de la BCE est d’empêcher que les échanges interbancaires européens ne basculent sur une plateforme privée fondée sur la blockchain que pourraient proposer par exemple des banques américaines comme JP Morgan. Elle souhaite éviter qu’un cryptoactif s’impose comme monnaie d’échanges et de réserve en-dehors de tout contrôle des banques centrales. Au-delà des oppositions des banques commerciales, les monnaies numériques soulèvent des problèmes de confidentialité.

Si cette question est encore évanescente en Europe, elle est devenue un thème de campagne présidentielle aux États-Unis. Donald Trump a indiqué sa totale opposition au déploiement du dollar numérique considérant que cela donnerait des pouvoirs exorbitants au pouvoir central, ce dernier étant capable de suivre en temps réel les achats des Américains. Il a évoqué une menace tyrannique du « big government ».  Les Républicains estiment que les Démocrates veulent supprimer le numéraire. Pour conjurer cette menace, le Gouverneur de Floride, ancien candidat aux primaires républicaines, Ron DeSantis, a interdit toute monnaie digitale dans son État avant même qu’elle ne soit créée. 

Pour le moment, ni la Réserve fédérale (FED) ni la Maison-Blanche n’ont projeté officiellement le lancement d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). La FED a néanmoins engagé une réflexion sur le sujet et a publié un premier rapport, expliquant notamment qu’une telle monnaie numérique pourrait « favoriser des paiements plus rapides et moins chers » et « élargir l’accès des consommateurs au système financier ».  À la demande de Joe Biden, le département du Trésor a également publié, à la fin de l’année 2022, un rapport sur « le futur de la monnaie et des paiements ».

Un produit européen d’épargne pour un marché unifié des capitaux !

Bruno Le Maire, à l’occasion du conseil informel de l’Ecofin, qui rassemble les vingt-sept ministres des Finances de l’Union européenne, vendredi 23 février, à Gand, en Belgique, a souligné la nécessité de relancer le projet d’Union des marchés de capitaux avec comme objectif, la mobilisation de l’épargne des Européens. « L’argent des Européens dort au lieu de travailler pour la croissance, pour l’innovation, pour les entreprises, pour l’emploi » a indiqué à cette occasion le ministre français, qui évalue le montant d’épargne sur le continent à 35 000 milliards d’euros, dont « plus de 10 000 milliards dorment sur des comptes bancaires ». Si l’Europe s’est dotée d’une monnaie unique, elle n’a pas réellement de marché des capitaux unifié ce qui constitue un réel inconvénient pour le financement des entreprises. Les États-Unis, de leur côté peuvent compter sur un grand marché couvrant tout leur territoire. Bruno Le Maire a proposé, afin de favoriser l’émergence d’un marché unique des capitaux, la création d’un produit d’épargne européen. Les détails de ce produit n’ont pas été précisés. Ce vœu intervient deux ans après le lancement du produit d’épargne paneuropéen (PEPP), dont l’initiative revenait à la Commission européenne, et dont les caractéristiques ressemblent globalement au PER (plan d’épargne retraite) français. Ce PEPP n’a pas, pour le moment rencontré, le succès escompté, aucun établissement financier le distribuant. Les spécificités législatives et réglementaires des États membres notamment sur le plan fiscal constituent un frein à la création d’un produit réellement européen.

Fin de l’effet taux pour le Livret A au mois de janvier !

Pas d’effet taux en 2024 pour le Livret A

La collecte du livret A au mois de janvier 2024 n’a pas été affectée, à la différence des années précédentes, par des effets d’annonce concernant son taux de rémunération, celui-ci étant gelé jusqu’au 1er février 2025.

Janvier sourit en règle générale au Livret A, les Français mettant de côté une partie des étrennes et des primes reçues à la fin de l’année précédente. 2024 ne démord pas à cette tradition avec une collecte de 2,27 milliards d’euros mais celle-ci n’est en rien comparable avec celle de 2023 (9,23 milliards d’euros) ou celle du mois de janvier 2022 (6,25 milliards d’euros).

Ces deux dernières années, la collecte du Livret A du mois de janvier avait bénéficié des annonces concernant le taux de rémunération de ce dernier. Le taux est passé de 0,5 à 1 % le 1er février 2022 et de 2 à 3 % le 1er février 2023. En 2021, malgré un taux de 0,5 %, la collecte avait été forte en raison de la crise sanitaire (6,32 milliards d’euros). En 2024, l’absence de relèvement au 1er février explique la moindre collecte de janvier. Cette dernière est ainsi plus en phase avec les collectes d’avant crise sanitaire (1,13 milliard d’euros en janvier 2020).

Normalisation également à l’œuvre pour le LDDS

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré, au mois de janvier 2024, une collecte de 0,98 milliard d’euros, comparable à celle du mois de décembre 2023 (1,01 milliard d’euros). En janvier 2023, la collecte du LDDS avait été de 1,95 milliard d’euros. Comme pour le Livret A, il y a un retour à la normale. La collecte du mois de janvier 2019 avait été de 630 millions d’euros et celle de janvier 2020 de 410 millions.

Des encours au zénith

L’encours du Livret A a atteint 417,6 milliards d’euros et celui du LDDS à 150,2 milliards d’euros. Pour ces deux produits, ces montants constituent de nouveaux records absolus.

Un tempo moins épargne pour les prochains mois

Après quatre années de forte épargne, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation. Pour cela, ils attendent la confirmation de la baisse de l’inflation. Jusqu’à maintenant, l’atonie de la croissance et la légère augmentation du chômage les a incité à la prudence. En fonction des résultats de l’inflation et de l’évolution du pouvoir d’achat, le taux d’épargne devrait diminuer avec comme conséquence une collecte plus faible pour le Livret A. Par ailleurs, les annonces de rendements des fonds euros de plus en plus attractifs devraient conduire les ménages à revenir sur l’assurance vie, placement qu’ils avaient eu tendance à délaisser ces derniers mois.

Le Livret d’Épargne Populaire, toujours populaire auprès des épargnants

Après une collecte exceptionnelle en décembre dernier (2,01 milliards d’euros), le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sur sa lancée au mois de janvier. La collecte a atteint pour le premier mois de l’année 2024, 1,92 milliard d’euros contre 1,96 milliard d’euros en janvier 2023 et 480 millions d’euros en janvier 2022.

L’annonce de la baisse de son taux de rendement à 5 % contre 6 % depuis le 1er juillet 2023, baisse devenue effective le 1er février, n’a pas eu d’incidence notable sur la collecte. Le taux de 5 % reste supérieur à l’inflation permettant au LEP d’avoir un rendement réel positif. Il bénéficie par ailleurs du relèvement de son plafond de 7 700 à 10 000 euros, entré en vigueur le 1er octobre dernier. L’encours du LEP a atteint, au mois de janvier 2024, 73,8 milliards d’euros.

Les ménages à revenus modestes ont ainsi continué à épargner malgré l’inflation. La détérioration de la situation économique joue certainement en faveur du maintien d’un effort d’épargne parmi les ménages des deux premiers quintiles qui sont ceux éligibles au LEP. Si les ménages du premier quintile ont été relativement préservé par la baisse du pouvoir d’achat, il en est différemment pour celui du deuxième quintile.

Le Coin des Epargnants du 17 février 2024 : un œil toujours sur l’inflation

Quand l’inflation fait de la résistance  

Vendredi 16 février, pour la première fois de son histoire, le CAC40 a dépassé les 7800 points en début de séance mais a perdu du terrain dans la journée du fait des doutes concernant le calendrier de la baisse des taux directeurs de la part de la FED. Il a ainsi clôturé à 7 768,18 points. La bourse de Paris bénéficie des bons résultats des entreprises du CAC 40 et surmonte sans problème les annonces peu enthousiasmantes concernant la croissance. En revanche, les investisseurs ont réagi négativement à la publication des prix producteurs (PPI) pour janvier aux Etats-Unis. Ils ont augmenté de 0,3 % en janvier et de 0,9 % sur un an, contre respectivement 0,1 % et 0,6 % anticipé. Cette augmentation traduit un rebond des coûts dans les services (+0,6 %), dont les soins hospitaliers ambulatoires. Elle marque la persistance d’une inflation sous-jacente. Cette publication a provoqué un recul des indices « actions » de New York et une augmentation du taux des obligations d’Etat américaine.

Cette persistance de l’inflation semble renvoyer la première baisse des taux directeurs au mois de juin. Malgré cette inflation rampante, le moral des consommateurs américains demeure élevé comme en témoigne l’indice de l’Université du Michigan qui a atteint son plus haut niveau en février depuis juillet 2022.

L’écart de taux sur les obligations d’Etat entre la France et l’Allemagne tend à s’accroître légèrement. Il est passé de 0,5 à 0,6 point depuis le début de l’année. La trajectoire incertaine des finances publiques et une anticipation de la dégradation de la note de la dette souveraine de la France au printemps expliquent cette petite dégradation.

En Asie, la bourse de Tokyo continue de progresser. Vendredi 16 février, l’indice Nikkei japonais a clôturé à un nouveau sommet de 34 ans. Depuis le 1er janvier, cet indice a gagné plus de 15 %. Il est toujours porté par les valeurs technologiques.

Révision à la baisse de la croissance en Europe

Eurostat a confirmé cette semaine que la croissance a été nulle au cours du dernier trimestre 2023, la première puissance économique de la zone euro enregistrant une contraction de son PIB de 0,3 point. Le Royaume-Uni a connu un recul équivalent de sn PIB au quatrième trimestre. Il est ainsi entré en récession, son PIB ayant déjà diminué de 0,1 point au troisième trimestre 2023.

Dans un contexte économique peu porteur, jeudi 15 février, la Commission européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2024. Après une croissance atone de 0,5 % pour l’Union et la zone euro l’année dernière, la Commission prévoit, pour 2024, une progression du PIB de 0,9 % dans l’Union et de 0,8 % dans la zone euro. Ces prévisions ont été corrigées à la baisse par rapport à celles de l’automne dernier (respectivement 1,3 % et 1,2 %).

L’Allemagne enregistrerait une croissance limitée à 0,3 % cette année. Une légère amélioration étant attendue en 2025 (1,2 %). La deuxième économie, la France, fait un peu mieux (0,9 % en 2024, 1,3 % en 2025). La croissance de l’Italie serait de 0,7 % en 2024 et de 1,2 % en 2025, les taux respectifs pour l’Espagne étant de 1,7 % et 2 %. Parmi les grands pays de l’Union, ce pays resterait pour les deux prochaines années le plus dynamique. La Commission ne prévoit pas de contraction du PIB sur un an pour aucun Etat membre. Le plus faible taux de croissance serait celui de la Suède (0,2 % en 2024 et 1,6 % en 2025). Ce pays a connu en 2023 une diminution de son PIB de 0,1 %.

Pour la Commission, la faible croissance serait due aux difficultés de pouvoir d’achat des ménages en lien avec le resserrement monétaire ainsi qu’au recul des exportations.

L’inflation devrait reculer en 2024 à 2,7 % dans la zone euro, puis revenir à 2,2 % en 2025, se rapprochant ainsi de l’objectif de la Banque centrale européenne (2 %). Dans l’Union, elle restera plus élevée, à 3 % en 2024 et 2,5 % en 2025. Le taux d’inflation devrait être en France de 2,8 % en 2024 et de 2 % en 2025. Les prix continueraient à augmenter plus vite que la moyenne en Belgique (3,5 % en 2024), en Autriche (4 %), en Hongrie (4,5 %), en Pologne (5,2 %) et en Bulgarie (3,4 %).

L’Allemagne, troisième puissance économique mondiale

Par effet de change avant tout, l’Allemagne ravit la troisième place du podium des puissances économiques mondiale au Japon. En 2023, le PIB nominal de l’Allemagne s’est élevé à 4 500 milliards de dollars contre 4 200 milliards de dollars pour le Japon. Ce dépassement a été obtenu malgré un taux de croissance, en 2023, au Japon de 1,9 % quand le PIB allemand déclinait de 0,3 %. La dépréciation du yen par rapport à l’euro explique le recul du Japon. La perte de change est imputable à une politique monétaire bien plus accommodante au Japon qu’en Europe. Il n’en demeure pas moins que le Japon est confronté à un déclin sur fond de diminution de sa population et de faibles gains de productivité.

Le Japon avait dû céder sa deuxième place en 2010 à la Chine. Il pourrait être dans les prochaines années être dépassé par l’Inde.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
16 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 768,18+1,58 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 627,99-0,03 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 005,57-0,23 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 775,65-1,10 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 117,441,11 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 711,71+1,84%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 765,65+1,02 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 487,24+3,42 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+6,06 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,877 %-0,016 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,294 %-0,085 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,301 %+0,114 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0775-0,08 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 012,65-0,64 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,27+1,57 %77,1384,08
Cercle de l’Epargne

Les ménages privilégient toujours l’épargne

Selon la Banque de France, les ménages français restent en mode « fourmis ». Au troisième trimestre 2023, le flux trimestriel net de placements des ménages s’est élevé à 34,9 milliards, en hausse de 1,7 milliard par rapport au trimestre précédent. Il demeure à un niveau historiquement élevé. Les flux d’épargne investis en produits de taux ont augmenté au troisième trimestre (24,6 milliards après 17,4 milliards au deuxième trimestre), notamment en raison d’une moindre décollecte sur les dépôts à vue et sur l’assurance vie en euros. Les flux d’épargne orientés vers les produits de fonds propres diminuent. En cumul sur quatre trimestres glissants, le flux net de placements financiers des ménages s’établit à 121,2 milliards au troisième trimestre, restant toujours au-dessus de sa moyenne de long terme. Avant la crise sanitaire, ce flux évoluant entre 90 et 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Epargne – données Banque de France

Les premières données collectées par la Banque de France concernant le quatrième trimestre 2023 indiquent une reprise du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-17,2 milliards contre -0,7 milliard au troisième), une augmentation des dépôts sur les livrets d’épargne et un rebond de l’assurance-vie (9,2 milliards après 2,4 milliards au troisième trimestre).

Le Compte Epargne Temps au service du PER Collectif

Le compte épargne-temps (CET) permet au salarié d’accumuler des droits à congé rémunéré ou de bénéficier d’une rémunération (immédiate ou différée), en contrepartie des périodes de congé ou de repos non prises, ou des sommes qu’il y a affectées. Les modalités de fonctionnement du CET dépendent de l’accord ou de la convention qui l’a mis en place a sein de l’entreprise

Le salarié peut, à sa convenance, affecter sur son CET des droits issus :

  • de la 5e semaine de congés annuels ;
  • de congés supplémentaires pour fractionnement ou issus de droits conventionnels ;
  • de périodes de repos non pris (exemple : journées de RTT) ;
  • de rémunérations diverses (exemples : prime d’ancienneté, 13eme mois).

L’employeur peut affecter sur le CET les heures accomplies au-delà de la durée collective comme des heures supplémentaires par le salarié.

Les conditions d’utilisation du CET sont librement définies par la convention ou l’accord.  Le salarié peut, à sa demande et en accord avec son employeur, utiliser son CET pour compléter sa rémunération ou pour cesser de manière progressive son activité. Des jours de congés peuvent être convertis sous forme de complément de rémunération si le salarié a affecté des jours de congés au-delà des 5 semaines de congés annuels.

Le salarié peut utiliser les sommes issues de son CET pour alimenter son plan d’épargne retraite (PER). L’utilisation des droits inscrits sur un CET pour alimenter un PER Collectif peut se faire dans la limite de 10 jours par an et par salarié. Ce transfert est exonéré d’impôt sur le revenu. En revanche, les sommes concernées sont assujetties à la CSG et à la CRDS.

Un  Plan d’Epargne Retraite peut être alimenté par des jours de congé non pris en dehors de tout CET dans la limite de 10 jours par an et par salarié.

Le Coin des Epargnants du 10 février 2024 : en attendant la baisse des taux

En attendant la baisse des taux directeurs !

Les indices actions ont été assez atones cette semaine. Les investisseurs cherchent le sens du vent. Entre les bons résultats des entreprises, l’affaiblissement de la croissance, les tergiversations sur la date de la baisse des taux directeurs, les incertitudes géopolitiques, ils optent pour la prudence. Le CAC 40 a gagné 0,7 % durant la semaine et l’Eurostoxx 50, près de 1,3 %. L’indice des valeurs technologiques continuent sur la lancée de l’année dernière avec une progression de plus de 2 % sur la semaine et de plus de 6 % depuis le début de l’année. Le pétrole, de son côté, a augmenté durant la semaine, de près de 6 %, en raison des doutes sur la capacité des Etats-Unis à accroître leur production.

En ce début d’année, les banques américaines recommencent à faire parler d’elles. La New York Community Bancorp (NYCB) a annoncé une perte financière inattendue et une importante provision pour pertes sur prêts à cause de son exposition au marché en difficulté de l’immobilier commercial amenant Moody’s à abaisser sa note de crédit en catégorie spéculative (« junk »). La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a fait savoir que les autorités de régulation suivaient avec attention la situation des banques et travaillaient avec elles pour les aider à gérer les risques qu’elles encourent sur les prêts immobiliers. Pour le moment, les problèmes de la banque newyorkaise n’affectent pas les autres banques par effet domino, l’espoir d’une future baisse des taux directeurs étant anticipé. Le débat reste, sur ce sujet, ouvert. Plusieurs responsables de la Fed ont relayé le message de Jerome Powell selon lequel la banque centrale n’est pas pressée d’assouplir sa politique monétaire. La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, et son homologue de Minneapolis, Neel Kashkari, ont indiqué que des baisses de taux sont possibles plus tard dans l’année. Deux ou trois baisses sont envisagées. Ils soulignent que la désinflation doit être consolidée avant de s’engager dans un processus de taux. En Europe, si les banques ont enregistré des niveaux de bénéfices élevés en 2023, les annonces de prévisions revues à la baisse pour 2024 ont provoqué le recul du cours de leurs actions. En revanche, les investisseurs ont été rassurés par la publication de la hausse des prix en décembre aux Etats-Unis qui a été corrigée à la baisse à 0,2 % contre +0,3 % initialement présenté. L’indice hors alimentation et énergie a augmenté à un taux annualisé de 3,3 % au quatrième trimestre, ce qui correspond à l’estimation préliminaire. Ce résultat laisse présager une baisse des taux directeurs en mai.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
9 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 647,31+0,73 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 671,69-0,01 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 026,61+1,31 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 990,66+2,24 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 918,550,00 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 572,58-0,54%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 715,87+1,29 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)36 897,42+2,04 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+4,97 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,893 %+0,105 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,379 %+0,082 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,187 %+0,046 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0783-0,03 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 021,96-0,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,70+5,74 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Plan d’Épargne Retraite, un succès à confirmer

En 2023, le PER assurance a séduit un million de nouveaux assurés et bénéficié de 14,7 milliards d’euros de versements dont 10,9 milliards d’euros de cotisations et 3,7 milliards d’euros issus de transferts d’anciens contrats d’épargne retraite. La collecte nette des PER a atteint +8,4 milliards d’euros, en hausse de +1,1 milliard d’euros par rapport à celle enregistré en 2022.

À la fin de l’année 2023, les PER assurantiels comptabilisaient 5,5 millions d’assurés pour 74,6 milliards d’euros d’encours, dont 41 % en unités de compte. En prenant en compte tous les PER (bancaires et assurantiels), le nombre de titulaires s’élevait à près de 10 millions en 2023, pour un encours proche des 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Surendettement en France, une augmentation du nombre de dossiers en 2023

En 2023, le nombre de dossiers de surendettement déposés à la banque de France est en augmentation de 8 % par rapport à 2022. 121 617 dossiers ont été ainsi enregistrés l’année dernière. Le niveau des dépôts de 2023 reste néanmoins inférieur de 15 % à celui de 2019 avant la crise sanitaire.

Sur les dix dernières années, les dossiers déposés ont reculé de 6 % par an en moyenne, soit une baisse de 50 % depuis 2014. Le durcissement de la réglementation pour l’accès aux crédits à la consommation, une meilleure information des emprunteurs et la baisse du chômage expliquent cette diminution du nombre de cas de surendettement.

En 2023, l’encours de crédits des ménages surendettés s’élevait à 4,2 milliards d’euros, montant stable sur un an, mais en recul de 27 % par rapport à 2019. Hors dettes immobilières, l’endettement médian s’établit à 16 898 euros et l’endettement moyen à 30 429 euros.

Comme les années précédentes, la population des ménages ou personnes surendettés demeure caractérisée par la prédominance de :

  • personnes vivant seules (52 %) ;
    • personnes âgées de 25 à 64 ans (83 %) ;
    • familles monoparentales (20 %)
    • personnes divorcées et séparées (26 %) ;
    • personnes (débiteurs ou codébiteurs) en recherche d’emploi (25 %) ;
    • employés et ouvriers (52 %) ;
    • ménages locataires (76 %) ;
    • personnes pauvres (58 %) ;
    • ménages dont le niveau de vie est inférieur au SMIC net mensuel (69 %) ;
    • ménages ne disposant d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes (50 %).

Sur le plan géographique, le taux de dépôts de dossiers de surendettement des particuliers est plus important dans les régions Hauts-de-France, Normandie, Bourgogne-Franche Comté et Centre-Val de Loire.

Le Coin des Epargnants du samedi 3 février 2024 : les investisseurs malgré tout confiants

Semaine polyphonique pour les investisseurs

Croissance en berne en zone euro, mise en liquidation du promoteur chinois Evergrande, créations d’emploi élevées et statu quo monétaire aux Etats-Unis : la semaine a été difficile pour les marchés financiers. En Chine, l’indice Shanghai Composite recule ainsi de plus de 6 % en une semaine. Le CAC40 comme le DAXX allemand ont reculé mais de manière modeste au vu du flot de mauvaises nouvelles. Les principaux indices américains ont poursuivi leur marche en avant.

Les créations d’emploi aux Etats-Unis n’en finissent pas de surprendre

Au mois de janvier, les Etats-Unis ont créé plus de 350 000 emplois dans le secteur non agricole, soit près de deux fois plus que ce que les 185 000 attendues.  Le taux de chômage est resté stable à 3,7% de la population active. Quant aux salaires horaires, ils ont connu une hausse de 4,5% sur un an, contre 4,1% attendu et observé en décembre. Ces résultats obtenus malgré des taux élevés témoignent de la vitalité de l’économie américaine. Ils n’incitent pas la banque centrale à se précipiter pour les diminuer.

Statu quo monétaire de la part de la FED

Mercredi 31 janvier, Jerome Powell a écarté l’idée d’une première baisse des taux directeurs américains en mars, une perspective qui avait été anticipée par les investisseurs amenant à une forte progression des valeurs « actions » depuis le début de l’année.

La hightech, in et out

Plusieurs valeurs technologiques américaines ont marqué le pas avec l’annonce des résultats et surtout de leurs prévisions de chiffre d’affaires en-deçà des espérances des investisseurs. Le cours des entreprises de la haute technologie a progressé rapidement en un an avec l’engouement autour de l’intelligence artificielle (+60 % pour Microsoft, +40 % pour Google en un an). Une pause voire une légère correction n’est pas impossible pour les entreprises qui ont le plus progressé. Google a connu un ajustement de son cours les investisseurs prenant en compte la progression plus lente que prévu de ses revenus publicitaires. L’action de Microsoft a également souffert malgré la publication de bons résultats pour 2023 tirés par ses activités liées à l’intelligence artificielle. Ces résultats avaient été anticipés et n’ont pas constitué une surprise. Apple a été pénalisée par une baisse de 13 % de ses ventes d’iPhone en Chine, baisse plus importante que prévu. En revanche, Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a enregistré une forte augmentation de son cours grâce à l’annonce du paiement de son tout premier dividende, d’un programme de rachat d’action de 50 milliards de dollars et de bons résultats pour le quatrième trimestre, (hausse des revenus de 25 %, triplement du bénéfice et prévisions de croissance de chiffre d’affaires supérieure aux attentes pour la période en cours). Le groupe de e-commerce et de cloud Amazon a également dépassé toutes les attentes des investisseurs sur les trois derniers mois de 2023. En revanche,

Regain de tension pour les banques

La semaine a été marquée par quelques déconvenues au niveau du secteur bancaire. Le cours de la banque américaine « New York Community Bancorp » a chuté en milieu de semaine, en raison de craintes portant sur son portefeuille obligataire. La hausse des taux de ces derniers mois se fait toujours ressentir sur des banques de taille moyenne. En France, malgré un bénéfice de 11 milliards d’euros en 2023, BNP Paribas, la première banque de la zone euro, a enregistré une forte baisse du cours de son action après une correction des objectifs par la direction générale.

Le brut en retrait

La faible croissance en zone euro et les négociations concernant la bande de Gaza ont provoqué un repli du cours du pétrole (-8 % sur la semaine pour le Brent). Les valeurs du secteur pétrolier comme Total Énergies ont connu des baisses.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
2 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 592,26-0,55 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 654,42+1,74 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 958,61+1,55 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 628,95+1,30 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 918,21-0,26 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 615,54+2,36 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 654,55+0,38 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)36 158,02+1,14 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 730,15-6,19 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,788 %-0,043 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,297 %-0,014 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,141 %-0,033 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0785-0,48 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 036,40+0,65 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars77,24-7,96 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Atterrissage rapide sur le marché du crédit immobilier

Selon les chiffres dévoilés par la Banque de France, la production de crédit immobilier hors renégociations en France s’est élevée à 8,2 milliards d’euros en décembre (10,2 milliards d’euros avec les crédits renégociés). La baisse par rapport à décembre 2022 est de 41 %. Pour retrouver un montant plus faible, il faut remonter en 2014. Le taux de croissance annuel des encours de crédits à la consommation en décembre fléchit légèrement à +1,8 %, après +2,1 % en novembre.

Banque de France

Sur l’année, la production hors renégociations s’élève donc à 129 milliards d’euros, soit une baisse de 40 % par rapport à 2022. Il faut remonter à 2015 (120 milliards d’euros) pour trouver un niveau de production annuel comparable, soit avant l’engagement de la politique monétaire non-conventionnelle marquée par des taux historiquement bas. Le taux de croissance annuel des encours poursuit son ralentissement (+0,9 % en décembre 2023, après +1,3 % en novembre) tout en restant supérieur à la moyenne de la zone euro.

Le taux d’intérêt moyen, hors frais et assurances, des nouveaux crédits à l’habitat (hors renégociations) est stable en décembre, (4,04 %, après 3,99 % en novembre). Les taux sont en légère baisse dans plusieurs pays européens.

Banque de France

Assurance vie -: la petite année 2023

En 2023, l’assurance vie a été victime de l’inversion des taux, les taux courts étant devenus supérieurs aux taux longs en raison du durcissement de la politique monétaire décidé par la Banque Centrale Européenne. Sur l’ensemble de l’année, la collecte nette de l’assurance vie, tout juste positive, a, été de 2,4 milliards d’euros. Il s’agit de la troisième plus faible collecte de l’assurance vie depuis 1997. Ce résultat est imputable à la décollecte importante sur les fonds euros. En revanche, l’assurance vie demeure de loin le premier placement des ménages avec un encours de 1923 milliards d’euros ce qui constitue un nouveau record.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Les unités de compte supplantent les fonds euros

La décollecte nette pour les fonds euros a été, en 2023, de plus de 27 milliards d’euros. Il s’agit de la plus importante décollecte de ces dix dernières années. En 2022, elle s’était élevée à 25 milliards d’euros. Elle a été plus que compensée par la collecte nette des unités de compte (30 milliards d’euros).

Les unités de compte ont représenté, en 2023, 41 % de l’ensemble de la collecte de l’assurance, soit mieux qu’en 2022 (40 %). Leur collecte, en progression de 8 % par rapport à 2022, a porté celle de l’assurance vie, les fonds euros ne connaissant qu’une croissance de 4 %.

Les cotisations brutes ont ainsi atteint 153 milliards d’euros, ce qui constitue un bon résultat.

Des rachats plus importants

L’année 2023 a été marquée par de forts rachats. Les prestations se sont élevées à 150,8 milliards d’euros, en hausse de +14 %. Les assurés ont fait des rachats essentiellement sur leurs fonds euros au profit des contrats à terme ou des livrets réglementés mieux rémunérés. Ils ont également utilisé plus fréquemment que dans le passé l’argent de leur assurance vie pour financer leurs achats immobiliers. Le poids des apports est, en effet, en augmentation, en réaction à la hausse des taux d’intérêt. La progression des prestations est enfin provoquée par le vieillissement de la population. L’augmentation du nombre de décès s’accompagne de celle des liquidations de contrat dans le cadre des successions.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Une fin d’année en roue libre pour l’assurance vie

La collecte nette a été négative en décembre de 900 millions d’euros pour la quatrième fois de l’année. En novembre, elle avait été positive de 551 millions d’euros et en décembre 2022 de 188 millions d’euros. Depuis 2013, la décollecte de 2023 est la troisième enregistrée pour un mois de décembre qui est traditionnellement un mois moyen pour l’assurance vie. Sur les dix dernières années, la collecte moyenne était de 500 millions d’euros. Le mauvais résultat de 2023 s’explique par un niveau élevé des prestations et un tassement des cotisations. Les ménages n’ont pas été sensibles, en fin d’année, aux taux promotionnels des compagnies d’assurance vie te leur ont préféré les livrets réglementés.

Des ménages pragmatiques et opportunistes

En 2023, les assurés ont été pragmatiques et opportunistes en sortant des fonds euros dont le rendement est peu attractif tout en continuant d’acheter des unités de compte au moment où les marchés sont haussiers. Le CAC 40 a gagné plus de 15 % sur l’ensemble de l’année 2023.

En matière de placement avec garantie en capital, les épargnants ont privilégié les livrets réglementés (39 milliards d’euros de collecte pour l’ensemble Livret A et les LDDS ainsi que 20 milliards pour le LEP). Les contrats à terme ont également enregistré des flux entrants importants, supérieurs 40 milliards d’euros.

Un comeback en 2024 ?

L’assurance vie a été à la peine en 2023 en raison d’un déficit de compétitivité par rapport aux livrets réglementés et aux dépôts à terme. Les annonces des résultats des rendements 2023 des fonds euros devraient redonner quelques couleurs à l’assurance vie. Une partie de l’écart avec les livrets réglementés devrait être comblée. Pour 2024, la baisse des taux directeurs des banques centrales, prévue d’ici la fin du premier semestre, et celle de l’inflation devraient également avantager les fonds euros. Leur rendement, par effet d’inertie et par un meilleur respect de la hiérarchie des taux, devrait continuer à augmenter. Pour 2024, les fonds euros peuvent espérer, avant impôt, faire jeu égal avec le Livret A. Ils devraient prendre l’avantage sur les contrats à terme dont les rendements devraient être moins attractifs avec la baisse des taux directeurs des banques centrales. La diminution de l’inflation devrait, par ailleurs, permettre le retour d’un rendement réel positif pour l’assurance vie.

Taux de rémunération des liquidités en légère hausse en décembre en France

    Selon la Banque de France, la rémunération moyenne des dépôts bancaires continue sa progression à 1,83 % en décembre, après 1,78 % en novembre. Ce taux était de 0,95 % en décembre 2022. Le taux de rémunération des livrets ordinaires restent faible à 0,82 % stable sur un mois. Le taux des comptes à terme de moins de 2 ans était de 3,55 % en décembre contre 3,46 en novembre.

    Encours (Md€)Taux de rémunération
    déc- 2023 (p)déc- 2022oct- 2023nov- 2023 (r)déc- 2023 (p)
    Dépôts bancaires (b)3?1470,951,731,781,83
    dont Ménages1?8781,181,791,831,86
    – dépôts à vue5680,030,060,050,08
    – comptes à terme <= 2 ans (c)741,703,383,463,55
    – comptes à terme > 2 ans (c)810,801,701,801,91
    – livrets à taux réglementés (d)6702,173,253,263,27
    dont : livret A3802,003,003,003,00
    – livrets ordinaires2320,340,800,820,82
    – plan d’épargne-logement2532,572,602,602,59
    dont SNF8950,611,711,781,85
    – dépôts à vue5560,210,670,710,73
    – comptes à terme <= 2 ans (c)2761,743,513,693,78
    – comptes à terme > 2 ans (c)631,373,083,103,18
    Pour mémoire :
    Taux des opérations principales de refinancement Eurosystème2,504,504,504,50
    Euribor 3 mois (e)2,063,973,973,94
    Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,413,293,092,61
    Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,363,152,912,38
    Source : Banque de France

    Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

    a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
    b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
    c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
    d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
    e. Moyenne mensuelle.
    f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
    r. Données révisées.
    p. Données provisoires

    Petite croissance de l’économie française en attendant les JO

    En moyenne sur l’année 2023, le PIB a, selon l’INSEE, augmenté de 0,9 %, après +2,5 % en 2022 et +6,4 % en 2021. Cette croissance annuelle n’a été rendue possible que par la forte hausse au deuxième trimestre, sur le reste de l’année, l’activité ayant été étale. À l’issue du quatrième trimestre 2023, l’acquis de croissance pour 2024 s’élève à +0,1 % ce qui complique l’atteinte de l’objectif de croissance retenu par le gouvernement de 1,4 %. La grande majorité des experts prédisent une croissance inférieure à 1 %.

    INSEE

    Le produit intérieur brut (PIB) en volume est stable au quatrième trimestre 2023 (0,0 % après 0,0 % au trimestre précédent). Sur les cinq derniers trimestre, quatre ont connu une croissance nulle et un une croissance de 0,7 % assez étonnante en lien avec une bonne activité touristique et la livraison de navires de croisière.  

    Cercle de l’Epargne – données INSEE

    Au quatrième trimestre, la consommation des ménages et l’investissement ont pesé négativement sur la croissance.

    La consommation des ménages a diminué au quatrième trimestre 2023 de -0,1 % après +0,5%). Les achats de biens par les ménages ont baissé de 0,6 % après une hausse de +0,6 % au troisième trimestre. La consommation alimentaire s’est contractée de 1,1 % après une hausse de  +0,2 %. La consommation énergétique a diminué de 2,5 % après +0,1 %, en lien avec des températures plus clémentes cet automne. En revanche, les dépenses en matériels de transport continuent ont fortement progressé (+3,3 % après +2,6 %).

    La consommation des ménages en services continue d’augmenter, +0,3 % au quatrième trimestre, contre +0,4 % au quatrième. La consommation en services de transport accélère (+2,0 % après +0,4 %), notamment en transport ferroviaire. En revanche, la consommation en services d’hébergement et restauration se contracte de 1,3 % après une hausse de 0,1 % au troisième trimestre.

    Au total sur 2023, la consommation des ménages a progressé de +0,7 %, contre +2,1 % en 2022. La consommation des ménages en services a été de +2,4 % en 2023 après +8,5 % en 2022 du fait de la baisse des dépenses dans l’hébergement-restauration. La consommation de biens a diminué, en 2023, de 1,6 % après -2,6 % en 2022, du fait du recul des dépenses alimentaires (-4,7 % après -3,6 %) et malgré le rebond des matériels de transport (+7,4 % après -2,8 %).

    L’investissement a recul de 0,7 % au quatrième trimestre 2023 après un gain de 0,2 % au troisième. Ce recul provient d’une diminution à la fois de la formation brute de capital fixe (FCBF) en produits manufacturés (-0,8 % après +1,1 %) et de celle en services marchands (-0,2 % après +0,3 %). Du côté des produits manufacturés, l’investissement en matériels de transport diminue (-0,8 % après +4,7 %) tout comme dans les biens d’équipement (-0,9 % après +0,1 %) et dans les « autres produits manufacturés » (-0,7 % après -1,5 %).

    Le recul de l’investissement en construction s’est accru au quatrième trimestre 2023 (-1,0 % après -0,4 %). L’investissement en services immobiliers s’est replié de 1,6 % au quatrième trimestre, après -5,7 % au troisième. L’investissement en information-communication a diminué sur le strois derniers mois de l’année (-0,6 % après +0,9 %) pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2020.

    Au total sur 2023, l’investissement n’a progressé que de+1,2 % après +2,3 % en 2022, freiné par un nouveau recul de l’investissement en construction (-1,4 % après -0,9 %), et par un ralentissement de l’investissement en information-communication (+7,3 % après +10,4 %). En revanche, l’investissement en matériels de transport a fortement progressé (+14,3 % en 2023, après -5,6 % en 2022).

    Le commerce extérieur a, au cours du quatrième trimestre, contribué positivement à la croissance du PIB (+1,2 point, contre -0,1 point au trimestre précédent), du fait d’une forte baisse des importations. Les importations ont, en effet, baissé de 3,1 % au quatrième trimestre après -0,4 % au troisième. Elles sont tirées à la baisse par les importations de produits manufacturés (-4,0 % après -1,7 %), notamment de pétrole raffiné (-9,8 % après -12,5 %), de biens d’équipement (-4,6% après -2,7 %) et de matériels de transport (-4,1 % après +3,7%).

    Les exportations ont diminué de 0,1 % au quatrième trimestre 2023, contre une baisse de 0,6 % au troisième. Les exportations de  produits agricoles se sont repliées de 2,6 % après +0,1 % au troisième trimestre. Celles des pproduits agro-alimentaires ont baissé de 1,8 % après -2,0 %). Les exportations des matériels de transport ont diminué (-2,7 % après -4,6 %) tout comme celles des « autres produits manufacturés » (-1,5 % après +0,6 %). En revanche, les exportations de services rebondissent (+1,4 % après -0,5 %), notamment des services de transport (+3,9 % après -1,4 %).

    Au total sur 2023, les importations ont baissé de -0,3 % après +8,8 %) quand les exportations ont augmenté de +1,5 % après +7,4 %). La contribution annuelle du commerce extérieur a donc été positive +0,6 point en 2023 après -0,6 point en 2022.

    Les variations de stocks contribuent de nouveau négativement à la croissance du PIB ce trimestre  à hauteur de -1,1 point au quatrième trimestre, après -0,3 point au troisième trimestre 2023. Les contributions négatives sont particulièrement marquées pour le pétrole raffiné, les biens d’équipements et les « autres biens manufacturés ». Sur l’ensemble de l’année, la contribution des stocks a été négative de 0,5 point à la croissance.

    Pour 2024, y-aura-il un effet Jeux Olympiques. Durant le premier semestre, la nécessité d’achever les chantiers et de réaliser les derniers préparatifs devraient donner lieu à un léger regain d’activité. A contrario, certains chantiers sont reportés pour ne pas gêner le bon déroulement des Jeux ce qui portera légèrement atteinte à la croissance. En matière de retombées touristiques, les effets se feront ressentir non pas en 2024 mais plutôt en 2025 et 2026. A l’aune des expériences précédentes, les Jeux Olympiques génèrent un surcroit d’activité durant les mois qui précèdent de leur déroulement pour le pays organisateur qui en revanche subit un contrecoup dans les mois qui suivent.

    Le Coin des Epargnants du samedi 27 janvier 2024 : les marchés toujours en mode festif

    Les actions toujours à la fête

    Les marchés « actions » n’en finissent pas de surprendre en battant de nouveaux records. À Paris, le CAC 40 a clôturé à 7634 points vendredi 26 juin  nouveau record.  Il n’a pas battu le record absolu touché au cours de la séance du 14 décembre dernier à 7 653,99 points. Malgré la décision de la Banque Centrale Européenne de ne pas modifier ses taux, les investisseurs restent, en effet, confiants aidés en cela par la publication des premiers résultats 2023 des grandes entreprises. Cette confiance a été confortée par la publication, aux États-Unis de l’indice « core PCE », qui constitue l’indicateur d’inflation privilégié de la Fed. En décembre, cet indice a été de 2,9 % en glissement annuel. Depuis juin, il a reculé de près de 1,5 point de pourcentage. Ce taux est perçu positivement par les investisseurs qui estiment qu’une baisse des taux directeurs de la FED durant les premiers mois de l’année est de plus en plus probable.

    Le luxe mène la danse

    À Paris, les entreprises du luxe ont ainsi confirmé leur bonne santé. LVMH a annoncé jeudi 25 janvier un chiffre d’affaires record à plus de 86 milliards d’euros et des profits de plus de 15 milliards pour 2023. Le cours de l’entreprises numéro 1 du luxe au niveau mondial a augmenté de plus de 12 % vendredi, sa plus forte hausse quotidienne en près de quinze ans. Les autres valeurs du secteur ont également enregistré de fortes hausses. Le secteur de la haute technologie demeure attractif. Les résultats de l’entreprise néerlandaise ASML, le principal fabricant de machines de production pour l’industrie des semi-conducteurs, ont été largement salués par les investisseurs. Son titre a progressé de 16 % cette semaine,

    Tesla victime de sa Y dépendance

    L’action Tesla a perdu 30 % de sa valeur depuis la fin du mois de décembre. La publication de résultats inférieurs aux prévisions a, cette semaine, amplifié la baisse des dernières semaines. L’entreprise américaine doit faire face à la concurrence de ses homologues chinoises ainsi qu’à la montée en puissance des constructeurs européens sur le segment des voitures électriques. Tesla qui était devenue la première capitalisation du secteur automobile était sans nul doute survalorisée. Elle a bénéficié d’un engouement en raison de son avance sur le créneau des voitures électriques. En raison de l’essor de nouveaux concurrents, pour maintenir ses parts de marché, Tesla est contrainte de diminuer ses prix, ce qui à terme pèsera sur les résultats. Il est également reproché au constructeur américain un nombre réduit de modèles quand, de semaine en semaine, ses concurrents étoffent leur catalogue.

    Au-delà des déceptions des investisseurs, les responsables de Tesla peuvent se féliciter que leur Model Y ait été la voiture la plus vendue dans le monde en 2023. Le constructeur a vendu 1,23 million d’exemplaires de son SUV l’année dernière, devançant ainsi le Toyota RAV 4 (1,07 million) et la Corolla (1,01 million). C’est la première fois qu’un véhicule électrique s’impose à la tête du classement des ventes. En 2023, Tesla a vendu 456 000 Model Y en Chine (+45 % en un an). Au sein de l’Union européenne, 255 000 ventes ont été réalisées, soit près de 20 000 de plus que la Dacia Sandero qui arrive en deuxième position. En France, le Model Y s’est classé en huitième place des ventes, toutes motorisations confondues. Ce résultat a été obtenu au prix d’une baisse du prix qui était en novembre inférieur de 18 % au prix moyen d’une voiture électrique en Allemagne, et de 23 % aux États-Unis. Ce modèle a généré deux tiers des ventes de Tesla. Cette dépendance devrait se poursuivre dans les prochaines années ce qui ne rassure pas les investisseurs.

    Statu quo sans surprise de la BCE

    Sans surprise, la Banque centrale européenne n’a pas modifié ses taux directeurs lors de la réunion du comité de politique monétaire du 25 janvier 2024. Ils restent à 4 % pour la facilité de dépôt, à 4,5 % pour la facilité de refinancement et à 4,75 % pour celle de prêt marginal.

    Depuis plusieurs semaines, les responsables de la BCE préparent les investisseurs au statu quo. La première baisse ne semble pas prévue avant le mois de juin même si 80 % des traders l’imaginent en avril. Christine Lagarde, la Présidente de la BCE a rappelé qu’elle souhaitait avant tout être certaine de la désinflation et qu’elle surveillait avec attention l’évolution des salaires. Lors de la conférence de presse du 25 janvier, elle a confirmé qu’elle « conservait le cap ».

    Cette période d’incertitude sur le calendrier de baisses des taux directeurs provoque une volatilité accrue sur les marchés obligataires en raison des fortes attentes des marchés et de l’attitude prudente de la BCE. Les taux longs sont orientés à la hausse en Europe depuis le début du mois de janvier. Ils ont retrouvé leur niveau de fin novembre.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    26 jan. 2024
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    29 déc. 2023
    Résultats
    30 déc. 2022
    CAC 40 7 634,14+3,56 %7 543,186 471,31
    Dow Jones38 109,43+0,60 %37 689,5433 147,25
    S&P 5004 890,97+1,06 %4 769,833839,50
    Nasdaq Composite15 455,36+0,88 %15 011,3510 466,48
    Dax Xetra (Allemagne) 16 961,39+2,43 %16 751,6413 923,59
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 635,09+2,36 %7 733,247 451,74
    Eurostoxx 504 635.47+4,20 %4 518,283792,28
    Nikkei 225 (Japon)35 751,07-0,59 %33 464,1726 094,50
    Shanghai Composite 2 910,22+2,75 %2 974,933 089,26
    OAT France à 10 ans+2,788 %-0,043 pt+2,558 %+3,106 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,297 %-0,014 pt+2,023%+2,564 %
    Taux Trésor US à 10 ans+4,141 %-0,033 pt+3,866 %+3,884 %
    Cours de l’euro/dollar1,0866-0,31 %1,10601,0697
    Cours de l’once d’or en dollars2 018,20-0,53 %2 066,671 815,38
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,61+4,37 %77,1384,08

    Cercle de l’Épargne

    Tensions sur le marché du gaz

    Face à la montée en puissance de Donald Trump, Joe Biden entend mobiliser son électorat plutôt pro-environnement ainsi que les consommateurs. Il a ainsi annoncé un plan visant à renforcer les mesures environnementales concernant les terminaux de liquéfaction de gaz. Ce plan a également comme objectif de favoriser les consommateurs américains en exportant moins notamment en Europe. En 2023, les États-Unis

    ont exporté vers l’Europe 88,9 millions de tonnes de gaz liquéfié. Ce montant a enregistré une hausse de près de 1 % sur un an. 61 % des exportations de GNL américain étaient destinées au Vieux Continent, et même 68 % en novembre. Ils sont devenus ainsi le premier fournisseur de la France.

    Quatre projets déjà approuvés par la FERC (Federal Energy Regulatory Commission), le régulateur du secteur, mais toujours à l’étude au sein du Département de l’énergie, pourraient faire l’objet d’un moratoire selon un responsable de l’administration. Le projet Calcasieu Pass 2, d’une capacité de 20 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL), n’est pas concerné car il n’a pas été encore approuvé par le régulateur. Ce projet devrait accroître les capacités d’exportation de gaz de 22 %. Parmi les quatre projets pouvant être gelés, figurent deux projets de taille significative et deux plus petits, a indiqué l’administration, sans préciser leur nom.

    La réalisation de tous les projets de terminaux de gaz liquéfié aurait comme conséquence de faire revenir le prix du gaz en Europe à son niveau d’avant-crise. En 2025, le marché mondial du GNL pourrait potentiellement bénéficier de 35 milliards de mètres cubes supplémentaires, puis de 50 milliards en 2026 et 50 milliards en 2027. Les autorités américaines craignent une possible baisse du cours du gaz avec le développement des énergies renouvelables, ce qui nuirait aux producteurs locaux.

    Les annonces de l’administration américaine ont provoqué une hausse du prix du gaz sur les marchés de 8 %. Celui-ci reste à un niveau sans comparaison avec celui atteint durant l’été 2022.

    Livret A et Livret d’Epargne Populaire : 2023, l’année de tous les records

    Livret A et LEP, les placements réellement préférés des Français

    L’année 2023 restera celle du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire, l’un et l’autre enregistrant des collectes records, 28,7 milliards d’euros pour le premier et 20,67 milliards d’euros pour le second. L’effet taux et l’effet inflation ont joué à plein. Les ménages ont, durant l’année 2023, fait preuve de prudence et d’opportunisme, prudence en privilégiant l’épargne de précaution au détriment de la consommation, opportunisme en optant pour le produit d’épargne offrant la meilleure rémunération possible face à l’inflation.

    Pluie de records pour le Livret A et le LDDS

    Avec 28,68 milliards d’euros, la collecte 2023 du Livret A est la plus importante enregistrée depuis 2009. Elle dépasse celle de 2012 (28,16 milliards d’euros), de 2022 (27,32 milliards d’euros) et celle de 2020 (26,39 milliards d’euros). En 2012, l’importante collecte avait été réalisée grâce au relèvement du plafond du Livret A. Celle de 2020 était imputable à la crise covid quand celle de 2022 résultait de la hausse du taux de rémunération dans un contexte géopolitique anxiogène avec le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    Fin décembre 2023, l’encours du Livret A s’élève 415,3 milliards d’euros, contre 375,4 milliards d’euros fin décembre 2022. Il atteint ainsi un niveau historique. Les intérêts capitalisés explosent en raison du taux de rémunération. Ils atteignent, en 2023, 11,23 milliards d’euros contre 4,83 milliards d’euros en 2022.

    Le Livret de Développement Durable et Solidaire réalise de son côté, une collecte de 11,24 milliards d’euros en 2023 battant le précédent record de 2012 (5 milliards d’euros lié au relèvement du plafond). Les intérêts capitalisés ont atteint, en 2023, 4,01 milliards d’euros contre 1,73 milliard d’euros en 2022. L’encours à 149,5 milliards d’euros est à son plus haut historique.

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Prudence et opportunisme

    En 2023, le Livret A a bénéficié d’un effet taux et d’un effet inflation. Le taux de 3 % du Livret A a incité les ménages à réduire leurs liquidités disponibles sur leurs comptes courants. L’encours des dépôts à vue a ainsi baissé de 64 milliards d’euros sur les onze premiers mois de l’année 2023 (source Banque de France).

    L’effet inflation a conduit les ménages à accroître leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Par crainte de ne pas pouvoir faire face aux dépenses à venir, ils ont continué à augmenter leur cagnotte. L’inflation génère également un effet d’encaisse réelle. Les ménages épargnent pour contrecarrer l’érosion monétaire que subit leur patrimoine.

    La baisse de l’inflation, en fin d’année dernière, ne semble pas avoir été intégrée par les épargnants. Cette baisse est récente et n’a pas été, encore, réellement ressentie. Les ménages demeurent méfiants en ce qui concerne l’évolution de la croissance et des prix. Le faible niveau de confiance des ménages, mesuré par l’INSEE, en témoigne.  

    Les contreperformances du Livret A des mois d’octobre (-3,77 milliards d’euros) et de novembre (-280 millions) s’expliquent par le relèvement du plafond du Livret d’Épargne Populaire qui est passé, le 1er octobre 2023, de 7 700 à 10 000 euros. Cela a induit des transferts du Livret A vers le LEP. La non-revalorisation du taux du Livret A en juillet a pu jouer à la marge sans réellement porter atteinte à l’attractivité du produit.

    Une collecte record en 2023 malgré un rendement négatif

    En 2023, l’épargne a subi les effets de l’inflation. Le taux du Livret A est resté durant toute l’année inférieur à l’inflation. Faute de meilleurs placements leur garantissant sécurité et liquidité, les ménages ont pourtant plébiscité le Livret A comme le LDDS malgré leur rendement négatif.

    Avec une inflation qui sur l’ensemble de l’année s’est élevée à 4,9 %, le rendement réel du Livret A et du LDDS a été négatif de deux points. En 2022, le rendement réel était négatif de 3,8 points.

    Cercle de l’Épargne – données INSEE pour l’inflation

    Décembre, une collecte hors du commun

    Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Entre 2013 et 2023, le placement préféré des Français a, connu, en décembre, cinq décollectes (2014, 2017, 2019, 2020 et 2021). De 2009 à 2022, la collecte moyenne en décembre tourne autour de 222 millions d’euros. Avec une collecte de 2 milliards d’euros, décembre 2023 sort du lot. Logiquement en décembre, les ménages puisent dans leur bas de laine pour faire face aux dépenses de fin d’année (cadeaux, réveillons, vacances). Cette année, ils ont décidé au contraire d’opter pour la prudence en renforçant leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Les ménages semblent être dubitatifs face à l’évolution des prix. Les annonces de hausses sur les prix de l’électricité ou sur des biens alimentaires les incitent à demeurer sur leurs gardes. Concernant les dépenses de fin d’année, il est probable que de nombreux ménages les aient anticipées en novembre. Les Français continuent, par ailleurs, à optimiser leurs liquidités en les transférant vers le produits d’épargne réglementée.

    Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré une collecte de 1,01 milliard d’euros qui est la plus élevée depuis le mois de mai 2023.

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

    En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

    La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

    Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

    2023, le grand retour du Livret d’Épargne Populaire

    Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

    En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

    La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

    Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

    2023, le grand retour du Livret d’Épargne Populaire

    Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

    Cercle de l’Épargne – données Banque de France

    Le LEP est le seul produit de taux à avoir préservé le pouvoir d’achat des épargnants en 2023. Son rendement réel a été positif de 1,1 point.

    Au mois de décembre, la collecte a été positive de 2,01 milliards d’euros faisant suite aux fortes collectes d’octobre et de novembre. Les ménages à revenus modestes ont continué à épargner malgré les fêtes de fin d’année, sources de dépenses. Sur le dernier trimestre 2023, marqué par le relèvement du plafond, le LEP a collecté 9,58 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont représenté 3,29 milliards d’euros.

    La baisse du taux du LEP de 6 à 5 % à compter du 1er février ne devrait pas nuire à sa compétitivité. Si un tassement de sa collecte est prévisible, celle-ci devrait demeurer positive.

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Le barème 2024 des rachats de trimestres

    Les assurés, de plus de 20 ans et de moins de 67 ans ont, pour leur retraite, la possibilité de racheter des trimestres de cotisation. Le barème des rachats pour 2024 a été publié par la Cnav. Ce barème prend en compte l’âge et les revenus de l’assuré. Il est possible de racheter 12 trimestres au maximum. L’assuré a le choix entre deux options (taux seul et taux + durée d’assurance). Trois tranches de rémunération sont prises en compte : la moyenne annuelle des salaires inférieure à 75 % du Pass, celle comprise entre 75 et 100 % du Pass et celle supérieure au plafond. Le barème des versements concerne le régime général et les régimes alignés ( régime de base des retraites salariées, des salariés agricoles, des Artisans et Commerçants, aux indépendants). Ils concerne également les rachats de cotisations ouverts aux personnes ayant exercé une activité de travailleur indépendant hors du territoire français à compter du 1er janvier 1949.

    Demande déposée en 2024 Versement pour un trimestre
    Age en 2024Au titre du taux seulAu titre du taux et de la durée d’assurance
    Salaire ou revenuSalaire ou revenu
    < 34 776 €34 776 à 46368 €> 46 368 €< 34 776 €34 776 à 46368 €> 46 368 €
    20 ans1 055 €3,80%1 407 €1 564 €5,63%2 085 €
    21 ans1 076 €3,87%1 434 €1 594 €5,74%2 126 €
    22 ans1 097 €3,95%1 462 €1 625 €5,85%2 167 €
    23 ans1 118 €4,03%1 491 €1 657 €5,96%2 209 €
    24 ans1 168 €4,20%1 557 €1 731 €6,23%2 308 €
    25 ans1 219 €4,39%1 625 €1 806 €6,50%2 408 €
    26 ans1 271 €4,58%1 694 €1 883 €6,78%2 511 €
    27 ans1 324 €4,77%1 765 €1 961 €7,06%2 615 €
    28 ans1 377 €4,96%1 836 €2 041 €7,35%2 721 €
    29 ans1 432 €5,16%1 909 €2 122 €7,64%2 829 €
    30 ans1 487 €5,35%1 983 €2 204 €7,93%2 938 €
    31 ans1 543 €5,55%2 057 €2 286 €8,23%3 048 €
    32 ans1 599 €5,76%2 132 €2 370 €8,53%3 160 €
    33 ans1 656 €5,96%2 208 €2 454 €8,84%3 272 €
    34 ans1 713 €6,17%2 284 €2 539 €9,14%3 385 €
    35 ans1 771 €6,38%2 361 €2 624 €9,45%3 499 €
    36 ans1 828 €6,58%2 438 €2 709 €9,76%3 613 €
    37 ans1 886 €6,79%2 515 €2 795 €10,06%3 727 €
    38 ans1 945 €7,00%2 593 €2 882 €10,38%3 843 €
    39 ans2 005 €7,22%2 673 €2 971 €10,70%3 961 €
    40 ans2 065 €7,43%2 753 €3 060 €11,02%4 080 €
    41 ans2 126 €7,65%2 834 €3 150 €11,34%4 201 €
    42 ans2 187 €7,87%2 915 €3 240 €11,67%4 320 €
    43 ans2 247 €8,09%2 995 €3 329 €11,99%4 439 €
    44 ans2 306 €8,30%3 075 €3 418 €12,30%4 557 €
    45 ans2 366 €8,52%3 154 €3 506 €12,62%4 674 €
    46 ans2 426 €8,74%3 235 €3 596 €12,95%4 794 €
    47 ans2 488 €8,96%3 317 €3 687 €13,27%4 915 €
    48 ans2 549 €9,18%3 398 €3 777 €13,60%5 036 €
    49 ans2 610 €9,40%3 479 €3 867 €13,92%5 156 €
    50 ans2 672 €9,62%3 563 €3 960 €14,26%5 279 €
    51 ans2 734 €9,84%3 646 €4 052 €14,59%5 402 €
    52 ans2 796 €10,07%3 728 €4 143 €14,92%5 525 €
    53 ans2 857 €10,29%3 810 €4 234 €15,25%5 646 €
    54 ans2 919 €10,51%3 891 €4 325 €15,57%5 767 €
    55 ans2 980 €10,73%3 973 €4 416 €15,90%5 888 €
    56 ans3 041 €10,95%4 055 €4 507 €16,23%6 009 €
    57 ans3 103 €11,17%4 138 €4 599 €16,56%6 132 €
    58 ans3 162 €11,39%4 216 €4 686 €16,87%6 248 €
    59 ans3 220 €11,59%4 294 €4 772 €17,18%6 363 €
    60 ans3 275 €11,79%4 367 €4 854 €17,48%6 472 €
    61 ans3 329 €11,99%4 439 €4 933 €17,76%6 578 €
    62 ans3 383 €12,18%4 510 €5 013 €18,05%6 684 €
    63 ans3 298 €11,87%4 397 €4 888 €17,60%6 517 €
    64 ans3 214 €11,57%4 285 €4 762 €17,15%6 350 €
    65 ans3 129 €11,27%4 172 €4 637 €16,70%6 183 €
    66 ans3 044 €10,96%4 059 €4 512 €16,24%6 015 €

    Le Coin des Epargnants du samedi 20 janvier 2024 : la baisse des taux directeurs, demain ou après-demain ?

    Temps d’hiver pour les marchés

    Les fêtes de fin d’année sont terminées. Avec la rentrée et le retour aux fondamentaux, l’euphorie boursière a disparu. Cette semaine, les marchés « actions » ont été chahutés avec l’annonce de la croissance décevante de la Chine pour 2023 (5,2 %), inférieure aux prévisions du gouvernement. Les indices chinois « actions » ont été en baisse sur la semaine. Sur un an, l’indice Shanghai Composite a reculé de plus de 12 %. Les indices européens ont également perdu du terrain sur la semaine à la différence des indices américains toujours portés par les valeurs technologiques et la croissance américaine.

    A Davos, dans leurs discours, les banquiers centraux ont fait preuve d’une réelle prudence concernant le calendrier des baisses des taux directeurs et leur nombre. Robert Holzmann, le gouverneur de la banque nationale d’Autriche et membre du conseil des gouverneurs de la BCE a indiqué qu’il était prématuré de « débattre déjà de la baisse des taux » tout en soulignant que « je pourrais même prévoir qu’il n’y aura pas de réduction du tout cette année ». La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a, de son côté,  évoqué un repli « probable » des taux d’intérêt au mois de juin, et non au printemps comme espéré par certains investisseurs. Dans un entretien à Bloomberg Television à Davos, elle a néanmoins admise qu’une baisse d’ici l’été était envisageable. De l’autre côté de l’Atlantique, la tonalité des déclarations est identique. Raphael Bostic, le président de la Fed d’Atlanta, s’est prononcé en faveur d’une réduction des taux directeurs… au troisième trimestre. Il a ajouté que « des baisses de taux prématurées pourraient déclencher une hausse de la demande qui pourrait entraîner une pression à la hausse sur les prix ». Le président de la FED de Chicago, Austan Goolsbee, a estimé que le tassement continu de l’inflation n’interdit pas une discussion sur éventuelle baisse mais il a précisé que la Fed prendra ses décisions réunion après réunion. Ces différentes prises de position ont entraîné le recul des indices « actions » et l’augmentation des taux d’intérêt souverains. Le taux américain à 10 ans est repassé au-dessus de 4 %. Au Royaume-Uni, En raison d’un niveau élevé d’inflation, la probabilité d’une baisse des taux de la Banque d’Angleterre dès le mois de mai est en forte baisse.

    Aux Etats-Unis, la croissance ne semble pas faiblir, ce qui pourrait inciter la banque centrale à jouer la prudence. Les ventes au détail ont surpris en progressant de 0,6 % en décembre, dépassant la prévision du consensus (+0,4 %). Elles avaient augmenté de 0,3% en novembre. Cette statistique est particulièrement surveillée car la consommation représente les deux-tiers de l’activité aux Etats-Unis. La production industrielle américaine a augmenté de 0,1 % en décembre quand elle était attendue stable après une hausse de 0,2% en novembre.

    La Banque centrale européenne et l’inflation : la prudence est de mise

    Depuis le milieu de l’année 2022, la Banque centrale européenne a engagé le combat contre l’inflation en lançant un cycle inédit de relèvement des taux d’intérêt. Elle a ainsi procédé à dix hausses d’affilée en les amenant de 0 % début 2022 à 4 % et 4,75 %, avant d’effectuer une pause en octobre. Elle a arrêté ses rachats d’obligations et a décidé de réduire la taille de son bilan ce qui revient à peser sur la masse monétaire.

    Depuis la fin de l’année 2023, les investisseurs parient sur une baisse des taux directeurs dès le printemps. Les marchés monétaires anticipent actuellement une baisse de 150 points de base sur l’ensemble de l’année ce qui amène un processus de léger des taux sur ce marché. Ces anticipations sont liées à la baisse de l’inflation qui est passée, au sein de la zone euro, de 10 % à l’automne 2022 à 2,9 % en décembre. Si le mois de décembre a connu un léger rebond après les 2,4% de novembre, Christine Lagarde a néanmoins affirmé que l’inflation était « sur la bonne voie ». Elle a néanmoins précisé qu’il était « trop tôt pour crier victoire ». En zone euro, la BCE prévoit une hausse des prix à 2,7 % en 2024, 2,1 % en 2025, puis 1,9 % en 2026. Parmi les facteurs pouvant mettre mal le retour de l’inflation dans sa cible de 2 % figurent les salaires qui ont tendance à augmenter assez rapidement. Leur hausse n’est pas en outre compensé par des gains de productivité. Cette situation amène les responsables de la BCE à rester prudents sur le calendrier des baisses des taux directeurs. Philip Lane, le chef économiste de la BCE a ainsi déclaré « une fois que nous aurons acquis une confiance suffisante dans notre capacité à atteindre notre objectif d’une inflation à 2 %, la question des baisses de taux reviendra au premier plan. Mais pour l’instant, nous ne disposons que de conjectures, et nous devrons attendre la publication de nouvelles données avant d’aller plus loin ».

    Emmanuel Macron, le marché des capitaux et les eurobonds

    Transition énergétique, vieillissement démographique, éducation, santé, défense, les postes de dépenses publiques ne manquent pas. S’exprimant à Davos, le mercredi 17 janvier Le Président de la République, Emmanuel Macron, a appelé les Européens à approfondir l’union des marchés de capitaux. Il s’est prononcé pour un financement européen des investissements à travers l’émission de nouvelles obligations européennes. En 2021, dans le prolongement de l’épidémie de Covid, les États membres de l’Union européenne avait accepté que le plan de relance Next Generation(750 milliards d’euros) soit financé à partir d’obligations européenne de nature fédérale.

    Emmanuel Macron a souligné qu’il était nécessaire de réaliser « plus d’investissements publics européens en osant à nouveau des eurobonds ». Il a demandé une « Europe financière plus intégrée ». Il s’est déclaré prêt à opter pour une coopération renforcée permettant à des États membres de constituer un sous-ensemble et dépasser le blocage de tel ou tel partenaire. Il a également indiqué que l’Europe avait « beaucoup d’épargne » mais que « cette épargne est mal allouée. Elle ne circule pas vers les bonnes géographies, elle ne circule pas vers les bons secteurs ».

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    19 jan. 2024
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    29 déc. 2023
    Résultats
    30 déc. 2022
    CAC 40 7 371,64+-1,25 %7 543,186 471,31
    Dow Jones37 863,80+0,69 %37 689,5433 147,25
    S&P 5004 839,81+1,12 %4 769,833839,50
    Nasdaq Composite15 310,97+2,08 %15 011,3510 466,48
    Dax Xetra (Allemagne) 16 555,13-1,01 %16 751,6413 923,59
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 461,93-1,80 %7 733,247 451,74
    Eurostoxx 504 448,83-0,13 %4 518,283792,28
    Nikkei 225 (Japon)35 963,27-0,31 %33 464,1726 094,50
    Shanghai Composite 2 832,28-1,72 %2 974,933 089,26
    OAT France à 10 ans+2,831 %+0,161 pt+2,558 %+3,106 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,311 %+0,168 pt+2,023%+2,564 %
    Taux Trésor US à 10 ans+4,174 %+0,234 pt+3,866 %+3,884 %
    Cours de l’euro/dollar1,0885-0,63 %1,10601,0697
    Cours de l’once d’or en dollars2 025,65-1,14 %2 066,671 815,38
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,71+1,09 %77,1384,08

    Cercle de l’Épargne

    Baisse du taux de rémunération du Livret d’Epargne Populaire à compter du 1er février 2024

    A compter du 1er février 2024, le taux de rémunération du Livret d’épargne populaire passera de 6 à 5%. L’application de la formule aurait permis au gouvernement d’abaisser le taux du LEP à 4,4%. Le LEP , « alors que l’inflation baisse rapidement, la formule de calcul devrait conduire le taux du LEP à baisser à 4,4% au 1er février » Le taux était à 6 % depuis le 1er juillet 2023. Il était de 6,1 % entre février et juillet 2023, de 4,6 % entre août 2022 et janvier 2023, et de 2,2 % entre février et août 2022. 

    Selon la Banque de France, 10,7 millions de personnes détiennent un Livret d’Epargne Populaire (LEP) en France sur les 18 millions qui sont éligibles. Le nombre de LEP était de 6,9 millions en 2021. Les personnes éligibles au LEP doivent avoir un revenu fiscal de référence inférieur à 22.419 euros pour un célibataire et 33.393 pour un couple, en métropole.

    Sur les onze premiers mois de l’année 2023, la collecte du LEP s’est élevé, en cumulé, à +18,67 milliards d’euros. Le LEP connait une forte croissance en raison de son taux élevé et du passage de son plafond de 7700 à 10 000 euros depuis le 1er octobre 2024. L’encours total atteint 66,6 milliards d’euros à fin novembre 2023.

    Le taux du LEP reste supérieur à l’inflation permettant un rendement réel positif. Le rendement du LEP en 2023 a été de 5,9 % quand l’inflation s’est élevée à 4,9 %. Le rendement réel a été positif d’un point. En 2024, l’inflation devrait avoisiner 2,4 % permettant un gain de 2,6 % si le taux restait à 5 % toute l’année. Malgré tout, une révision devrait intervenir le 1er juillet prochain.

    Le Coin des Epargnants du 13 janvier 2024 : espoirs et craintes de début d’année

    Espoirs de baisses des taux, craintes de rebond de l’inflation

    Jeudi 11 janvier, sur France 2, Christine Lagarde, la Présidente de la Banque Centrale européenne, a déclaré que « sauf chocs supplémentaires, les taux ne vont pas continuer à augmenter ». Cette phrase a été reçue cinq sur cinq par les investisseurs, ce qui a amené une détente sur les taux obligataires de long terme. Elle a, en outre, précisé que « si nous gagnons la bataille contre l’inflation, c’est-à-dire si nous avons la certitude que l’inflation sera bien à 2 %, alors les taux commenceront à baisser ». En revanche, elle n’a pas fixé de calendrier. De son côté, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a tenu à tempérer les propos de la Présidente de la BCE, vendredi 12 janvier, en soulignant que « la baisse des taux n’est pas un sujet à court terme ».

    Aux Etats-Unis, les prix à la production ont diminué de 0,1 % en décembre, comme le mois précédent. En rythme annuel, la hausse s’est accélérée mais moins que prévu, à 1 % contre 0,8 % auparavant et 1,3 % attendu. Le taux d’inflation du mois de décembre a légèrement déçu les investisseurs. Il s’est élevé sur le mois à 0,3 %, contre 0,2 % espéré. Sur un an, cet indicateur progresse de 3,4 % contre 3,2 % de consensus. Hors alimentation et énergie, l’indice des prix à la consommation de décembre progresse de 0,3 % par rapport au mois précédent, en ligne avec les anticipations de marché, et de 3,9 % sur un an. Un mois plus tôt, l’indice des prix à la consommation avait progressé de 0,1 % par rapport au mois antérieur et de 3,1 % sur un an (+0,3 % et +4 % hors alimentation et énergie). Malgré cette légère hausse, les investisseurs considèrent toujours qu’une baisse des taux directeurs est probable au mois de mars. Jeudi 11 janvier, la présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré : « je pense que mars est probablement trop tôt […], parce que je pense que nous avons besoin de voir plus de preuves que l’inflation diminue assez pour revenir à l’objectif de 2% ». Le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin, a, de son côté, indiqué qu’il ne souhaitait pas « préjuger » d’une décision concernant le mois de mars. Si les prochaines statistiques sur les prix confirment que la cible des 2 % est atteignable, il est imaginable qu’une baisse intervienne en mars.

    Depuis de nombreuses années, les valeurs nippones étaient orientées à la baisse dans un contexte de déflation. Or, depuis 2023, la bourse de Tokyo connaît une forte progression au point que son l’indice Nikkei a atteint le 10 janvier son plus haut niveau depuis près de 34 ans. Les actions des entreprises technologiques japonaises ont emboité le pas de leurs homologues américaines. Elles bénéficient en outre de la faiblesse du yen qui stimulent les exportateurs. Cette augmentation des valeurs japonaises incite les investisseurs à s’y intéresser, ce qui la renforce. Cette semaine, hormis, en Chine, les indices actions ont progressé. Le Nasdaq, l’indice technologique américain a gagné plus de 3 % en une semaine ; l’indice japonais Nikkei a augmenté de son côté de plus de 6 %.

    Sur le marché du pétrole, les frappes conjointes des États-Unis et du Royaume-Uni contre des cibles liées aux rebelles houthis au Yémen ont provoqué une hausse du cours du Brent qui a dépassé brièvement les 80 dollars le baril.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    12 jan. 2024
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    29 déc. 2023
    Résultats
    30 déc. 2022
    CAC 40 7 457,76+0,67 %7 543,186 471,31
    Dow Jones37 592,98+0,29 %37 689,5433 147,25
    S&P 5004 783,83+1,78 %4 769,833839,50
    Nasdaq Composite14 972,76+3,17 %15 011,3510 466,48
    Dax Xetra (Allemagne) 16 679,74+0,63 %16 751,6413 923,59
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 626,56-0,50 %7 733,247 451,74
    Eurostoxx 504 480,02+0,37 %4 518,283792,28
    Nikkei 225 (Japon)35 577,11+6,55 %33 464,1726 094,50
    Shanghai Composite 2 881,98-1,61 %2 974,933 089,26
    OAT France à 10 ans+2,670 %-0,025 pt+2,558 %+3,106 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,143 %-0,031 pt+2,023%+2,564 %
    Taux Trésor US à 10 ans+3,940 %-0,109 pt+3,866 %+3,884 %
    Cours de l’euro/dollar1,0972+0,26 %1,10601,0697
    Cours de l’once d’or en dollars2 054,45+0,73 %2 066,671 815,38
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,48+0,84 %77,1384,08

    Cercle de l’Épargne

    Le surendettement des ménages en net recul depuis 2014

    Selon la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement déposés par les particuliers est passé de 220 836 en 2012 à 113 082 en 2022. Le nombre maximum de dossiers déposés a été atteint après la crise financière de 2008 avec 230 935 en 2014. Depuis, il est en baisse continue. Il est passé en-dessous des 200 000 en 2016, pour atteindre un point bas en 2020 durant la crise sanitaire (108 748).

    Des facteurs économiques expliquent cette diminution comme la réduction du chômage et les mesures d’aide aux ménages. Des facteurs juridiques ont également joué. La loi Lagarde du 1er juillet 2010 a permis une meilleure régulation de la distribution des crédits avec notamment l’obligation pour les établissements financiers d’évaluer préalablement la solvabilité de l’emprunteur. Par ailleurs, la Banque de France a désormais la possibilité, dans le cadre des commissions de surendettement, d’effacer totalement ou partiellement des dettes pour les situations les plus compromises. Cette possibilité concerne près d’un tiers des dossiers déposés.

    La Banque de France s’attend, cependant, à une augmentation des dépôts de dossiers de surendettement en 2023. Sur les onze premiers mois de l’année, elle a déjà recensé 112 087 dossiers de surendettement.

    L’immobilier commercial et de bureaux : un marché tourmenté

    En 2023, selon le GIE Immostat 11,6 milliards d’euros ont été engagés par des investisseurs en immobilier d’entreprise en France (bureaux, commerces, locaux d’activité et entrepôts). Par rapport à 2022, ce montant est en recul de 57 %. En Île-de-France, l’investissement s’est élevé à 6,8 milliards d’euros, soit un niveau comparable à celui de 2009. Ce chiffre aurait été plus faible sans les opérations menées par Kering et LVMH ou Stellantis.

    La demande placée de bureaux – location et vente à l’occupant – s’élève à 1,932 million m² en 2023. En recul de 17 % par rapport à 2022, ce chiffre inférieur de 12 % à la moyenne décennale selon le GIE. La situation diffère d’une région ou d’une ville à une autre. Paris ou plutôt quelques arrondissements résistent bien du fait d’un manque de surfaces répondant aux dernières normes environnementales et technologiques. À La Défense, la demande placée affiche une baisse de 33 % par rapport à 2022 avec 133 500 m² commercialisés, un chiffre inférieur de 28 % à la moyenne décennale. Ce sont principalement les opérations de grande surface (plus de 10 000 m²) qui ont été touchées. Le marché des petites surfaces, autour de 1 000 m² est resté dynamique. La première couronne nord de la Région parisienne dont l’offre de bureaux avait augmenté ces dernières années a dû faire face à une forte baisse de la demande placée (-50 % par rapport à la demande moyenne de ces dix dernières années). La baisse des loyers à La Défense et dans certains quartiers de Paris dissuade les entreprises de franchir le périphérique.

    En 2023, 13 grandes opérations ont malgré tout été conclues. La plus importante a concerné le constructeur automobile, Stellantis qui a notamment signé pour environ 39 000 m2 à Poissy dans les Yvelines. Poissy, après avoir accueilli le centre d’entrainement du PSG enregistre un nouvel essor après des années marquées par la fermeture de nombreuses usines. Parmi les autres grandes opérations de bureaux, il faut citer Thalès pour 33 500 m2 à Meudon-la-Forêt, dans les Hauts-de-Seine et Publicis pour 27 000 m2 dans le 17e arrondissement de Paris.

    Le développement du télétravail devrait dans les prochaines années influer sur le comportement des entreprises en matière de bureaux au fur à mesure du renouvellement des baux. Les grandes entreprises pourraient privilégier des espaces moins grands mais bien reliés aux réseaux de transports publics et bien équipés. Les critères environnementaux seront de plus en plus prégnants. L’immobilier de bureaux et commerces est un marché cyclique qui dépend de l’évolution – rarement linéaire – de l’offre et d’une demande qui fluctue en fonction des perspectives de croissance et des besoins des entreprises. L’offre a eu tendance à progresser ces dernières années avec la multiplication des espaces de bureaux et de commerce en périphérie des grandes agglomérations. La réalisation du réseau des lignes de métro du Grand Paris a généré de nombreuses opérations. Depuis 2021, la montée en puissance du dispositif « zéro artificialisation nette » (ZAN) pèse sur le marché en limitant les possibilités de construction de nouveaux bureaux ou centres commerciaux, et pourrait  le toucher plus encore dans les prochaines années.

    Taux de l’épargne réglementée : quels changements le 1er février 2024

    Avec la publication du taux d’inflation du mois de décembre, le Gouverneur de la Banque de France est censé remettre ses propositions de taux pour le Livret A, le LDDS, le Compte d’Épargne Logement, le Livret Jeune et le Livret d’Épargne Populaire (LEP). Du fait de l’annonce au mois de juillet 2023 de Bruno Le Maire de geler le taux du Livret A jusqu’au 1er février 2025, seul le taux du LEP est censé être ajusté le 1er février prochain.

    Le taux du LEP est le taux le plus élevé entre :

    • le taux du Livret A majoré de 0,5 point
    • le taux d’inflation (indice des prix hors tabacs) sur les six derniers mois

    Compte tenu de l’inflation de ces derniers mois, le taux du LEP devrait être ramené de 6 à 4,1 %. Le Gouvernement a la possibilité de déroger à la simple application de la formule comme il l’a fait le 1er  août 2023 en choisissant un taux plus élevé. Un taux de 4,5 % pourrait être ainsi retenu.

    Pour le Livret A et pour les livrets dont le taux dépend de ce dernier, en absence de gel, le taux devrait être relevé à 3,9 % en raison du maintien d’une inflation assez forte ces six derniers mois et de taux monétaires en hausse. Le taux du Livret A est la moyenne de l’inflation moyenne des six derniers mois (indice IPC hors tabacs) et de la moyenne des taux Ester des six derniers mois.

    Le gel s’avère pour le moment une mauvaise affaire pour les épargnants d’autant plus que l’inflation demeure supérieure au taux du Livret A. En 2023, celle-ci a été de 4,9 % pour un rendement de 2,9 % pour le Livret A, soit un rendement négatif de deux points. En revanche, le taux de 3 % net de prélèvements obligatoires demeure le plus élevé proposé aux épargnants en matière de produits sans risque. Au vu de l’évolution de l’inflation, les épargnants peuvent espérer un rendement positif pour leur Livret A d’ici la fin du premier semestre, toute chose étant égale par ailleurs.

    Revalorisation des pensions de base

    À compter du 1er janvier 2024, les pensions du régime général sont revalorisées de 5,3 %. Initialement annoncée à 5,2 %, cette augmentation a été réhaussée de 0,1 point pour tenir compte de l’évolution de l’inflation. Le taux définitif est arrêté une fois connue la hausse des prix mesurée par l’Insee en octobre. Mi-novembre, à la lumière des données définitives de l’Insee, la formule de calcul aboutissait finalement à 5,3 %, soit un peu plus que la prévision réalisée par Bercy pour le projet de financement de la sécurité sociale pour 2024.

    Cette augmentation s’appliquera pour toutes les pensions de base à partir du mois de janvier mais ne sera visible par les assurés qu’à compter du vendredi 9 février. Seront concernés les anciens fonctionnaires relevant du Service des Retraites de l’État (SRE), les anciens fonctionnaires et agents publics affiliés à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) ainsi que les personnes relevant du régime général. Cette augmentation s’appliquera également aux retraités dépendant de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et ceux du régime spécial de la Caisse nationale de retraite des industries électriques et gazières (CNIEG).

    L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), ou « minimum vieillesse », la retraite de réversion et l’allocation veuvage sont elles aussi revalorisées au rythme des pensions de base, soit de 5,3 % au 1er janvier 2024.

    La fin de la mensualisation du taux de l’usure

    Avec la normalisation de la situation sur le front de l’inflation, la Banque de France a annoncé le retour de la fixation trimestrielle des taux de l’usure. Depuis le début de l’année 2023, ces taux étaient révisés chaque mois afin d’éviter que par le jeu de la hausse des taux, un nombre important de ménages ne puissent pas accéder au crédit. Entre janvier et décembre 2023, le taux d’usure, au-dessus duquel un établissement financier ne peut pas prêter, est passé de 3,57 % à 6,29 % pour les prêts immobiliers de 20 ans et plus.

    Le Coin des Epargnants du 30 décembre 2023 : Une pluie de records pour les marchés actions en 2023

    2023 : année faste pour les actions

    Les années se suivent mas ne se ressemblent pas sur les marchés financiers. Après la baisse en 2022, les indices « actions » ont enregistré en 2023, une forte hausse, les indices chinois faisant exceptions.

    Au cours du mois de décembre, plusieurs grands indices ont battu leur record historique : le CAC 40, le DAX allemand, le Dow Jones, le Nasdaq 100. Le CAC 40 a, de son côté, établi un nouveau record de clôture à 7 596,91 points le 15 décembre dernier. En séance, l’indice parisien a dépassé les 7 650 points le 14 décembre dernier. Sur l’ensemble de l’année 2023, le CAC40 a gagné 16,5 %, ce qui constitue sa 3e meilleure performance annuelle. Le Nasdaq a connu sa meilleure années depuis 1999, en pleine bulle Internet, l’intelligence artificielle ayant attiré de nombreux investisseurs. Le Nasdaq Composite a ainsi progressé de plus de 40 % en un an. Après des années de vaches maigres, l’indice japonais, Nikkei, a enregistré un gain de 28 %.

    Les marchés « actions » ont ainsi effacé la contreperformance de 2022 provoquée par la guerre en Ukraine, la vague inflationniste et le durcissement des politiques monétaires. En 2023, les investisseurs ont salué la bonne tenue de l’économie américaine et le processus de désinflation. Ils ont anticipé la future baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales.

    Après avoir dépassé les 10 % en rythme annualisé durant l’automne 2022, l’inflation est revenue, au mois de novembre, à 2,4 % en zone euro. Aux États-Unis, la hausse des prix à la consommation atteint 3,1 % en novembre, loin de son pic de plus de 9 % en 2022, pic inédit depuis les années 1980.

    La vitalité de l’économie américaine a favorablement étonné les investisseurs. Le taux de croissance a atteint près de 5 % en rythme annualisé au troisième trimestre. L’économie de la première puissance mondiale a été portée par la consommation des ménages, qui n’ont pas hésité à puiser dans leur épargne de précaution accumulée durant la crise sanitaire. Elle a été également soutenue par les dépenses de l’État fédéral. Le déficit public devrait, en effet, dépasser en 2023, 7 % du PIB selon le Congressional Budget Office. La conséquence a été le maintien d’un faible taux de chômage malgré le durcissement de la politique monétaire.

    La progression des indices « actions » est également la conséquence de la bonne tenue des résultats des entreprises. Elles ont réussi à préserver leurs marges malgré l’accumulation des chocs (ruptures des chaînes d’approvisionnement, inflation, embargos, etc.). Les entreprises ont répercuté, sur leurs prix, l’augmentation de leurs coûts ce qui leur a permis de sauvegarder leurs profits.

    La Chine fait exception. L’indice Shanghai Composite a reculé de plus de 3 % en 2023. Il s’agit de la troisième année de recul consécutif. L’indice CSI 300 des Bourses de Shanghai et de Shenzhen, lancé en 2003. Il affiche des pertes de plus de 40 % par rapport à son record de février 2021. La crise immobilière a incité les investisseurs internationaux à limiter leurs achats d’actions chinoises. Les deux promoteurs Evergrande et  Country Garden, en difficulté financière, ont joué leur rôle d’épouvantail. Le marché indien a tiré profit du repli de celui de la Chine. La  capitalisation boursière des marchés indiens rivalise désormais avec celle de Hong Kong.

    L’intelligence artificielle sur le toit du monde

    Après avoir subi, en 2022, le contrecoup de leur forte croissance des années Covid, les valeurs technologiques ont enregistré des augmentations impressionnantes en 2023. Les actions d’Apple, Microsoft, Alphabet (ex-Google), Amazon, Nvidia, Meta (ex-Facebook) et Tesla ont contribué à la hausse des indices newyorkais. Ces valeurs   pèsent davantage dans l’indice global MSCI ACWI, qui regroupe 85 % des marchés mondiaux en valeur, que toutes les sociétés françaises, japonaises, britanniques et chinoises réunies. La capitalisation d’Apple, 3 000 milliards de dollars, est désormais équivalente à celle de toutes les sociétés cotées à Paris. L’action de Nvidia a gagné près de 240 % en un an. Cette société développe des microprocesseurs indispensables pour les applications d’intelligence artificielle. En Europe, le secteur de la santé a animé les marchés. Le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk a détrôné LVMH en tant que première valeur européenne grâce à ses coupe-faim de nouvelle génération. Le cours de son action a augmenté de près de 50 % en un an portant la valorisation de cette société à plus de 470 milliards de dollars.

    La perspective d’une baisse des taux directeurs d’ici la fin du premier semestre a abouti à une détente sur les taux d’intérêt des obligations souveraines, taux qui ont fini l’année à un niveau inférieur à celui de l’année 2022.

    L’or a prouvé son rôle de valeur refuge en s’appréciant de plus de 13 % en 2023. Le cours du métal précieux a été dopé par les achats des banques centrales des pays émergents dont la Chine et la Russie dans le cadre d’un processus de dédollarisation.

    L’euro après avoir flirté en 2022 avec la parité au dollar s’est apprécié en 2023. Il a regagné plus de 3 % par rapport à la devise américaine.

    2024, une année plus incertaine

    La forte progression des indices « actions » s’est construite sur des anticipations de baisses des taux directeurs, baisses censées intervenir d’ici la fin du premier semestre. Ils ont ainsi intégré par avance les gains de ces baisses. Par ailleurs, les prévisions des investisseurs pourraient être contredites par un léger rebond de l’inflation au printemps. La hausse des coûts salariaux pourrait provoquer celle des prix à la consommation. Par ailleurs, la multiplication des tensions au Proche Orient pourrait amener une augmentation du cours de l’énergie. L’accélération attendue de la croissance en 2023 en particulier pour la zone reste sujette à caution compte tenu des difficultés de l’Allemagne dont l’économie est handicapée par les coûts élevés de l’énergie et par le ralentissement du commerce international.

    Hydrocarbures, l’Amérique du Nord devant l’OPEP

    L’Amérique du Nord a devancé, en 2023, l’OPEP pour la production de gaz et de pétrole. Les États-Unis ont représenté 16 % de la production mondiale de pétrole brut en 2023, contre 11 % en 2017. En raison des accords de régulation décidés dans le cadre de l’OPEP+, les parts de marché de l’Arabie Saoudite ont baissé à 11 %. Celles de la Russie sont restées relativement stables autour de 13 %.

    Les États-Unis ont accru leur production en 2023 de près d’un million de barils par rapport à 2022, soit une hausse de plus de 8 %, pour dépasser les 13 millions de barils par jour en cette fin d’année. Le Canada a produit 4,9 millions de barils par jour, contre 2 millions de barils par jour il y a vingt ans. Les sables bitumineux ont permis au Canada de devenir le quatrième producteur mondial, et le premier fournisseur étranger de pétrole aux États-Unis. Les deux pays sont interdépendants concernant le pétrole. Les États-Unis en importent, en effet, deux fois plus du Canada qu’il y a quinze ans (3,9 millions de barils par jour, contre 1,9). Ces importations alimentent les  raffineries équipées pour traiter le pétrole lourd. Elles représentent 60 % des importations de pétrole brut américaines.

    En 2024, la production américaine de pétrole devrait continuer à augmenter. Les experts prévoient une hausse de 4 % soit 0,45 million de barils jour supplémentaires. Pour le gaz, la croissance de la production devrait se ralentir. En 2024, elle devrait être de 1 % après +4 % en 2023. La production de gaz naturel a atteint 2,9 milliards de mètre cube en 2023. La progression en 2024 est attendue essentiellement au second semestre avec la mise en service des pipelines et le démarrage des installations de GNL en 2025.

    Un marché du gaz assagi mais toujours tendu

    Le marché du gaz s’est normalisé en 2023. L’indice TTF des prix du gaz servant de référence au marché européen a diminué de 60 % en 2023 en passant de près de 85 euros le mégawattheure à moins de 35 euros, son niveau d’il y a deux ans. Ce niveau est supérieur à celui d’avant la crise sanitaire mais il est sans comparaison avec celui atteint en août 2022 (300 euros) quand la Russie a cessé d’approvisionner l’Europe par gazoduc.

    La normalisation des prix est liée au fait que les réserves des États européens sont importantes et qu’ils peuvent compter sur le gaz naturel liquéfié américain. Au 13 décembre, les réserves de gaz européens étaient remplies à près de 90 %. L’Espagne disposait encore de 97 % de ses réserves, le Portugal de 99,5 %, l’Allemagne de 91 % et la France de 89 %. Les stocks sont supérieurs à ceux de l’année 2022.

    Compte tenu des stocks et de l’évolution de la consommation, les prix à terme sont stables jusqu’à l’été 2024, ce qui témoigne d’une absence de tensions. La baisse de la consommation de gaz observée l’hiver dernier en Europe se poursuit. Sur la période allant du 1er août au 10 décembre, celle de la France a diminué de 22 % par rapport à la même période en 2018, selon les données de GRTGaz. Chez les grands industriels, la réduction atteint même 24,3 %.

    Les États-Unis sont devenus le principal fournisseur de gaz de l’Europe. Leurs exportations sont en forte hausse. Ces dernières ont, sur les six premiers mois de l’année 2023, atteint 577 millions de mètres cubes par jour en moyenne. Le poids des États-Unis devrait s’accroître dans les prochains mois avec la mise en service de nouveaux terminaux de liquéfaction au Texas et en Louisiane. L’Europe est le premier client du gaz américain en absorbant 68 % des exportations américaines. L’Europe continue néanmoins de dépendre de la Russie pour 15 % de ses importations.

    Le moindre incident sur le marché du gaz peut entraîner des conséquences rapides sur les prix. Des grèves dans des ports ou un problème sur un gazoduc comme ce fut le cas sur celui qui relie la Finlande à l’Estonie ont prouvé la volatilité du marché. Par ailleurs, la demande en gaz reste élevée car cette énergie est de plus en plus utilisée. Moins émetteur de gaz à effet de serre que le charbon ou le fuel dans le cadre de la production d’électricité, le gaz demeure un hydrocarbure très convoité.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    29 déc. 2023
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    30 déc. 2022
    Résultats
    31 déc. 2021
    CAC 40 7 543,18-0,46 %6 471,317 153,03
    Dow Jones37 689,54+0,79 %33 147,2536 338,30
    S&P 5004 769,83+0,39 %3839,504766,18
    Nasdaq Composite15 011,35+0,31 %10 466,4815 644,97
    Dax Xetra (Allemagne) 16 751.64+0,27 %13 923,5915 884,86
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 733,24+0,46 %7 451,747 384,54
    Eurostoxx 504 518,28+0,08 %3792,284,298,41
    Nikkei 225 (Japon)33 464,17+0,89 %26 094,5028 791,71
    Shanghai Composite 2 974,93+2,06 %3 089,263 639,78
    OAT France à 10 ans+2,558 %+0,077 pt+3,106 %+0,193 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,023%+0,044 pt+2,564 %-0,181 %
    Taux Trésor US à 10 ans+3,866 %-0,056 pt+3,884 %+1,505 %
    Cours de l’euro/dollar1,1060+0,43 %1,06971,1378
    Cours de l’once d’or en dollars2 066,67+0,51 %1 815,381 825,350
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars77,13-2,64 %84,0878,140

    Cercle de l’Épargne

    La fin de la mensualisation de l’actualisation des taux de l’usure

    Avec la normalisation de la situation sur le front de l’inflation, la Banque de France a annoncé le retour de la fixation trimestrielle des taux de l’usure. Depuis le début de l’année 2023, les taux étaient révisés chaque mois afin d’éviter que par le jeu de la hausse des taux, un nombre important de ménages ne puissent pas accéder au crédit. Entre janvier et décembre 2023, le taux d’usure, au-dessus duquel un établissement financier ne peut pas prêter, est passé de 3,57 % à 6,29 % pour les prêts immobiliers de 20 ans et plus.

    Les non-résidents détiennent 40 % de la capitalisation des entreprises du CAC 40

    Les investisseurs étrangers détenaient, selon la Banque de France, au 31 décembre 2022, 40,3 % de la capitalisation des entreprises du CAC40, contre 40,4 % fin 2021. Ces 40,3 % représentent 770 milliards d’euros sur un total de 1 911 milliards, Entre 2013 et 2020, la part des non-résidents était passée de 48 à 39,5 %.

    Les non-résidents sont majoritaires au capital d’environ un tiers des sociétés du CAC 40 (12 sur 35). 15 groupes du CAC 40 sont détenus à hauteur de 30 à 50 % par des investisseurs étrangers et 8 le sont à moins de 30 %. Airbus, ArcelorMittal, Eurofins Scientific, Stellantis et STMicroelectronics, dont le siège social est établi à l’étranger, ne sont pas retenus dans le champ de l’étude.

    Les étrangers sont en revanche moins intéressés par les sociétés françaises cotées ne faisant pas partie du CAC 40. Leur part au capital est passée de 28,8 % fin 2021 à 26 % fin 2022. Les investisseurs étrangers procèdent davantage, de manière générale, à des investissements de portefeuille (pour 91,4 %) qu’à des investissements en direct (8,6 % au total).

    Au total, sur l’ensemble des actions françaises cotées par Euronext Paris, le taux de détention des non-résidents a baissé de 0,6 point pour s’établir à 36,7 % fin 2022. Cette présence reste faible par rapport aux autres pays. En Allemagne et en Espagne, les non-résidents possèdent 52 % du capital des sociétés cotées. Ce taux est de 85 % aux Pays-Bas.

    En 2022, les investisseurs étrangers ont été vendeurs nets d’actions françaises du CAC 40. Les flux nets se sont établis à -2,4 milliards d’euros. Leurs cessions de titres ont surtout concerné des valeurs du secteur de la finance ou de l’immobilier. Dans une moindre mesure, les étrangers ont aussi vendu des actions du secteur des biens et des services de la consommation. Ils ont, en revanche, acheté des titres d’entreprises appartenant aux secteurs de l’industrie et de l’énergie.

    Si la poids des non-résidents dans le CAC 40 est restée quasi stable en 2022 malgré ces ventes nettes de titres, cela est en partie la conséquence de la baisse de la capitalisation boursière en 2022. Celle-ci était passée de 2 139 à 1 911 milliards d’euros.

    Assurance vie en mode escargot

    Les unités de compte compensent la décollecte sur les fonds euros

    Au mois de novembre, l’assurance vie, le premier placement des ménages (1 917 milliards d’euros), a enregistré une petite collecte nette, +400 millions d’euros faisant suite à celle du mois d’octobre +1,3 milliard d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte nette atteint 3,4 milliards d’euros. Celle-ci n’a été rendue possible que par la collecte nette des unités de compte (28,8 milliards d’euros). En effet, les fonds euros ont enregistré, de leur côté, une décollecte nette de 25,4 milliards d’euros depuis le début de l’année.

    Des ménages pragmatiques et opportunistes

    Les ménages ont été en assurance vie assez pragmatiques et opportunistes en sortant des fonds euros dont le rendement était peu attractif tout en continuant d’acheter des unités de compte au moment où les marchés étaient haussiers. Le CAC 40 a gagné plus de 15 % sur l’année. Les unités de compte ont représenté 40 % de la collecte depuis le début de l’année et 43 % en novembre.

    En matière de placement avec garantie en capital, les épargnants ont privilégié les livrets réglementés  (37 milliards d’euros de collecte pour les Livrets A et les LDDS) et les dépôts à terme, ces derniers enregistrant des flux supérieurs  35 milliards d’euros sur les dix premiers mois de l’année.

    Des cotisations brutes correctes, des rachats importants

    L’assurance vie attire toujours les épargnants ; la preuve le montant des cotisations reste à un niveau relativement élevé, 12,9 milliards d’euros en novembre. En cumul depuis le début de l’année, les cotisations sont en hausse de +6 %, à 140,9 milliards d’euros. Si la collecte nette est faible, cela est lié au  montant important de prestations. Ces dernières se sont ainsi élevées à 12,4 milliards d’euros en novembre,  en hausse de +11 % par rapport au même mois de l’année précédente. En cumul sur onze mois, elles ont atteint 137,5 milliards d’euros en hausse de +15 % sur un an. Fin novembre 2023, les prestations représentent, sur un an, 8,2 % des encours, contre 7,4 % à fin 2022.

    L’augmentation des prestations s’explique par le nombre plus élevé des décès, la situation du marché immobilier et la recherche d’un rendement plus important en transférant sur d’autres produits d’épargne (dépôts à terme, livrets réglementés).

    Le nombre de décès en France est passé de 559 000 à 667 000 de 2014 à 2022. Cette augmentation conduit automatiquement à une progression du nombre des liquidations de contrats d’assurance vie.

    Le durcissement de l’accès au crédit et l’augmentation de son coût obligent et incitent les ménages à augmenter leur apport pour acquérir un bien immobilier, ce qui les contraint à puiser sur leur contrat d’assurance vie.

    Le Plan d’Epargne Retraite, nouveau produit coqueluche des ménages

    La collecte nette du Plan d’Epargne Retraite assurance sur les onze premiers mois de l’année s’élève à 6,2 milliards d’euros, soit deux fois plus que l’assurance vie. Ce résultat est d’autant plus louable que l’encours de ce produit n’est que de 71 milliards et que le nombre de titulaires est de 5,4 millions.

    La diffusion du PER se poursuit à un bon rythme. En un an, le nombre de titulaires a augmenté de 42 % et l’encours de 59 %.

    Le succès du PER est porté par l’inquiétude récurrente des Français en ce qui concerne leur niveau de vie à la retraite et par l’avantage fiscal à l’entrée dont il est doté.

    Assurance vie, 2024, un nouveau paradigme

    L’assurance vie est à la peine depuis le début de l’année 2023 en raison d’un déficit de compétitivité par rapport aux livrets réglementés et aux dépôts à terme. Les annonces des résultats des rendements 2023 des fonds euros qui interviendront d’ici la fin du mois de janvier 2024 devraient redonner quelques couleurs à l’assurance vie. Une grande partie de l’écart avec les livrets réglementés devrait être comblée. Pour 2024, la baisse des taux directeurs des banques centrales prévue d’ici la fin du premier semestre et celle de l’inflation devraient également avantager les fonds euros. Leur rendement par effet d’inertie et par un meilleur respect de la hiérarchie des taux devraient continuer à augmenter. Si le taux du Livret A est gelé jusqu’au 1er février 2025, il en est tout autrement pour les taux des dépôts à terme qui devraient fléchir en cours d’année. La baisse de l’inflation devrait, par ailleurs, permettre le retour d’un rendement réel positif pour l’assurance vie. Les unités de compte devraient, en 2024, générer un peu moins de rendement qu’en 2023.

    Pas de fléchage explicite du Livret A vers l’industrie de la défense

    Le Conseil constitutionnel a censuré l’article du projet de loi de finances pour 2024 qui prévoyait le fléchage d’une partie des ressources de l’épargne réglementée vers l’industrie de la défense. Cette disposition avait été proposée par les députés par voie d’amendement. Le gouvernement l’avait accepté à son corps défendants. Le Conseil constitutionnel a considéré que cette disposition constituait un cavalier budgétaire car elle n’a pas d’effet sur les comptes publics. Elle avait été déjà été censurée au printemps quand elle avait été insérée dans le projet de loi de programmation militaire. Elle avait été alors jugée irrecevable car n’entrant pas dans le champ d’une loi de programmation.

    Le Coin des Epargnants du 23 décembre 2023 : optimisme de rigueur

    Entre désinflation et risques géopolitiques

    Avant la trêve de Noël, les investisseurs ont salué, avec modération, les résultats encourageants de l’inflation du mois de novembre aux Etats-Unis. L’indice PCE américain des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus observée par la FED, a reculé de 0,1 % sur un mois en novembre et augmenté de 2,6 % en rythme annuel. En excluant les catégories de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation dite alors sous-jacente (« core » en anglais) s’élève à 0,1 % en novembre et à 3,2 % sur un an (contre +0,2% et +3,3% estimé). Dans le même temps, le marché prend acte d’une hausse conforme aux attentes des revenus des ménages (+0,4 %) et d’une augmentation de 0,2 % de leurs dépenses, contre +0,3 % anticipé. Ces statistiques confortent les investisseurs que la banque centrale américaine réduira ses taux dès le printemps 2024. Ils estiment que sur l’ensemble de l’année prochaine le recul pourrait atteindre 175 points de base.

    Après avoir battu des records la semaine précédente, le CAC 40 est resté stable cette semaine. Les indices « actions » des autres places financières ont connu également de faibles fluctuations. Les taux des obligations souveraines ont poursuivi leur recul. Le taux de l’obligation allemande à 10 ans est repassé au-dessous de la barre des 2 %. L’euro a, quant à lui, continué de s’apprécier par rapport au dollar.

    Le pétrole sous pression

    Le marché du pétrole a été agité en raison des évènements en Mer Rouge et de la décision de l’Angola de quitter l’OPEP.

    Le cours du pétrole a augmenté avec la multiplication des attaques menées par les rebelles houthis du Yémen. En réaction au conflit dans la bande de gaza, ces derniers s’en prennent, avec des drones et des missiles, aux navires commerciaux passant par le détroit de Bab el-Mandeb, situé juste avant le canal de Suez et proche du Golfe Persique. Cette voie de passage est primordiale tant pour le transport de marchandises en provenance d’Asie ainsi que pour le pétrole et le gaz. Au cours du premier semestre 2023, environ 12 % du total du pétrole transporté par voie maritime et 8 % du commerce mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) ont transité par cette zone selon l’Agence d’information sur l’énergie des États-Unis. Les Houthis, soutenus par l’Iran, réclament la fin du conflit à Gaza et la possibilité pour la population d’accéder à la nourriture et aux médicaments. Afin de sécuriser le passage, les Etats-Unis rejoints par plus de vingt pays mettent une flotte de protection maritime. Parmi les signataires figurent la Grèce, la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, et les Seychelles. Cette coalition militaire « doit faire office de gendarme routier, patrouillant en mer Rouge et dans le golfe d’Aden pour répondre aux appels de bateaux commerciaux qui passent par cette voie internationale vitale, et les aider si besoin » a souligné le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder.

    L’Angola a décidé de se retirer de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) considérant que les quotas de production que cette dernière impose aux Etats membres nuisaient à ses intérêts économiques et financiers. Lors de sa dernière réunion, l’OPEP avait indiqué à l’Angola que ses quotas de production seraient limités à 1,1 million de barils par jour or, le pays souhaitait un quota de 1,8 million de barils. Le retrait de l’Angola de l’organisation a provoqué un léger repli du prix du pétrole. L’OPEP a déclaré que le poids de l’Angola au niveau de la production est marginale et que son départ de l’organisation aura peu de conséquences. L’Angola qui a été longtemps le premier producteur de pétrole d’Afrique enregistre depuis une dizaine d’années une chute de sa production du fait de la faiblesse des investissements et d’une forte instabilité fiscale.

    Un nouveau pacte budgétaire

    Mercredi 20 décembre 2023, les ministres des Finances des 27 États membres de l’Union européenne ont fixé les nouvelles règles budgétaires qui doivent entrer en vigueur à compter de 2024. L’objectif de maintenir un déficit public inférieur à 3 % du PIB et une dette publique inférieure à 60 % du PIB est réaffirmé.

    Les États membres devront présenter leur propre trajectoire d’ajustement sur une période d’au moins quatre ans afin d’assurer la soutenabilité de leur dette. Les efforts de réformes et d’investissements permettraient aux États d’allonger cette période d’ajustement budgétaire à sept ans. Surtout, le pilotage porterait essentiellement sur l’évolution des dépenses, un indicateur jugé plus pertinent que les déficits qui peuvent fluctuer selon le niveau de croissance. Tous les pays en déficits excessifs devront les réduire au minimum de 0,5 point de PIB par an. La France a obtenu de Berlin un assouplissement de cet effort sur 2025-2027, la hausse du coût de la dette liée aux taux d’intérêt élevés sera prise en compte.

     Comme dans le passé, les pays dont le déficit public dépasse 3 % du PIB pourront faire l’objet d’une procédure dite de déficit excessif initiée par la Commission européenne. Hors procédure pour déficits excessifs, l’Allemagne a obtenu l’ajout d’un objectif de déficit public structurel (hors impact de la conjoncture) à 1,5 % du PIB assigné à tous les États membres, afin de préserver une marge de sécurité par rapport au plafond de 3 %. Pour l’atteindre, un ajustement d’au moins 0,4 point de PIB par an sera exigé. Il pourra être réduit à 0,25 point en cas de réformes et d’investissements. La dette publique devra baisser d’un point par an en moyenne sur 4 ou 7 ans.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    22 déc. 2023
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    30 déc. 2022
    Résultats
    31 déc. 2021
    CAC 40 7 568,82-0,34 %6 471,317 153,03
    Dow Jones37 385,97+0,22 %33 147,2536 338,30
    S&P 5004 754,63+0,76 %3839,504766,18
    Nasdaq16 777,40+0,92 %10 466,4815 644,97
    Dax Xetra (Allemagne) 16 706,18-0,27 %13 923,5915 884,86
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 697,51+1,60 %7 451,747 384,54
    Eurostoxx 504 521,47-0,61 %3792,284,298,41
    Nikkei 225 (Japon)33 169,05+0,60 %26 094,5028 791,71
    Shanghai Composite 2 914,78-0,98 %3 089,263 639,78
    OAT France à 10 ans+2,481 %-0,064 pt+3,106 %+0,193 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+1,979 %-0,038 pt+2,564 %-0,181 %
    Taux Trésor US à 10 ans+3,922 %+0,003 pt+3,884 %+1,505 %
    Cours de l’euro/dollar1,1011+1,09 %1,06971,1378
    Cours de l’once d’or en dollars2 054,99+1,68 %1 815,381 825,350
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars79,37+2,68 %84,0878,140

    Cercle de l’Épargne

    Immobilier commercial, les deux France

    Le secteur du luxe marque de son empreinte croissante les quartiers aisés de Paris. La compétition entre les grandes enseignes fait rage à coup de centaines de millions d’euros. Elle permet ainsi à l’immobilier commercial d’éviter une lourde crise. La hausse des taux d’intérêt, l’essor du télétravail, l’inflation laissent de marbre les géants du luxe qui entendent proposer des surfaces toujours plus grandes dans la perspective des Jeux Olympiques  à leurs clients en provenance des États-Unis ou d’Asie. Paris est désormais la troisième ville au monde avec 165 emplacements pour le nombre de boutiques de luxe après Tokyo et Séoul. L’avenue des Champs-Élysées (8e), l’avenue Montaigne (8e ) et la rue Saint-Honoré (1er) sont les artères les plus dynamiques concernant les ouvertures de boutiques de luxe. Les loyers annuels de celles-ci sont compris entre 14 000 et 16 000 euros du mètre carré au troisième trimestre 2023, selon BNP Paribas Real Estate. Afin de concurrencer Louis Vuitton place Vendôme, le groupe Kering a acheté, début 2023, le bâtiment des 12 et 14 rue Castiglione (1er) pour plus de 640 millions d’euros afin d’y installer Gucci, sa principale marque de luxe, Gucci. Kering a également  dépensé 860 millions d’euros pour implanter Yves Saint Laurent au 35 avenue Montaigne dans le 8e, à la place de l’ancienne ambassade du Canada. Après en avoir été locataire, le groupe LVMH est devenu propriétaire de l’immeuble Louis Vuitton, situé au 101, avenue des Champs-Élysées (8e). la transaction aurait porté sur 750 millions d’euros. Ce même groupe devrait acquérir pour un milliard d’euros le 150 avenue des Champs-Élysées. En 2023, Kering et LVMH ont investi dans l’immobilier pour deux milliards d’euros, sachant que le marché de l’immobilier commercial s’est élevé à Paris à 3,3 milliards d’euros. Le marché commercial hors luxe même à Paris est, en revanche, toujours en difficulté. Le quartier Montparnasse – Rue de Rennes, longtemps florissant est confronté à un nombre croissant de commerces vacants. En dehors de Paris, le marché des commerces a chuté de plus de 50 % en 2023. Ce marché devrait être inférieur à celui de la seule ville de Paris.

    Les indices boursiers sont-ils aujourd’hui exagérément élevés ?

    Quand les taux d’intérêt augmentent, la valeur des actions doit baisser. Cette règle s’est vérifiée en 2022 mais pas en 2023. Les grands indices boursiers ont gagné plus de 10 % depuis le début de l’année.

    Les taux d’intérêt réels à long terme ont beaucoup progressé depuis le début de 2022 (taux d’intérêt réels à long terme correspondant à l’écart entre les taux d’intérêt nominaux à 10 ans et les swaps d’inflation à 10 ans). Ils sont passés de -2 à +2 % aux  États-Unis et de -1 à +1 % au sein de la zone euro. Après avoir baissé en 2022, les indices boursiers ont retrouvé leur niveau records de 2021.

    Pour certains, la hausse actuelle est la conséquence indirecte de la forte baisse des taux intervenue entre 2016 et 2021. Cette dernière n’aurait pas été complètement digérée par les investisseurs qui douteraient, par ailleurs, du maintien sur la durée des taux d’intérêt réels à leur niveau actuel. Ils anticipent une baisse. Cet argument est à relativiser car si les investisseurs pensaient réellement que les taux obligataires allaient baisser, ils auraient dû, au contraire, acquérir des obligations dont la valeur est censée augmenter dans les prochains mois. D’autres mettent en avant que la bonne tenue du cours des actions et la conséquence du niveau élevé des marges bénéficiaires des entreprises. Le bénéfice par action tend, en effet, à progresser ce qui incite les investisseurs à privilégier ce type de placement.

    Facteur qui aurait du également entraîner une baisse des cours, les achats nets d’actions restent faibles tant aux États-Unis qu’en zone euro. Ces faibles achats sont néanmoins compensé par les rachats d’actions qui permettent d’améliorer leur rendement.

    Le marché « actions » est assez étroit. Le nombre d’acteurs étant limité, la volatilité y est accrue. La poursuite du processus de valorisation dans les prochains mois n’est pas d’une totale évidence compte tenu des incertitudes et des anticipations passées.

    Résultats du Livret A : novembre 2023 – fléchissement confirmé

    Le Livret A en roue libre

    Au mois de novembre, le Livret A signe sa deuxième décollecte successive avec -280 millions d’euros. Ce résultat n’est pas en soi une surprise. Sur ces quinze dernières années, neuf décollectes ont été enregistrées en novembre. La décollecte de novembre est, en revanche, bien moindre de celle d’octobre (-3,77 milliards d’euros) qui avait été notamment occasionnée par le relèvement du plafond du Plan d’Epargne Populaire de de 7700 à 10 000 euros.

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Le retour de la saisonnalité pour le Livret A

    Le résultat du mois de novembre témoigne du retour de la saisonnalité de la collecte pour le Livret A avec un second semestre marqué par une augmentation des retraits quand le premier avait donné lieu à une abondante collecte (+24,5 milliards d’euros).

    Avec la baisse de l’inflation, les ménages ont tendance à accroître leurs dépenses de consommation après les avoir réduites au cours du premier semestre. Un nombre croissant de ménages prépare les fêtes de fin d’année dès le mois de novembre notamment à l’occasion du « Black Friday ».

    Le Livret de Développement Durable et Solidaire se démarque du Livret A en enregistrant une collecte positive de 210 millions d’euros. Le LDDS, étant souvent détenu dans la même établissement que le compte courant, il joue le rôle de compte rémunéré quand le Livret A prend davantage la forme d’un placement d’épargne.

    Une année record malgré tout

    Sur les onze premier mois de l’année, la collecte demeure exceptionnelle, +26,68 milliards d’euros pour le Livret A et 10,22 milliards d’euros pour le LDDS. L’encours du Livret A s’élevait fin novembre à 402,1 milliards d’euros et celui du LDDS à 144,5 milliards d’euros.

    Un rendement réel positif pour le Livret A en 2024 ?

    En 2023, le rendement réel du Livret A devrait être négatif. Sur 12 mois, le rendement brut s’élève à 2,9 % (un mois à 2 % et onze mois à 3 %). Selon la Banque de France, le taux d’inflation sur l’année devrait être de 5,7 %. Le rendement réel du Livret A devrait être négatif de 2,8 %.

    En 2024, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France. Etant donné que le taux du Livret A doit rester à 3 % jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait être positif de 0,5 point ce qui n’est plus arrivé depuis 2020.

    Le Livret A devrait rester attractif en 2024 en raison du gel du taux jusqu’au 1er février 2025. Or, à partir de la fin du premier semestre 2024, la Banque Centrale Européenne devrait s’engager dans une baisse de ses taux directeurs ce qui devrait induire celle des taux d’intérêt des livrets ordinaires et des dépôts à terme. Le Livret A et le LDDS devraient donc rester compétitifs. La concurrence devrait venir davantage des fonds euros de l’assurance vie dont le rendement devrait continuer à augmenter.

    2023 et 2024 : prévisions – Cercle de l’Epargne – données Banque de France et INSEE pour l’inflation

    Une baisse du taux du Livret d’Epargne Populaire le 1er février 2024 ?

    Au mois de novembre, la collecte du Livret d’épargne populaire est resté dynamique +2,80 milliards d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’élève en cumulé à +18,67 milliards d’euros. Le LEP bénéficie toujours de son effet taux, 6 % et du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros. L’encours total atteint 66,6 milliards d’euros à fin novembre 2023.

    Le taux du LEP devrait  diminuer le 1er février 2024 si la formule de calcul est respecté. En vertue de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux du LEP est le taux le plus élevé entre celui de l’inflation des six derniers mois et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Le taux d’inflation du second semestre 2023 devrait se situer autour de 4,7 %. Le taux du LEP devrait être ainsi ramené le 1er février prochain entre 4,75 et 5 % contre 6 % actuellement.

    Le Coin des épargnants du samedi 16 décembre 2023 : les marchés fêtent en avance la baisse des taux d’intérêt

    Les marchés dopés par la fin du cycle de hausse des taux directeurs

    Cette semaine, des records sont tombés pour les indices « actions ». Les investisseurs ont salué la fin probable du cycle de hausse des taux directeurs, rendue possible par la désinflation qui s’installe. De Paris à New York, des records sont tombés. Le mardi 12 décembre, le CAC 40 a battu son plus haut datant du 21 avril 2023 (7 582,47 points). Elle a terminé la semaine à 7 607 points, un nouveau record et a signé une cinquième semaine consécutive de progression, un record depuis le mois d’avril. À Wall Street, les indices étaient également en hausse. Le Dow Jones a terminé la semaine au-delà 37 300 points en hause de plus de 12 % depuis le 1er janvier. L’indice S&P 500 a retrouvé son niveau de janvier 2022. Depuis le 1er janvier, cet indice a progressé de plus de 22 %. Le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques est en hausse depuis le 1er janvier de plus de 44 %.

    Les investisseurs sont confiants pour les prochains mois, optant pour le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie, avec le maintien des profits des entreprises à des niveaux historiquement élevés. Pour 2024, l’optimisme prédomine en ce qui concerne la progression possible des indices « actions ». La baisse des taux d’intérêt devrait, en effet, soutenir les valeurs « actions ». Il n’est néanmoins pas impossible que les investisseurs aient déjà fortement anticipé cette baisse des taux. Certains investisseurs rappellent toutefois l’existence de nombreuses incertitudes macroéconomiques et géopolitiques. La FED appelle à la raison des investisseurs afin d’éviter des désillusions. La croissance demeure atone dans de nombreux pays et la Chine reste confrontée à une crise immobilière.

    La FED et la BCE à l’unisson

    Les deux plus grandes banques centrales mondiales ont opté cette semaine pour un statu quo sur le front des taux directeurs en lien avec les résultats encourageants en matière d’inflation.

    Sans surprise, mercredi 13 décembre, la Réserve fédérale a maintenu ses taux d’intérêt inchangés à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC). Les membres du comité de politique monétaire anticipent désormais trois baisses de taux l’an prochain, soit 0,75 point de pourcentage de baisse. Les marchés estiment que l’assouplissement monétaire pourrait être plus rapide. Les contrats à terme reflètent des attentes de six baisses de taux en 2024, soit 1,5 point de pourcentage de baisse sur l’année avec un taux directeur qui repasserait en-dessous des 4 %.

    Les derniers chiffres sur l’inflation de novembre ont conforté la FED dans sa décision de ne pas relever ses taux. Les prix à la consommation n’ont, en effet, augmenté que de 0,1 % sur un mois et de 3,1 % sur un an. Certes, l’objectif des 2 % n’est pas encore respecté mais l’amélioration est sensible. Hors alimentation et énergie, deux postes aux évolutions volatiles, les prix sont en hausse de 4 % sur un an. L’indice privilégié de la Fed (« core PCE ») affiche de son côté une progression de 3,5 % en octobre, en recul de 0,8 point en trois mois.

    Le Président de la FED, Jerome Powell, a indiqué que le cycle de hausse des taux « est à son pic ou proche de son pic » tout en soulignant que le travail n’était pas terminé pour ramener l’inflation autour de 2 %. La dernière hausse ayant porté les taux directeurs dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 %, remonte désormais à juillet dernier. La question à la mode sur les marchés est de pronostiquer la date de la première baisse de ces taux, certains misant désormais sur le premier trimestre quand il y a peu elle était prévue seulement pour le troisième. Les investisseurs s’attendent à trois baisses en 2024 avec à moyen terme, des taux d’intérêt évoluant autour de 2,5 %.

    La BCE a lors de sa réunion du jeudi 14 décembre dernier, opté également pour le statu quo. Le taux de dépôt reste à 4 %, le taux de refinancement à 4,5 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Ce statu quo est le deuxième après celui intervenu en octobre, le dernier relèvement d’une série de onze datant de septembre. La décision de la BCE s’appuie sur le recul de l’inflation qui qui est, en novembre, au sein de la zone euro redescendue à 2,4 %, contre 2,9 % en octobre. Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, ne s’est engagée sur aucun calendrier de baisse de taux. Les investisseurs parient malgré tout sur une première baisse des taux directeurs européens à l’été voire au printemps. La prudence de Christine Lagarde sur la question de la baisse des taux s’explique par le fait que la lutte contre l’inflation constitue la première des priorités pour la BCE. Par ailleurs, celle-ci a commencé à relever ses taux directeurs après la FED, le décalage de calendrier se fait encore ressentir.

    Sur le marché obligataire, les taux obligataires ont fortement baissé en lien avec les espoirs de diminution des taux directeurs. Le taux de l’obligation de l’Etat fédéral américain à 10 ans est repassé en-dessous de 4 %.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    15 déc. 2023
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    30 déc. 2022
    Résultats
    31 déc. 2021
    CAC 40 7 607,95+1,05 %6 471,317 153,03
    Dow Jones37 305,16+2,70 %33 147,2536 338,30
    S&P 5004 719,19+2,28 %3839,504766,18
    Nasdaq14 813,92+2,85 %10 466,4815 644,97
    Dax Xetra (Allemagne) 16 771,73-0,01 %13 923,5915 884,86
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 576,36+0,32 %7 451,747 384,54
    Eurostoxx 504 549,44+0,58 %3792,284,298,41
    Nikkei 225 (Japon)32 970,55+2,05 %26 094,5028 791,71
    Shanghai Composite 2 942,56-0,36 %3 089,263 639,78
    OAT France à 10 ans+2,545 %-0,276 pt+3,106 %+0,193 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,017 %-0,253 pt+2,564 %-0,181 %
    Taux Trésor US à 10 ans+3,919 %-0,333 pt+3,884 %+1,505 %
    Cours de l’euro/dollar1,0902+1,36 %1,06971,1378
    Cours de l’once d’or en dollars2 033,75+1,49 %1 815,381 825,350
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,39+0,30 %84,0878,140

    Cercle de l’Épargne

    Le taux du Plan d’Épargne Logement en légère hausse à compter du 1er janvier 2024

    Tous les Plans d’Épargne Logement (PEL) ouverts à compter du 1er janvier 2024 bénéficieront d’un taux de rémunération de 2,25 %, contre 2 % actuellement. Le taux net d’impôt sera de 1,575 % contre 1,4 % actuellement. À 2,25 %, le PEL reste moins attractif que le Livret A ou le LDDS. Il l’est également moins que les dépôts à terme ou les fonds euros des contrats d’assurance vie.

    Le PEL ouvre droit à des prêts pour le logement dont le montant dépend des intérêts accumulés. Leur taux sera de 3,45 % à compter du 1er janvier 2024, contre 3,20 % actuellement. Au vu des taux de marché, celui du PEL est attractif. Le PEL n’est en l’état intéressant que pour l’obtention de prêts.

    Immobilier, la première baisse depuis 2015

    Pour la première fois depuis 2015, sur une base annuelle, les prix de l’immobilier sont, en France, en baisse.

    Selon le Conseil supérieur du notariat, en 2023, les prix des logements devraient baisser sur l’ensemble de la France. La baisse serait de de 3 % pour les appartements et de 3,4 % pour les maisons. En Île-de-France, elle atteindrait 6 % pour les appartements et 6,9 % pour les maisons. En régions, elle serait plus limitée, et ne serait respectivement que de 0,7 % et 2,8 %. Au regard des hausses passées (+30 % depuis 2015) cette diminution peu apparaître faible. L’augmentation des taux n’a pas provoqué d’ajustement réel des prix en raison d’un déficit d’offres. Sur cinq ans, l’augmentation des prix reste importante +8 % à Bordeaux, +9 % à Paris, +21 % à Grenoble, +23 % à Reims, +26 % à Toulouse et à Lyon, +27 % à Toulon et à Lille et +28 % à Nice. Neuf villes ont enregistré sur cette période des hausses supérieures à 30 % : Montpellier (+32 %), Strasbourg, Nantes et Dijon (+33 %), Le Havre (+34 %), Marseille (+37 %), Orléans (+38 %), Saint-Étienne (+41 %) et Rennes (+49 %). En France, une seule grande ville – Saint-Étienne – a des prix inférieurs à 2 000 euros du mètre carré, quand quatre – Bordeaux, Nice, Lyon et Paris – ont des prix supérieurs à 4 500 euros.

    Moyens de paiement, les cartes bancaires et les virements en pointe

    En 2022, , la carte bancaire était, le premier moyen de paiement en France (hors espèces), en nombre de transactions, quand les virements occupent la première place en volume. Les paiements en espèces continuent d’être largement utilisés par les ménages en représentant la moitié des transactions au point de vente. Elles permettent de régler un peu plus d’un cinquième des dépenses.

    29,5 milliards de transactions, représentant environ 42 500 milliards d’euros échangés ont donné lieu à des paiements par des moyens scripturaux en 2022. Depuis dix ans, la part des paiements effectués par carte progresse en lien avec le développement du e-commerce et du paiement sans contact. Elle représente dorénavant plus de 60 % du nombre des paiements scripturaux, contre 46 % en 2012. Pour les ménages l’usage des virements et des prélèvements est stable quand le recours aux chèques décline. Le nombre de paiements par chèque a baissé de 64 % depuis 2012. Plus de six paiements par carte de proximité sur dix sont réalisés en mode sans contact, pour des montants moyens inférieurs à 20 euros. Le sans contact occupe désormais une place importante dans le paysage des moyens de paiement des ménages et réduit le recours aux espèces. Le paiement par carte à partir d’un téléphone mobile augmente également (+ 177 % en 2021 et + 137 % en 2022), pour atteindre une part de près de 6 % des paiements par carte de proximité, et un peu moins d’un paiement sans contact sur dix. Du fait de l’essor des paiements par carte ou par mobile, les commerçants s’équipent de plus en plus. Le nombre de terminaux de point de vente a ainsi augmenté de 27 % entre 2020 et 2022.

    En prenant en compte le volume des paiements, le virement demeure le premier moyen de paiement notamment en raison de son utilisation professionnelle. Sur les trois dernières années, le virement a représenté plus de 90 % des montants échangés avec des moyens de paiement scripturaux. L’usage du chèque continue de diminuer, avec un recul de 9 % du nombre de transactions et de 8 % des montants échangés en 2022. Le chèque est remplacé par les moyens de paiement électroniques, et notamment les virements qui sont de plus en plus accessibles depuis les espaces de banque en ligne ou les applications de paiement. Malgré tout, la France fait figure d’exception en matière d’utilisation des chèques comme moyens de paiement. 88 % du nombre de chèques de l’Union européenne sont émis en France, loin devant l’Italie (6 %), deuxième utilisateur en volume. Les virements instantanés connaissent un rapide développement depuis leur lancement en 2018. Si leur part de marché reste modeste (4 % du nombre de virements en 2022, contre 2 % en 2021) leur poids devrait se renforcer rapidement, l’Union européenne ayant décidé d’encourager ce mode de paiement. Un alignement de sa facturation sur celle du virement SEPA devrait en pratique conduire à une gratuité d’usage pour les consommateurs français.

    Vers une nouvelle crise des dettes publiques des pays pauvres

    En 2022, les pays en développement ont remboursé pour 450 milliards de dollars de dettes. Ce montant devrait dépasser 500 milliards de dollar en 2023, soit une hausse de 10 % sur un an. Pour certains pays à faibles revenus, la progression a pu atteindre 40 %. Avec la hausse des taux d’intérêt, le coût de de la dette des pays pauvres a augmenté lors de ces deux dernières années. De nombreux pays pauvres rencontrent de plus en plus de problèmes pour faire face à leurs échéances. La Banque mondiale s’attend à une augmentation des incidents de paiement. La Grenade et le Laos sont avec l’Afrique subsaharienne fortement exposés. La République du Congo, le Ghana, le Malawi, Sao Tomé, la Somalie, le Soudan, la Zambie ou encore le Zimbabwe sont également en situation de surendettement. Les petits États insulaires comme les Îles Marshall, les Maldives, Kiribati, Tuvalu, les Tonga sont également en grandes difficultés. Parmi les pays émergents, notamment ceux qui sont présents sur les marchés financiers, l’Argentine, le Sri Lanka et le Liban sont déjà en difficulté. La Tunisie et le Pakistan pourraient rejoindre cette liste.

    La Banque mondiale est amenée à intervenir de plus en plus fréquemment pour aider des pays en difficulté. En 2022, l’organisation internationale a fourni aux pays pauvres 17 milliards de dollars de plus que ce qu’ils ont dû rembourser. Elle a également accordé 6 milliards de dollars de dons, soit trois fois le montant d’il y a 10 ans.

    La résolution du surendettement des pays pauvres est plus complexe à élaborer en 2023 qu’il y a vingt ou trente ans. Ces pays se sont endettés auprès d’États dont la Chine qui ne participe pas au Club de Paris, structure réunissant les créanciers publics occidentaux. Les pays africains ou d’Amérique latine ont eu recours, ces dernières années, à des financements privés ou en provenance de Chine et de Russie. 80 % de la dette des pays en développement sont désormais détenus par des entités qui ne sont pas membres du Club de Paris. Les processus d’étalement ou de restructuration sont de ce fait plus complexes à mettre en place en raison de la multiplicité des acteurs qui n’ont pas obligatoirement des intérêts convergents.

    Le taux du PEL augmentera le 1er janvier 2024

    Tous les Plans d’Epargne Logement ouverts à compter du 1er janvier 2024 bénéficieront d’un taux de rémunération de 2,25%, contre 2 % actuellement. Le taux net d’impôt sera de 1,575 % contre 1,4% actuellement. A 2,25%, le PEL reste moins attractif que le Livret A ou le LDDS. Il l’est également moins que les dépôts à terme ou les fonds euros de l’assurance vie.
    Le PEL ouvre droit à des prêts pour le logement dont le montant dépend des intérêts accumulés. Leur taux sera à compter du 1er janvier 2024 de 3,45 % contre 3,20 % actuellement. Au vu des taux de marché, celui du PEL est attractif. Le PEL n’est en l’état intéressant que pour l’obtention de prêts.

    Immobilier, crise et logements inoccupés

    La France connaît une crise immobilière qui s’est accrue avec la hausse des taux d’intérêt. Le nombre de propriétaires de résidences principales est stable depuis de nombreuses années (58 %) en raison des difficultés rencontrées par les primo-accédants pour acheter un logement. L’augmentation rapide des prix de l’immobilier, ces vingt-cinq dernières années (doublement des prix) est déconnectée de celle des revenus. Les ménages, dans les grandes agglomérations, en bord de mer, peinent également à louer à des tarifs acceptables en raison du développement des locations saisonnières. Sur 38 millions de logements en France, 750 000 seraient loués en saisonnier dont plus de 400 000 placés sur la seule plateforme d’Airbnb. À Paris plus de 80 000 logements seraient concernés. En Corse, sur un total de 250 000 logements, plus de 30 000 donneraient lieu à de la location saisonnière empêchant de nombreux résidents de se loger à proximité de leur lieu de travail.

    Une étude de  l’Agence parisienne d’urbanisme (Apur) souligne, par ailleurs, que 262 000 logements de la capitale, soit 19 % du parc immobilier, sont vacants ou utilisés occasionnellement. Cette évaluation réalisée en 2020 peut sans nul doute être révisée à la hausse avec le développement du télétravail qui a conduit des Parisiens à s’installer en régions ou en périphérie de la région parisienne. Le nombre de logement pas ou faiblement occupés est en croissance depuis de nombreuses années. En 2011, 191 000 logements parisiens étaient alors inoccupés (14 % du parc immobilier). Neuf ans plus tard, 128 000 seraient vacants et 134 000 seraient des résidences secondaires. La proportion de ces dernières a été multipliée par plus de deux depuis 1990 et par plus de quatre depuis 1968. Ces résidences secondaires sont fréquemment louées à titre saisonniers. Cette utilisation des logements réduit le parc locatif privé renchérissant le montant des loyers. Paris est la deuxième ville française où se trouve la plus importante part de logements inoccupés, selon l’Apur après Nice (28 %) et devant Grenoble (17 %) et Nancy (16 %).

    Le Coin des Epargnants du 9 décembre 2023 : le CAC 40 en plein boom

    Le CAC40 enregistre une nouvelle hausse hebdomadaire lui permettant de dépasser les 7500 points sans battre son record atteint lors la séance du 24 avril dernier à 7 581,26 points. Tous les grandes indices européens « actions » étaient orientés à la hausse cette semaine. Aux Etats-Unis, les indices sont restés stables.

    Les résultats américains de l’emploi rassurants

    En novembre, la première économie mondiale a créé plus d’emplois que prévu 199 000 contre 185 000 attendu et 150.000 un mois plus tôt mais cette progression est la conséquence de la fin des grèves dans l’automobile et du syndicat des acteurs. Sans cet événement, les créations se seraient élevées à 152 000. L’augmentation du salaire horaire moyen s’est accélérée à 0,4 % après 0,2 % mais s’est stabilisée sur un an à 4 %, comme attendu, tandis que le taux de chômage a reculé de 0,2 point à 3,7 %. Les investisseurs estiment que l’inflation est sur la voie de la normalisation aux Etats-Unis qui pourraient connaître dans les prochains mois une légère récession. Près de la moitié d’entre eux considèrent que la Fed abaissera ses taux d’un quart de point en mars. Autre point de satisfaction qui pousse les actions à la hausse, la confiance du consommateur américain s’est améliorée, l’indice préliminaire établi par l’Université du Michigan remontant à 69,4 points, les ménages ayant  fortement réduit leurs prévisions d’inflation pour l’année à venir. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est tombée à 3,1 %, au plus bas depuis mars 2021, contre 4,5 % en novembre.

    Dans ce contexte, les investisseurs prévoient un statu quo en matière de taux directeurs, que ce soit pour la FED ou la BCE à l’occasion de la prochaine réunion de leur comité de politique monétaire. La probabilité d’une baisse pour la FED au printemps 2024 est de 45 %. Pour la BCE, des réductions de taux directeurs sont également pronostiquées l’année prochaine.

    Le pétrole en roue libre

    Le cours du baril de pétrole Brent a terminé la semaine en-dessous de 80 dollars et se situe à son niveau le plus bas depuis le mois de juillet dernier. Le niveau élevé des stocks américains et les décisions ambigües de la réunion de l’OPEP conduisent à une baisse des cours. Les acteurs du marché ne croit pas aux effets de la nouvelle réduction de la production en raison de la désolidarisation de certains producteurs du processus de régulation. Dans un contexte de ralentissement économique, la demande reste, par ailleurs, relativement atone.

    La Chine toujours en proie avec la crise immobilière

    Le 5 décembre dernier, l’agence de notation Moody’s a abaissé de « stable » à « négatif » la perspective de la note de la Chine. L’agence dénonce la hausse de la dette des collectivités locales et l’aggravation de la crise du secteur immobilier. En réponse à la décision de Moody’s, le gouvernement chinois a souligné que la croissance de l’économie devrait s’accélérer dans les prochains mois que les risques liés à l’immobilier et à la dette locale sont contrôlables. La situation des groupes Evergrande et Country Garden demeure problématique. Leurs ventes ont reculé de moitié par rapport à l’an dernier sur les trois premiers trimestres 2023. Cinq des plus grands groupes de promotion immobilière font quais défaut sur leur dette. La dette des collectivités locales atteint 92 000 milliards de yuans (11 900 milliards d’euros). Pour endiguer le ralentissement économique, les autorités de Pékin ont lancé une émission d’obligation de plus de 1 000 milliards de yuans. Le déficit budgétaire a été porté en 2023 à 3,8 % du PIB, contre 3 % initialement. Moody’s a indiqué que la croissance chinoise devrait être de 4  % en 2024 et 2025 et ne pas dépasser 3,8 % les années suivantes.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    8 déc. 2023
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    30 déc. 2022
    Résultats
    31 déc. 2021
    CAC 40 7 528,21+2,41 %6 471,317 153,03
    Dow Jones36 247,87-0,08 %33 147,2536 338,30
    S&P 5004 604,37+0,16 %3839,504766,18
    Nasdaq14 403,97+0,68 %10 466,4815 644,97
    Dax Xetra (Allemagne) 16 748,19+1,90 %13 923,5915 884,86
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 553,09+0,56 %7 451,747 384,54
    Eurostoxx 504 523,22+2,29 %3792,284,298,41
    Nikkei 225 (Japon)32 307,86-3,36 %26 094,5028 791,71
    Shanghai Composite 2 969,56-2,05 %3 089,263 639,78
    OAT France à 10 ans+2,821 %-0,107 pt+3,106 %+0,193 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,270 %-0,096 pt+2,564 %-0,181 %
    Taux Trésor US à 10 ans+4,252 %-0,005 pt+3,884 %+1,505 %
    Cours de l’euro/dollar1,0754-1,00 %1,06971,1378
    Cours de l’once d’or en dollars2 004,95-2,90 %1 815,381 825,350
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars75,77-4,60 %84,0878,140

    Cercle de l’Épargne

    Amélioration de la rémunération des dépôts bancaires en octobre

    Selon la Banque de France, la rémunération moyenne des dépôts bancaires continue sa progression à 1,73 % en octobre, après 1,67 % en septembre. En octobre 2022, ce taux était de 0,8 %. Le taux des livrets bancaires ordinaires était, en octobre de 0,81 %.

    Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

    Encours (Md€)Taux de rémunération
    oct-23 (g)oct-22août-23sept-23 (f)oct-23 (g)
    Dépôts bancaires (b)3 0870,801,621,671,73
    dont Ménages1 8611,151,741,761,79
    – dépôts à vue5780,020,060,050,06
    – comptes à terme <= 2 ans (h)650,963,183,313,38
    – comptes à terme > 2 ans (h)750,741,511,601,69
    – livrets à taux réglementés (c)6452,163,223,223,25
    dont : livret A3682,003,003,003,00
    – livrets ordinaires2420,280,740,760,81
    – plan d’épargne-logement2572,582,602,602,60
    dont SNF8580,281,491,621,73
    – dépôts à vue5330,100,550,630,67
    – comptes à terme <= 2 ans (h)2650,813,333,503,59
    – comptes à terme > 2 ans (h)590,892,862,903,03
    Pour mémoire :
    Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème1,254,254,504,50
    Euribor 3 mois (d)1,433,783,883,97
    Rendement du TEC 2 ans (d), (e)2,053,173,293,29
    Rendement du TEC 5 ans (d), (e)2,342,923,043,15
    Source Banque de France

    Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

    a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
    b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
    c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
    d. Moyenne mensuelle.
    e. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
    f. Données révisées.
    g. Données provisoires.
    h. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

    Le Coin des Epargnants du 2 décembre 2023 : les marchés aiment la désinflation

    En novembre, les indices « actions » ont connu une forte progression. Le CAC 40 a signé ainsi sa meilleure performance mensuelle depuis le mois de janvier, en gagnant plus de 6 %. Depuis le début de l’année, l’indice parisien a gagné près de 14 %. La bonne tenue des marchés « actions » est à mettre au crédit de la désinflation constatée de part et d’autre de l’Atlantique.

    Pour la zone euro, au mois de novembre, le taux d’inflation a été de 2,4 % sur un an, contre 2,9 % en octobre. Il s’agit du taux le plus faible enregistré depuis l’été 2021. Ce chiffre est inférieur au consensus des économistes qui s’attendaient à une augmentation des prix à la consommation de 2,7 %. Le recul résulte avant tout de la récente baisse des prix des carburants et d’un effet de base favorable sur le coût de l’électricité et du gaz. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est également en recul passant de 4,2 % en octobre à 3,6 % en novembre. La baisse de l’inflation après avoir tardé à arriver semble s’accélérer sur fond de ralentissement de la croissance. Dans ce climat encourageant, de plus en plus d’experts parient sur une première baisse des taux directeurs de la part de la BCE dès 2024 et non plus en 2025 comme prévu. Cela reste à confirmer.

    Aux États-Unis, les nouvelles en matière d’inflation sont également positives. L’indice des prix PCE de base (indice des prix à la consommation des ménages américains), indicateur suivi en priorité par la Réserve fédérale, n’a augmenté que de 0,16 % sur un mois en octobre, ramenant l’inflation de base à 3,5 %, sous la projection médiane de 3,7 % formulée pour le quatrième trimestre par les responsables de la banque centrale en septembre. En termes annualisés sur trois mois, l’indice PCE de base n’augmente plus que de 2,4 % et le taux annualisé sur six mois est tombé à 2,5 %. Les prix des services de base hors logement n’ont progressé que de 0,1 % en octobre ramenant la hausse annuelle mesurée sur trois mois à 2,7 %, soit le taux le plus bas enregistré depuis la fin de l’année 2020. Les pronostics en faveur d’une baisse des taux directeurs au cours du printemps 2024 s’amplifient, les taux actuels évoluant entre 5,25 % et 5,5 %.

    La baisse de l’inflation et les anticipations de celle des taux directeurs ont amené à une décrue des taux d’intérêt sur les dettes souveraines en Europe comme aux Etats-Unis. Le taux de l’OAT à 10 ans est repassé en dessous de 3 %.

    Le 30 novembre après un report de quatre jours, les pays de l’OPEP et leurs alliés dans la Russie se sont réunis en visioconférence. Malgré des divergences de vue croissante au sein de l’OPEP, le principe de la régulation de la production de pétrole pour soutenir les prix a été maintenu au moins jusqu’à la fin de mars 2024. L’Arabie saoudite retire du marché, depuis le mois de juillet, 1 million de barils par jour et prolongera cette mesure au premier trimestre de 2024. La Russie prévoit désormais 500 000 barils en moins à compter du 1er janvier, et non plus 300 000 comme actuellement. D’autres pays comme l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman ont annoncé des réductions de production mais de moindre ampleur. Lé réduction totale de l’OPEP+ a été ainsi portée à 2,2 millions de barils quotidiens. L’effet sur les prix a été faible car les Etats membres n’ont pas réussi à s’entendre sur une stratégie à l’unanimité et ont dû s’en remettre à des réductions volontaires unilatérales. L’Angola et le Nigeria ont ainsi refusé de nouvelles réductions de production. L’OPEP+ malgré ces divergences pourrait accueillir un 24e membre en présence du Brésil qui est un des pays dont la production pétrolière croît le plus.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    1er décembre 2023
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    30 déc. 2022
    Résultats
    31 déc. 2021
    CAC 40 7 346,15+0,73 %6 471,317 153,03
    Dow Jones36 245,50+2,42 %33 147,2536 338,30
    S&P 5004 594,63+0,77 %3839,504766,18
    Nasdaq14 305,03+0,38 %10 466,4815 644,97
    Dax Xetra (Allemagne) 16 397,52+2,20 %13 923,5915 884,86
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 529,35+0,43 %7 451,747 384,54
    Eurostoxx 504 418,51+1,03 %3792,284,298,41
    Nikkei 225 (Japon)33 431,51-0,58 %26 094,5028 791,71
    Shanghai Composite 3 031,64-0,31 %3 089,263 639,78
    OAT France à 10 ans+2,928 %-0,269 pt+3,106 %+0,193 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,366 %-0,277 pt+2,564 %-0,181 %
    Taux Trésor US à 10 ans+4,257 %-0,226 pt+3,884 %+1,505 %
    Cours de l’euro/dollar1,0876-0,88 %1,06971,1378
    Cours de l’once d’or en dollars2 058,80+2,65 %1 815,381 825,350
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,10+1,13 %84,0878,140

    Cercle de l’Épargne

    Le taux d’usure au-dessus de 6 % pour les prêts de plus de 20 ans

    Pour la première fois depuis plus de dix ans, le taux d’usure, c’est-à-dire le taux plafond, tous frais compris, au-delà duquel les banques n’ont pas le droit de prêter, s’élèvera à 6,11 % au mois de décembre pour les prêts immobiliers de 20 ans et plus. Au mois de janvier, ce taux était de 3,57 %. Depuis le mois de février pour accompagner la hausse des taux d’intérêt, la révision de celui de l’usure est, au moins jusqu’en décembre, mensuelle au lieu d’être, comme auparavant, actualisée à un rythme trimestriel. La remontée du taux d’usure permet de limiter le nombre de dossiers refusés en raison d’un dépassement de ce taux plafond. Il convient de souligner que le taux d’usure n’est pas un taux sanction mais un taux destiné à protéger les emprunteurs afin d’éviter le surendettement des ménages.

    L’assurance vie en mode reconquête

    L’assurance commence le quatrième trimestre sous de meilleurs hospices que le précédent avec le retour, en octobre, d’une collecte positive de 1,5 milliard d’euros portant celle-ci à 2,9 milliards d’euros depuis le début de l’année. L’assurance vie a ainsi mis un terme à trois mois consécutifs de décollecte (-345 millions d’euros en septembre, -1,7 milliard d’euros en août et -756 milliard d’euros en juillet). Fortement challengée depuis des mois par les produits d’épargne réglementée et par les dépôts à terme, l’assurance vie retrouve quelques couleurs.

    Octobre réussit, en règle générale, assez bien à l’assurance vie. En vingt ans, trois décollectes ont eu lieu en octobre, en 2022 (-247 millions d’euros), en 2011 et en 2008. Dans le passé, octobre était un mois correct pour l’assurance vie, collecte moyenne de 1,5 milliard d’euros lors de ces dix dernières années, soit le montant de la collecte du mois d’octobre 2023. Ce bon résultat de l’assurance vie est à mettre en parallèle avec la décollecte subie par le Livret A (-3,77 milliards d’euros en octobre).

    Une collecte brute en hausse

    La collecte brute a été de 14,7 milliards d’euros au mois d’octobre 2023, contre 10,8 milliards d’euros en septembre 2023 et 11,6 milliards d’euros un an auparavant en octobre 2022. Depuis le début de l’année, les cotisations se sont élevées à près de 128 milliards d’euros. La collecte en unités de compte a été particulièrement dynamique. Elle a représenté 45 % de la collecte totale soit cinq points de plus que la moyenne constatée depuis le début de l’année. La bonne tenue des valeurs de marché peut expliquer cette progression. Il faut néanmoins souligner que le poids des unités de compte dans la collecte est désormais peu sensible aux fluctuations des indices « actions » ce qui n’était pas le cas auparavant.

    Les rachats toujours dynamiques

    Les prestations sont demeurées dynamiques au mois d’octobre en atteignant 13,1 milliards d’euros en hausse de 10 % par rapport au mois d’octobre. Sur les dix premiers mois de l’année, elles se sont élevées à 125 milliards d’euros en hausse de 15 % sur un an.

    Le haut niveau des prestations s’explique par les besoins d’apport financier en hausse des ménages pour leur acquisition de logement. Ces besoins accrus sont la conséquence du durcissement des conditions d’accès au crédit et de la hausse des taux d’intérêt.  Le vieillissement de la population induit également à l’augmentation des prestations. Le nombre de décès est passé de 2012 à 2022 de 570 000 à 670 000 ce qui provoque un nombre de liquidation de contrats plus important.

    Les fonds euros toujours en décollecte, les unités de compte au sommet

    Les fonds euros on été en décollecte de -2,5 milliards d’euros au mois d’octobre. Sur les dix premiers mois de l’année, celle-ci atteint -22,9 milliards d’euros. Les ménages allègent leur exposition en fonds euros soit en arbitrant en faveur des unités de compte, soit en effectuant des sorties afin de se positionner sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, etc.).  A contrario, la collecte nette des unités de compte s’est accrue en octobre  (+4,1 milliards d’euros). De janvier à octobre, elle a atteint 24,6 milliards d’euros. L’assurance vie est portée depuis le début de l’année par les unités de compte.

    L’assurance vie en mode reconquête

    Avec un encours de 1890 milliards d’euros l’assurance vie demeure toujours le premier placement des ménages. Depuis le début de l’année, elle connaît une collecte nette faible imputable au recul des fonds euros en lien avec leur faible rendement. Dans les prochaines semaines, les assureurs communiqueront les rendements 2023 qui devrait s’afficher en hausse de 0,5 à 0,8 point par rapport à 2022. Ces rendements devraient se rapprocher de ceux générés par l’épargne réglementée et par les dépôts à terme. Par ailleurs, de nombreuses compagnies pour améliorer la collecte ont annoncé des taux promotionnels qui peuvent soumis à conditions. Les rendements en hausse devraient conduire à une diminution de la décollecte sur les fonds euros et une meilleure attractivité de l’assurance vie. Le contexte économique pourrait être plus porteur pour l’assurance vie dans les prochains mois. La baisse de l’inflation devrait réduire la propension à l’épargne de précaution et favoriser l’épargne de long terme. La restauration attendue de la hiérarchie des taux devrait avantager l’assurance vie en 2024 et surtout en 2025.

    Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

    Cercle de l’Épargne – données France assureurs

    Le Coin des Epargnants du 25 novembre 2023 : le CAC 40 près de son record

    Marchés, un optimisme surjoué ?

    Le Cac 40 a terminé la semaine à 7 292,80 points avec un gain hebdomadaire de 0,81 % après avoir progressé de 2,7 % la semaine dernière. Il est revenu à 4 % de son record historique de 7 581,26 points atteint au cours de la séance du 24 avril dernier.

    Les investisseurs ont été rassurés par la baisse de l’inflation aux Etats-Unis. Autre bonne nouvelle, l’indice PMI composite américain, qui mesure l’activité dans les services et l’industrie, est ressorti légèrement au-dessus des attentes, à 50,7 points pour le mois de novembre, comme en octobre, quand les économistes tablaient sur un niveau de 50,4 points. En Europe, les investisseurs ont pris acte de la confirmation de la baisse de 0,1 % de l’économie allemande, selon les chiffres définitifs de l’Office fédéral de la statistique, au troisième trimestre par rapport au deuxième. Pour l’année, le PIB est désormais attendu en diminution de 0,4 % contre -0,3% estimé initialement. De nombreux facteurs jouent contre la croissance en Allemagne : la hausse des taux d’intérêt, les tensions commerciales avec la Chine, le prix élevé de l’énergie, la faiblesse de l’investissement. Les perspectives de rebond à court terme sont faibles. Même si le climat des affaires s’est amélioré outre-Rhin, en novembre, avec un indice Ifo à 87,3 points après 86,9 en octobre, il reste en deçà des attentes des économistes, qui avaient prévu 87,5 points.

    Les rendements des obligations souveraines sont en hausse, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Les investisseurs s’attendent à la poursuite de l’endettement en Europe pour les prochaines années

    Pétrole, des producteurs sous tension

    La réduction de la production de pétrole décidée par les pays de l’OPEP + (13 pays membres de l’OPEP et 10 autres Etats pétroliers dont la Russie) n’arrive pas à endiguer la baisse des cours provoquée par l’atonie de la croissance de l’économie mondiale. Les Etats membres de l’organisation peinent à trouver un nouvel accord de diminution des quotas. Lors des précédents accords, plusieurs pays africains comme le Nigeria, l’Angola ou la Guinée Équatoriale ainsi que la Russie, avaient accepté de réduire leurs quotas, aux côtés de l’Arabie saoudite. Ces pays s’opposent à de nouvelles réductions qui pèsent sur leurs finances publiques, la perte de production n’étant pas intégralement compensée par l’effet prix. L’Arabie Saoudite est ainsi de plus en plus isolée même si elle peut compter sur le soutien des Émirats arabes unis, du Koweït et de l’Irak. Comme elle l’a fait à plusieurs reprises dans le passé, l’Arabie Saoudite menace ses partenaires de ne plus respecter ses quotas, ce qui entraînerait une forte chute des prix mettant en danger les autres producteurs.

    La guerre au Proche Orient n’a pas eu de conséquence sur le prix du pétrole qui a perdu 15 % de la mi-octobre à la mi-novembre. L’absence d’extension du conflit à l’Iran a rassuré les marchés. La demande reste faible quand l’offre augmente du fait des Etats-Unis. La production de cette dernière a dépassé, en novembre, son précédent record de 2019. Par ailleurs, toujours outre-Atlantique, les stocks stratégiques sont en cours de reconstitution ce qui pèse sur les prix du pétrole. L’Institut américain du pétrole a indiqué que les réserves avaient augmenté de 9,05 millions de barils la semaine dernière.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    24 nov. 2023
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    30 déc. 2022
    Résultats
    31 déc. 2021
    CAC 40 7 292,80+0,81 %6 471,317 153,03
    Dow Jones35 390,15+1,27 %33 147,2536 338,30
    S&P 5004 559,34+1,13 %3839,504766,18
    Nasdaq14 250,85+0,97 %10 466,4815 644,97
    Dax Xetra (Allemagne) 16 029,49+0,69 %13 923,5915 884,86
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 488,20-0,21 %7 451,747 384,54
    Eurostoxx 504 372,10+0,70 %3792,284,298,41
    Nikkei 225 (Japon)33 625,53+0,12 %26 094,5028 791,71
    Shanghai Composite 3 040,97-0,44 %3 089,263 639,78
    OAT France à 10 ans+3,197 %+0,044 pt+3,106 %+0,193 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,643 %+0,055 pt+2,564 %-0,181 %
    Taux Trésor US à 10 ans+4,483 %+0,026 pt+3,884 %+1,505 %
    Cours de l’euro/dollar1,0934+0,30 %1,06971,1378
    Cours de l’once d’or en dollars1 999,93+0,93 %1 815,381 825,350
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,56+1,89 %84,0878,140

    Cercle de l’Épargne

    Le Livret A marque le coup

    Le mois d’octobre est maudit pour le Livret A. Que son taux soit haut ou bas, octobre rime avec décollecte. Sur ces dix dernières années, en effet, pas une seule collecte positive n’a été enregistrée. En 2022, la décollecte avait été de -1,1 milliard d’euros et en 2021 de -2,83 milliards d’euros. 2023 ne rompt pas avec la tradition avec -3,77 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012, année où le plafond du Livret A est passé de 15 300 à 19 125 euros pour trouver une collecte positive (7,35 milliards d’euros).

    Le résultat du mois d’octobre s’inscrit dans un processus de normalisation du Livret A qui avait enregistré une forte collecte de janvier à août, en lien avec le passage en un an du taux de 0,5 à 3 %. En septembre dernier, la collecte n’avait été que de 450 millions d’euros quand elle avait atteint 2,16 milliards d’euros en juillet et 2,27 milliards d’euros en août. La correction n’en est pas moins réelle car de 2013 à 2022, la décollecte moyenne en octobre était de -1,8 milliard d’euros.

    Avec une décollecte de 670 millions d’euros au mois d’octobre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A.

    La collecte sur les dix premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, tant pour le Livret A que pour le LDDS, respectivement 26,96 milliards d’euros et 10,02 milliards d’euros.

    Retour de la saisonnalité du Livret A sur fond de baisse de l’inflation

    Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle avec un second semestre plus orienté dépenses suivant un premier trimestre plus porté à l’épargne. Les dépenses de rentrée scolaire et le paiement de la taxe foncière ont pu conduire les ménages à puiser davantage sur leurs Livrets A que les mois précédents. Avec le repli de la hausse des prix, les ménages retrouvent le chemin de la consommation.

    La décollecte est également la conséquence du relèvement du plafond du LEP intervenu le 1er octobre dernier qui a pu conduire à des arbitrages de la part de certains ménages qui ont les deux produits.

    Dans les prochains mois, les ménages pourraient privilégier les dépenses à l’épargne en puisant dans leur abondante cagnotte. Les mois de novembre et de décembre sont marqués par des rendez-vous propices aux dépenses : black Friday et fêtes de fin d’année. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont également tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les Super livrets.

    Le Livret d’Épargne Populaire en forme olympique

    Si le Livret A et le LDDS marquent le coup en octobre, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sa marche en avant avec une collecte record en octobre de 4,77 milliards d’euros portant la collecte sur dix mois à 15,87 milliards d’euros. L’encours du LEP s’élevait fin octobre à 63,8 milliards d’euros. Le LEP bénéficie à la fois de sa forte rémunération qui est supérieure à l’inflation et d’une médiatisation accrue.

    Le LEP a également bénéficié du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros intervenu le 1er octobre dernier. Ce relèvement a pu inciter des ménages ayant de l’argent su le Livret A de l’affecter sur le LEP.

    Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles était jusqu’à peu assez faible. Selon la Banque de France, le taux de détention du LEP par des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 % en 2022, quand le nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles disposaient ainsi un LEP.

     

    Effort de défense et Livret A, l’affaire n’est pas finie

    Les députés avaient adopté lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2024 un amendement permettant le fléchage des ressources du Livret A vers l’industrie de la défense. Cet amendement reprenait un article de la loi de programmation militaire de ce printemps, article qui avait été annulé par le Conseil Constitutionnel car il était sans objet avec le reste de la loi. Le gouvernement a accepté son intégration dans la loi de finances en le faisant valider par le 49-3 malgré les réticences de Bercy. Or, jeudi 23 novembre à France Info, le Ministre de l’Economie a fait part de son opposition à cette mesure rappelant que le Livret A doit avant tout servir au financement du logement social. Il a indiqué qu’il était favorable à un produit d’épargne dédié à la défense. Sa position intervient au moment où le Sénat examine le projet de loi de finances, ce qui laisse présager un amendement de suppression de cette mesure. Le Ministère de l’Economie est hostile à la multiplication des fléchages du Livret A qui complique la gestion de ce produit. Un financement par le Livret A aboutirait à accroître la sphère du crédit administré au profit d’un secteur concurrentiel. Cette mesure pourrait contrevenir au droit européen sachant que l’industrie de la défense française est fortement exportatrice.

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